Wednesday, May 31, 2006

"Je t'accompagne jusqu'au portail"

L'année où j'ai passé le concours de prof, j'ai eu la chance d'être auxiliaire de vie scolaire (avs). Il s'agissait d'aider des enfants diversement handicapés à être intégré dans des classes "ordinaires". Selon le cas, les aider à se déplacer, à comprendre les consignes de l'enseignant, à faire les exercices demandés....

J'aidais entre autres un petit garçon de 5 ans, plurihandicapé, en grande section, 3 matinées par semaine.
Aider est un bien grand mot dans la mesure où je n'avais aucune formation d'une part, et où le petit garçon avait beaucoup de difficultés et n'avait pas particulièrement envie de travailler d'autre part (et aider quelqu'un contre son gré, ce n'est pas aisé). Son comportement s'est dégradé au fil des mois, il se sauvait, tapait, et passait de plus en plus de temps allongé sur le tapis à se bercer en chantonnant. Avec l'enseignante, motivée mais pas plus formée que moi, nous faisions ce que nous pouvions.

Il devait se faire opérer du coeur pendant les vacances de Pâcques. Lorsque j'ai appris la nouvelle, le mien, de coeur, s'est serré. Une opération du coeur, ce n'est pas rien. Et puis son corps était déjà si meurtri, à un point que je n'imaginais pas possible.

Le matin, les cours de cette école s'achevaient à 11h45 et non 11h30 comme souvent, et l'enseignante tenait à ce que je parte à 11h30 (j'arrivais à 8h30) parce qu'elle trouvait hors de question que je travaille 1/4h de plus chaque jour.

La veille des vacances, j'ai mis mon manteau, j'ai dit au revoir aux enfants, et je me suis approchée de lui pour l'embrasser, comme d'habitude.
"Je t'accompagne jusqu'au portail", a-t-il déclaré.
Il ne l'avait jamais fait. Il a mis ses chaussures, son manteau, et il m'a accompagnée jusqu'au portail.
C'est en réfléchissant à ce billet que j'ai compris ce qui m'avait entre autres émue: jusque là, il n'avait jamais manifesté de sentiment quelconque à mon égard. Mais finalement, pour lui, j'étais une personne un peu particulière et il me le prouvait.

En arrivant au portail, nous nous sommes arrêtés. Je me suis accroupie devant lui. Je ne sais plus ce que je lui ai dit exactement, quelque chose comme "je vais penser à toi, j'ai hâte de te revoir, remets-toi vite."
Nous nous sommes embrassés. J'essayais de cacher mon émotion. Je me suis relevée et je me suis éloignée. Après avoir fait quelques pas, je me suis retournée. Il était reparti vers le bâtiment, marchant lentement, la tête rentrée dans les épaules, un peu baissée. Seul. Résigné. C'est ça qui m'a frappée, son absence de révolte, son acceptation, ça m'a semblé terrible.

L'opération s'est bien passée. Nous avons fini l'année scolaire. Je sais qu'à la rentrée suivante, il est rentré dans un établissement spécialisé. J'espère qu'il va bien. Je pense souvent à lui, avec tendresse, avec tristesse. Je sais déjà qu'il fera partie des enfants qui auront toujours une place dans mon coeur.

Monday, May 29, 2006

Naissances

J'aime lorsque Moukmouk me parle d'amour. De l'amour universel, le vrai, le pur. Celui qui fait marcher le monde.

Mais dans le quotidien d'une vie de petite occidentale, c'est quoi l'amour?

C'est être à côté de l'autre, depuis 25 ans. Surmonter les inévitables crises, mais surtout, ensemble, les drames auxquels aucun parent ne devrait jamais être confronté. C'est suffisamment s'aimer l'un l'autre, suffisamment aimer la vie, pour la donner un nombre de fois qui fait frémir les chaumières. C'est se demander ce qu'on apportera à cet enfant qu'on désire. Puis l'élever, dans son individualité, parce qu'il n'est pas juste un numéro de plus dans la tribu. Le chérir, le caliner, lui donner ce qu'il faut pour affronter la vie.

Fruit de ce merveilleux couple, un petit garçon dont le 3è prénom est Aimé est né samedi. Je suis contente de célébrer ici sa naissance en même temps que celle du blog de Moukmouk. Tous les 2 symbolisent, à leur manière, ce que l'amour a de plus beau et de plus sincère.

Et ça donne envie d'y croire.

Pour les forumeuses, il s'agit du petit 9è de NirvanaBN, ex Blancheneige.

Sunday, May 28, 2006

Superhéros!

Il y a un moment, lorsqu'on est la mère d'un petit garçon tout ce qu'il y a de plus banal, où on est obligée de se demander si on doit céder aux demandes de notre progéniture en ce qui concerne les armes en plastiques et figurines de superhéros.

Je pensais être tranquille un bout de temps, mais j'aurais dû me souvenir que même sans père, sans référent typiquement masculin dans son entourage (par "typiquement" j'entends "qui s'intéresse aux voitures et au bricolage"), Viking, dès l'âge d'un an, Viking, à qui nous n'avions même pas encore eu l'occasion d'offrir ne serait-ce que la plus modeste petite voiture, Viking, donc, est devenu fou de tout ce qui roule et de tout se qui visse et tape.

Au fil des mois, il s'est construit une solide collection de tout ce qui roule ou visse ou tape.

Puis, école aidant, est venu l'âge du "pan pan pschhhhhhhhhhhhhhhhhh", geste à l'appui. Age donc auquel il a commencé à s'intéresser (en plus des trucs habituels) aux armes. Et où il s'en est vu offrir. Et a donc commencé à taper sur tout et tout le monde avec ces maudits trucs, que j'ai confisqués petit à petit parce que c'est bien connu, je suis une mère castratrice. De toute façon, Viking n'a pas besoin de vraies armes en plastique pour taper, je vous le garantis.

Restent les superhéros. Je n'imaginais pas que ça arriverait si vite, mais c'était sans compter sans les copains de l'école qui en parlent beaucoup (et sans le papa, peut-être, qui lui a fait visionner l'intégrale de Star Wars lorsqu'il avait 3 ans.)
Il doit y avoir une sorte de préscience lorsqu'on est un petit mec de 3 ans qui conduit à reconnaître et identifier les superhéros. Parce que force est de constater que Viking sait les reconnaître dans les vitrines des magasins.
Et il en parle beaucoup, autant que Rico le pirate playmobil géant, c'est dire! Ils sont devenus pour lui de vrais compagnons de route.

Je me souviens d'un soir où il avait peur de rester dans son lit. Je lui ai affirmé que j'étais sûre qu'il serait assez courageux pour affronter sa peur et parvenir à s'endormir. Et lui, entre deux sanglots: "Et Spiderman et Superman seront fiers de moi?"
Ah bin oui tiens, tu m'ôtes les mots de la bouche, 'achement qu'ils seront carrément trop fiers de toi même!
J'avoue que depuis il m'arrive de jouer de ça: "han c'est pas bien de taper, Spiderman et Superman ne tapent pas eux!" Et ça marche!!! A court terme, hein, mais l'opinion de Spiderman et Superman comptent énormément pour Viking.

Il y a quelques jours, il a fouillé un bac de jouets chez mes parents et qu'a-t-il trouvé? Batman! Lui-même en personne, qui s'ennuyait trop depuis que mon petit frère a passé l'âge de jouer avec lui. Viking ne l'a plus lâché. Le lendemain, ma mère a fait des fouilles et a découvert un Bioman (enfin on ne sait pas si c'est vraiment un bioman, on se perd un peu dans les noms) et la batmobile et même un vaisseau qui appartient sans doute à la chauve-souris aussi.

Et que lui a offert son papa aujourd'hui? Un grand Batman qui a trop de la tronche et un Actionman.

La question de savoir s'il faut ou non offrir des représentations de superhéros à Viking ne se pose donc plus. Et savoir si c'est maaaaaaaaaaaaaaaal....... Je ne crois pas que ce soit plus dangereux que les Barbies!



Saturday, May 27, 2006

Vive la fête des mères!

Et celles qui disent le contraire c'est que c'est rien que des jalouses qui n'ont pas eu le plus mieux des plus beaux cadeaux de la terre:




























Voici enfin résolu mon problème de sac (souvenez-vous). Je peux désormais utiliser mon petit sac hindou pour mon porte-monnaie, mes clés et mon téléphone, et le joli sac fait par ma fille pour mon livre en cours, un foulard (je ne sors jamais sans), ma pince à cheveux, mon déo (on ne sait jamais), mes diverses crèmes main pour tenter d'éloigner la maladie, et même, soyons fous, un paquet de biscuit et une petite bouteille d'eau, des fois que je devienne organisée un jour.

En vrai, je déteste la fête des mères, honteux souvenir de l'époque pétainiste, fête commerciale qui rackette les porte-monnaies des gosses, qui fustige ceux qui sont privés de l'un ou l'autre de leurs parents.....
Et cette année, j'ignore pourquoi exactement, la fête des mères me ramène à ma peur du cancer (je suis statistiquement un sujet à risque), à ma peur de mourir, ou plutôt à ma peur d'abandonner mes enfants, si jeunes. Peut-être parce que j'ai une petite orpheline de mère dans ma classe. Je ne veux pas que mes enfants soient un jour à sa place, et ça ne tient à rien, de l'être....
Il faut que je prenne rendez-vous chez le gynéco, moi......

Bonne fête quand même à toutes les mamans qui me lisent, j'espère que vous serez autant gâtées que moi ;-)

Remake

J'avoue, j'ai lâché mes enfants chez mon ex et j'ai filé chez le Suédois.

Oui j'ai honte parce que mes enfants adorent y aller, mais mon porte-monnaie n'aime pas que mes enfants y aillent. Remarquez, il n'aime pas non plus que j'y aille, mais au moins, j'ai investi dans de l'utile cette fois.



























J'ai passé environ 1h30 à flâner dans le magasin, tranquillement, à la recherche de ce dont j'ai VRAIMENT besoin (plus le superflu, forcément).

Mais ce qui m'a énervée, ce sont tous ces couples. Je vais ajouter un couplet à la chanson d'Anaïs:
Je hais les couples qui se promènent dans Ikéa (ou ailleurs, d'ailleurs), quand je suis seule.

Surtout lorsqu'ils achètent devant vous les trucs en double. Les oreillers, par exemple. Lorsque vous n'en avez qu'un dans votre lit.

Comment? Je peux acheter un autre oreiller quand même? Oui mais je ne veux pas, je fais de la résistance passive, hinhin.

N'empêche, si on pouvait faire une journée réservée aux célibataires chez Ikéa, ça me plairait bien.

Friday, May 26, 2006

Une aventure dont VOUS êtes le héros

Coeur gros ce soir, j'ai besoin que vous me fassiez rire!!

Vous êtes une enseignante de maternelle débutante maladroite timide mais pas méchante.

1- Un matin, vous entendez S., la maîtresse d'à côté, râler en entrant dans la réserve. Vous lui demandez ce qui ne va pas, "rien" qu'elle répond.
Le soir, la directrice vient vous voir. Devinez pourquoi, et la suite à rebondissements.

2- L'après-midi du même jour (des fois on cumule), vous avez peu d'élèves, vous leur proposez de la peinture libre. Vous sortez couleurs, pinceaux, éponges, rouleaux..... Puis vous mettez tous les ustensiles à tremper dans un seau, vous remettez les couvercles sur les pots de peinture que vous rangez, vous donnez un coup d'éponge sur la table.
La directrice a un mot à vous dire à ce sujet aussi, devinez?
Précision: la directrice est d'une incompétence rare.

3- Vous passez malencontreusement dans la tisanerie, domaine des atsem. L'une d'elle vous demande qui a fait la vaisselle - c'est l'époque où vous mangiez encore avec vos collègues. Bêtement vous répondez que c'est vous.
Et devinez ce qui s'ensuit- vous aurez du mal, c'est tellement crétin, mais tentez quand même votre chance qu'on rigole un coup.

4- Mercredi, midi. Hé oui vous avez école le mercredi et non le samedi et là il vous reste une gamine sur les bras, le car qui emmène les enfants au centre va partir, vous n'arrivez pas à joindre les parents.
Qu'est-ce que les atsem vous pondent pour vous em******** gratuitement?


5- Votre atsem est absente, remplacée par une chouette fille, mais l'école est en panique avec 2 maîtresses absentes et non remplacées. Vous apprenez qu'après la récréation, l'atsem remplaçante viendra dans votre classe. Elle ne montre pas le bout de son nez.
Que vous reproche-t-on, une heure après?

6- La vieille c***** d'atsem (vous savez celle qui jette les productions d'art plastique des enfants) est enfin à la retraite. La nouvelle est sympa et d'accord pour vous accompagner à la ludothèque ce matin-là à 9h parce que vous savez que vous n'avez pas assez de parents accompagnateurs. Vous passez signaler le fait à la maîtresse d'à côté, qui n'aura que la collation à faire seule, l'atsem reviendra à temps pour les ateliers. Il est 8h15, l'école est encore fermée.
Que vous répond la maîtresse d'à côté?
Et comment réagit la directrice?

7- Cela fait 4 semaines que l'école a repris et la nouvelle atsem n'a pu travailler qu'une seule fois dans votre classe. La deuxième fois qu'elle parvient à prendre un groupe, c'est plus long que prévu et elle déborde sur le créneau de la maîtresse d'à côté. Créneau à la convenance de la maîtresse en question, bien sûr, élastique dans son intérêt.
Bref, réaction de la maîtresse d'à côté?

8- Vous pensiez avoir de quoi faire de la pâte à sel mais vos réserves se sont épuisées plus vite que prévu. Vous avez besoin d'1/2 tasse de sel. Vous demandez à la maîtresse d'à côté qui vous répond que "han trop pas possible j'en n'ai pas assez". Vous allez voir une autre maîtresse qui est occupée, du coup vous demandez à son atsem.
Que vous apprend alors cette atsem, et comment parvenez-vous quand même à votre fin, malgré les bâtons qu'on vous met dans les roues?

9- Le même jour (soit aujourd'hui en fait) la maîtresse d'à côté vient vous gonfler deux fois avec un catalogue de montres faites par une maman d'élèves.
Que lui répondez-vous, un tantinet énervée mais néanmoins très polie?

Allez, à vos claviers, lâchez-vous, de toute façon, vous serez sans doute en deça de la réalité.

Wednesday, May 24, 2006

Juste pour rire

Lorsqu'on arrive trèèèèèèèèèèèèès tôt le matin à l'école pour assister à la réunion la plus inutile de l'année, on peut faire l'andouille dans la glace de la salle de danse:

en pull avec le nouveau sac:



























sans pull ni sac






















de dos, à l'arrache












Des fois, j'aime bien les posts inutiles.

Monday, May 22, 2006

"Je mange pas la viande"

C'est devenu le leitmotiv de Viking, décliné sur tous les tons: inquiet, plaintif, interrogatif, revendicatif.

Pourtant, avant, c'était un grand amateur de viande. Un véritable carnivore.

Avant quoi? Je l'ignore... Je ne sais plus trop quand ça a commencé, d'autant plus que nous ne mangeons pas de viande à la maison.
La nourriture de la cantine a pu jouer.... ce n'est pas toujours appétissant, je le sais, il m'est arrivé de prendre des plateaux!
Mais ça ne suffit pas pour expliquer l'actuelle aversion de Viking pour la viande (sauf pour le blanc du poulet, mais uniquement le blanc!)-aversion qui ne me traumatise pas dans la mesure où je suis pratiquement végétarienne (pratiquement parce que ce n'est pas toujours évident de refuser ce que quelqu'un vous a préparé avec amour)

Il se lève le matin avec cette idée fixe: est-ce qu'il mange à la cantine? Réponse immuable: oui. Alors il pleure: "je ne veux pas de viande".

Ce matin, je lui ai promis d'en parler à l'atsem qui le fait manger. Je n'ai pas eu besoin de le faire: il s'en est chargé lui-même dès qu'il l'a vue, et a précisé sa demande à sa maîtresse, on ne sait jamais, et l'a répétée au moment du départ à la cantine..... Tout le monde devrait le savoir, là: Viking ne mange pas de viande (sauf le blanc du poulet, et uniquement le blanc!)!!

C'est fou comme c'est dérangeant, un enfant de 3ans3/4 qui affirme ce style de goût..... Les serveurs des resto s'affolent: tu ne veux vraiment pas un steak? Une tranche de jambon? Non? Vraiment pas? Les atsem et maîtresses s'interrogent, et bien sûr c'est ma faute (oui peut-être, et alors?), mes parents mettent en avant l'origine ethnique de mon ex, qui vit avec sa soeur, qui prépare à manger pour les enfants, alors bon vous comprenez......

C'est pas normal, de refuser d'ingurgiter de la viande de son propre chef, lorsqu'on a 3 ans3/4.

Pour ma part, cela m'étonne plus qu'autre chose: Viking aurait-il compris le concept d'animal mort (d'autant plus qu'il refuse aussi la charcuterie, ce n'est donc pas qu'une question de goût)(et il ferait une entorse pour le blanc du poulet, et uniquement le blanc..... la petite gourmandise dont il ne peut se passer?)

Bon, voilà, vous ne direz pas que vous ne saviez pas: Viking ne veut pas manger de viande -sauf le blanc etc. Princesse, elle, si mes souvenirs sont bons, aime les rillettes, et le jambon par intermittence, et le poulet, surtout le blanc.

Il faut que je me penche sérieusement sur la question de l'alimentation végétarienne familiale, maintenant que j'ai embarqué mes enfants vers mes mauvais penchants!

Sunday, May 21, 2006

Sortie au Louvre

C'est toujours un plaisir de retrouver la jeune divorcée et ses princesses.

Cette fois, direction le Louvre et ses mille trésors.... dont la plupart ont dû se passer de notre visite pour cette fois!

Force est de constater que les Viking de 3 ans 3/4 ne s'intéressent pas vraiment aux Egyptiens de l'Antiquité..... Par contre, les princesses petites et grandes se sont régalées.

Mais les estomacs, non. Nous avons donc fait une pause picnic, et les pigeons nous ont remerciés en nous envahissant - normal, les enfants les ayant copieusement arrosés de miettes diverses. Ce fut une attraction qui valait bien celle des Egyptiens.

Retour au musée ensuite, dans une des parties réservées à la peinture. Nous avions l'intention de montrer à nos filles le tableau le plus célèbre du monde - je vous laisse deviner, réponse: "pffffffff on connaît hein". Ok, excusez-nous les filles!

Heureusement, les autres tableaux ont impressionné nos princesses.... La mienne n'en revenait pas de ce qu'on avait fait subir à Jésus. "Han mais ils l'ont encore tué là".

Pour finir, il a fallu ramener des souvenirs. Viking a attrapé la première carte postale qui se trouvait à portée de sa main, princesse a tenu à emporter des cartes postales de tapisseries médiévales, que nous n'avions pourtant pas vues, "mais y'a des licornes".

Et la jd et moi avons toutes deux craqué pour cette reproduction d'un autoportrait d'Elizabeth Vigée-Le Brun.

Curieuse coïncidence, non?

Saturday, May 20, 2006

Ames sensibles s'abstenir

Il faut que je vous avoue un truc, mais ça risque d'être difficile à supporter et encore plus à accepter pour certaines personnes.
Je demande donc aux enfants, femmes enceintes et malades du coeur d'éviter la lecture de ce billet.

Z'êtes prêts? Bon. Alors voilà: le Père-Noël n'existe pas. Je vous avais prévenus, c'est un sujet délicat. Toujours est-il que ce n'est donc pas le Père-Noël, mais ma mère, qui m'a offert ce magnifique sac imitation croco:

























avec le porte-carnet-de-chèques assorti s'il-vous-plaît:























Il faut vraiment très mal me connaître pour m'offrir ça...... Lorsque j'ai ouvert les paquets, j'ai cru à une erreur!

J'ai joué à la bonne fille près de 5 mois, mais je n'en pouvais plus.

Alors aujourd'hui, j'ai fait un tour au magasin de la tortue, et je me suis fait plaisir en achetant ça:























C'est quand même un peu plus moi!

Seul problème, il est un peu trop petit pour tout ce que je dois mettre dedans..... J'hésite entre en acheter un autre et lancer la mode du double sac en bandoulière ou en acheter un plus grand, mais où?

Ah non, y'a un autre problème: comment j'explique à ma mère que l'imitation croco, bin, heu, j'aime pas?

Wednesday, May 17, 2006

Bête et méchant

C'est le dernier acte de "lajeunebergere chez les fous". Désormais, il ne se passera rien de pire! Promis, la prochaine fois que je parle boulot, ce sera juste pour évoquer les enfants!

Hier après-midi, les élèves ont mis la touche finale à leurs mini-théâtres de marionnettes. Ensuite, émerveillés par leur production, ils ne se sont pas contentés de papillonner autour. Ils les ont pris et se sont massivement regroupés dans le coin marionnettes pour se jouer et se rejouer la pièce.

J'ai trouvé ça génial. J'étais vraiment contente. Mais ça ne m'a pas fait oublié ce que j'avais découvert un peu plus tôt dans la journée: mon ancienne astem, celle qui a fait semblant d'officier dans ma classe jusque fin avril, a jeté une grosse partie des productions d'art plastique. Plusieurs mois fichus en l'air. Gratuitement. Ultime forfait, irréparable.

J'ai eu le sentiment, pendant quelques semaines, d'avoir fait le tour de la question des relations de travail. J'avais pris beaucoup de détachement, et je m'amusais à voir les comédies montées par mes collègues, directrice, instit et atsem.

Mais là, là..... Depuis une semaine, j'ai le sentiment d'être dans une autre dimension.
Tout s'emballe.

Je suis obligée de me remettre en cause..... Je sais qu'il y a un virage que j'ai mal négocié, mais difficile de se faire entendre auprès d'une atsem qui ne veut rien fiche lorsqu'on débute et qu'on est timide. J'avoue que j'étais presque soulagée d'être seule dans ma classe.... Comment ne pas faire le rapprochement avec ce qui se passe actuellement avec ma nouvelle atsem, qui ce matin a refusé de bosser pour moi. Je crois que je ne laisse pas les atsem prendre leur place dans la classe...... Pas plus que je ne laisse(rais) un mec prendre sa place dans ma vie... Tout se recoupe.... C'est une question de personnalité.

C'est juste un constat, je ne sais pour le moment si je dois le trouver amer ou non.

En attendant, je n'ai plus qu'à assumer ce que j'ai provoqué. Tant pis si c'est dur. Au delà du simple fait d'être contrainte d'effectuer toutes les tâches matérielles (ah! découper 2 fois 29 paires de pattes de lapin!) en plus des obligations pédagogiques et de la gestion quotidienne de la classe, collation et habillage compris, ce que je trouve triste, c'est de ne pouvoir partager mes satisfactions avec d'autres adultes. Voir les enfants s'éclater n'est pas suffisant....

L'avantage de tout ça, c'est que je peux faire ce que je veux quand je veux, je n'ai aucun impératif, ce qui convient parfaitement à mon côté bohème. J'ai fait de ma classe, contre vents et marées, un endroit où il se passe des choses intenses, drôles, fortes.

Ce qui est vraiment dommage, c'est que ça ne nous rendra pas les travaux de peinture......

Tuesday, May 16, 2006

Education se*xuelle

Dernièrement, mon fiston m'a sollicitée -comme souvent- pour jouer aux poupées mannequin avec lui.

Il joue avec les barbies de sa soeur, l'avion barbie, la voiture barbie (le tout acheté en vide-grenier), et aussi Lancelot et Guenièvre et un pirate avec une vraiment sale tête.

Viking a dénudé les épaules de Lancelot en baissant sa veste. "Il est amoureux", ah? Idem pour le vilain pirate. Puis il a viré le petit haut très mini de Guenièvre. "Mais c'est parce qu'elle est amoureuse-eu!"

Ah bin oui, tout s'explique..... On fait quoi maintenant? "bin ils sont amoureux".

Alors là, plusieurs hypothèses sont envisageables:

1- Viking agit en toute innocence.
2- Viking me lance un message -remarquez, il n'a pas besoin de jouer pour ça, il me demande régulièrement si j'ai un amoureux, pourquoi je n'en ai pas, quand j'en aurai un.
3- Viking aimerait savoir ce qu'on fait lorsqu'on est amoureux (il va falloir que je lui parle des fleurs et des petites zabeilles alors?)
4- Viking joue de manière détournée au fameux docteur.

J'ai opté pour l'option 4 lorsque parce que Viking s'est mis à porter la main fréquemment vers une partie très intime de son corps, partie qui avait l'air d'être en forme d'après le pli du pyjama, mais je n'en suis pas tout à fait sûre et je n'ai rien fait pour m'en assurer.
Je me suis plutôt appliquée à dévier le scénario, vers un truc un peu pipi-caca parce qu'il n'y avait que ça pour capter l'attention de Viking à ce moment -là puis j'ai bifurqué vers une histoire louftingue qui impliquait l'entrée en scène des playmobils, merveilleux êtres asexués.

Plus tard, dans la journée, Viking est retourné jouer avec ses poupées mannequin. Plusieurs minutes de silence de sa part. Lorsqu'il a cessé le jeu, je suis allée faire un tour d'où il venait. Toutes les poupées étaient déshabillées. D'où l'hypothèse 5: Viking aimerait savoir ce que cache le pantalon des poupées mannequin mâles, histoire de savoir à qui s'identifier en l'absence de tout autre repère masculin adulte déshabillé ou déshabillable dans les environs.

Il a dû être déçu (ou surpris?): sous le pantalon des mâles, il n'y a que des slips.

Monday, May 15, 2006

Beaucoup de boulot......

Mais ça valait le coup!

































Et encore, là, je n'avais pas encore mis toutes les marionnettes dans les boîtes - d'ailleurs ce ne sont pas de simples boîtes, mais le décor de la pièce!

Voir les enfants passer l'après-midi à papillonner autour des tables, s'extasier, s'interpeler, manipuler les marionnettes, chanter la chanson du héros, m'a prouvé combien tout ce travail de notre part n'avait pas été vain.

Le mot de la fin à notre atsem: "han mais tu as tout fait?". Bin oui cocotte, si j'avais dû attendre que tu te réveilles hein.......

C'était bien essayé

"Heu, dites", me glisse une maman d'élève à la sortie, "y'a un truc, heu, je sais pas, un peu différent, vous n'êtes pas comme d'habitude..... Vous vous êtes maquillée non?"

J'ai éclaté de rire: "Oui, merci, vous n'êtes que 2 à vous en être aperçu sur toute la journée!!!"

L'autre était une de mes petites élèves.

Désormais, je suis certaine que je peux me passer de ces 10 minutes devant la glace le matin, vu que personne ne remarque.....

Ou alors il faut que j'en mette plus?

Saturday, May 13, 2006

Intermède titillage

M'entendre ou plutôt me lire pleurnicher sur mon boulot pas toujours rose n'étant pas folichon pour vous, je vous livre un intermède titillage.

Je voudrais juste faire bisquer ma copine Isadora qui se plaint de ne pouvoir mettre la main, à la bibliothèque de son quartier, sur le dernier tome de la trilogie de Jean-Claude Izzo, Soléa.

Comme je sais de source sûre qu'elle ne lira pas ce message avant demain matin, je peux en rajouter une louche: j'ai rencontré Jean-Claude Izzo himself il y a près de 8 ans, nananère-eu.

Bon d'accord, rencontrer est un bien grand mot pour qualifier la manière dont ça s'est produit: il était précisément là pour me rencontrer. Pour rencontrer plein d'autres personnes même. Et il y avait d'autres auteurs.

Donc ce n'était pas très romantique comme rendez-vous, n'empêche il m'a dédicacé le premier tome de la trilogie: "pour C. cette virée dans les rues de Marseille. Pour croire, toujours, aux bonheurs possibles".

Je l'ai trouvé beau. Et lunaire. Lorsque je lis la trilogie, ce qui m'arrive fréquemment en période de déprime ou de stress (j'alterne alors avec un autre must personnel, les Malaussène de Daniel Pennac), c'est lui que je vois sous les traits de son héros, Fabio Montale. Je suis sûre qu'ils étaient une seule et même personne. Lorsque j'ai appris sa mort, j'ai eu le sentiment que nous perdions quelqu'un de profondément bien et ça m'a peinée.

Sa mort lui aura au moins permis de ne pas subir une trahison: Fabio Montale joué par Delon, dans des feuilletons passés à la télé il y a quelques temps - et que je n'ai pas visionnés, impossible pour moi! Quand je pense que l'auteur se moque de cet acteur dans l'un de ses romans...... Jean-Claude Izzo et son personnage sont à l'opposé de Delon: vrais, sincères et bons.

Pour finir, un petit jeu (ça faisait longtemps): devinez où/à quelle occasion j'ai rencontré Izzo? Je vous laisserai des indices s'il le faut ;-)

Friday, May 12, 2006

Grosse fatigue.......

Apparemment, une des choses qu'on me reproche à l'école est de ne pas m'intégrer. En réalité, je ne m'intègre plus, depuis qu'on me reproche tout et n'importe quoi, même et surtout des choses que je n'ai ni dites ni faites. Mais on ne me pardonne pas de ne plus venir partager autour du déjeuner les impérissables discussions du genre ma vie, mon oeuvre, mon mec, mes vacances. Du coup, il y a eu un mieux, malgré tout, puisque je ne donne plus prise sur rien. Il y a même une époque où je regardais tout ça d'un air amusé - il faut voir ce que les collègues s'envoient dans les gencives, mouarf!

Ce matin, répétition chorale. Nous préparons un spectacle de fin d'année durant lequel les enfants chanteront. Toute à mon activité avec les élèves, je laisse passer l'heure, je me précipite 10 minutes plus tard, songeant que la répétition a sans doute été annulée puisque personne n'est venu nous chercher..... Non, les autres enfants de l'école chantaient. Ma classe est à 10 mètres de la salle de répétition, et aucune collègue n'a songé à venir voir pourquoi nous ne venions pas.
"C'est vrai, 10 mètres c'est le bout du monde" ai-je jeté en ravalant des larmes de rage - parce que merde quoi, il s'agit des gamins.

Cela fait des mois que je suis seule avec 29 élèves de petite et moyenne sections. Que je fais tout, sans aide aucune. Ma nouvelle atsem a toujours autre chose à faire - ma collègue qui exige sa présence aux heures où elle devrait être avec moi ou la directrice qui lui donne une tâche urgente à faire, toujours sur mes crénaux horaires.
En ce moment, on fait un truc très sympa. Nous travaillons sur Pitou enfant-roi (mes collègues enseignantes connaissent peut-être) et les élèves fabriquent chacun les marionnettes des 7 personnages de l'histoire, plus le décor dans une boîte à chaussures.
C'est sympa mais épuisant et je n'en vois pas la fin.

L'histoire de ce matin m'a mis un blues terrible. Une enseignante du RASED (réseau d'aide aux élèves en difficulté) est venu me demander un renseignement, dans l'après-midi. Elle m'a posé quelques questions et j'en ai profité pour lui avouer ma grande fatigue et ma lassitude. Lui avouer aussi que je n'en peux plus, que je ne sais même pas ce que j'allais faire lundi et que ça m'est égal.

Lorsqu'elle est partie, une de mes petites élèves s'est plantée devant moi et m'a lancé d'un air triste "tu es fatiguée."
"Je suis fatiguée, oui, parce que je fais tout toute seule dans cette classe et que ce n'est pas facile. Heureusement vous êtes 29 enfants super et j'aime bien travailler avec vous". Il fallait bien que je rattrape le coup. Pourtant, je n'adhérais pas totalement à ce que je disais à ce moment. Travailler avec eux oui, mais pas dans ces conditions.

J'ai l'habitude de tout gérer dans ma classe, j'ai mis en place beaucoup de choses qui me facilitent la vie autant que possible, j'en éprouve parfois de la fierté, mais à quoi bon? c'est un combat pour qui, pour quoi que je mène? qui me demande de péter les plombs à ce point? Personne ne me donnera de médaille à la fin de l'année..... Pourtant, je sais qu'il est inutile que j'évoque le sujet dans cette école qui part en cacahouète.

La seule solution, c'est de serrer les dents pendant encore 1 mois 1/2. Continuer de m'investir sans plus trop donner. J'espère que j'y arriverai, vraiment, mais je n'en suis pas certaine.

Wednesday, May 10, 2006

Mésaventure

Un truc terrible m'est arrivé aujourd'hui. Ma carte bleue a été avalée toute crue par un distributeur automatique! Tout allait bien pourtant, puis le message "autorisation refusée" s'est affichée, suivi d'un "retirez votre carte", mais je n'ai pas pu la récupérer puisqu'elle n'est pas réapparue, du coup un dernier message a surgi "t'as pas été assez rapide, on te la garde!!". Bon, pas tout a fait ça, mais dans le genre.

La panique!!!! Plus de carte bleue, le drame!!! Comment vais-je survivre? Autant me demander de me priver de portable. Je n'envisage plus ma vie sans portable ni CB, parce que malgré tout ce qu'on peut en dire de mal, et y'a de quoi, c'est bien pratique et ça simplifie la vie -en principe. En cas de problème, je peux joindre quelqu'un (et j'ai déjà vécu des situations sans portable assez désagréables), et avec ma CB, je peux faire face à tous les imprévus.

En même temps, ça ne justifiait pas la véritable panique qui m'a prise. C'est après que j'ai compris..... Cela me ramenait quelques années en arrière. Tous ceux qui ont vécu l'angoisse de la réponse du distributeur automatique savent de quoi je parle.

J'avais un toutmini de quelques semaines collé dans mon écharpe porte-bébé et une pucette de 3 ans 1/2 accrochée à mes basques. Mon futurex et moi avions encore un compte commun - j'étais en train d'effectuer les démarches pour changer ça - et mon futurex avait la seule CB du compte. Je ne pouvais qu'effectuer des retraits. J'arrive au supermarché, je mets ma carte dans le distributeur.... Je n'ai pas pu retirer d'argent. Mon futurex avait pillé le compte en (attention je vais être grossière) se bourrant la tronche avec sa poufiasse pour laquelle JE l'avais quitté- et ceux avec qui je discute au delà de ce blog savent qui c'est, et donc quelle humiliation supplémentaire cela représentait pour moi. J'étais là, devant ce distributeur, je savais le frigo vide à la maison, autant que mon porte-monnaie, je les voyais, les deux autres, en train de se payer des voyages en normandie (véridique) et de vider les bars, et je me suis demandée comment j'allais nourrir ma puce? Je suis allée à ma voiture, j'ai vérifié qu'il me restait juste assez d'essence pour aller jusque chez mes parents. En ravalant ma fierté et les larmes qui allaient avec. En me disant que ça aurait pu être pire, que j'aurais pu ne même pas avoir d'essence. Quelle aurait été la solution alors?

Ensuite, je me suis mise à travailler. Je gagnais trop peu nous faire vivre correctement. Je faisais des calculs pas possible pour tenter de tenir le coup. Je me souviens de la fois où une collègue avait retrouvé un paquet de biscuits individuel dans son sac et me l'avait donné pour ma fille, juste comme ça....Ca m'a sauvée, elle n'aurait rien eu pour son goûter à l'école à la fin de la semaine, sinon, et je m'en torturais l'esprit..... Mais malgré cela, je ne m'en sortais pas. J'entends parfois critiquer les personnes qui "finissent mal", parce qu'elles l'ont bien cherché, au fond. Je peux dire que tout ça ne tient qu'à un fil. J'aurais pu finir dans le caniveau avec mes gamins sous le bras - je n'aurais pas pu maintenir la situation en l'état plus de quelques semaines encore - si je n'avais pas eu mes parents dans la région.

Un soir, désespérée de retrouver comme tous les soirs mon toutmini les paupières rouges d'avoir pleuré toute la journée chez la nourrice, épuisée de cohabiter depuis un mois avec mon ex revenu dans notre appartement, ne voyant plus d'autre solution, je suis retournée chez mes parents.

Je n'avais plus que les allocations familiales pour mes 2 enfants (l'allocation pour parent isolé n'est arrivé que bien plus tard, il manquait toujours des papiers) mais les charges de l'appartement occupé par mon ex me tombait toujours dessus.
Une fin d'après-midi, j'ai voulu acheter une crème pour les fesses de mon bébé, toutes irritées. Impossible de retirer. Une nouvelle fois, ravaler ses larmes et sa fierté et demander de l'argent à ses parents.

3 ans après, j'ai toujours la crainte du distributeur. J'ai la chance d'avoir de l'argent sur mon compte, mais l'angoisse est toujours là et a ressurgi tout à l'heure de manière très brutale. Me renvoyant dans ce passé très proche où je n'avais pas la possibilité de faire ce que toute mère doit faire, par instinct, par devoir, par amour : nourir et soigner ses enfants. Pas parce qu'il y a une famine dans mon pays mais parce que pour avoir accès à l'essentiel il faut avoir le superflu imposé par une société un peu folle.

La situation n'est aujourd'hui pas si dramatique. Juste désagréable. Mais passagère. Je vais juste faire des économies forcées en attendant qu'on me rende ma CB!!

Monday, May 08, 2006

Incompatibilité cinématographique

Ma fille est formidable, et d’ailleurs, je cogite un billet à son sujet parce qu’elle le mérite. Mais elle a quelques défauts aussi. Elle est ultra susceptible, pire ce n’est pas possible (et il y a quelques traits de caractère affiliés à celui-ci, je vous laisse chercher). Et ultra bavarde.

Ultra bavarde même au cinéma.

Et ça avec moi, c’est pas possible, même l’option « juste un peu bavarde » ça n’irait pas, parce que je DETESTE qu’on parle au cinéma, ceci dit quand je regarde un film tout court, et aussi lorsque je lis. Voilà, c’est à peu près mon seul défaut à moi. Bref.

Nous avons profité d’un samedi sans petit frère pour aller au cinéma. Dès le début, ma fille s’est mise à pipleter (du nom commun pipelette). Tout haut. « Chut, on n’est pas tout seuls, parle doucement ». « Si c’est comme ça je ne parle plus du tout, na. »
Bon, quand même, je suis là pour elle, on va pas se fâcher pour si peu : « tu peux me parler mais doucement. »
Nous avons eu cet échange-là une douzaine de fois sur toute la séance.

Entre deux, ma fille n’a cessé de commenter tout et n’importe quoi: « han ils prennent l’hélicoptère, c’est bien l’hélicoptère, moi je préfère l’avion, en fait je ne sais pas je n’ai jamais pris l’avion, je suis sûre que c’est mieux l’hélicoptère.
- Chut, parle moins fort. »
Vous connaissez la suite.

Et puis aussi, ma fille sait tout. A l’écouter, elle connaît les réponses à toutes les questions sur lesquelles de pauvres scientifiques naïfs triment depuis des décennies. Genre pourquoi y’a la tempête là, d’un coup. Elle fait profiter nos voisins de ses connaissances, bien sûr.

En revanche, elle ne sait pas pourquoi les chiens font telle ou telle chose à tel ou tel moment. Il y a une petite partie du film qui nous plonge dans l’univers des chiens, sans filet, sans sous-titre, et les chiens ne parlent même pas, dites donc. Ma fille, si, qu’est-ce que vous croyez. « Mais pôv chien pourquoi ils ne lui donnent pas à manger hein? Et pourquoi ils donnent l’oiseau à celle-là et pas à l’autre? Ho il est tombé, il s’est fait mal tu crois? Pourquoi il ne se relève pas? Ho lui il est trop mignon, il le lèche, mais pourquoi il le lèche? Ah mais je sais!» Suivent alors quelques explications scientifiques de sa part.

D‘autres fois, elle se demande pourquoi ci et pourquoi ça dans le film? Hein? Bin je ne sais pas, attends la suite, « oui mais pourquoi? ». Et le pire, c’est qu’elle boude si je ne sais pas!!! A la fin par exemple: « mais elle est morte Paquita? « (y’a pas de Paquita dans l’histoire, elle a passé tout le film à rebaptiser cette pauvre chienne.) « je ne sais pas, on va voir, attends la suite ». Du coup elle boude, parce que je ne sais pas si elle est vraiment morte ou pas, d’ailleurs personne ne le sait à ce moment de l‘histoire, sauf les scénaristes qui nous font des cachotteries mais il suffit d’attendre 3 minutes pour avoir la réponse, mais ma fille exige de savoir dans la seconde.

Je suis sortie de la salle dans un état d'énervement assez avancé. Bon, c’était un film pour elle, assez prévisible du reste, avec quelques belles scènes quand même dont elle m’a fait louper une partie. Je crois que ce n’était pas juste le problème du cinéma - si ce n’est qu’elle risquait de déranger les voisins et qu’elle refuse de comprendre ça. J’ai réalisé après coup que c’est juste le fait qu’elle parle sans cesse, sans cesse, sans cesse, sans cesse, sans cesse. Impossible d’être dans son petit univers à soi plus de 10 secondes dès qu’elle est dans les parages.

Pitié, dites moi où se cache le bouton off!!!

edit: ceci dit, quand même, ça m'énerve qu'on parle et surtout qu'on parle sans arrêt lorsqu'on regarde un film, même pour enfant!!!

Friday, May 05, 2006

Sa première lettre

"Bonjour maman,
bonjour papa, (on remarque qu'il me cite en preum's héhé)
bonjour Princesse,
bonjour Gratouille et Bagarre (Bagheera, enfin!)

J'ai une grande chambre.
J'ai bien mangé, j'ai fait une grosse sieste, après j'ai fait du cirque, je suis monté sur une grosse boule.
Après j'ai goûté.
Ce midi j'ai mangé de la pizza, de la viande, des petits pois et des carottes, et après une banane.

Gros bisous,

Viking

On note au passage que les maîtresses et accompagnateurs ont vraiment ramé pour inciter les enfants à remplir la feuille blanche!! Le coup du menu, je ne m'en suis pas remise!!

Certains parents sont venus me voir pour me demander si j'avais des infos autres que ces lettres personnelles et le message sur le répondeur..... Ils étaient étonnés que je ne profite pas de mon statut de prof de l'école qui a le numéro de portable de la maîtresse! Je joue le jeu jusqu'au bout, et j'avoue qu'en mère indigne que je suis, je n'ai aucun mal à le faire..... Viking a le droit au respect de sa vie privée!!

Wednesday, May 03, 2006

D'accord c'est un grand

mais quand même, il n'a que 3 ans 1/2.

Mes enfants et moi sommes, pour cette année, dans la même école. Ce qui pose problème lorsque l'un des 2 est malade, ou moi, parce qu'il faut malgré tout que les rescapés se rendent à l'école.
Ce matin, j'avais le choix entre déposer ma princesse avant l'heure des parents, ou juste après, quitte à ce qu'elle manque quelques minutes. Mon choix s'est porté vers la deuxième solution et ce fut une mauvaise solution: il y avait encore des parents sur le trottoir (alors qu'on n'en croise pas un seul avant l'heure) et la classe de ma fille était déjà en salle vidéo, et nous avons donc perturbé la séance.

Croiser des parents alors qu'une pancarte indique à l'entrée de l'école que je suis malade, ça fait mauvais genre, surtout que je ne fais pas malade. Et je préfère ne pas trop mettre en avant une potentielle maladie de peau contagieuse, parce qu'elle n'est sans doute pas contagieuse, mais le doute substistera probablement.

Voilà pourquoi demain matin, je me vois dans l'obligation de jeter mes enfants dans la classe d'une de mes collègues (malgré des rapports difficiles parfois nous nous rendons ce genre de service) et de filer avant que les premiers parents ne me voient.
Je jetterai ma fille et son cartable, mon fils et son sac de voyage. Hé ouais, viking entame demain sa toute première classe découverte. En petite section, je trouve ça un peu tôt, mais bon, ça ne dure que 3 jours et c'est à 20 kilomètres de l'école (soit dans la ville où les enfants et moi résidons!) mais bon quand même c'est mon vikigounet qui n'a que 3 ans 1/2 mais faut que je le lâche dit-on communément mais quand même je suis pas obligée si tôt, enfin bref, y'avait pas urgence mais quand même il part demain.

Je le prépare depuis quelques jours à cet événement, et ce soir nous avons achevé de faire son sac ensemble. Demain, j'aurais dû l'emmener jusqu'à sa classe - à côté de la mienne - avec un dernier gros bisou, un dernier gros câlin. Après, j'aurais été prise par l'ambiance dans ma classe.

Et là, je vais le jeter dans la classe d'une collègue, je ne sais même pas qui l'emmènera ensuite dans la sienne, et je partirai de mon côté, une boule au ventre. Et j'aurai toute la journée toute seule pour cogiter.

Tuesday, May 02, 2006

Comment je m'en suis sortie

.... en une leçon (et pas mal de pirouettes)

Je me suis réveillée avant la sonnerie, sans doute par le miracle du petit matin de printemps qui chante. Et une pensée a surgi dans mon esprit embrumé: j'ai oublié de mettre la baguette de pain dans un sac hier soir.

Alors ça, que le pain soit dur, ce serait le pompom. Je vais vérifier. Ouf, la baguette est croustillante à souhait.

Par contre, j'ai oublié de ranger le fromage de chèvre dans le frigidaire hier soir. Exit le fromage de chèvre.

Je suis sûre que c'est trop super bon, les sandwichs avec que du maïs et strictement rien d'autre. Et puis quand même, Viking aura une pomme, et je glisse un paquet de biscuits dans le sac aussi. Avec un peu de chance, ma nouvelle atsem trop gentille acceptera de filer à la superette du coin acheter du fromage de chèvre. L'espoir fait vivre.

C'est l'heure du p'tit dèj. Je verse le lait dans les bols tiens? de l'eau..... En fait ce n'est pas du lait UHT mais du lait fermenté.... Je referme la bouteille, j'agite, je verse, c'est un peu épais, au goût on dirait le mélange crème fraîche/eau dont parle FD..... Je préviens les enfants que c'est pas comme d'habitude, et la réaction est prévisible..... Ils ne se plaignent pas, ils ont quand même du beurre pour le pain, tout n'est pas perdu.

J'arrive à l'école, personne en tisanerie? Coup de bol..... Je jette un oeil dans le frigo.... Ouais!!! Du gruyère!!! J'en prélève 3 lamelles que je glisse dans le pain que j'avais emmené au cas où. Ni vu, ni connu, huhu.

Viking a adoré son picnic.

Pirouette cacahouète.

Rien de particulier à signaler sinon, à part que j'ai ramassé 3 oiseaux morts dans la cour aujourd'hui, et aussi que je suis en arrêt maladie pour cause de maladie de peau inconnue et donc potentiellement contagieuse.

Olé. Restons zen et gardons le moral.
(et promis, je réponds ce soir à tous vos commentaires)

Monday, May 01, 2006

Comment élever des enfants......

lorsqu'on est sauvagement inorganisée? Mh?
Je ne connais pas la réponse (malheureusement) mais les conséquences, oui.

Vendredi midi, je file, sur le temps du midi, acheter 2-3 bricoles dans la supérette du coin. Il me faut de l'huile d'olive, de la farine, et du lait, surtout du lait. Bien sûr, j'oublie le lait. Samedi matin, il reste juuuuuuuuuuuuuuste assez de lait pour le p'tit dèj des enfants. Je dois absolument acheter du lait dans la journée, avant de partir au mariage. Bien sûr, je n'y pense que le soir à 19h, c'est trop tard.

Dimanche matin, il n'y a ni pain ni lait pour le p'tit dèj. Nous grignottons des cookies maison. Je dépose les enfants chez leur père, qui bien sûr n'est pas là et nous devons l'attendre, du coup je n'ai pas le temps d'acheter du lait à l'épicerie avant d'aller à Paris voir un film dont je ne dois pas louper l'unique séance de la journée ( enfin, l'autre est trop tard). Aujourd'hui, finalement, l'idée de l'achat de lait a correspondu avec ma possibilité de le faire. Trop de bol, on a du lait pour demain. Enfin, juste un litre. Ne pas oublier d'acheter 6 litres de lait demain midi. (huhuhu) (croyez-y pour moi)

Autre exemple. Mon fils part jeudi pour 3 jours en classe découverte. J'ai la liste du trousseau depuis lundi. Je n'ai rien préparé. Je réalise ce soir qu'il me manque un pantalon de jogging. A acheter demain midi huhuhu.

Il est 20h lorsque je me souviens brutalement que viking pique-nique demain avec sa classe dans les lieux où ensuite il va passer 3 jours (ne me demandez pas l'utilité de la chose). Il faut que je prépare ce pique nique. Bien sûr buffet et frigo sont vides. Viking aurait aimé un sandwich au thon mais accepte de se rabattre sur un sandwich au fromage de chèvre et un autre au maïs (tous les goûts etc) (il a compris que ça ne servait à rien de lutter contre une déneuronée comme sa mère)

Vous pensez que c'est fini? Même pas. Dans la foulée - il est 20h10- je me souviens que j'ai des trucs à signer dans le cartable de princesse. Ah et puis elle a des devoirs à faire aussi, enfin une lecture de 4 lignes, comme d'habitude, qui sera expédiée en 20 secondes. Ah? non.... pour la première fois de sa vie, princesse a de vrais devoirs. 15 nombres à écrire en lettres. Elle aussi a compris qu'il ne fallait plus lutter contre une mère comme la sienne.

Rien à voir avec la choucroute: on dit que les problèmes de peau sont dûs au moral.... Dans mon cas ça m'étonnerait fort, ce qui est sûr, c'est que mes problèmes de peau influent grandement sur mon moral. Mais promis, je réponds très vite à vos commentaires des derniers billets.