Friday, October 31, 2008

Bonheur du jour 5

Faire un goûter qui fait peur avec la famille de la meilleure amie de Nana, organiser une chasse aux trésors dans mon petit appartement, laisser les enfants jouer à cache-cache, construire des cabanes et jouer à mille jeux, et pour finir, préparer une plâtrée de pâtes et des crêpes pour tout ce petit monde.

La vérité sur les poux

Cet été, nous avons été envahis... (souvenez-vous)
Ca a duré plus que l'été d'ailleurs...

J'ai essayé deux produits "miracles", j'ai lavé des tonnes de vêtements, draps, serviettes de toilette... Pour en arriver à cette constatation: ils étaient toujours là!
Là, sur nos têtes, à se balader en tout impunité.

J'ai fait quelques recherches sur internet, et j'ai ainsi pris connaissance de LA seule et unique solution durable.

C'est beaucoup moins cher que les produits miracles, moins nocifs pour la peau et la planète.

C'est........















Allez, un peu de suspense....













Tadadaaaaaaaaaaaaaaaaa.....


















L'épouillage!!! (au peigne quand même hein, pas à la main)
Et oui, mèche après mèche, pour tous les 3...
et je peux vous dire que malgré l'application des produits miracles pendant 2 mois, ils étaient bien vivaces, les poux!
Et il m'a fallu m'y reprendre à 3 fois (Nana et moi avons les cheveux longs et Viking les a très fournis), mais au moins, on s'en est bel et bien débarrassés!

J'ai songé à prendre des photos de mon oeuvre - les poux arrachés à notre chevelure se débattant (enfin, bien grand mot) dans une bassine d'eau en attendant l'étape suivante (le siphon de l'évier)
Mais j'ai eu peur de vous faire fuir!

Je me contente d'une image glanée sur le net

Quand je pense qu'on en avait des dizaines comme ça sur la tête! C'est beurk hein?

Vous êtes toujours là?
Bref, depuis, c'est huile essentielle de lavande derrière les oreilles, et croisage de doigts intensif!

Thursday, October 30, 2008

Encore une aventure de la nouille des nouilles

Oui, parce qu'il y a récidive...
J'ai réalisé le mois dernier que mon livret de famille était porté disparu.
Je ne me souvenais absolument pas de la dernière fois que je l'avais utilisé.
J'ai retourné la maison entière, fouillé et refouillé les tiroirs, les sacs, les étagères, tout, tout, tout...

Je m'apprêtais à effectuer des démarches à la mairie pour savoir que faire...
Et puis, il y a 1/4h, je l'ai retrouvé (chez moi, je précise)

Je ris sans discontinuer depuis.

Alors, à votre avis, où était-il dissimulé?

Bonheur du jour 4

Marcher sous la pluie avec nos beaux parapluies.

Mon problème avec les sacs...

Je souris devant la difficulté de Nana à trouver un manteau à la fois pratique et à son goût de pré-pré-adote mais je dois admettre qu'elle a de qui tenir...

Quelque part dans les archives de ce blog se trouve une note relatant déjà mes atermoiements face à la difficulté de trouver ZE sac qu'il me faut.
(edit: je viens de remettre la main dessus)
( et puis là aussi )

Et 3 ans après, ça n'a pas changé.

Vous me direz, "taka pas te balader avec un sac."

Oui, mais... où mettrais-je alors
-le portefeuille
-le porte-monnaie
-le carnet de chèques
-l'agenda
-le carnet pour écrire des trucs
-l'appareil photo
-le médicament anti-migraine foudroyante
-le paquet de mouchoirs
-le foulard/écharpe sans lequel je ne sors jamais (souvent je l'accroche à la lanière)
-la crème pour les mains
-le tube de baume à lèvres
-la crème solaire, les casquettes et les lunettes de soleil l'été
-les gants et les bonnets l'hiver
-la bouteille d'eau pour mes enfants perpétuellement assoiffés
-le flacon de savon sans eau
-et des fois le déo (on ne sait jamais), la brosse à cheveux de Nana et deux trois babioles du genre hyper importants (par exemple les bijoux et lunettes de mes élèves les jours de piscine).

Hein? dites?

Inutile de préciser qu'un sac à main version rikikite ne me suffit nullement.
Je crois que ma mère est vexée pour la vie que je n'utilise pas plus souvent le magnifique sac imitation croco qu'elle m'a offert il y a quelques années... Ce n'est pas trop, enfin, plutôt, pas du tout mon style.

Non, le truc qu'il me faut, c'est un sac besace.
J'en ai eu un pendant environ un an (j'avoue, récupéré à la fin d'une année scolaire dans le bac-à- vêtements-perdus-et-jamais-récupérés-malgré-les-multiples-appels-du-corps-enseignant....)(donc sac noir avec une silhouette blanche de pré-adote mais j'assume)
Je l'ai toujours, mais la lanière a craqué d'un côté.
Deux soucis avec le sac besace: trop grand, donc on y perd tout et on a tendance à en mettre trop...

Cet été, je m'en suis cousu un, avec plein de poches sur les parois internes...
Les poches étaient trop petites, et l'ensemble encore plus grand que jamais. C'est devenu le sac à tricot.
A la rentrée, je me suis achetée un sac avec un drôle de chat dessus (y'a la photo dans le post sur la rentrée) ( décidément je suis trop sympa aujourd'hui, je vous ai repêché le post )
Il me plaisait, n'était pas trop cher et puis correspondait à l'idée que je me faisais de mon sac en cette rentrée: juste ce qu'il fallait pour glisser une pochette avec le matin mes préparations et le soir les feuilles à corriger.
Mais il est tout en hauteur au lieu d'être tout en longueur (donc je cherche tout encore plus que d'habitude), et en plus, il est en tissu, il s'est sali tout de suite et je n'ose imaginer l'état de ce qu'il y a à l'intérieur un jour de pluie.

Ce sac va finir en sac à partitions....

Je vous épargne toutes mes autres tentatives de trouvage-de-sac-pile-poil-pour-moi ces dernières années.
Ce que j'adore, ce sont les sacs "hippie", mais ils sont souvent en tissu non? et sous la pluie, ça ne tient pas...
Sinon, au contraire, les sacs besace très sobres, style homme, souvent ceux-là sont imperméables (à vérifier quand même)

En attendant mieux (et je vous interdis de rire), j'ai repris mon sac récupéré dans une école... Je fais tenir la lanière avec une épingle à nourrice ( et je vous interdis toujours de rire!)

Wednesday, October 29, 2008

Bonheur du jour 3

Aider P'tit Crabe à trouver son pouce... et constater qu'il adore le tétouiller!
Et puis, manger des crêpes chez la copine que j'ai appelée dans la nuit, en larmes, avec mon chat mort dans les bras. Et jouer aux milles bornes en même temps.

(oui, je sais, ça en fait deux!)

P'tit Crabe... ou la vérité sur l'éducation

L'agonie et la mort de notre chat n'a jamais occulté l'autre grand événement de ces derniers jours: la naissance de mon neveu, que j'ai déjà surnommé P'tit Crabe.

Je ne savais pas, jusqu'alors, à quel point on pouvait aimer, comme ça, brutalement, viscéralement, l'enfant des autres. Je n'ai pas eu ce sentiment à la naissance de la fille de mon frère, que j'ai pourtant vue dès le lendemain de sa naissance. Je l'aime bien, comme j'aime bien les enfants de mes amis. Les liens avec mon frère aîné sont si distendus....
C'est différent avec ma sœur, vous l'aurez compris. Et j'ai aimé son fils à la seconde où je l'ai vu. Je comprends aujourd'hui les sentiments qu'elle a pour les miens depuis près de 10 ans maintenant, et ça nous rapproche encore, je trouve. Nous sommes enfin "à égalité".

Comme grand sœur coach, j'ai assuré à fond. Je crois que grâce à mes conseils, ma sœur et son mari vont s'en sortir comme des chefs.

Je ne leur ai dit que deux choses, les deux seules choses qu'on devrait dire à tout futur parent, ce que moi, j'aurais aimé entendre à l'époque.

Un bébé, ça pleure, on ne sait pas toujours pourquoi, on ne sait pas forcément le calmer, ça ne fait pas de nous de mauvais parents.
Je me souviens de ma mère me serinant à la naissance de Nana que "un bébé qui a mangé et qui est propre ne pleure pas"... Nana pleurait tout le temps, je me sentais mauvaise mère, j'en voulais à Nana de faire de moi une mauvaise mère... J'étais beaucoup plus sereine pour Viking, et j'ai passé des heures à le bercer calmement, en sachant qu'un jour, ça passerait.
Ma sœur, il y a peu, m'a dit combien, de m'avoir entendu dire ça à plusieurs reprises, elle se sentait prête pour supporter les inévitables pleurs.

L'autre grand conseil que je leur ai donné, c'est de se faire confiance! Qu'on a le droit de se tromper. Qu'à force de tâtonner, ils trouveront des réponses adaptées à leur bébé et à eux pour chaque problème.
Depuis le temps, si une et une seule méthode fonctionnait pour s'occuper d'un bébé et élever un enfant, on le saurait... Alors qu'en fait, tant de choses dépendent de la personnalité de l'enfant, de celle de ses parents, des conditions dans lesquelles ils vivent... On le sait tous, en tant que parent, ce qui marche avec un enfant ne marche pas avec l'autre.
Ca n'empêche pas de solliciter et écouter les conseils, avis, de profiter des expériences des uns et des autres (et la preuve que c'est nécessaire, c'est le boom des forums de jeunes mamans sur internet!).
Mais il ne faut pas se laisser dépasser, culpabiliser, par les "yaka ifokon" régulièrement lâchés par les personnes "à principes" qui pensent que "ça, ça marche à tous les coups" ou que "si vous faites ça, vous le regretterez"....

J'ai fait du bon boulot non? :-D

Tuesday, October 28, 2008

Bonheur du jour 2

Entendre rire mes enfants... quand même...

Apprivoiser l'absence....

Nous avons suivi le sentier, puis nous nous sommes enfoncés dans les bois.
L'arbre de loin nous a comme appelés. Un chêne. Bagheera serait bien, là.
Nous avons creusé. Nous lui avons dit au revoir, une dernière fois. Nous l'avons déposé dans le trou, nous avons recouvert de terre, nous avons remis des feuilles et des cailloux.

Et alors, j'ai compris.
Ce que les deux vétérinaires vus à une journée d'intervalle avaient tenté de me dire à mi-mots. Il n'y avait rien à faire. Au mieux, si on avait su avant, on aurait prolongé sa vie, un peu, mais au prix de quelles douleurs pour lui?
Dimanche soir, il était allongé près de sa maitresse, qui le caressait. Son compagnon est venu le lécher, longuement. Dernières images qu'il a emportées, car je suppose qu'ensuite, ce sont des convulsions qu'il a eues, et qu'alors il devait être plongé dans une sorte d'inconscience.
Qu'il ait été conscient ou non les 2 dernières heures, je suis sûre qu'il était bien, dans mes bras.
Je l'ai accompagné jusqu'au bout. Jusqu'à son dernier souffle de vie, jusqu'au seuil de la mort.
Jusqu'à ce chêne.
Et j'ai eu le sentiment, alors, de m'être, en même temps, rachetée envers Jerry, ce chat mort tout seul dans sa cage d'hospitalisation, après une lourde opération.

Aux heures cauchemardesques que j'ai vécues lors de son agonie puis de l'évidence, de la réalité de sa mort, a alors succédé un apaisement.

Maintenant, c'est au tour de Nana.
Elle l'a tenu dans les bras des heures durant, toute la matinée, jusqu'à ce qu'on le dépose dans son cercueil au moment de partir l'enterrer.
Elle est revenue les bras vides.
L'absence est désormais physique. La porte visible, palpable.
Hier soir, pour la première fois, il n'est pas venu se lover contre elle en ronronnant pour lui souhaiter bonne nuit. Et ce matin, pour la deuxième fois, elle s'est réveillée sans lui. Et ça sera toujours comme ça, désormais...

Monday, October 27, 2008

Jusqu'au bout....

Jusqu'au bout... je serai jusqu'au bout avec lui...je lui dois bien ça... pour ne pas l'avoir soigné à temps...
j'aurais dû... j'aurais dû... vivre avec ça après....
si.... je n'avais pas des frais d'avocat et des notes de psy exorbitants à payer, si je n'étais pas sans cesse prise à la gorge financièrement.... si je n'avais pas été aussi fière, si j'avais demandé l'aide de ma famille....on aurait pu le sauver.. peut-être...

voilà, c'est dit, je fais face à une culpabilité sans bornes, et je suis en colère contre celui qui par ricochets continue de faire du mal à mes enfants
on aurait pu sauver ce chat...

au lieu de ça, il est en train de mourir sur mes genoux... je m'attends d'une minute à l'autre à ne plus sentir sa respiration... je me demande comment je réagirai à ce moment là
je me demande comment les enfants vont vivre avec ça
comme cette nuit est longue... interminable....
j'ose encore croire qu'il respirera toujours dans quelques heures et qu'on pourra le sauver...

edit: il vient de mourir... à 3h30....
Je pleure sans arrêt depuis... Je lui ai demandé pardon...de ne pas l'avoir sauvé
Ce soir, la vétérinaire chez qui je l'ai amené d'urgence m'a parlé d'hospitalisation... j'ai refusé... Je ne voulais pas qu'il meure seul, comme Jerry il y a 5 ans.
Je l'ai accompagné jusqu'au bout. Il est parti contre moi, dans l'amour et la sérénité, aussi dur que ça ait été pour moi.
Je laisse ces heures de sommeil aux enfants, je n'ai pas la force de me coucher
Tout à l'heure, nous irons l'enterrer. Dans la forêt. Au milieu des arbres, de nos pères à tous. C'est ce que j'ai imaginé de mieux pour lui, et pour les enfants.

Et après... Après... Je devrai aider mes enfants à tenir debout. Ma fille surtout. Cette nuit, une partie d'elle est morte avec ce chat.


Sunday, October 26, 2008

Bonheur du jour

Il y a quelques jours, après avoir confectionné une tarte aux pommes avec Viking, j'ai eu l'idée d'initier une série de "bonheur du jour", juste une phrase, une image, pour donner des couleurs gaies aux journées qui ne le sont pas toujours.

J'ai hésité, je me suis demandée si je tiendrais vraiment l'engagement plus de 3 jours, et puis ce matin, j'ai constaté qu'elle en avait eu l'idée aussi.
Depuis hier, les jours à nouveau s'annoncent gris... Et pourtant, il ne faut pas oublier d'être heureux...

Alors, bonheur du jour: coudre un doudou pour mon neveu.

Saturday, October 25, 2008

Non!!!

C'est un cri, juste un cri, un cri de colère, de tristesse et d'impuissance mêlés...

Il s'appelait Jerry, c'était le fidèle compagnon à poils -longs- de mes enfants.
Contrairement à leur père, il ne les avait pas abandonné, lui.
Il était un être essentiel dans la vie de ma fille. Une crème de chat.
Il est mort dans d'atroces souffrances, tout seul dans une cage de l'hôpital vétérinaire, une nuit de novembre, il y a 5 ans.

Ma fille, alors âgée de 4 ans 1/2, ne s'en est jamais remise. Elle en parle encore en pleurant.
Et moi, je traîne une culpabilité latente - il était malade, je n'avais pas assez d'argent pour l'emmener aux urgences du dimanche, après les vétérinaires ne se sont pas affolés, tout ça mis bout à bout, c'était trop tard.

Au printemps 2004, nous avons adopté un nouveau chat - c'est la seule façon que j'aie trouvé pour qu'elle comprenne que non, Jerry ne reviendrait jamais... Ca a marché. Le nouveau venu s'appelait - et s'appelle toujours -Gratouille.
Dans les mois qui ont suivi, mes parents ont trouvé un chat noir, que ma fille a illico baptisé Bagheera... Bien forcée de l'adopter aussi, après ça.
Plus tard encore, nous avons récupéré le chat de mon ex, nous l'avons appelé Savane.

Bagheera est devenu fou de ma fille. Ca a commencé comme ça, oui. Il dormait sur son lit, contre elle, la cherchait particulièrement. Bien entendu, c'est vite devenu réciproque.
Princesse m'en parle souvent. "Une belle amitié", "lui et moi on se comprend"....

Bagheera a beaucoup maigri récemment. Le vétérinaire vu il y a 3 semaines n'avait pas l'air plus inquiet que ça. Et moi, entre les problèmes d'argent et les inquiétudes judiciaires, bin....
Et puis en cette fin d'après-midi, je l'ai emmené chez le vétérinaire, à nouveau, parce qu'il avait encore maigri.
Dans la salle d'attente, pour la première fois, j'ai remarqué ses oreilles jaunes...
C'est la première chose que la vétérinaire a constaté.

Jaunisse. Foie malade. On ignore encore si c'est curable. On fait des analyses lundi, on saura alors...

Et moi, je ne veux pas croire, pas envisager, non, pas accepter l'idée que ma fille ait encore ça à subir dans son enfance déjà pleine de bleus.
Je ne suis pas croyante, je ne peux qu'en vouloir à la vie.
Si vous croyez en quoi que ce soit, les forces de vie quelque part dans l'univers, c'est le moment d'envoyer vos onde positives -et je sais aussi que ce n'est qu'une manière de parler, juste de la superstition, que le sort est déjà jeté de toutes façons.

J'imagine combien la mort d'un chat peut paraître dérisoire pour certains d'entre vous, mais tout le monde peut comprendre ce que ça représente pour ma fille déjà fort amochée par la vie.
Que la vie ne permette pas que ma fille achève son enfance sur cette note-là.

Les temps modernes

Le soir où je me suis ruinée en matériel d'équitation, il était près de 20h, je savais qu'aucun repas mitonné avec amour ne nous attendait à la maison, j'ai donc emmené ma tribu dans un grand hypermarché juste à côté, tellement grand qu'on a failli avoir une crise d'agoraphobie -que j'aime mon quartier avec ses commerces de proximité! où nous avons acheté des pizzas surgelées, plus 2-3 trucs urgents...

Nous nous sommes dirigés vers les "caisses moins de 10 articles", et une drôle de surprise nous attendait: pas de caissière! Faut se débrouiller tout seul comme des grands, pour passer ses produits code-barres vers le bas puis payer en CB.

C'est ça la modernité, finies les discussions avec les caissières de bon poil - "tiens, vous achetez cette litière-là? elle est bien?" ou les discussions des caissières entre elles - "machine est encore enceinte - ah je croyais qu'elle avait juste grossi? , décidément elle les fait à la chaîne"...Discussion aussi idiote que drôle, qu'un robot ne pourra jamais reproduire.

Et c'est bien bête, j'trouve. Non?

Friday, October 24, 2008

Attendre

Je ne me souviens pas de la naissance de ma sœur. J'avais 5 ans1/2. Je ne me souviens pas de tout ce qui a entouré sa naissance - qui s'est occupé de nous pendant que mon père était avec ma mère, comment mon père nous l'a annoncé, aucun souvenir. Je me souviens juste que ma mère nous l'a montrée, à mon frère aîné et moi, par la fenêtre de sa chambre de maternité - nous n'avions pas eu le droit d'y pénétrer...

Par contre, je me souviens de la naissance de mon jeune frère. Un samedi soir. Mon père était parti rejoindre ma mère, sur place depuis quelques jours, et nous avait annoncé la naissance le dimanche matin à notre réveil. J'avais 12 ans, ma sœur 6. Nous étions contentes, nous n'arrêtions pas de répéter "il est né, il est né".

Quand j'ai accouché de Princesse, ma sœur était au lycée. Elle appelait ma mère toutes les heures entre deux cours pour savoir... Finalement, ma mère et elle sont allées à la maternité en fin de journée, et elles ont attendu dans la salle prévue à cet effet... Attendu...

Les circonstances qui ont entouré la naissance de Viking sont plus flous... Plus tristes... Je ne sais même plus comment cela a été annoncé à ma famille, je sais juste qu'ils étaient là, le lendemain, atterrés par ce qu'ils découvraient - la rupture.

L'attente... C'est ce qui soude une famille lors d'une naissance imminente... Les derniers jours, les dernières heures.
"Ta sœur est à la maternité", ce matin, au moment de partir à l'école... J'ai attendu, toute la matinée, en cousant la turbulette promise au début de la grossesse. L'attente. L'envie de savoir. Garçon? fille? Et son prénom? Comment va le bébé, comment va ma sœur? comment se passe l'accouchement?

J'ai tenu sa main, en pensée, à distance. J'étais avec elle. J'attendais.

Et voilà. Le bébé est là. Ma sœur, ma petite sœur est maman!

Thursday, October 23, 2008

Il ne pense qu'à ça!

.... à lire.

(non mais qu'est-ce que vous alliez imaginer?)

He oui, mon bonhomme sait presque lire... Bon, ok, il n'en est encore qu'au déchiffrage, mais de plus en plus aisé. Dans une famille où l'une des activités favorites est la lecture, c'est une question de survie!
Cet été, il nous avait dit "vous avez de la chance, vous savez lire", preuve qu'il avait hâte de décrypter à son tour les caractères mystérieux...

J'avoue que j'étais inquiète, l'enseignante en moi avait décelé les signes d'un "blocage", inutile de m'étendre sur les soupçons que j'avais alors, l'essentiel est que je me sois trompée!

Il repère partout les mots connus, "un, une, le, la, les, de, à"... A se demander parfois s'il écoute l'histoire que je lui lis en même temps? grumph!
Il a compris le principe de la combinatoire (la fameuse syllabique, qui s'appuie sur la globale, et inversement!) et nous décline ça sur tous les tons et à toutes les sauces, essayant de déchiffrer des mots ou au contraire d'en épeler.
Comme il s'acharnait parfois sur des livres trop compliqués, je lui ai dégoté de vieux manuels dans mon école actuelle - "Gaffi" et "Ratus" pour ne pas les nommer - et il a ainsi le plaisir de lire des phrases courtes, avec des mots jusqu'alors inconnus.
Et - important - il semble comprendre ce qu'il lit...
J'en ai eu la preuve hier, lorsqu'il lisait la première page d'un album de la série des rois et des reines d'Alex Sanders (comment, vous ne connaissez pas? vous ne savez pas ce que vous perdez!). Il est allé chercher un renseignement manquant sur l'illustration (futé non?)
Même quand les mots sont difficiles, il s'acharne, ne se décourage pas, je trouve ça extraordinaire!

On ne se souvient pas, on imagine à peine, comme l'apprentissage de la lecture est une lutte de tous les instants.

Mais bon, j'aimerais bien qu'il me laisse lire une phrase entière sans m'interrompre!

Wednesday, October 22, 2008

Les manteaux de Princesse

Ma fille a 9 ans 3/4.

Elle m'arrive aux yeux - elle m'arrivait sous le menton il y a un an.
Elle a un amoureux.
La semaine dernière, elle m'a demandé à quel âge mes seins ont commencé à pousser?

Bref, elle n'est plus une petite fille.
Elle se coiffe avec soin.
Elle choisit ses vêtements avec application... Ah bin, parlons-en des vêtements...

Il faut sans cesse lui racheter des pantalons, déjà - mais pourquoi grandit-elle autant?
Quant au reste... Elle ne trouve plus rien à son goût, n'aime plus le rayon fillette, mais pas encore le rayon "ado".
On a quand même réussi à lui refaire une garde-robe, un tee-shirt par-ci, un jeans par-là...

Mais les manteaux, c'est un drame!
Jusqu'ici, c'était blouson l'hiver, 2 chacun si possible pour pouvoir en laver un de temps en temps... Mais le blouson de l'an dernier ne lui plait plus. Elle avait un manteau en velours aussi, je n'arrive pas à savoir si elle le veut toujours.

Le mois dernier, elle s'est trouvé une jolie veste dans un vide-grenier, mais ce n'est bien que pour la mi-saison...

Le vrai drame, c'est qu'elle a sport trois fois par semaine, donc exit le manteau en velours et la jolie veste. Elle ne veut pas entendre parler du K-Way rouge que je lui ai trouvé à la fin d'un vide-grenier ("ça fait garçon"). Et le blouson de l'an dernier, vraiment pas? non, "ça fait petite fille".

Ma mère lui a gentiment offert un manteau élégant aussi, doublé, mais ça ne règle pas nos problèmes des jours de sport, où il faut quelque chose de pratique (et joli et pas trop petite fille...)

Misère.... Et elle n'a pas 10 ans.... ce n'est donc qu'un début!

Malaaaaaaadeeeeeeeeeeeuuuuuuuuu!

Ce matin, mon imbécile de portable a sonné pour me réveiller. J'avais oublié de le déconnecter - bin oui, le mercredi, on reste un peu plus longtemps sous la couette!
Impossible de me rendormir... Quelque chose n'allait pas.... Quelque chose qui a grandi... Mal aux yeux, affreux! Et puis je ne sais quoi d'indéfinissable... hypoglycémie? Non, ça ne s'est pas calmé après avoir péniblement mangé un bout -péniblement parce que j'avais du mal à rester debout.

Mal aux yeux, toujours... De plus en plus... Migraine? J'ai pris un médicament, toujours péniblement... Ca n'a rien arrangé, ça a même empiré... J'avais des nausées...

Des pensées confuses, du genre "pourvu que ma sœur n'accouche pas aujourd'hui, je ne pourrai pas aller la voir", "zut, c'est la journée marathon, comment emmener les enfants à leurs activités?", "je vais pas faire venir le médecin vu l'état de mon appart"

Cette douleur insupportable dans les yeux...

Vers 8h30 j'ai envoyé un SMS à ma mère, "au secours j'agonise", ça avait le mérite d'être clair.
Une demie-heure mes parents ont débarqué en même temps que le médecin.

8 de tension.
Ah bin ça explique des choses.

J'ai passé le reste de la journée à comater comme une bienheureuse, sous la garde de mon père, pendant que ma mère se tapait les aller-retour sport-musique-sport-musique-musique.

Et j'ai 2 jours d'arrêt... j'enchaîne avec les vacances.

Je suis futée quand même :-)

Tuesday, October 21, 2008

Grandir quand même (histoire d'élève)

Ce matin, je suis partie guillerette de la maison. Je mets de la musique en ce moment pour réveiller les enfants en douceur, ça fait des matins chauds et tendres.
Mes tournesols ont décidé de fleurir en cette fin d'octobre, apportant du soleil sur le bord de ma fenêtre.
Il pleuvait. J'aime bien la pluie. J'avais emporté mon parapluie, je l'ouvrais par intermittence mais la plupart du temps, je le gardais fermé et je laissais la pluie m'arroser, des fois que ça me fasse pousser.
J'avais du soleil dans la tête, dans le cœur.
Les collègues ont râlé contre le temps, j'avais envie de leur demander d'essayer d'être contentes, de se satisfaire davantage de leur vie, parce que la pluie, ce n'est pas grave. Mais je n'ai rien dit; elles n'auraient pas compris.

Les enfants sont arrivés directement dans nos classes, l'averse nous empêchant de les recevoir dans la cour comme d'habitude.

Ils sont arrivés les uns après les autres, amusés autant qu'intrigués par ce changement dans leurs habitudes.

Et puis elle est arrivée, cette petite fille qui cherche à bien faire malgré le foutoir dans sa vie, dans sa famille, dans sa maison.
Elle est arrivée, la capuche sur la tête. Je lui ai demandé de l'ôter. Elle s'est exécutée.

Elle avait le crâne totalement rasé.

"C'est papa qui m'a fait ça."

On a fait avec.

La vérité sur les tubes de colle et les feutres d'ardoise

Oui oui, je vais vous révéler la vérité absolue concernant le mystère des tubes de colle toujours vides et des feutres d'ardoise perpétuellement usés.

Parce que vous devez être comme moi, "quoi? tu as déjà fini le tube de colle que j'avais mis dans ta trousse la semaine dernière? Nan mais tu sais combien ça coûte?"

Mais comme en plus d'être maman je suis instit, je sais ce qui se passe en classe et je peux donc lever le mystère.

Non, l'enseignant de votre enfant n'est pas un monomaniaque qui ne jure que pas la colle et les feutres d'ardoise et les fait utiliser à outrance à chaque minute de la journée.

MAIS!

Vos enfants, si!
Déjà, on a beau leur expliquer depuis la première année de maternelle que "juste 4 points de colle ça suffit", bin non, ils tartinent allègrement de colle chaque mm² de feuille. C'est miracle que le tube de colle tienne la journée.

Et les feutres d'ardoise, bin c'est pour dessiner non? Dès qu'on s'ennuie, que la maîtresse a le dos tourné ou qu'on a du temps libre après un travail. Ou alors, ça sert à décorer les réponses lors des séances de calcul mental. Et puis on appuie bien dessus pour user le truc encore plus rapidement.

La prochaine fois, je lève le mystère sur les crayons qui raccourcissent à l'allure d'un TGV au galop.

Saturday, October 18, 2008

Sur le terrain

Donc, avec mon Viking footballeur, me voilà abonnée aux samedis sur le terrain de foot.
C'est sympa, avec les autres parents, on piétine, on discute et ceux qui me connaissent savent combien j'aime ça.

Par contre, ce que je ne comprends pas, ce sont tous ces hystériques qui crient, qui hurlent à leurs gamins quoi faire, s'énervent contre eux quand ils font pas bien ou contre les autres qui font trop bien, se mettent à gesticuler dans tous les sens quand leur chérubin a marqué un buuuuuuuuuuuuuuut

Non, franchement, c'est n'importe quoi.

Surtout de la part des parents des équipes adverses, de toute façon, ils peuvent crier tout ce qu'ils veulent, c'est l'équipe de mon fils la meilleure, les joueurs y ont le plus bel équipement, ils ont une excellente technique, ils se tiennent correctement et en plus ils sont fair-play, bien plus que les autres.

Et de toute son équipe, c'est mon fils le plus beau et le plus fort, et ceux qui nient, c'est juste des jaloux.

Et ça c'est pas beau, franchement!

(Aller) Se faire cuire un oeuf

Hier midi, ma directrice, qui est aussi une copine - la politique, ça ressert les liens - n'avait rien à manger et la boulangerie était fermée.
Je n'avais qu'une portion de riz et une crème au chocolat.
On ouvre le frigo, chouette! 3 œufs rescapés d'une après-midi pâtisserie avec mes élèves, 2 semaines plus tôt .
Hem, pas de poêle pour faire cuire les œufs... Des casseroles, mais le four micro-ondes trône sur les plaques, le déplacer pfffffffffffffffffffff.....
Je propose qu'on fasse cuire au four, on ne l'a jamais fait ni elle ni moi mais ça doit pas être sorcier?
On cherche, on trouve des ramequins, on casse les œufs dedans, on enfourne, on déplace l'isoloir en attendant que ça cuise (élections des parents d'élèves hier), on bosse un peu et hop, les œufs sont cuits, on partage ma portion de riz, on finit avec les yaourts qui restaient aussi de l'aprèm pâtisserie, un régal tout ça (l'amitié par dessus pour donner plus de goût)

La morale de tout ceci?

C'est que notre ministre bien aimé peut être content, les enseignants ont bien appris à aller se faire cuire un œuf.

J'espère qu'un de ces jours, on pourra lui rendre la pareille.

Friday, October 17, 2008

Génération entre 2 eaux

Mes parents sont l'un de 1937, l'autre de 1943.

Je lis pas mal de blogs écrits par des personnes plus ou moins de leur génération (non non, pas de noms, je ne dénonce pas moi!), celles qui ont vécu la misère des années d'après-guerre puis la montée de la société de consommation où tout paraissait facile (je me souviens la tête de ma mère quand je me suis mise aux couches lavables en 2002... Elle pour qui les jetables avaient été une réelle libération!)

J'ai toujours trouvé que mes parents étaient particuliers, je continue de le penser mais en même temps, à vous lire, je réalise à quel point ils sont normaux, aussi.

Ils sont de cette génération qui s'inquiète pour ses enfants tout en s'occupant de ses vieux parents.
De vieux parents il ne reste que ma grand-mère maternelle de 96 ans - mes grands parents paternels auraient aujourd'hui 109! Ma grand-mère baisse de plus en plus, ne veut pas aller en maison de retraite mais est malheureuse chez elle, son fils qui vit avec elle depuis plus de 20 ans la malmenant pas mal (trop à mon goût et depuis longtemps). Depuis quelques semaines, quelques jours surtout (crash boursier aidant) la fratrie de 5 frères et sœurs se déchire en deux clans... Ma mère ce soir m'a dit combien elle se sentait brisée.

Ma mère a élevé 4 enfants qu'elle a eus sur le tard; afin de percevoir une retraite maximale, elle a travaillé jusqu'à 62 ans - et s'est faite avoir, c'était au moment d'une réforme de la caisse de retraite, pas de chance!
Mon frère aîné est fâché contre mon père depuis près de 20 ans - il a ses raisons, des choses qu'il n'a pas digérées depuis l'adolescence, je comprends mais au bout d'un moment, il faut passer à autre chose... Bref, on le voit peu, très peu, on a difficilement des nouvelles.
J'ai un jeune frère de 20 ans qui fait ses études, ça marche pour lui, le seul souci sont les dépenses somptuaires de son amie, qui a fait un caprice pour qu'ils emménagent ensemble, et bien sûr ce sont mes parents qui payent.

Je n'ose parler de mon cas, à moi seule je suis une cause de soucis sans fond... Je n'oublierai jamais ce matin de mars, lorsque mes parents sont venus nous chercher à la brigade des mineurs, les enfants et moi... la chair de leur chair...
Heureusement, ma jeune sœur, hormis ses problèmes de santé, s'en tire bien!

Ah oui, les problèmes de santé, mes parents ont largement leur lot aussi... Les génétiques, les "pas de chance" (tumeur au cerveau), et ceux liés à l'âge.

Alors, à cette génération qui a payé les erreurs de ses parents et paye aujourd'hui la mauvaise gestion de l'état, je tire juste mon chapeau!

Thursday, October 16, 2008

"Tous les chemins qui me sont passés à côté"

L'an dernier, en emmenant les enfants à une de leurs activités, je croisais régulièrement un jeune homme qui était amoureux de moi lorsque nous avions 20 ans.
Je me suis demandée où j'en serais aujourd'hui si j'étais sortie avec lui, petit gringalet timide, plutôt qu'avec les grandes g***** tout en muscles à qui mon minois avait l'heur de plaire -ne cherchez pas, j'étais complètement idiote.
Il n'a pas été le seul, vraiment amoureux, et dont je me fichais éperdument - vraiment idiote, oui...
Alors oui, où serais-je aujourd'hui, si c'était à un de ceux-là, gentil, doux - et trop timides pour moi à l'époque - que j'avais dit oui?

Je suppose qu'on se pose tous ces questions, qu'on a tous conscience que notre présent est la somme de bien des hasards, un cheminement où on a croisé bien des carrefours.

Hier soir, la petite amie de mon jeune frère s'indignait de ce qu'une de ses camarades de fac avait osé dire, pour répondre à une question de la prof d'anglais, que le plus beau moment de sa vie avait été la naissance de son enfant: comment peut-on faire un enfant à 19 ans? comment peut-on s'en glorifier, s'en vanter?
J'ai eu ma fille à 22 ans, ce n'était pas le chemin le plus facile, j'étais étudiante et vivait encore chez mes parents...
Ca m'a un peu blessée, qu'elle puisse ainsi juger, alors que ça ne la concerne absolument pas. Blessé aussi parce qu'avec le recul, j'imagine ce qu'on a pu dire et penser de moi à l'époque.
Blessé surtout parce que ma fille était présente. Ma fille, qui revenait de l'anniversaire d'une copine, où elle avait été maquillée comme une princesse, où elle avait chanté en karaoké, ma fille heureuse, riant sans cesse, ne comprenant pas la conversation - que j'ai rapidement détournée.
Comment regretter une seule seconde mon inconscience de l'époque (j'aurais pu attraper pire qu'un bébé...)?

Je me suis trompée de père pour mes enfants, mais je ne regrette pas ces années-là, ces années qui leur ont permis de venir au monde, je ne regrette pas de les avoir eus avec ce père-là, parce que sinon ça n'aurait pas été eux et c'est inenvisageable.


A tous mes loupés, mes ratés, mes vrais soleils
Tous les chemins qui me sont passés à côté
A tous mes bateaux manqués, mes mauvais sommeils
A tous ceux que je n'ai pas été

Aux malentendus, aux mensonges, à nos silences
A tous ces moments que j'avais cru partager
Aux phrases qu'on dit trop vite et sans qu'on les pense
A celles que je n'ai pas osées
A nos actes manqués

Aux années perdues à tenter de ressembler
A tous les murs que je n'aurai pas su briser
A tout c'que j'ai pas vu, tout près, juste à côté
Tout c'que j'aurai mieux fait d'ignorer

Au monde, à ses douleurs qui ne me touchent plus
Aux notes, aux solos que je n'ai pas inventés
Tous ces mots que d'autres ont fait rimer qui me tuent
Comme autant d'enfants jamais portés
A nos actes manqués

Aux amours échouées de s'être trop aimé
Visages et dentelles croisés juste frôlés
Aux trahisons que je n'ai pas vraiment regrettées
Aux vivants qu'il aurait fallu tuer

A tout ce qui nous arrive enfin, mais trop tard
A tous les masques qu'il aura fallu porter
A nos faiblesses, à nos oublis, nos désespoirs
Aux peurs impossibles à échanger
A nos actes manqués

Wednesday, October 15, 2008

Viking, le seul et l'unique!

Depuis la rentrée, Viking fait du foot - 2h le mercredi à pouvoir taper dans un ballon en toute impunité, à courir, sauter, crier, le bonheur! (on en rajoute une louche le samedi pour les matchs)

Seul hic, le nombre de petits garçons portant le même prénom que lui! Tout le monde m'a copiée en 2002 (et dans les années qui ont suivies)... Je dis bien "copier", quand je songe au nombre de personnes qui 3 ans avant, alors que j'attendais Nana et que je songeais déjà à ce prénom pour un garçon, le trouvaient moche et importable!

Pas de problème à l'école, dans un quartier chic/snob/bourgeois où ce genre de prénom n'a pas cours. Mais au foot, sport qui draine des enfants de tous les milieux, 5 ou 6 enfants sur 30 en sont affublés!

C'est fort drôle, de voir tous ces enfants s'arrêter net et chercher qui les appelle en entendant leur prénom, mais guère pratique... D'où ma proposition aux entraîneurs d'appeler le mien "viking", parce que y'en a qu'un, c'est sûr.

Pseudonyme adopté par tout le monde, à ma grande satisfaction: c'est ainsi que je l'ai surnommé pendant des années, avant qu'il me demande d'y renoncer pour "nounours"... Faut bien dire que "nounours", sur un terrain de foot, ça fait plus... Enfin moins... 'fin vous voyez quoi!

Monday, October 13, 2008

Entre la nuit et l'arc-en-ciel

Je réalise que beaucoup de personnes sont arrivées sur mon blog ces derniers mois, ne connaissant pas notre histoire et ne comprenant donc pas l'atmosphère étrange qui s'en dégage, entre blues et hystérie (hem, voir note ci-dessous)

Alors voilà, en quelques mots
Une semaine avant Noël 2006, j'ai appris que le frère de mon ex-mari avait assassiné sa femme un mois plus tôt. C'est peu dire que nous n'en sommes toujours pas remis...Nous n'avons jamais pu aller sur sa tombe, elle reste autour de nous comme un fantôme.
Les semaines qui ont suivi ont été particulières.... Elles se sont achevées, un matin de mars 2007, à la brigade des mineurs, où mes enfants ont raconté aux policiers ce que leur père leur avait fait subir.

Désormais, c'est l'attente. Et la justice en France, sachez-le, n'est pas du côté des enfants.
C'est l'attente, et ce n'est pas fini, et à côté de ça, il faut vivre, quand même, c'est comme ça.


Alors... Depuis ce terrible hiver où notre vie s'est brisée, j'essaie de garder le cap somewhere over the rainbow, mais la plupart du temps, j'ai aussi froid que si j'étais dans le paradis blanc.

Snif - suivi d'un mot d'enfant

Je l'aimais bien, ce fils de son père, je l'ai vu dans beaucoup de films, il savait être drôle, il savait être touchant, je le trouvais un peu idiot parfois, j'ose croire que c'était un jeu, il surjouait tout d'ailleurs, je me sens un peu groupie là, tant pis, je le dis quand même, je suis triste qu'il soit mort, il va me manquer. Et tant que j'y suis, j'aime bien sa sœur, même que je l'ai croisée y'a pas longtemps dans les rues de Paris, elle ne m'a pas déçue.

(Mais si voyons, les enfants de Gégé.... regardez aux acteurs morts à 37 ans le 13 octobre 2008, y'en a pas des masses. On remarque en passant que les anniversaires de ma famille sont très dommageables au cinéma français... Yves Montand, la veille d'un anniversaire de ma mère, Philippe Noiret la veille d'un de mon père, Michel Serrault le jour de mes 31 ans -je ne le lui pardonnerai jamais!- et aujourd'hui Guillaume Depardieu à 2 jours de l'anniversaire de mon p'tit frère! Surveillez les 15, 19 et 30 janvier prochain, je dis ça je dis rien!)

Et comme je suis sûre que le frère comme la soeur adoreraient ce mot d'enfant que je voulais vous mettre aujourd'hui de toute façon, hop, dédicace:

C'est bête, c'est pas mon élève, dommage, il me fait mourir de rire.
Vendredi déjà, pendant la récré, il est venu se plaindre, très sérieusement et en même temps avec un air adorablement canaille, que "machine et machine m'ont fait déguster du sable", "et c'est bon?" je lui demande, "non, pas trop", il ne lui manquait que le béret des Titis parisiens.

Et aujourd'hui donc, je l'emmène à la piscine avec une partie de sa classe et toute la mienne (cherchez pas, cuisine interne), j'explique qu'il faut qu'on rentre tous dans le sas puis qu'on ferme la porte d'entrée avant d'ouvrir la porte d'accès au hall afin d'éviter les courants d'air. Pour ça, il faut qu'on se tasse un peu, donc pas grave s'il n'y a plus de rang (en passant, je déteste cette manie des rangs, enfin, ben obligée en tant que remplaçante), et lui, là, le Titi "pour rentrer, il faut qu'on se dérange", ouais voilà, il a tout compris, je vous jure, il me fait mourir de rire.

Ca vous suffit pas? bon, je tente une dernière: 1/2h plus tard, il boit la tasse dans le bassin, en mettant la tête sous l'eau pour passer sous une ligne, et il nous explique que c'est parce que l"eau le dépasse."

Non, sérieux, il n'est pas formidable, ce gosse, toujours le mot qu'il faut pour analyser la situation?

Désolée, post sans queue ni tête, y'a des jours comme ça...
(n'empêche, extra ce gosse non?)

Sunday, October 12, 2008

D'autres instant volés...

Mais pas agréables cette fois!

J'ai écrit le post d'en dessous vendredi soir, en me disant que je le publierai samedi, peinarde...
Le mal de ventre des enfants m'a sauté dessus dans la nuit! Et il n'était pas seul bien sûr.
J'ai réussi à envoyer un SMS à Névrosia pour lui dire que je ne serais pas de la sauterie bloguesque du samedi midi...
J'ai loupé Névrosia, Bellzouzou, Sosso et Tili, je suis toute triste :-(

Ma mère est venue me sauver dans la journée, nourrir les enfants ce genre de choses, et une question redoutable se posait alors: quid du lendemain, où nous devions fêter les 20 ans de mon jeune frère? Je vais quand même pas aller filer mes sales trucs à ma soeur, enceinte de 8 mois et 2 semaines, mais repousser à la semaine d'après, c'est risqué aussi (ma soeur risque de ne pas être là et l'anniversaire de mon frère passerait donc à l'as)

Bon, finalement, mon frère a tranché, il s'est aussi retrouvé au fond du lit (et de la cuvette des toilettes par intermittences), donc là, bien obligé d'annuler!

Le virus ayant fait le tour de la famille -en épargnant la femme enceinte, ouf! - nous espérons pouvoir fêter dignement les 20 ans de mon frère, le vrai jour de son anniversaire, soit mercredi.

Ma soeur est brieffée depuis le début: interdit d'accoucher le 15 octobre, jour réservé! Son bébé sera-t-il obéissant? Héhé, affaire à suivre...

Friday, October 10, 2008

Instant volés

Nous les connaissons tous, ces petits instants hors du chemin habituel, volés au quotidien...

Il y a 15 jours, j'ai été appelée, tôt dans la matinée, par la maîtresse de Viking, qui était malade. Personne d'autre que moi ne pouvait le garder ce jour-là... J'ai culpabilisé de laisser ma classe, mais j'étais contente de cette journée avec Viking - qui allait plutôt bien, après! contente de faire tourner des machines en retard -maudits poux!, de ranger correctement la cuisine, bref, de rattraper mon retard qui me désolait, puis de découvrir un nouveau DVD avec mon fils...

Vendredi dernier, nous avons tous les trois quitté à midi, pour aller à Paris voir la psy (ça fait plein de rimes en -i). Seul avantage du drame auquel nous tentons de résister, ces petites après-midis où nous faisons l'école buissonnière (l'inspectrice a beaucoup d'indulgence pour ma situation...). Nous étions en avance et sommes d'abord allés Rue de Rome, la rue des luthiers, dans l'espoir que l'un d'eux transformerait - provisoirement - l'un de nos violons en alto pour Nana. En attendant que le magicien opère, nous nous sommes réfugiés dans un célèbre temple de livres (et multimédia), rayon bandes-dessinées. Des bulles plein la tête, le violon-alto sous le bras, nous avons couru chez la psy - où m'attendaient de mauvaises nouvelles... L'image que je garde est celle de mes enfants faisant la course dans les escaliers et escalators de la gare Saint Lazare...

Et puis vendredi, ils étaient tous les deux malades (depuis la rentrée, ils ont mal au ventre, avec symptômes divers et variés selon les jours...sentiraient-ils mon stress intense et mon fort sentiment d'impuissance?)
Ma mère les a gardés... Elle a appris à tricoter à Nana, qui s'est lancée dans une écharpe pour le bébé qui va arriver dans quelques jours, et a réexpliqué l'art du canevas à Viking, qui a pu avancer après avoir stagné pendant des mois.

Y'a pas à dire, ça requinque (on devrait y avoir droit plus souvent!)

1/2h de torture

Il fait beau. Les autres sont dans la cour.

"Et Machin, il est arrivé finalement?
- Je ne sais pas, il n'est pas dans notre groupe de toute façon. Allez, courage, fait encore quelques 'u' "
"Quand on aura fini, on pourra aller dans la cour?
- Non, désolée, il faut qu'on travaille pendant 1/2h"

Vous l'aurez compris, il s'agit de paroles échangées avec les deux pauvres élèves que je dois faire travailler une 1/2h par jour, entre 12H45 et 13h15, parce que ça va changer leur vie d'après notre ministre.
Un peu difficile à expliquer en quelques mots, mais contrairement à ce qui a été dit par vous-savez-qui, cette 1/2h par jour (ou 2h en une fois par semaine) ne changera pas la donne en ce qui concerne les enfants en très grande difficulté. Alors, on a opté pour des difficultés moindres, des choses à améliorer... On me donne la charge d'élèves qui n'écrivent pas parfaitement. Il faut dire qu'avec notre manie française des interlignes à ne pas dépasser...
Alors voilà, hier et aujourd'hui, j'ai torturé deux élèves qui devaient faire des lignes de u, de i, de t, dans le bon sens et sans dépasser, alors qu'il faisait beau dehors et qu'on entendait les autres jouer.
Lorsque l'un d'eux s'est retourné vers la fenêtre, à un moment, ça m'a vraiment fait de la peine.

1/2h par jour deux fois dans la semaine, du temps perdu pour les élèves concernés... le système des 2 h que les enseignants doivent est vraiment à revoir...

Les échanges encore...

de goûter cette fois! A 10h lors de la récré, mais surtout le soir, à l'étude...
Je trouve ça vraiment chouette....ce troc permanent qui rend tout le monde content, permettant de tester ce qu'on ne connaît pas - et de s'échanger un peu d'amour, aussi...

Note toute petite, mais que dire de plus, si ce n'est que parfois, j'aimerais bien être encore une enfant...

Wednesday, October 08, 2008

Les images dans les plaquettes de chocolat

Puisque ma bricoleuse préférée en a parlé... Je me souviens des images dans les plaquettes de chocolat.
On les collectionnait avec mon frère, je crois qu'on les collait dans un album mais je n'en suis pas vraiment sûre.

Mais avant, il fallait les attraper sans défaire le papier.
C'était tout un art, décoller délicatement les coins, écarter le rabat, assez (mais pas trop), juste assez pour glisser l'index et attraper l'image entre le papier d'emballage et l'aluminium, ne pas trop écarter le rabat surtout parce que sinon les pliures sautaient et on ne pouvait plus refermer correctement, il fallait juste entrouvrir et ensuite on pouvait rabattre le rabat sans problème.

Un art, je vous dis.
Oui, je sais... Là y'a ceux qui me comprennent et opinent du chef avec complicité en me lisant, et les autres, qui ne comprennent même pas de quoi je parle, et n'ont donc pas connu, les pauvres, cet exploit extraordinaire, de parvenir à attraper l'image sans faire sauter les pliures du papier.

Ils ne savent pas ce qu'ils ont perdu... Si le chocolatier refait le coup de l'image dans le papier d'emballage, promis, je fais une vidéo pour vous montrer comment il faut faire (tout un art, je vous dis)
J'aime.... mes enfants qui s'endorment à côté de moi dans le silence du soir
J'aime.... l'odeur de la brioche qui cuit dans ma machine à pain ressuscitée
J'aime... étendre le linge tout juste sorti de la machine à laver
J'aime que mes chats se relaient sur mes genoux le soir
J'aime voir s'allonger l'écharpe que je tricote pour Nana
J'aime les rires et les fous-rire que nous piquons tous les trois
J'aime me regarder dans la glace pour voir si les vêtements du jour tombent bien
J'aime voir Nana se pomponner
J'aime que Viking affiche ses préférences
J'aime papoter avec tout le monde
J'aime mon métier, j'aime le réaliser jour après jour
J'aime marcher le matin pour aller travailler
J'aime faire des projets, réalistes ou non
J'aime souffler dans le tuba
J'aime lire
J'aime regarder des séries débiles les soirs où ça ne va pas
J'aime dire que "ça va, comme toujours", même si ce n'est pas toujours vrai
J'aime les petits et grands moments partagés
J'aime ne plus hésiter à me débarrasser de relations toxiques
J'aime me sentir utile
J'aime l'odeur de la lavande
J'aime écouter de la musique, j'aime quand on fait les fous sur certains morceaux

J'espère un jour avoir un amoureux, un vrai, un gentil

J'aimerais que mes enfants grandissent, j'ai envie de les voir adolescents, adultes, j'aimerais les voir inventer leur vie, j'aimerais que l'oiseau noir qui le guette ne fonde pas sur eux

Je sais que je ne suis pas capable de partager ma vie avec un homme parce que d'une manière ou d'une autre ils m'empêchent d'être moi et c'est insupportable et ça m'envahit
Je sais qu'on envie chez moi ma capacité à peindre les jours en rose malgré tout, à me lever chaque matin quoi qu'il m'en coûte parfois, à afficher un sourire à toute épreuve, à trouver que pourtant, la vie vaut d'être vécue, qu'elle est belle, pleine de surprises - capacité qui n'a cessé de se renforcer au fil des années et qui s'accentue à mesure que les jours filent parce que sous l'épée de Damoclès, la vie paraît si précieuse, si fragile, si urgente...
Je sais que ce n'est pas donné à tout le monde, d'être à ce point positive, optimiste et heureuse et d'avoir envie de l'être encore, je sais que c'est un précieux cadeau de la vie, un don peut-être

J'aime ma vie comme elle est, si imparfaite, j'aime cette vie-là avec mes enfants, et pas une autre

J'aimerais.... Que le volcan sur lequel nous sommes assis n'explose pas en emportant tout ça...

Monday, October 06, 2008

Les échanges dans la cour de récré (avec une question existentielle à la fin)

Le seul intérêt des Pet shop (si vous ne connaissez pas, demandez à un moteur de recherche) est de les échanger dans la cour de récré.

En principe, c'est un Pet Shop contre un autre Pet Shop. Enfin, ça vaut pour ceux qui ont une pastille bleue sous la patte avant droite (ou gauche, je ne sais plus). Parce qu'attention! ceux qui ont une pastille rouge sous la patte avant droite (ou gauche) valent deux Pet Shop (mais peut-être que ce sont ceux qui ont une pastille bleue qui en valent deux, je ne sais plus). Ils sont plus rares, c'est pour ça (mais parfois l'info court que "y'en a en ce moment au magasin Truc" et là faut absolument y courir.)
Ma fille s'est "faite avoir", une fois, comme elle me l'a expliqué. Une fois (parce qu'elle n'était pas au courant du taux de change), pas deux.
Elle m'a aussi expliqué qu'un jour, à force d'échanges successifs, elle s'est retrouvée avec... un Pet Shop qu'elle avait initialement!

Je me suis marrée.... Et je me suis souvenue de nos images Panini.
Qui n'a pas eu son album Panini avec ses images à collectionner? A acheter, à échanger? Et on se retrouvait toujours avec les mêmes, à croire qu'ils le faisaient exprès à Panini d'en mettre certaines avec parcimonie dans le commerce.
Je crois avoir eu l'album "il était une fois l'espace" - ou alors c'était mon frère mais en tout cas, c'est celui-là dont je me souviens. Il est resté incomplet.

D'où ma question existentielle: qui, parmi vous, lectorat chéri, et parmi vos connaissances, a jamais fini un album Panini? qui est parvenu à en réunir toutes les images? (mais pas en les achetant directement auprès de l'entreprise Panini, ça c'est de la triche!). Etait-il possible de parvenir au bout de l'entreprise? Juste pour voir...

Thursday, October 02, 2008

La vérité sur Cendrillon

En avril 2006, j'ai pondu un billet où je faisais une brillante analyse de la version Disney- d'où les nombreuses requêtes gougle à ce sujet
Comme je n'arrive pas à faire le lien, je vous le copie-colle ici :-)

Ca commence par un plan fixe sur le château royal d’un royaume dans lequel, nous prévient la voix off, règnent la tradition et le romantisme.

Argh, ça commence donc mal.

Ensuite la voix off décrit la famille de Cendrillon: son papa veuf qui s’est remarié avec une veuve, et là la veuve elle a une tête de méchante tellement évidente qu’on se demande comment le père ne s’en n’est pas rendu compte plus tôt.
C’est un peu comme le méchant traître de Star Wars 3: je ne connais pas trop l’univers de Star Wars, je n’ai pas vu le film 2 (ou 5 selon la manière dont on compte) mais j’ai tout de suite compris que le méchant c’était un méchant et j’ai passé tout le film à me dire qu’Anakin était quand même un peu bête sur les bords. Bin là, c’est pareil. Ils ne sont pas très futés les personnages de fiction quand même.

Donc, ce n’est qu’à la mort du père, nous explique la voix off, que la marâtre révèle son vrai visage, et voilà Cendrillon reléguée au rôle de servante dans sa propre maison. Ca serait la maison de quelqu’ un d’autre, ça serait pas grave, mais là c’est la sienne, vous saisissez la nuance?

On assiste ensuite à la scène du réveil de Cendrillon. C’est là qu’on a droit à la fameuse chanson. Cendrillon se plaint de sa vie, qui ne la rend pas heureuse - je rappelle qu’elle bosse toute la journée pour pas un rond, y’a donc de quoi- mais elle espère toujours le grand amour, qui l‘en délivrera. Si je comprends bien, elle pense s’émanciper grâce au mariage.

Il faut qu’on t’explique des choses, cocotte. C’est plus comme ça que ça marche. On n’a plus besoin des hommes pour s’émanciper….. Trop tard pour toi je sais, c’est bête hein?

Cendrillon se prépare alors avec l’aide des oiseaux et souris femelles. Les mâles sont mis à la porte. Les souris époussètent et raccommodent la robe de Cendrillon pendant que les oiseaux lavent Cendrillon d’un coup d’éponge, véridique. Elle est sensée sentir bon après ça, hé bé.

Arrive enfin un chouette moment: Cendrillon délivre une souris prise au piège, et alors le film s’attache aux souris pendant pas mal de temps, ouf.

Franchement j’adore ce moment. Les souris ont recours à la ruse pour parvenir à obtenir les graines de leur petit déjeuner tout en évitant Lucifer, le vilain chat. Le pauvre, il se donne bien du mal pour pas grand chose….. La souris un peu niaise trouve refuge dans une des tasses que Cendrillon a préparé pour le p’tit dèj de ses feignasses de belles-sœurs, le chat a beau les soulever l’une après l’autre (les tasses), il ne met pas la patte dessus.
Voilà, c’est un passage que j’aime bien, je trouve que les souris et le chat sont bien plus expressifs que les être humains du film.

On se retrouve alors au château, où le roi déprime: son fils ne se décide point à prendre épouse et donc à lui offrir descendance, le bougre. Quoi de mieux qu’un bal pour lui faire rencontrer toutes les jeunes filles à marier du royaume (comprenez: de la haute quand même hein, faut pas faire de mésalliance)? Il trouvera bien chaussure à son pied (houahaha on remarque que c’est très drôle d’utiliser cette expression pour ce conte.) Donc hop, un petit bal de derrière les fagots est organisé illico presto.

Retour chez Cendrillon qui lave le sol en chantant « chante rossignol chante hooooooooo chante rossignol chante" d’une voix forcément meeeeeeeeeerveilleuse tandis qu’une de ses belle-sœur la chante forcément avec sa voix de crécelle dans la pièce à côté. Elle est toute jouasse de laver le sol à quatre pattes Cendrillon, si elle veut elle peut venir laver le sol à genoux en chantant chez moi.

Arrive un messager du roi avec le message que vous connaissez.
Figurez-vous que Cendrillon veut aussi aller au bal!!! Je rêve!!! Elle fait de la rébellion!!! Allez encore un peu et elle lui dirait m*** à sa marâtre.
D’accord qu’elle répond la vieille, mais seulement si tu as une robe décente à te mettre. Mais comment voulez-vous qu’elle s’occupe de sa robe Cendrillon, si les 3 autres passent leur temps à lui donner plein de trucs à faire??? A croire qu’elles le font exprès tiens.

Heureusement, les souris reviennent sur le devant de la scène: et pourquoi qu’on ferait pas la robe nous même, qu’elles se disent. « Les femmes à la ruche, et vous aux fanfreluches » sort une femelle à un mâle. Mouais. Il date de quand ce dessin animé déjà?

Voilà nos 2 souris préférées à nouveau en bisbille avec Lucifer. Elles parviennent à chiper un collier de perles, qui malheureusement casse avant d’arriver à destination. L’une des souris ramasse les perles l’une après l’autre et les met dans son bonnet, et là il se passe un truc hallucinant. La souris n’a de cesse de remplir son bonnet de perles, et son bonnet reste toujours vide. Vous visualisez la taille d’un bonnet de souris? Une perle devrait suffire à le remplir. Mais là non, la souris jette perle après perle dans son bonnet, et celui-ci reste toujours vide - en tout cas il ne semble pas plein du tout.
J’ai toujours un pincement au cœur à ce moment-là en songeant au calvaire de la pauvre souris, et ça me fait penser à Sisyphe. La tâche impossible à mener à terme.
Là dessus l’autre souris arrive, et commence à enfiler les perles sur la queue de son copain (hum……) pendant que Lucifer, pris au piège d’une manche de chemisier, avance vers eux.
Et là, pareil: malgré le mal que la souris se donne, il n’y a toujours que 3 perles sur la queue de l’autre souris.
Croyez-le ou non, mais malgré tout, le collier est reconstitué dans son ensemble. C’est un mystère que je ne m’explique pas.

Nous retrouvons souris et oiseaux affairés autour de la robe, ça bosse dur mais dans la joie. Il est 20h, les belles-sœurs et leur môman sont prêtes à partir mais doivent laisser Cendrillon qui n’a pu trouver de robe à se mettre, trop dommage. Cendrillon, toute triste, remonte dans sa chambre, et là surprise!!!!! Y’a la toute jolie robe faite par ses copines!!!!
Elle est trop contente cendrillon, elle enfile sa robe tellement rapidement que les autres n’ont pas encore eu le temps de partir finalement.
Mais les vilaines reconnaissent sur Cendrillon leurs propres objets vestimentaires - bin oui, où croyez-vous que les souris sont allées voler hein? Et elles se jettent sur Cendrillon jusqu’à ce que sa robe soit immettable - qu’on ne me dise pas qu’elles n’ont pas fait exprès!
Alors là Cendrillon n’en peut plus. Elle pleure.

Et qui apparaît alors? Hein? Non mais devinez, c’est trop facile.

Mais oui!!!! Sa marraine la bonne fée!!! Elle me fait trop rire depuis que j’ai vu Skreck 2.…. Difficile de ne pas faire le rapprochement!! Avant je croyais que les auteurs de Skreck avaient fait un mix de plusieurs contes, mais en fait je crois qu’ils se sont contentés de plagier totalement la marraine la fée de cendrillon!!! Du coup je ne vois plus que celle de Shreck lorsque je vois celle de Cendrillon…..Grand moment.

N’empêche elle fait du bon boulot cette fée. En quelques tours de baguette magique, elle vous transforme une citrouille en carrosse, et une gueuse en princesse.
Moi, là, j’applaudis.

Cendrillon peut donc se rendre au bal. Pendant ce temps, le prince est présenté à ces dames et s’ennuie tellement ferme qu’il réprime difficilement un bâillement.

Et soudain, soudain!!!! Il voit Cendrillon. Il s’émerveille, en silence - les princes de Walt Disney ne parlent que très peu (la palme au prince de la Belle au Bois Dormant, qui reste muet tout le temps où il est prisonnier de la sorcière, puis tout le temps où il combat le dragon. Incroyable. Je me suis toujours demandée si c‘était dû au fait qu‘il n‘y avait plus d‘argent pour payer le comédien qui faisait sa voix). (Les femmes sont plus bavardes, c’est bien connu). Il s’émerveille, donc, et court vers Cendrillon, et ils se mettent à danser, danser, danser. Ah qu’ils sont mignons tous les 2, à danser les yeux dans les yeux!!!

Oui mais voilà, minuit sonne!! Vous avais-je mentionné la mise en garde de la fée? Bon on va supposer que vous connaissez un minimum l’histoire. Donc minuit sonne, et Cendrillon, affolée, s’exclame qu’elle doit partir. Alors le prince prend la parole, et qu’il en profite bien, ce sera la seule fois du film. « Je ne connais même pas votre nom » qu’il lui dit.

Alors ça, c’est grave de chez grave. Ca fait 3 h qu’ils dansent ensemble et ils ne se sont pas échangés leurs prénoms??? Sérieux, vous faites ça vous? Il est gravement atteint ce prince, c’est pas possible autrement. Ou alors il n’était intéressé que par les fesses de Cendrillon, et ça c’est pas bien.

Mais attendez, c’est pas fini!!! En plus d’être un peu bête, il est nul en course à pieds. Cendrillon se lève, il se lève aussi. Elle se met à courir; lui aussi. La seconde d’après, elle lui a déjà mis 10 mètres dans la vue. Il ne ferait pas un peu exprès, lui aussi? Je ne le trouve pas si motivé que ça. Il s’arrête même au bas des marches au lieu de courir après sa dulcinée pour la rattraper!!! Faut pas s’étonner après ça que Cendrillon ait eu le temps de sauter dans son carrosse et de se barrer. Elle devait être déçue, mais en même temps, elle a l’habitude hein.

Mais heureusement, qu’est-ce qu’il trouve, le prince? Une chaussure, celle dont on ne sait jamais très bien si elle est de verre ou de vair. Ouf, il est sauvé le gusse, sûr qu’il pourra remettre la main sur sa chérie grâce à cette godasse.

Je zappe la scène du roi avec son chambellan (pourtant il est mignon le roi, et drôle, bien plus intéressant que son fils, d'ailleurs dans la Belle au Bois Dormant aussi, les pères sont mieux que le prince et la princesse - et la Belle au Bois Dormant, elle est mille fois plus nunuche que Cendrillon, les auteurs de ce dessin animé avaient décidé de couler la boîte, c'est pas possible, heureusement qu'il y a les fées pour sauver les meubles)

On se retrouve le lendemain, la marâtre lève ses filles et leur explique la situation. Cendrillon en laisse tomber son plateau, la maladroite: quoi? Une chaussure a été retrouvée et le prince a décidé d’épouser celle qui pourra la chausser? Sûr qu’il n’y a qu’elle pour avoir par mégarde égaré sa chaussure - je ne connais pas grand monde pour faire ce genre de coup. Elle comprend tout, d’un coup -ouais parce que jusque là elle n‘avait pas compris que celui avec lequel elle avait dansé était le prince himself. Elle décide de monter dans sa chambre sous les combles pour se faire belle, manque de bol, la marâtre a tout compris elle aussi, et enferme Cendrillon à double tour. « Oh non vous n’avez pas le droit », il est un peu tard chérie, il aurait fallu que tu percutes avant.

Heureusement les souris sont loin d’être bêtes, et parviennent au péril de leur vie à récupérer la clé dans la poche de la vieille. Puis à monter les escaliers. Sans se faire bouffer par le chat, qui fait tout pour, et qui finit défenestré par le chien qui attendait ça depuis longtemps, mais moi j’aime bien les chats, j’espère donc qu’il atterrit sur ses pattes sans bobo.

Pendant ce temps, les pimbêches essaient la chaussure, sans succès bien sûr, parce que la chaussure ne va qu’à Cendrillon, on y croit. Faut avoir de tous petits pieds pour enfiler cette chaussure, ça me fait songer aux princesses chinoises auxquelles on faisait porter des chaussures riquiqui pour que leurs pieds restent atrophiés, ça me fout le bourdon.

Bref, au moment où le chambellan passe la porte pour s'en aller, Cendrillon arrive et demande à essayer la chaussure. Le chambellan matte les jambes de Cendrillon qui descend les escaliers, le coquin. Il aide Cendrillon à s’asseoir, le larbin se précipite pour rapporter la chaussure, mais la marâtre lui fait exprès un croc en jambe avec son bâton.
Oui, elle a un bâton la marâtre, vous savez, un truc de cérémonie. J’ai sûrement les idées mal placées, mais je me demande ce qu’elle en fait de son bâton, la veuve…. C’est vrai quoi, en principe on n’a pas besoin de bâton de cérémonie chez soi….

Bref, chaussure cassée….. Mais heureusement, Cendrillon avait gardé la deuxième chaussure, qui lui va comme un gant, comme quoi le hasard est bien fait. Du coup hop le prince l’épouse. On voit Cendrillon dans son carrosse faire coucou aux gens, et le prince faire tapisserie pendant ce temps -on ne voit que son torse. Mais après on apprend qu’ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants, on est rassuré pour eux, hihi.

Ceci dit, je ne vois absolument pas l’intérêt de casser la première chaussure. Ce qui aurait été drôle par contre, ça aurait été de voir les souris continuer de rattraper les coups foireux de Cendrillon: Cendrillon en retard à son mariage, heureusement les souris sont là. Cendrillon qui verse malencontreusement du sel dans son gâteau au chocolat pour le prince, sans même s'en rendre compte, heureusement, les souris sont là. Cendrillon qui part en croisière et a oublié son maillot de bain, heureusement, les souris sont là.

Messieurs-dames de la walt Disney compagnie, j’écris les scénarios quand vous voulez. Ca ne pourra pas être pire que les numéros 2 que vous nous servez habituellement, de toute façon

Juste une petite fille...

Un jour, elle a fait exactement ce que fait ma fille, le même geste, la même recherche de protection et de tendresse: elle a attrapé mon poignet, s'est retournée en se blottissant dos contre mon ventre, mon bras passant au dessus de son épaule.

Ce n'est pas ma fille mais mon élève.
Petite fille qui grandit en foyer, comme une autre fillette de la classe - une autre encore vit en famille d'accueil et me raconte les histoires de son cochon qui parle, de ses parents avec qui elle est allée à la mer hier (jamais en fait), de sa mère qui tous les jours fête son anniversaire.

(Je prends chaque jour la mesure du seul blocage (et non du réel handicap mental) dont souffrent une partie de mes élèves, blocage dû au manque affectif - voire pire. Une partie d'entre eux ne devraient pas être là, n'en seraient pas là, s'ils avaient eu des parents aimants et attentifs. Certains n'apprendront jamais à lire. Les autres sauront tout juste déchiffrer. Que deviendront-ils, dans ce monde si peu fait pour eux?)

Mardi dernier, après la difficile matinée qui fut la mienne, j'ai un peu craqué, je les ai coiffées, les deux petites filles du foyer - celle qui vit en famille d'accueil aurait aimé aussi, mais elle a les cheveux courts. J'ai défait leurs longs cheveux qu'elles nouent le matin à la va-vite en queue de cheval, j'ai fait des nattes à l'une, des macarons à l'autre, l'espiègle, la fragile, celle qui ne voit plus du tout ses parents - elle n'en parle même jamais.
Une petite voix, dans ma tête, me mettait en garde: "danger, danger".

Quel danger y a-t-il, à avoir un geste de tendresse envers une petite fille qui n'a pas dû beaucoup en connaître?

Vendredi soir, elle a conduit son éducateur à moi. Très mignon, l'éducateur. Elle tenait absolument à nous présenter l'un à l'autre. Message clair.
Danger, danger...

Lundi, elle ne pouvait pas venir à la piscine à cause de boutons sur les jambes. Elle a pleuré. Je l'ai consolée. Un peu plus tard dans la matinée, je l'ai emmenée dans une autre classe. Tétanisée, pleurant doucement, elle s'agrippait, se collait à moi.

Le soir, elle n'a pas voulu franchir les grilles de l'école. Elle tenait fermement ma main. Elle a attendu qu'une autre petite fille du foyer vienne m'embrasser - j'ai été sa maîtresse une semaine l'an dernier, les liens restent forts...- pour m'expliquer que celle-ci l'accusait d'avoir volé ses billes, "mais c'est pas vrai".

Je réalise à quel point elle m'a investie. A quel point elle voit en moi celle que je ne suis pas.

J'aimerais pouvoir offrir à cette petite fille - plus qu'aux autres, je l'avoue, et je sais parfaitement que je ne devrais ni le dire ni le ressentir - la possibilité d'une autre vie... Pouvoir, avoir le droit, de la prendre par la main et de l'emmener sur un autre chemin.
Je sais que c'est impossible, je sais que nos chemins ne font que se croiser quelques temps, j'espère juste parvenir à ôter du sien quelques cailloux...

Wednesday, October 01, 2008

La rainette

Samedi, j'ai gardé la petite fille de 18 mois d'un couple d'amis.
J'ai dû remonter 3 fois la boîte à musique avant qu'elle ne s'endorme -et rassurez-vous, elle ne pleurait pas -je l'aurais prise dans mes bras sinon-, elle discutait juste, mais bon, fallait qu'elle s'endorme et la musique l'aide pour ça.

Et je me suis souvenue de la rainette de Nana.
C'était un mobile dont le socle avait la forme d'une grenouille -mais nous, on disait que c'était une rainette.
Elle avait ceci d'extraordinaire, cette rainette, qu'elle pouvait se déclencher au bruit. C'était vraiment très rigolo; quand la musique s'arrêtait et que Nana n'était pas encore endormie, on l'entendait pousser un "" et la musique reprenait pour 5 minutes (et quand Nana dormait pour de bon, on allait éteindre le truc pour que ça ne se déclenche pas de manière inopinée!).
On l'emmenait partout cette rainette, pour des siestes chez des amis, pour les vacances dans la famille de mon ex...

Et puis, un jour, mystère de la vie, on s'est rendus compte qu'on ne l'avait plus, la rainette. On était même incapable de dire quand, comment et où nous l'avions égaré (le "quand" est quand même assez surprenant)(le "où" aussi ceci dit) (quant au "comment"...)

J'ai vraiment trouvé ça dommage, qu'on l'ait perdue. Ca aurait été un magnifique souvenir d'enfance (mais bon, on a toujours le Kipu... Non, ne m'obligez pas à parler à nouveau du Kipu!)