Tuesday, October 19, 2010

L'essentiel...

J'ai le sentiment que ma tête va exploser en ce moment.
Nous préparons activement notre projet, qui murit et devient énorme; cela nécessite beaucoup de recherches, de calculs... Bref, de temps. C'est motivant et enthousiasmant et ça irait s'il n'y avait que cela...
Mais il y a aussi les soucis occasionnés par l'état de santé de mon père, la maison à faire tourner, les aller-retour à l'école, l'enfer des devoirs, les enfants qui vont plus ou moins bien selon les jours, la justice qui fait la sourde oreille (et même pire:-( ), Princesse qui exagère par moments, Viking pour lequel aucun diagnostique n'a encore pu être posé et je dois relancer l'hôpital, qui se dispute sans cesse avec le petit garçon-fils d'un copine qui mange chez nous le midi et c'est fatiguant, sans compter la mauvaise santé de Mister k et une Libellule qui demande du temps et des bras, surtout ceux de sa mère, nuit compris.

Lundi, maison, projet, démarches administratives pour le départ à l'étranger de Princesse dans quelques jours, lorsque nous revenons, Princesse est à la porte depuis 10 minutes et râle; je réalise par hasard qu'elle a des devoirs non faits pour le lendemain, des devoirs qu'elle a depuis une semaine, qui nécessitent des photocopies, or nous n'avons pas de photocopieuse à la maison donc Princesse s'estimait exemptée, en plus c'est de la musique c'est pas important. Alors par principe, parce qu'on ne sélectionne pas les matières qu'on veut travailler ou non, je la fais chercher dans nos livres puis nous filons vers une librairie - alors que toute la semaine nous sommes passés à plusieurs reprises devant... Nous revenons à la maison, et je dois immédiatement repartir avec les 3 enfants, à une réunion concernant le fameux voyage - Mister k va à une réunion de son côté. Nous loupons le bus, partons à pieds, arrivons un peu en retard, je remplis les papiers en courant après Libellule (Princesse a mieux à faire, elle discute avec les copains...).
Pas de bus, nous rentrons à pieds. Il est tard, je projette des sandwichs à la saucisse.
Mais d'abord une douche, ça fait 3 jours que je n'ai pas pu en prendre à cause de notre timing, c'est tout à fait exceptionnel et surtout totalement insupportable pour moi.
Libellule est à côté de la baignoire et tend les bras... bon, d'accord, je te prends avec moi, mais vite fait hein, on est pressés ce soir, on a encore plein de trucs à faire. Je la déshabille, l'attrape, elle est debout dans la baignoire, entre mes jambes. Elle s'agenouille, se blottit contre moi en position fœtale, sa tête sur ma poitrine. Je fais couler l'eau dans son dos, sur ses épaules. Elle est bien. Moi aussi. On fait durer, après tout.

Heureusement qu'il y a cette petite fée dans ma vie, pour y remettre au centre l'essentiel.

Saturday, October 09, 2010

Biffures

Des livres, des vieux, qui tombent en ruine lorsqu'on les prend en main, des dépassés démodés obsolètes, des incongrus, des (re)découvertes aussi.
Des vêtements, de la layette, des chaussures, nos toutes premières à chacun de nous 4.
Des jouets, des vieux, des cassés, des indémodables.
Des cartes et des guides michelins, beaucoup des années 60 ou 70, totalement dépassés.
Des babioles cassées mais malgré tout gardées jusque là.
Des cahiers d'écoliers, de la maternelle au collège.
Des horreurs plus ou moins moches fabriquées de nos petites mimines.
Un "je t'aime papa", écrit lors d'une fête des pères...

Des souvenirs, qui remontent par vagues, parfois lacunaires.
Mon enfance qui remonte à la gorge à la vue de ces peluches misérables, de ces dessins malhabiles, de vieilles photos qui traînent dans ce fatras que nous avons eu à trier.

J'en veux à mes parents soudain, de n'avoir pas eu ce courage plus tôt, de faire le tri, de ne pas tout garder, de faire des choix, de ne pas nous imposer d'en faire aujourd'hui, alors que mon père est revenu à la maison dans un triste état, que ma mère est sur le point de craquer nerveusement et que tout ce que je peux faire (en plus de garder mon père de temps en temps et faire quelques démarches pour eux), c'est, ce qui est devenu un véritable soulagement pour elle, vider cet appartement tellement encombré qu'il en était devenu invivable, que mon frère aîné refuse de donner signe de vie, que ma sœur refuse d'admettre que mon père va vraiment très mal et que non, ma mère ne pourra pas le porter à bout de bras bien longtemps.

Non, ce n'était pas le moment, de mettre le nez dans ce grand appartement qui déborde de mille choses plus ou moins utiles, plus ou moins importantes, plus ou moins jolies, plus ou moins en bon état, ces mille choses qui me rappellent combien elles ne sont pas importantes en elles-mêmes, combien il ne faut pas s'attacher aux objets, mais qui me rappellent tellement, tellement, tellement, combien mes parents m'ont aimée, combien ils m'ont fait mal, mais comme leur amour était plus fort que ça, et comme je suis une toute petite fille soudain.

Friday, October 01, 2010

La boîte à gros mots

On s'était dit "allez, 10 centimes le gros mot".
D'abord dans une boîte commune, puis très vite, dans 2 distinctes: la boîte des parents, la boîte des enfants, chacune finançant de bons gâteaux de la boulangerie à la partie adverse.

En 15 jours, les enfants ont eu assez pour avoir chacun un succulent gâteau... Grâce à moi! Je n'avais pas réalisé à quel point j'étais grossière... Je ponctue de nombreuses phrases à la méditerranéenne, et puis avec moi, les choses sont "merdiques" ou "chiantes".

Les enfants ont très vite compris et ne me loupaient pas! Et omettaient d'entendre les gros mots proférés par Mister k, quelle injustice! Évidemment, je ne les relevais pas moi-même, on allait droit à la ruine sinon.

Les choses se sont rééquilibrées: je dis moins de gros mots (comme quoi c'est très pédagogique), et les enfants ont enfin réalisé que Mister k n'est pas un saint de ce côté-là!

Mon grand regret, c'est que eux n'en disent pas assez... A ce rythme, il va nous falloir un an pour nous acheter une tarte au citron! Sales gosses!