tag:blogger.com,1999:blog-98410032024-03-23T11:03:31.838-07:00Une bergerie dans la luneLiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.comBlogger728125tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-11018126255454103482016-01-04T12:08:00.000-08:002016-01-04T12:08:40.235-08:00Exerçons nous au terrorismeDepuis quelques années, les enseignants des écoles sont censés s'exercer et exercer leurs élèves à des exercices de confinement. Pour le cas où une centrale atomique pète (mais il paraît que c'est pas dangereux le nucléaire français pourtant?) ou si un camion plein de produits toxiques se renverse à proximité.<br />
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Autant dire qu'aucune des équipes enseignantes des nombreuses écoles où je suis passée ne s'est fait suer à le faire - nous demander de nous fournir en scotch spécial alors que souvent les locaux sont vétustes c'est se moquer du monde.<br />
Tout au plus vérifions-nous qu'il y ait assez de bouteilles d'eau pour tous les enfants.<br />
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Cette année, petite nouveauté: il s'agit d'entraîner en plus les enfants à une éventuelle attaque terroriste.<br />
On doit leur apprendre à se cacher et à fuir le plus vite possible, le tout en silence.<br />
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Comme c'est anxiogène et inutile!<br />
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Anxiogène, c'est évident.<br />
Et inutile parce que s'il y a une chose qu'on a pu réaliser ces 15 dernières années concernant les terroristes, c'est qu'ils sont plein d'imagination et qu'on ne peut prévoir ni où ni quand ni comment ils vont frapper! Alors aucun "entraînement" ne peut nous préparer correctement à ce qui pourrait nous tomber dessus et dont nous ne savons rien.<br />
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J'imagine que nous sommes assez tranquilles dans notre école de village, mais on n'est jamais tout à fait à l'abri (pas forcément d'un acte terroriste mais d'un parent qui pète les plombs, ça peut arriver partout et dans cette région de chasseurs il n'est pas difficile de se procurer une arme); ceci dit, je suis sûre que dans ce cas, les adultes réagissent au mieux et que les enfants sentent qu'ils doivent obéir sans discuter.<br />
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Heureusement, les instits ne manquent ni d'idées ni de projets pour occuper les journées des élèves autrement que par de vains exercices d'entraînement aux attaques terroristes!LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-66189502600882621112016-01-03T14:44:00.000-08:002016-01-03T14:44:01.927-08:00Nouvelle année...Je ne sais pas ce qui nous a pris durant ces vacances, mais nous avons avancé dans certains projets qui nous tenaient à cœur (du matériel Montessori pour Libellule, un peu de couture) et nous avons trié, rangé, réorganisé et étiqueté le bazar ambiant et quotidien de notre demeure.<br />
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Résultat, plus de lisibilité - c'est le but - plus de visibilité - c'est chouette.<br />
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Plus de place pour mieux ranger, ça pourrait presque être un slogan.<br />
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Je ne sais pas ce qui m'a pris également concernant ma classe, j'avais commencé à préparer mi-décembre pour la rentrée, et là tout est prêt pour la période, jusqu'à la moindre comptine. J'ai même commencé à regarder ce que j'allais faire à la période suivante.<br />
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Pas d'inquiétude, les enfants n'ont pas été oubliés, ils passent toujours avant tout, on leur consacre beaucoup de temps et d'énergie, on ne souhaite qu'une chose: les rendre heureux, ils ont été tellement abîmés par les actes de leurs deux aînés - de ma grande, surtout -dont nous subissons encore aujourd'hui les conséquences.<br />
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J'ai conscience que cette envie d'ordre et d'organisation de ce qui peut l'être est très symptomatique, ça me permet de me raccrocher à du sûr, du rassurant, j'imagine qu'on fait souvent ça quand la vie nous secoue, ça nous permet de ne pas tomber.<br />
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L'année qui arrive ne sera pas plus sereine que les précédentes. On ne sait absolument pas à quelle sauce nous allons être mangés, ça a un côté angoissant.<br />
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Et pourtant ça ne va pas si mal que ça. Je crois que c'est parce que notre couple est solide, et que j'ai un ado et une Libellule extraordinaires. Avec ça, on va au bout du monde.<br />
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Même pas peur.<br />
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(Enfin, si, un peu peut-être, mais je vais aller ranger un truc et ça ira mieux!)LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-54080936556033662572016-01-02T01:16:00.000-08:002016-01-02T01:16:33.878-08:00Réflexions sur l'artHier, Libellule et moi avons regardé une retransmission de spectacles de cirque à la télévision... Première chose, on doit absolument aller en voir un pour de vrai!<br />
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Deuxième chose... Libellule prend des cours de cirque depuis la rentrée. Les intervenants sont inquiets pour leur devenir. La ville s'est désengagée de l'aide financière qu'elle apportait au lieu depuis plusieurs années, et le candidat qui a été élu dans notre région s'est clairement positionné contre les trucs de saltimbanques.<br />
Je le cite: «…fermer les formations fantaisistes comme celles des métiers du cirque et des marionnettistes…» et « ouvrir des formations débouchant sur des vrais jobs ».<br />
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Comment ça ce ne sont pas de vrais métiers? Comment ça, apporter du rêve et du bonheur aux gens, ce n'est pas un vrai métier?<br />
Ce que font les artistes de cirque est extraordinaire, et à chaque instant on sent le plaisir qu'ils ont à réaliser leurs exploits, qui exigent des années d'entraînement exigeant.<br />
Comment peut-on regarder ça avec mépris?<br />
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Le candidat FN, lui, prétendait fermer, s'il était élu, les écoles de beaux arts de la région qui ne suivraient pas la ligne de ce que son parti estimait beau. Foin de recherche créative, d'interrogation, de provocation, du beau et c'est tout.<br />
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L'art ne se réduit pas au seul "beau" pourtant...<br />
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Il y a quelques mois, nous avons eu la chance de voir, dans le cadre d'un festival, plusieurs spectacles qui se déroulaient... dans des caravanes! Quelle merveilleuse aventure se fut! C'était drôle, poétique, étrange... De quoi regonfler le moral pour des semaines!<br />
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Nous avons besoin de ça dans nos vies... de ces artistes qui enchantent le monde, qui nous rendent heureux, qui nous font réfléchir, qui nous dérangent parfois...<br />
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Libellule ne va pas à l'école et passe une grande partie de ses journées à inventer des histoires, à nous les faire écrire, à dessiner, et ses activités sont essentiellement artistiques: musique, flûte traversière, danse et cirque.<br />
Il est fréquent que les enfants qui ne vont pas à l'école se dirigent vers des activités artistiques, ou créatrices.<br />
Je ne dis pas que l'école empêche la créativité (les artistes d'aujourd'hui sont passés par les bancs de l'école dans leur grande majorité) mais qu'elle ne permet pas de la développer, faute de temps.<br />
Et le temps, les enfants nonsco en ont à foison!<br />
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Et je me demande du coup si l'être humain n'a pas un besoin vital de créer, quand je vois le plaisir qu'ont mes élèves à se lancer dans les différents projets que je propose (j'ai désormais une classe de maternelle), et quand je vois Libellule et d'autres enfants nonsco de notre entourage s'épanouir dans divers domaines artistiques.<br />
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L'art, sous toutes ses formes, est l'une des choses qui font de nous des êtres humains. Ne le réduisons pas à une bagatelle non essentielle. Ne réduisons pas non plus nos vies au seul utile.<br />
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Ne laissons pas des hommes politiques nous ôter cela au nom de principes économiques ou idéologiques.LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-86502707090413034802015-12-30T15:26:00.003-08:002015-12-30T15:26:46.172-08:00Et si...Et si... l'envie d'écrire à nouveau ici me reprenait?<br />
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L'envie m'a quittée il y a quelques années, pour une raison simple: il y avait un schisme entre ce que je vivais et ce que je pouvais me permettre de révéler sur le blog.<br />
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J'avais jusque là toujours fait preuve de franchise.<br />
C'est la moindre des choses quand on tient un blog!<br />
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Puis ma vie a pris un tournant... particulier. Mon aînée et l'aîné de mon compagnon ont sévèrement déconné.<br />
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Ces dernières années nous ont broyées. J'y reviendrai, peut-être.<br />
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Aujourd'hui, j'ai envie de reprendre le fil de ce blog. C'est ma Libellule qui m'a donné envie. Elle a 6 ans et j'ai envie de parler d'elle, j'ai envie de parler de mon Viking qui a désormais 13 ans. De celle que je surnommais ici Princesse, sans doute pas. De mon travail, peut-être.<br />
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Voilà, c'est reparti :)LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-44685825530130550872013-03-22T10:12:00.001-07:002013-03-22T10:12:40.376-07:00Mon père...Alors, que s'est-il passé dans ma vie durant ces 18 mois de silence?<br />
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Les montagnes russes... Ca définit bien cette période.<br />
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Des moments forts et drôles, le plein d'amitié surtout, et puis des choses dramatiques.<br />
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A l'image de cette journée si particulière, ce 8 mai où nous prépariions la kermesse de notre association, une journée pleine de joie et de dynamisme, les amis, les discussions, les rires... et puis ce coup de téléphone de ma soeur à ma mère, qui était chez nous pour 3 jours, ce coup de téléphone terrible... les médecins lui avaient demandé si on souhaitait que mon père soit réanimé...<br />
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Mon père... le géant de mon enfance.<br />
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Des mois à s'éteindre à petit feu... ma mère en larmes à plusieurs reprises au téléphone, pensant que c'était fini, et moi, touchant du doigt ce que ça pouvait être, un monde sans père... c'était simplement impensable.<br />
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Mes adieux à mon père... 3 jours entre fin avril et début mai.<br />
Lui, terriblement amaigri, sur son lit d'hôpital. Ne pouvant plus rien faire. Rien.<br />
La tête était à nouveau là, après avoir été absente un temps. Là, il assistait à sa déchéance physique, il savait qu'il n'y avait plus rien à faire... Et les médecins qui nous disaient que ça pouvait durer des années.<br />
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Des années.<br />
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Des années de souffrances permanentes. De dépossession de soi. Ne plus pouvoir rien faire, rien décider, dépendre des autres pour tout, et souffrir...<br />
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Alors je lui ai parlé. Je lui ai dit qu'il pouvait partir. Qu'il avait suffisamment lutté. Que mes frères et soeur et moi, nous étions heureux. Qu'on reprenait le flambeau de ses luttes politiques et syndicales. Qu'on l'aimait et qu'il nous manquerait. Qu'on ne laisserait pas ma mère.<br />
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Ma mère, qui était venue nous ramener les enfants à la maison - nous les avions laissés quelques jours de plus. Mon père était retourné à la maison de retraite (qu'il a finalement peu connue et c'est tant mieux)... la directrice a appelé pour prévenir d'un malaise.<br />
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Mon père...un malaise... refrain tellement connu pour nous tous. Ma soeur et mon frère m'ont raconté après. Ils ont fini de ce qu'ils avaient à faire. Pas pressés. Parce qu'on connaît trop bien l'attente dans les salles du même nom de l'hôpital. S'ils avaient su...<br />
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Ils ont pu voir mon père... Qui a eu un nouveau malaise devant eux... Irreversible.... D'où la question du médecin.<br />
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Non. On ne ranime pas. Qu'on le laisse partir...C'était notre décision depuis longtemps.<br />
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Nouveau coup de fil de ma soeur... Pour prévenir que de toute façon, la question ne se posait plus. Aucune réanimation possible. Plus rien d'autre à faire qu'à le veiller.<br />
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Ce qu'ils ont fait, pendant quelques heures...<br />
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Mon père est mort le soir du 8 mai, dans une salle des urgences, entouré par mon jeune frère et ma soeur, tandis que ma mère et moi, nous étions à 500km de là.<br />
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Nous sommes partis le lendemain.<br />
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Il y a eu les préparatifs... Le racket des pompes funèbres. L'attente. La redécouverte des photos. Des lettres.<br />
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La redécouverte de mon père, d'un père que j'avais perdu de vue toutes ces années, drôle et heureux....<br />
La prise de conscience, tardive, tragiquement trop tardive, que son pessimisme pesant était dû à la maladie... Maladie qui l'a bouffé la moitié de sa vie. Qui a bouffé ses relations avec moi.<br />
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Les regrets, les remords...<br />
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Le retour, après la cérémonie.<br />
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Et depuis...<br />
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Mon père n'est pas mort. Je ne m'en remets pas. Je ne réalise pas. Ce n'est pas possible. Pas possible que ce soit pour toujours.<br />
Je sens sa présence. Je le sens à côté de moi. Je m'apprête à le voir, à l'entendre... Il me faut parfois plusieurs secondes pour me souvenir qu'il est mort...<br />
Mon esprit n'arrive toujours pas à l'admettre.<br />
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Il me manque, énormément, extrêmement.<br />
Et j'ai un chagrin énorme en pensant à ses derniers moments, si affreux, j'en veux à la société de nous avoir conduit à nous occuper si mal des personnes dépendantes.<br />
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Voilà. Je suis orpheline de père. Et je n'arrive toujours pas à croire que ce soit vrai...LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-399866938916226502013-03-13T00:29:00.000-07:002013-03-13T00:29:11.658-07:00Balade version commandoCa nous a pris samedi en début d'après-midi... Et si nous allions faire une balade dans la nature, hein? vu qu'il fait beau et qu'on n'a rien de spécial à faire.<br />
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Alors hop, on prépare les sacs à dos avec l'eau et le pain et on enfile des vêtements pratiques. Mister k a repéré un endroit sympa sur la carte - grand repérateur de balade, Mister k :)<br />
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On a un bout de route en voiture, il est 16h lorsque la balade à pieds commence... dans un chemin très boueux, merci les moto cross qui ont défoncé le chemin juste après la pluie. Princesse, en baskets style Converse, galère franchement. Une heure de marche, et on arrive à une petite rivière, dont le guet a été emporté, formidable! Mister k parvient à passer. Il balance alors de grosses pierres dans l'eau, les unes sur les autres, pour nous permettre de traverser sans trop nous mouiller. Les 2 grands passent en prems', puis Mister k se met au milieu de la rivière, je lui passe Libellule et lui la passe à Princesse. Je ferme la marche, je traverse l'Amazone à mon tour et ça me fait un bien fou! Je suis toute excitée de ce qu'on vient de faire, ravie et morte de rire.<br />
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C'est alors que Mister k me motnre la carte: il est 17h, on a fait même pas un quart du trajet... heu, pas question de faire demi-tour!<br />
On file donc, au presque pas de course. Ca monte ça descend, c'est caillouteux, mais c'est beau, on profite du paysage, on discute, et on marche, on marche, on marche!<br />
Soudain, on réalise qu'on a perdu le pull de Viking, on fait demi-tour lui et moi, on le retrouve, encore du temps perdu, le soleil descend inexorablement, on cavale, on regarde le soleil qui nous fait un spectacle en se couchant là-bas derrière les montagnes, c'est beau, on ne s'en lasse pas, mais ça serait bien qu'on atteigne la voiture avant que le soleil éteigne totalement la lumière, alors on continue, on marche, on galope, on profite de la beauté environnante, les enfants sont plus loin devant nous et soudain on les entend, "on est à la voiture", et ils se mettent à chanter "we are de champions", oh que oui, de vrais champions de la balade commando!<br />
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Merci à Mister k pour nous avoir emmener à cette balade de dingues, qui m'a donnée envie de rebloguer :)LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-45191970853539936642011-10-28T04:48:00.000-07:002011-10-29T03:40:50.071-07:00Chuuuuuut.... dodo bébé coyensTraduction?<br /><br />"Chut, ils font dodo les bébés pingouins".<br /><br />On sortait de la voiture, il faisait nuit, elle a 2 ans tout juste, alors elle a raison de nous prévenir pour les bébés pingouins, ça serait pas gentil de les réveiller.<br /><br />Voilà, c'est le mot de la fin de mon blog, je crois - je risque d'avoir des regrets parfois, mais ça ne ressemble plus à rien, ce blog où je n'ai plus le temps d'écrire.<br /><br />Ca a été ma maison pendant presque 7 ans.<br />Alors, il y a un pincement au coeur malgré tout. Un gros même.<br /><br />Mais j'ai mille vies à vivre, dans le concret de la réalité. Et je n'aurai pas le temps, pas le temps... (si vous trouvez qui a chanté ça, vous avez gagné)<br /><br />Voilà, au revoir, à bientôt peut-être, autrement, autre part, ou ici à nouveau, on ne sait jamais.<br /><br />En attendant, faites gaffe à ne pas réveiller les bébés coyens.LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com237tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-35652641366546957282011-10-18T09:14:00.000-07:002011-10-18T09:17:32.799-07:00DéguisementPrincesse cherche des idées de déguisement pour Halloween.<br /> Au hasard de ses recherches sur la toile, elle tombe sur un <a href="http://www.teteamodeler.com/vip2/nouveaux/creativite5/fiche1038.asp?utm_source=http://www.google.fr&utm_medium=Image&utm_term=http://www.google.fr/imgres?q=d%C3%A9guisement+pizza&um=1&hl=fr&sa=N&rlz=1G1GGLQ">déguisement de pizza</a><br /><br />"Viking, c'est pour toi ça!"<br />Réponse du frangin: "ça fait pas peur, un déguisement de pizza, c'est plutôt une assiette vide qui est effrayante".<br /><br />Je vous rassure, on le nourrit pourtant...LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-12524670425483962382011-10-10T13:06:00.001-07:002011-10-10T13:24:23.962-07:00Les nuisiblesJe ne sais pas comment ça se fait (quoi que), mais Mister k et moi nous disputons régulièrement avec des cons.<br /><br />Bon, je fais plus clair: nous nous sommes à plusieurs reprises trouvés confrontés à des situations totalement injustes provoquées par des personnes aigries, trouvant bonheur, réparation, jouissance ou que sais-je dans le petit pouvoir qu'elles exercent sur d'autres et dont elles usent exclusivement pour les faire suer, les autres.<br /><br />Il faut dire que ces personnes ont assez de pouvoir pour faire s'incliner la plupart des gens - ces derniers laissant tomber pour avoir la paix, par manque de courage, ou parce que d'autres le feront peut-être pour eux - d'ailleurs certains parents nous ont dit qu'on avait eu raison quand on a dénoncé les agissements de la prof d'histoire-géo de Princesse, l'année dernière. N'empêche, pas un n'est venu nous épauler.<br /><br />Ca a été très pénible cette histoire, parce que c'est Princesse qui en a payé les conséquences. Parfois, je me dis qu'on aurait dû faire comme les autres et renoncer... mais non... et je crois qu'au final, ça a beaucoup apporté à Princesse - qui a appris à répondre à sa prof, qui ne cessait de la provoquer, et qui était souvent mise en défaut par ma grande! Celle-ci sait qu'elle n'a pas à se laisser faire, fut-ce par une adulte, fut-ce par une prof, jamais par personne.<br /><br />Il y a eu aussi <a href="http://lajeunebergere.blogspot.com/2011/01/le-roquet-la-larve-et-moi.html#comments">l'épisode avec la JAF</a>, dont je suis sortie épuisée mais fière.<br />Même un juge n'a pas à m'écraser, surtout quand il a tort!<br /><br />Aujourd'hui, la responsable des chiens de la SPA a décidé de nous empêcher d'adopter le chien que nous souhaitions. Oui, on adopte un chien. Enfin, Princesse plutôt, très motivée, manifestement prête à en prendre la responsabilité, alors pourquoi pas...<br /><br />Bin pas, parce que la responsable des chiens nous a pris en grippe de manière totalement injuste. Nous sommes venus plusieurs fois voir le chien pour qu'il s'habitue à nous, elle nous a dit aujourd'hui que " ce n'était pas un chien pour nous".<br />Je lui ai dit ma façon de penser. Tout ce qu'on ruminait depuis quelques jours. Elle ne savait plus quoi dire.<br /><br />Mister k n'était pas présent, mais il m'a dit ensuite qu'il était fier de moi :)<br /><br />Mais bon, il n'empêche que cette chienne (oui, c'est une femelle en fait), on ne pourra sans doute pas l'adopter, alors qu'elle était tout contente aujourd'hui de nous voir (dommage, personne n'était là pour le constater).<br /><br />Même quand on parvient à remettre les cons à leur place, ils gardent leur petit pouvoir sur nous et continuent de nuire...LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-55966871310593165482011-10-04T08:29:00.000-07:002011-10-04T08:40:41.165-07:00Libres (2)Un petit billet pour répondre ( un peu en vrac, désolée) à vos réactions/remarques concernant la descolarisation de nos grands.<br /><br />Je suis POUR l'école, qui a été un réel facteur de progrès social, et qui permet encore une relative égalité des chances, du moins en théorie, en pratique les moyens manquent trop.<br /><br />Mais je n'en supporte pas les inconvénients, injustices et approximations pour mes enfants.<br /><br />Il est vrai que j'ai la possibilité intellectuelle et émotionnelle de faire autrement avec eux.<br />Ce n'est pas le cas pour tout le monde, bien sûr.<br />Mais c'est plus facile qu'on le croit... d'ailleurs, tout est facilité par la non sco! Le rythme au quotidien, les loisirs, les achats, l'apprentissage, les relations... Aucun de nous n'est un modèle de patience et pourtant, on vit tout ensemble tout le temps sans se taper dessus et en constatant les progrès - de comportement comme d'apprentissage.<br /><br />Enfin, je ne sais pas jusqu'où nous irons, jusqu'à quel niveau "traditionnel", mais je trouve important qu'ils aillent jusqu'au bac et qu'ils le décrochent, sauf s'ils trouvent en cours de route quelque chose qui les botte plus.<br />On peut vivre sans le bac, mais la vie est quand même facilitée lorsqu'on l'a.LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-68606983869032098292011-10-02T01:13:00.000-07:002011-10-02T01:17:13.199-07:00Journée raisonnableAlors, vous demandez-vous anxieusement, vont-ils être raisonnables aujourd'hui? vont-ils enfin terminé de peindre le garage et de coudre les rideaux de la terrasse tout en faisant tourner 3 ou 4 machines de linge en retard?<br /><br />Bien sûr, c'est au programme du jour.<br />On voulait quand même commencer par un vide-grenier, on cherche toujours de la déco, et puis des livres, des jouets...<br />On prenait tranquillement notre petit-dèj, Libellule regardait une video sur le MAC à côté de nous... Tchoupi à la mer. Tiens, il faudrait qu'on l'emmène à la mer. Ah oui, Marseille, que je ne connais toujours pas.<br />Bon, bin on y va alors.<br /><br />La journée raisonnable, ça sera pour une autre fois...LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-42307633942267162902011-09-26T00:06:00.000-07:002011-09-29T22:42:30.894-07:00Journée n'importe nawakCe n'est pas comme si on n'avait rien à faire les jours de fermeture de notre café associatif.<br /><br />Mister k doit finir de peindre le garage (où doivent avoir lieu des ateliers) et moi, je dois mettre les oeillets aux rideaux qui ornent la terrasse.<br /><br />Oui mais... hier matin, c'était le vide-grenier de la MJC du quartier. Emplacement gratuit, et c'est juste le matin, tentant quand on ne sait que faire des quelques bricoles qui encombrent...<br /><br />Résultat, en 3 heures, on a gagné 4€50 et Princesse 1€40. Morts de rire, nous étions, de revenir plus chargés et moins riches qu'à l'aller- parce qu'on trouve toujours des merveilles, en vide-grenier, que voulez-vous...<br />Je suis quand même bien contente d'avoir participé à l'installation d'un jeune couple et d'avoir vendu 6 tasses et soucoupes pour 0€50 à une personne âgée qui me tendait un billet de 10 euros, pensant que c'était 0€50 par objet... Elle ne s'attendait pas à recevoir autant de monnaie en retour!<br /><br />Ce qu'il faut savoir, pour comprendre la suite, c'est que dimanche dernier, au lieu de peindre et de poser des oeillets, nous avons cumulé réunion du groupe EELV (Europe Ecologie Les Verts) de la Drôme et anniversaire de la fille d'une copine.<br /><br />Et comme nous sommes apparemment relativement sympathiques, une militante de par chez nous nous a invités à la fête de son AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne; ça nous permet d'avoir de bons produits bio ou proches de l'être pour un prix plus que correct, notamment).<br />Et comme nous sommes totalement tête en l'air, nous avons oublié le gilet de Viking chez la copine.<br /><br />Donc hier, après le vide-grenier, direction la ferme où se déroulait la fête de l'AMAP... Je pensais que c'était ouvert à tout le monde, mais en fait, c'était réservé aux adhérents, et la personne qui nous avait invités savait ce qu'elle faisait en le faisant: nous nous sommes parfaitement fondus dans le décor, connaissions déjà les éleveurs chez qui ça se passait ainsi que certains adhérents et avions pas mal de choses en commun avec d'autres!<br /><br />Sur le chemin du retour, la copine nous a appelés; comme nous étions à 2 tours de roue de chez elle, nous avons fait un détour pour récupérer le gilet oublié... discuter... proposer qu'on dîne là avec la salade qui nous restait du pique-nique, sauf qu'en fait il n'y en avait pas assez. Bon, on dit les copains, on va faire cuire des pâtes alors. J'étais toute gênée, je nous étais invités sans le vouloir, heureusement les copains en question ne sont pas du genre à se formaliser, ouf.<br />On les a quittés un peu tard, et je crois qu'on n'a rien oublié cette fois.<br /><br />On fait quoi, déjà, dimanche prochain?LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-21783283484499582712011-09-15T22:15:00.000-07:002011-09-16T08:54:46.061-07:00LibresJe n'ai pas encore parlé du fait que cette année, je suis la seule à avoir fait ma rentrée, et encore, à mi-temps.<br /><br />Les enfants sont donc déscolarisés.<br /><br />Princesse a été détruite par sa prof d'histoire-géo l'an dernier. Par l'ambiance générale aussi, même si elle s'en rend moins compte, par les méchancetés entre élèves, les moqueries, les insultes...<br />Elle a toujours été une bonne élève, voire excellente, élève modèle aussi - jamais punie, le genre d'élève que tous les profs veulent.<br />L'entrée au collège a été très difficile, elle a eu du mal, à se fondre dans le moule tout en restant elle-même. Et puis devenir la tête de turc d'une prof, surtout la prof principale de la classe, ça n'aide pas.<br />Elle était devenue pessimiste, renfermée, maussade...<br />Lorsque, au milieu de l'année, on lui a parlé déscolarisation, elle n'a pas hésité - alors que 6 mois avant, il n'en était pas question pour elle.<br />Elle s'est redressée, ne s'habille plus systématiquement en noir, elle rigole et rayonne à nouveau.<br /><br />Pour Viking, c'était encore plus facile: il n'aime pas l'école, c'est normal, ce n'est pas un endroit pour un enfant comme lui, qui n'a jamais réussi à être dans les rails. J'en ai souvent parlé ici, au moins à mi-mots, et depuis le début de ce blog. Viking qui ne s'y fait pas, qui pleure, hurle, qui angoisse... Qui déraille à l'école, qui décompresse à la maison, se faisant punir partout, rejeter par les autres...<br />Viking qui au final, n'a aucun ami, et une estime de lui plus bas que terre.<br /><br />Viking qui désormais découvre la liberté.<br />Il n'a plus la contrainte d'apprendre telle chose à telle heure.<br />De rester assis.<br />De se taire.<br />De se contenir en permanence, lui si remuant, si agité.<br /><br />Ca a été une grande découverte, pour lui, pour eux, pour nous: ils peuvent faire ce qu'ils veulent, comme ils veulent.<br />Rassurez-vous, ça ne signifie pas "tout et n'importe quoi", ni que c'est devenu l'anarchie à la maison!<br /><br />Mais simplement, nous n'avons plus les contraintes horaires imposées par l'école, ce n'est plus la course, on mange quand c'est prêt, ils se couchent plus tard qu'avant (il y a quand même un couvre-feu, sauf les soirées-films ou les soirées où nous avons des invités bien sûr), ils se lèvent quand ils sont réveillés (vers 9h souvent), l'un comme l'autre peuvent passer la matinée ou l'après-midi à jouer, ils peuvent lire tant qu'il veulent quand ils veulent, faire les pitres avec leur petite soeur, travailler sur l'ordinateur...<br /><br />Tout est plus cool, plus simple.<br /><br />Tout s'en ressent: leur comportement, le nôtre, notre vie de famille.<br /><br />La belle vie.<br /><br />Dommage qu'on ait perdu tout ce temps... Pour Viking surtout, qui a été tellement, tellement abîmé par l'école...<br /><br />Pour moi, c'est le grand écart entre ce que je crois et ce que je fais semblant de croire, 2 jours par semaine. Mais je fais mon boulot correctement et avec coeur.<br /><br />N'empêche, vivement que je vive de mon autre boulot...LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-11127736545220208662011-09-12T11:02:00.000-07:002011-09-12T11:11:45.769-07:00Va nu pieds!Libellule a passé les premières semaines de sa vie toute nue, enveloppée dans des couvertures. Ca m'a fait tout drôle les premières fois où on l'a habillée.<div><br /></div><div>Par la suite, HNI oblige, on l'a toujours habillée en "pratique et confortable". Clairement, elle passe une partie de ces journées à moitié nue- voire totalement nue... Elle adore ça. Je dois parfois lui courir après pour lui remettre un lange ou une culotte, et dans ce cas, je laisse tomber: après tout, qui cela dérange-t-il?<div>Elle a donc passé l'été sans rien, ou avec les anciens maillots de corps taille 6 ans de son frère - et de temps en temps ses jolies robes, que la miss, très coquette, choisit sur son portant.</div><div><br /></div><div>Elle a passé l'été pieds nus aussi, à sautiller partout. On a cru que c'était parce que ses sandalettes lui faisaient mal (elle avait les pieds marqués), on a vaguement cherché d'autres chaussures, mais passé juillet, impossible de trouver des chaussures d'été.</div><div><br /></div><div>On l'a donc laissée crapahuter pieds nus (mais habillée :-) ) dans la nature, dans les magasins, parfois sur les trottoirs...</div><div><br /></div><div>Ce matin, nous avons déniché une ultime paire de sandalettes. Libellule était ravie.</div></div><div>On est sortis du magasin.</div><div>Libellule a enlevé ses chaussures.</div><div><br /></div><div>Bon... notre fille n'aime manifestement pas tout ce qui entrave sa liberté!</div><div><br /></div><div>Maintenant, au moins, c'est sûr! on va pouvoir économiser sur les chaussures...</div>LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-89464060313544429112011-09-08T14:05:00.001-07:002011-09-08T14:13:21.407-07:00Maintenant, j'habite dans le SUD!Il y a des habitudes que je dois prendre...<br /><br />Par exemple, les gens qui te bousculent, ils s'excusent - au lieu de t'enguirlander.<br /><br />Les magasins, même les grandes chaînes (enfin, la plupart), ferment à midi, parce que les employés vont manger. Et puis c'est fermé le dimanche aussi, parce que le dimanche, les gens ont une vie qui se passent ailleurs que dans les magasins.<br /><br />Et puis aussi, il fait chaud. C'est idiot, mais il faut vraiment changer sa vision de la tenue vestimentaire quotidienne.<br />Ainsi, il paraît qu'on a eu un été pourri, bin j'ai eu un bien meilleur été - sans pull- que tout ceux que j'ai vécus dans la région parisienne!<br />J'ai du mal à m'y faire. Ainsi, ce matin, j'ai pris ma petite laine et ma petite veste. Superflue la veste, dès 8h du matin, mais c'était "au cas où".<br />A 10h, pour la récré, j'ai pris la petite laine et la petite veste... J'avais l'air bête, il faisait 30°!<br /><br />Il faut vraiment que je m'y fasse: j'habite dans le sud!LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-57387133124877962442011-09-05T12:48:00.001-07:002011-09-05T12:48:55.518-07:00GaffePrincesse, 12 ans 1/2: "maman, trop bonne ta tarte"
<br />Moi: "tu me dois de l'argent ou quoi?"
<br />Princesse: "non, mais par rapport aux gâteaux que tu fais d'habitude..."LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-16071005069832197972011-09-03T14:39:00.000-07:002011-09-03T15:09:12.796-07:00Chemin croiséIl y a des enfants que je n'oublierai jamais. Des élèves qui m'ont particulièrement touchée. Je les ai parfois évoqués ici.
<br />
<br />Et puis il y a "elle", dont j'ai soigneusement caché l'existence à tous jusqu'ici. Même à mon homme oui.
<br />
<br />Elle, elle avait 9 ans.
<br />
<br />Nos chemins se sont croisés il y 3 ans, un peu avant ma rencontre avec Mister k.
<br />J'avais sollicité un remplacement en CLIS, les classes pour élèves présentant un handicap mental ou un problème de comportement lourd.
<br />
<br />En réalité, une grande majorité de ces enfants n'ont pas de handicap mental. Ils sont handicapés de l'amour. Ils n'en ont pas reçu assez, ou du mauvais. Ou des coups. Ou l'abandon. Alors ils se construisent comme ils peuvent. Quelle importance? Aucun parent ne leur ouvre les bras le soir lorsqu'ils sortent de l'école. Non, le soir, ils se retrouvent dans leurs foyers d'accueil, avec des éducateurs certainement gentils et compétents, mais rien de comparable avec l'amour des parents, c'est évident.
<br />
<br />Elle était de ceux-là. De ceux pour qui l'horizon, c'est le foyer. Issue d'une famille très nombreuse (plus de 10 enfants), tous enlevés aux parents pour défaut d'éducation, parents qui ne prenaient plus la peine de donner signe de vie à leurs enfants depuis un certain temps.
<br />Et elle en crevait de douleur.
<br />
<br />Et ce fut elle, et ce fut moi. La rencontre.
<br />J'ai franchi la barrière. Je l'ai aimée comme si elle avait été mon enfant. Elle m'a aimée comme elle aurait aimé aimer sa mère. Et j'ai songé à devenir famille d'accueil pour qu'elle vienne vivre avec Princesse, Viking et moi. Sans faire abstraction des difficultés présentes et à venir, parce qu'une fillette comme ça, il ne suffit pas de l'aimer, il y a beaucoup à réparer.
<br />
<br />Et puis... et puis ce n'était pas possible, voilà. Je le savais. Parce que dans le monde dans lequel nous vivons, ça ne se fait pas. L'amour ne suffit pas, il faut en passer par la justice. Qui n'aurait pas séparé la fillette de la fratrie, et moi, je ne pouvais accueillir toute la fratrie - sans doute uniquement un de ses frères, je crois me souvenir que tous les enfants étaient en réalité dispatchés partout parce qu'ils grandissaient mieux loin les uns des autres.
<br />
<br />Alors doucement, j'ai fait ce qu'il fallait. J'ai dénoué le lien. Sans trop de mal en réalité, parce que dès le début j'ai su que rien ne serait jamais possible et que je n'ai donc jamais rien fait espérer, rien promis. Elle a eu les mêmes câlins que les autres - certains m'en demandaient beaucoup-, la même disponibilité, j'ai toujours fait attention à ce qu'elle ait ni plus ni moins - d'accord, elle a eu un peu plus de câlins, parce qu'elle les réclamait plus, et ceux-ci étaient sans doute plus affectueux.
<br />
<br />Elle a su... Qu'entre elle et moi, c'était spécial. Qu'elle était spécial pour moi. Que j'étais plus qu'une prof pour elle. Que j'ai été pour elle, l'espace de 2 mois, ce qui pouvait le plus approcher d'une mère.
<br />
<br />La prof de la CLIS est revenue. J'ai fini à mi-temps dans cette école. J'ai continué de la rencontrer dans les couloirs. Et puis il y a eu Mister k, la grossesse... Ma vie a continué, ailleurs.
<br />
<br />Je ne pouvais rien faire. Rien. Rien de suffisant. Juste lui donner une toute petite dose d'amour maternelle. Peut-être juste de quoi la faire tenir, lui donner un peu de solidité, mais je ne suis ni dupe ni naïve, cette toute petite dose d'amour n'est pas grand chose face à la douleur de sa vie.
<br />LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-45859428168878137852011-08-17T06:44:00.001-07:002011-08-17T06:49:36.504-07:00Pour avoir des infos...Je l'ai mentionné en commentaire dans mon précédent message mais c'est plus lisible ainsi: pour avoir des infos sur notre association, sur le café associatif... Suffit de m'envoyer un mail, à lajeunebergere @ hotmail . com
<br />Le tout sans espaces, bien sûr.
<br />
<br />A part ça, nous nous inscrivons de plus en plus dans la ville: hier les plaques d'immatriculation, aujourd'hui les cartes de piscine (les cartes d'emprunt à la médiathèque ont été faites dans les 15 premiers jours)...
<br />Les premiers jours ici, on avait l'impression d'être en vacances, mais on a vite senti que cette fois, on ne repartirait pas, qu'on était bel et bien chez nous, et nous avons de plus en plus pris nos marques, dans la ville et dans la maison.
<br />
<br />D'ailleurs, je file déballer le dernier carton!
<br />LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-57696386344740682872011-08-10T00:48:00.000-07:002011-08-10T04:07:05.878-07:00ContinuerMerci pour vos réactions au précédent message.
<br />
<br />Un jour peut-être j'expliquerai ce qui s'est passé mais pour le moment je me sens comme un lapin pris dans les phares d'une voiture qui arrive sur lui à grande vitesse: figée.
<br />
<br />Figée dans les émotions mais pas dans la vie.
<br />Nous continuons de nous installer et de mettre en place notre café associatif.
<br />
<br />Avant le déménagement, nous avions donné des meubles que nous ne voulions pas emmener. Mais nous aurions pu en laisser davantage encore: arrivés dans notre nouvelle maison, nous avons constaté qu'un grand nombre de meubles ne cadraient pas avec ce que nous souhaitions pour le café associatif (café qui se trouve au rez-de-chaussée de notre maison); pareil pour la vaisselle. Et puis, les enfants ne voulaient plus de leur lit.
<br />Bref, nous avons fait un énorme tri, et en avons profité pour jeter purement et simplement nos vieilles tasses ébréchées - et donc inutilisables - que nous trainions de déménagement en déménagement, Mister k et moi. J'ai eu l'impression d'un grand délestage ce jour-là, un vrai bien-être, un sentiment de détachement vis-à-vis de tout ce qui n'est pas essentiel.
<br />
<br />Nous avons chiné et chinons encore, pour trouver ce qu'il nous faut à tout petit prix, les meubles, l'électro-ménager, la vaisselle et les ustensiles de cuisine, les jouets... Nous nous promenons dans les vide-greniers (où les enfants aiment désormais nous suivre, à l'affût de livres et vêtements), les dépôts-ventes, nous fouinons sur Internet.... et faisons des rencontres agréables, le monsieur qui nous a proposé un coup à boire, la dame sage-femme qui mettra une affiche de notre association à la maternité de l'hôpital de Romans...
<br />Autant de contacts humains chaleureux qui nous confortent dans l'idée que notre café associatif est exactement ce qu'il nous faut, ce qui nous correspond.
<br />
<br />Le jour de l'ouverture approche (nous commençons par un Troc'livres à la fin du mois), il reste encore beaucoup de choses à faire - nous avons pris du retard, entre la déprime et une mycose à l'oeil gênante et douloureuse pour Mister k, j'oscille entre excitation et crainte.
<br />
<br />Tout ceci ne nous a pas empêchés de faire une pause hier pour fêter l'anniversaire de Viking, avec gâteaux en tous genres, ballons et surtout, surtout, copains, pour la première fois de sa vie.
<br />
<br />Hop, je file, j'aimerais pouvoir rayer quelques lignes de notre gigantesque "liste des choses à faire" d'ici ce soir!
<br />LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-57843817172462004802011-07-26T02:26:00.000-07:002011-07-26T02:41:51.714-07:00ArrivéeIl y a eu l'excitation des derniers jours, ces jours un peu fous dans les écoles où tout est permis ou presque, et moi qui trépignais d'impatience.<br />Le départ très tôt le samedi, l'arrivée dans la Drôme, les fruits achetés à un producteur le long de la route.<br /><br />L'installation dans la nouvelle maison, les cartons dans tous les sens, les meubles aux planches réparties dans toutes les pièces de la maison, les vis et clous on ne sait où...<br />La recherche de nouveaux meubles, ceux qui iront bien pour notre café assoc, les virées dans les dépôts-ventes, nos coups de coeur...<br /><br />Notre joie, notre bonheur, le bonheur fou de commencer une nouvelle vie, de tout recommencer tout court, d'être heureux, totalement, impunément....<br /><br />Et puis le monde qui nous tombe sur la tête, à nouveau, comme si ce bonheur-là, on ne le méritait pas...<br />La vie qui est moche d'un coup, mais en fait, c'est pas la vie qui est moche, ce sont certaines personnes de notre entourage qui le sont, et nous qui payons très très lourdement les conséquences d'actes dont nous sommes parfaitement innocents, nous obligés de faire un choix digne des tragédies grecques, et ces mêmes personnes qui nous font payer ce choix, et qui continuent d'agir en dépit du bon sens, en refusant d'ouvrir les yeux, et qui continuent la casse, casse dont nous sommes les premières victimes.<br /><br />Alors... alors on continue, parce qu'il le faut, mais ce n'est plus pareil, et il nous faudra du temps pour savourer à nouveau, pour retrouver l'envie, pour être à nouveau tout à fait heureux.LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-45043709228667133852011-06-19T10:09:00.000-07:002011-06-19T10:24:39.338-07:00DépartC'est un truc qui a été lancé comme ça, au vol, tu ne sais même plus exactement quand, dans quel contexte ni par lequel de vous 2. "Si on migrait dans le sud?"<br />Tu te souviens que vous aviez regardé les statistiques de mutation pour la Drôme et les départements limitrophes alors que tu étais encore enceinte, comme ça, juste pour voir.<br /><br />C'était lointain, c'était "un jour"... Et puis un jour de mai ou de juin 2010, vous vous êtes dit "allez, on s'installe dans la Drôme pour la rentrée de septembre 2011 quoi qu'il arrive".<br /><br />Quoi qu'il arrive, même si ton père durant l'été est victime d'un AVC et que ta mère a besoin de toi, même si on ne sait toujours pas quand ni comment va s'achever le calvaire judiciaire, même, voilà, quoi qu'il arrive, il y a désormais une date et tout devra s'organiser autour.<br /><br />Les semaines passent, le dossier médical de Mister k est validé, les 500 points attrapés, la mutation assurée, vous seriez partis avec ou sans mutation mais avec, ça simplifie les choses.<br /><br />Tu sombres dans l'hiver, tu fais du tri pour simplifier la case déménagement, tu vois la date approcher, tu trouves la maison, vous peaufinez votre projet de café associatif, tu mènes tout de front avec le boulot, et puis vous commencez les cartons, on ne les commence jamais trop tôt, et vous entamez le décompte des jours sur une ardoise dans la salle de séjour, et tu réalises que tu vas quitter la ville où tu as passé ton enfance et qu'il y a soudain un peu de nostalgie, et puis un jour, il ne reste plus qu'une semaine, tu fais un dernier tour dans la ville où tu as vécu 30 ans, tu n'as même pas mal, même si c'est étrange et qu'il y a quand même un bout de ton coeur qui va rester là, tu as juste envie que ça soit fini une bonne fois pour toutes, de fermer les yeux et de ne les ouvrir que là-bas, là où quelque chose commencera, parce que c'est plus facile de commencer quelque chose que de dire au revoir.LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-38901323589368277662011-06-08T09:05:00.000-07:002011-06-08T09:30:19.683-07:00Les culottes de LibelluleJ'aimerais avoir le temps de bloguer, de parler de l'école, des collègues, des réflexions débiles concernant notre mode de vie et nos idéaux écolos, de parler de nos enfants, de notre projet de déscolarisation de Princesse et Viking, des profs grotesques de Princesse, de Mister k et moi, des miracles de l'HNI et de la langue des signes pour les bébés, de notre café associatif, de notre déménagement, mais je vais me contenter de parler de notre sujet du moment: les culottes de Libellule.<br /><br />Depuis quelques temps, on commence à faire porter des culottes à Libellule.<br /><br />Elle a repéré que sur l'une de ses culottes, il y a un chat.<br /><br />Enfin, un ersatz de chat, juste le museau, les yeux, les moustaches. Libellule aime bien les chats, même s'ils sont à peine esquissés.<br /><br />Hier, elle a refusé d'enfiler une culotte, une unie, toute bête. "Chat, chat", réclamait-elle.<br /> Problème: la culotte chat était au sale.<br /><br />La solution à ce problème était très simple: j'ai tendu un marqueur et 3 culottes à Mister k, qui a dessiné de magnifiques têtes de chat sur les dites culottes, culottes validées par Libellule, qui en a enfilé une immédiatement, ouf!<br /><br />Heureusement que Mister k a fait les beaux-arts, sinon, nous en étions quittes pour racheter tout un stock de culottes exclusivement félines!LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-49849954758051568932011-05-24T12:45:00.000-07:002011-05-24T13:00:11.977-07:00Lauriers"Quand je vous compare aux parents des autres, je trouve que vous êtes les meilleurs."<br /><br />C'est Princesse qui le dit.<br />On ne va pas la contredire :-)<br /><br />Ca fait d'autant plus plaisir que j'ai l'impression de n'avoir le temps de rien en ce moment, entre les cartons, les démarches pour le déménagement et le café associatif, la classe. Mais on a quand même gagné la médaille d'or des bons parents alors on doit être efficaces; d'ailleurs demain, on emmène la marmaille au Parc Astérix.<br /><br />Cherchez pas, on est les meilleurs on vous dit :pLiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-71486587324735088152011-05-13T11:48:00.000-07:002011-05-13T12:18:39.599-07:00Etat des lieuxCa y est, j'aborde enfin le sujet de l'école, 2 mois 1/2 après avoir repris.<br /><br />Que dire? Le sujet est vaste et mes sentiments divers.<br /><br />Tout d'abord, la bonne nouvelle, c'est que je me sens bien, légitime enfin, utile pour les élèves. Bonne prof même, parce que j'ai déployé des trésors d'inventivité pour enseigner correctement dans des conditions particulières: une classe de grande section de maternelle dans une élémentaire, une classe manquant de tout, de jouets, de matériel, une école de ZEP terriblement difficile. J'use quotidiennement une énergie considérable à empêcher la moitié de la classe de taper sur l'autre moitié tout en faisant ce pour quoi je suis payée à la base: enseigner.<br /><br />J'ai mis du temps à me sentir bien avec les collègues, parce que l'une d'elle m'a cassé du sucre sur le dos dès la fin de la première matinée, pas de bol, j'étais dans la même pièce qu'elle! Tant pis, je prends ce qu'il y a à prendre, des discussions sans queue ni tête le midi dans la salle des profs, qui permettent de décompresser.<br /><br />J'ai un directeur excellent, dénigré par les collègues parce qu'il est assez bougon, mais d'une efficacité hallucinante, au point que je sais d'ores et déjà que je vais le regretter.<br /><br />Voilà pour le positif.<br /><br />Le négatif, c'est tout le reste. En vrac et rapidement, les élèves violents, pas motivés (enfin, mes élèves de grande section, ça passe encore), malpolis, gavés de sucreries, de jeux vidéos, fatigués par des nuits trop courtes; les parents, jamais contents, mais qu'ils éduquent déjà leurs enfants et après ils pourront nous faire la leçon sur comment se comporter avec eux; les collègues qui se tirent dans les pattes; ceux qui craquent; ceux qui ne se remettent jamais en cause; ceux qui veulent absolument que chaque élève rentre dans les cases préétablies, sinon c'est qu'ils sont feignants ou idiots; ceux qui sont beaufs et je trouve qu'ils sont de plus en plus nombreux; les heures du samedi en moins; la société qui va mal; notre président et sa cour.<br /><br />Alors je suis inquiète, sincèrement, profondément, inquiète particulièrement pour chacun de mes petits élèves, qui m'épuisent tous autant qu'ils sont mais qui chacun à leur manière sont si touchants, inquiète en général pour le devenir de l'école et donc des enfants. Inquiète et pessimiste, parce que je ne pense pas que ça s'améliorera dans les années qui arrivent. Et ça m'inquiète encore plus.LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-9841003.post-18966331284332106082011-05-03T11:39:00.000-07:002011-05-03T12:03:30.492-07:00Une histoire tristeJe n'ai pas trouvé d'autres titres pour raconter Moussa, qui ne s'appelle pas Moussa en réalité, mais Moussa, c'est un prénom que j'aime bien, et c'est celui d'un autre petit garçon que j'ai connu, à la vie pas marrante non plus.<br />Il a 6 ans à peine, c'est l'un des 23 petits élèves de ma classe de grande section.<br /><br />Il crève de faim, en a pleuré une ou deux fois en voyant les autres manger leurs biscuits à la récréation du matin (on en avait de réserve dans la classe, heureusement), se rue sur la nourriture quand il s'en présente (goûter d'anniversaire, carnaval).<br />Il porte toujours les mêmes vêtements, vraiment toujours, le même pull depuis que j'ai commencé début mars. Les mêmes chaussettes dépareillées, des chaussettes de fille. Des chaussures trop petites, trouées, qu'il perd en jouant au foot parce qu'elles n'ont pas de lacet.<br />Un matin, ses vêtements étaient mouillés, il nous a expliqué que sa mère venait de les sortir de la machine à laver et ne les a donc pas fait sécher avant de les lui refaire porter.<br /><br />Voilà, c'est Moussa. Toute la misère qu'on imagine. A 10 ou 12 dans un petit appartement, le papa est parti, on se sert avec les cousins.<br />Moussa, qui, certains jours, laisse la violence avoir le dessus. C'est rare, heureusement.<br />Moussa, élève brouillon, nerveux, impulsif, mais bon élève, étonnant même.<br />Moussa, qui, vendredi, a dessiné des nuages de toutes les couleurs, des nuages qui souriaient.<br /><br />C'est sa soeur qui vient le chercher, le soir. Elle a 9 ans.<br />Hier, je vois sa maîtresse passer, tous ses élèves étaient sortis, où est donc la grande soeur?<br />Dans le bureau du directeur, on fait une remontée d'incident, elle était revenue avec un couteau, l'après-midi, pour régler ses comptes avec un camarade.<br />J'aurais aimé resté, ne pas laisser Moussa comme ça, mais j'avais un bus à prendre, j'avais hâte de retrouver les miens. J'ai laissé la grande caisse de Kapla à Moussa, et puis des biscuits, et mon atsem lui a filé une sucette. Il est resté à côté du bureau du directeur, ne comprenant pas trop, les gâteaux dans une main, les Kapla dans l'autre.<br /><br />Je revois ce petit bonhomme, si petit, si fragile.. Je suis en colère contre ce monde, contre tous ceux qui empêchent les petits Moussa et leurs grandes soeurs de 9 ans (9 ans, c'est si petit aussi!) de grandir normalement. En colère, et inquiète aussi. Dans ce monde où peu de choses lui sont épargnées, que deviendra-t-il?LiliLajeunebergerehttp://www.blogger.com/profile/08341413944521562884noreply@blogger.com9