Wednesday, September 12, 2007

L'eau

Il est torrent. Impétueux. Force et bruit. Rien ne l'arrête.

Rien? Pourtant... Comme il sait devenir fleuve calme, voire lac sage, visitant tranquillement le monde, se nourrissant des autres et de lui-même.

Hurler pour tout et pour rien, sauter sur les étalages des magasins ou sur les meubles de la salle de séjour, détruire pour le plaisir, lancer pour énerver, taper pour provoquer, exiger pour exaspérer, taper du pied pour exiger, se rouler par terre... Pas toujours facile de se promener avec lui, parfois angoissant, souvent épuisant.

Ouvrir grand les yeux et les oreilles, visiter longuement un château en observant tout, commenter chacune des oeuvres d'une exposition, se promener, jouer aux échecs et à bien d'autres jeux, se créer son monde de playmobils, construire ses rêves en légo ou kappla, dessiner des papillons et des danseuses, compter inlassablement, écrire son prénom en cursive en s'appliquant à prononcer ce mot nouveau, éplucher les carottes, prendre un chiffon et laver la glace... Il sait le faire, aussi... Et au fond, il est tout cela, surtout...

J'essaierai de m'en souvenir, la prochaine fois qu'il se montre tellement pénible à l'école de musique qu'il se fait confisquer son ballon par la secrétaire (pourquoi l'ai-je laissé emmener ce ballon, aussi?)

L'eau, donc... peut-être moins inquiétant que le volcan qui dort dans la chambre à côté...

Saturday, September 08, 2007

La rentrée, donc

Jeudi matin, coup de fil de l'inspection: "vous pouvez nous dépanner et vous rendre dans la maternelle truc de la ville Machin?"

Bin oui, je peux dépanner de la sorte, vu que précisément, je suis payée pour ça cette année. Pour remplacer, quoi.

Il ne s'agit pas d'une rétrogradation, d'une vilénie ni rien, non, au contraire, les postes de remplaçants sont plutôt recherchés et appréciés...
Lorsque le vent a brutalement tourné l'an dernier, j'en ai demandé un. J'ai senti que je ne tiendrais pas, et j'avais rudement raison.
Voir ma soeur, mes amis, stresser sur les emplois du temps et les programmations, insomniser la veille de la rentrée, se fighter avec des parents dès le premier jour, et tout simplement, avoir la charge de l'instruction de 25 âmes durant une année entière, me permet de réaliser combien c'est plus qu'inenvisageable pour moi. Cette année, je n'aurais vraiment pas pu assumer tout ça.

J'ai expliqué la situation à l'inspection, et nous sommes tombés d'accord: essentiellement des remplacements courts, et de préférence en maternelle - imaginons que je craque, il faut mieux que je plante des petites sections que des élèves du cycle 3!

Depuis vendredi dernier, je colle, je trie, j'inventorie, je relie (du verbe relier, et non relire, huhu), je classe, je photocopie, pour aider les collègues en poste, et optionnellement je remplace sur une matinée (mais je vais davantage remplacer à mesure que les jours vont passer).

La belle vie? oui... J'ai honte, un peu...
Mais mes enfants passeront avant ceux des autres, cette année -et ma santé morale me remercie d'avance.

Quand je songe que l'avocate m'a d'ores et déjà donné un rendez-vous en semaine et que je stresse rien que d'y songer... Cette année en demi-teinte vaut mieux pour tout le monde!

Tom-Tom a une maîtresse que je ne connais pas encore - j'ai beau être remplaçante, je dois être à l'heure dans mon école de rattachement! - et est ravi chaque soir de me montrer ses apprentissages du jour.
Pour Nana, c'est dur... Je ne m'attendais pas à ce qu'elle refuse de se lier aux autres enfants. Elle préfère la solitude, paraît-il... je m'inquiète...

Son prof.... Ah! Son prof... et je ne vous parle même pas de l'autre prof du CE2, qui a une décapotable, paraît-il... Etre remplaçante, ça permet d'apprendre bien des choses!

Wednesday, September 05, 2007

Il y a 6 mois...

6 mois aujourd'hui...

6 mois que mes enfants ont osé parler, et que tout a changé.

6 mois que je suis dans cette salle d'attente de la brigade des mineurs, à fixer l'horloge égrénant les minutes, à fixer cette porte qui ne voulait pas s'ouvrir... A voir défiler ma vie, depuis mon enfance, à me demander comment je pouvais me retrouver là, dans ce lieu dont je soupçonnais à peine l'existence avant.

6 mois, c'est si peu... mais il y a eu tant d'angoisse, tant d'attente, que j'ai l'impression que ça fait bien plus longtemps.

Depuis 6 mois je suis devenue très forte en langage juridique.
Très forte en observation des pathologies liées à l'enfance volée, aussi. De quoi craindre pour le futur, parfois...

De plus immédiat, il y a la rentrée des classes et le bel instit de ma fille (huhu)