Saturday, November 12, 2005

Une aventure, dans la nuit

Mais qu'est-ce que je fichais à minuit, avec un viking endormi dans mes bras, une princesse qui ne demandait pas mieux, de dormir, et un sac de voyage sur l'épaule, à la sortie d'une gare?

Je ne vous le dirai pas.... pas que ce soit inavouable, mais ça n'a pas grande importance.....

Toujours est-il que j'étais là, comme une conne, à la sortie de la gare, où il n'y avait aucun bus et aucun taxi.
Je n'habite pas loin de la gare, mais 2 à 3 km à pieds, dans le froid d'une nuit d'automne, je le sentais mal, à la limite, un bisounours endormi dans les bras, un sac énorme sur l'épaule, je l'aurais fait, mais comment infliger ça à une princesse de même pas 7 ans qui pleurait de fatigue, hein?

Et en même temps, comment faire autrement?

Heureusement, la providence m'est tombée dessus, sous la forme de deux jeunes filles noires, qui ont parlé de Dieu durant tout le trajet en train, et qui m'avait déjà gentiment aidée à descendre. Et je précise qu'elles étaient noires, parce que par les temps qui courent, où j'entends bien des réflexions racistes, il est bon de le préciser.
Et ces deux jeunes filles, qui avaient un dieu auquel je ne crois pas dans le coeur, elles l'avaient aussi dans la tête et sur la main. L'une a pris princesse sur son dos, l'autre mon sac en bandoulière, et nous voilà parties, dans le froid d'une nuit d'automne, vers chez moi, alors que ça leur faisait un grand détour.

"Dieu ne permettra pas qu'on fasse tout le chemin ainsi", a déclaré l'une d'elle.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait: à mi-parcours, une voiture s'arrêta et nous proposa de nous emmener à destination. Avec pour chauffeur un beau métis, mais bon là je n'étais pas une louve à la chasse à la moitié d'orange, j'étais une louve en quête d'un abri pour ses petits.

Voilà, c'est tout.

Ah si, encore une chose: je me suis fais la promesse dans le dedans de moi-même que je ne me retrouverai plus jamais à minuit seule, dehors, avec les enfants.

6 comments:

Anonymous said...

Après ça, s'il y en a encore qui n'ont pas compris que le bon cœur, la connerie, la méchanceté, l'intelligence, la culture et tout le reste n'a rien à voir avec la couleur de la peau.
Si Dieu était une femme, noire qui plus est, ça en défriserait quelques-uns.
Quoi qu'il en soit, vous êtes rentrés sans encombre. Soupirs... comme si on y était :-) Bon dimanche.

Anitta said...

C'est une histoire très belle, et très touchante aussi... Edifiante, en sorte. Moi aussi, je crois que raconter le bon côté des choses peut contribuer à faire régresser la connerie. Merci !

a n g e l said...

ce genre d'histoire me redonne confiance en l'humain, merci :')

Anonymous said...

« où j'entends bien des réflexions racistes, il est bon de le préciser. »

En l'occurrence, il semblerait que vous pretiez beaucoup d'attention à la couleur de la peau des gens. Des noires, un métis. Mais on s'en moque non ?

LiliLajeunebergere said...

marcel, je pense que le fond de l'histoire vous a échappé ;-)

d'habitude je ne précise jamais la couleur de la peau des gens.

Là c'était tout l'intérêt de mon récit.... j'ai entendu une collègue dire que "tous les arabes sont des voyous", en somme c'était ma réponse.

Si cette fois c'est pas clair.....

(et l'un de mes enfants n'est pas clair de peau, je n'ai jamais eu l'occasion de le préciser, voilà du coup c'est fait ;-))

LiliLajeunebergere said...

je la lui demanderai si je la revois!!!