Sunday, May 23, 2010

Se défendre

J'ai toujours appris à mes enfants à ne pas taper les autres, pour aucune raison que ce soit. Même pas pour se venger ou se défendre. Ils doivent se tourner vers les adultes, qui sont là pour ça.
En tant qu'instit, je connais la limite de cette interdiction: dans une cour de récréation, il se passe mille et une choses que les enseignants ne voient pas; les enfants n'osent pas forcément se plaindre. Ou ils se plaignent toujours des mêmes, des petites terreurs, dont les profs ne savent plus quoi faire. Ils ne font parfois plus rien.

Il y a quelques semaines, Princesse a donné un coup de pied dans le tibia de Machin, qui l'agaçait une nouvelle fois, son grand jeu depuis que Princesse est arrivée dans cette école il y a 2 ans. La maîtresse l'a vue, l'a grondée, et Princesse, élève modèle, n'a pas l'habitude d'être grondée. Je l'ai rassurée: la maîtresse sait à qui elle a affaire. Elle ne pouvait faire autrement que de gronder l'enfant usant de violence (puisque la violence entraîne la violence et ne mène à rien, tout ça tout ça), mais au fond, elle sait que Machin méritait ce que Princesse lui a fait!
Je suis allée plus loin, j'ai dit à Princesse qu'elle avait eu raison, que rien n'avait fonctionné jusqu'ici, et que désormais Machin lui ficherait peut-être enfin la paix.
C'est bien le cas, même s'il a fallu que je mette mon petit grain de sel; Machin a tenté un dernier truc, Princesse a dit que je viendrais le gronder, il s'est moqué, il a l'habitude d'être grondé à la sortie par les autres parents!
Sauf que je ne l'ai pas grondé, je lui ai juste dit que je trouvais dommage qu'ils ne soient pas amis tous les deux, ça serait plus sympa que de se disputer à longueur de journée non?
Trop, ce fut trop pour Machin, entre la fille qui donne des coups de pied et la mère qui ne rentre pas dans le jeu habituel... Je n'entends plus parler de Machin depuis des mois.

Truc s'y est mis, un affreux "pticon" qu'on ne supporte pas Mister k et moi. En plus il se moque du prénom de Libellule (uniquement auprès de Princesse évidemment). Et son grand jeu, c'est d'appeler Princesse "Ugly Betty", du nom d'une série télévisée. Et "Ugly", pour ceux qui ne le savent pas, ça veut dire "moche". L'héroïne de la série porte des lunettes et est affublée d'un appareil dentaire... comme Princesse (enfin, Princesse ne doit porter ses lunettes que pour lire, écrire... par contre, l'appareil dentaire, c'est du non-stop forcément!)

Cela fait des années que mon discours est le même: si on se moque de toi, ne réponds pas, ne réagis pas, fais comme si on ne t'avait rien dit, comme si l'autre n'existait pas, la meilleure riposte est le mépris...
Plus facile à dire qu'à faire bien sûr! Princesse y travaille mais Ugly Betty, c'est trop.
Mister k et moi l'avons incitée à lui trouver des surnoms ridicules à lui aussi: comme il est petit, on a suggéré Razmoket, nain de jardin ou Golum. Truc a été choqué, "ça se fait pas" a-t-il lancé! Mais la vexation a été de courte durée. Les "Ugly Betty" ont recommencé. Et ont brutalement cessé, pour ne pas revenir.

L'astuce?

Princesse lui a retourné le poignet.

Je ne pensais vraiment pas qu'un jour j'en arriverais à dire ça, mais je lui ai affirmé qu'elle avait eu raison.

Je continue de prôner la non-violence, le mépris quand on nous attaque, le recours aux adultes en cas d'agression physique...
Mais Princesse rentre au collège en septembre, les adultes seront beaucoup moins présents, les collégiens doivent vite se débrouiller seuls dans leurs relations avec les autres.
Et les vilains surnoms peuvent coller à la peau pendant des années; le mépris ne suffit pas pour les éviter.

J'avoue avoir encore un peu honte et un peu de mal à l'assumer, mais au fond, que Princesse sache recourir à la force si nécessaire, c'est sans doute une bonne chose, dans un monde où les "pticons", y'en a quand même des tas.

Monday, May 17, 2010

This is a man's world

Dimanche matin, mon portable sonne, un numéro de portable inconnu, je ne décroche pas.
L'inconnu insiste, appelle une nouvelle fois tout de suite après le premier appel, dans ce cas c'est sûrement quelqu'un qui a vraiment besoin de me joindre, quelqu'un que je connais? Je décroche donc.

- Allô, c'est moi, Machin. (Voix inconnue de moi)(Prénom aussi)
- Vous avez fait une erreur de numéro, au revoir.

Je raccroche.
(Vous me trouvez peut-être un peu sèche, mais le monsieur était tombé sur mon répondeur, sur lequel j'indique mes nom et prénom, donc il sait qu'il s'est trompé!)

Il rappelle. Il m'énerve!

- C'est moi, Machin, tu m'as donné ton numéro hier. Ca va?
- Non, vous vous trompez, ce n'est pas le bon numéro, je ne vous ai rien donné du tout.

Je raccroche.

Il rappelle! Ca m'énerve-eu!

- C'est moi, tu m'as donné ton numéro hier à la gare. (Sûr de son droit le mec!)
- Non, je ne vous ai rien donné, on ne se connaît pas, je ne vous ai jamais vu, c'est une erreur de numéro et j'aimerais que vous arrêtiez de m'appeler.
- Mais si, tu m'as donné ton numéro hier, à la gare.
- (Oh, et puis zut pour l'amour-propre). Attendez, je vous passe mon mari, surtout, ne raccrochez pas!

Devinez quoi? Il a raccroché! Pour ne pas rappeler.

C'est pénible quand même... Ce monde où une femme ne sera jamais tranquille, où elle se fera toujours embêter par des hommes et ne pourra être défendue que par eux...

Sunday, May 09, 2010

Mon 8 mai 2010

Samedi, 8 mai 2010, j'aurais pu rejoindre les copines blogueuses à Paris.

Sauf que ce 8 mai était le point d'orgue de la "semaine européenne" de la ville. Semaine européenne à laquelle participaient la classe de Princesse et une petite dizaine d'autres, où 100 enfants de divers pays d'Europe ont été accueillis dans un centre privé, 23 euros par jour et par enfant (alors que c'est plus chouette dans les familles non?)(en plus, la ville ne pouvait payer pour tous les enfants de toutes les classes invitées, donc les enfants ont été tirés au sort, il n'y avait que des moitiés de classe, sympa pour les autres!), semaine longuement préparée par les élèves mais où il y aura eu très très peu d'échanges finalement, semaine où on a obligé les caisses d'école et les parents des élèves à payer 10 euros par enfant pour que les élèves en question fassent un photophore à base de pot de yaourt, un fanion en papier et une grenouille en origami sur un jour scolaire, je peux encore en ajouter mais j'arrête là, vous aurez compris combien j'étais sceptique sur l'intérêt du truc.

On avait eu un mot quelques semaines plus tôt, on attendait des enfants qui participaient au truc (pauvres profs qui se sont engouffrés dans ce projet sans en connaître la portée réelle!) qu'ils montent un spectacle le samedi 8 mai au matin, et qu'ils chantent la Marseillaise l'après-midi au monument aux morts.

J'avais répondu présente, Princesse adore apprendre les langues étrangères, voulait vraiment aller jusqu'au bout, était contente du petit spectacle qui se profilait à l'horizon (et fut déçue: la prof n'était pas satisfaite des danses bretonnes montées par la classe, les a annulées et remplacées par un simple chant, c'était la seule classe à présenter si "petit"!), bref, c'était difficile de lui faire louper ça... et moi de le louper, en tant que maman!
J'avais donc songé à regarder ça le matin, puis à rejoindre les copines blogeuses, on peut rêver, hein; Princesse m'a dit qu'elle voulait que j'assiste aussi à la cérémonie de l'après-midi. Bon, comme vous le savez toutes, je suis une mère parfaite, donc j'ai renoncé à la journée blogesque et me réjouissais à l'idée de voir ma fille se produire sur scène.

Mais ça aurait été trop simple.
Déjà, la ville avait prévenu: un seul adulte par enfant, question de places! Pourtant, il y a d'autres salles dans notre ville, allez savoir pourquoi la municipalité a voulu ce petit amphithéâtre...
J'étais un peu inquiète à l'idée de devoir assurer seule avec Libellule, le spectacle devant durer 3 heures (argh!), et comme vous le savez, la miss ne fait pas pipi dans les couches mais aux toilettes, je prévoyais plusieurs trajets...
Bon, heureusement, la veille, Princesse a réussi à avoir 2 entrées! Du coup j'ai demandé à ma mère de m'accompagner (Mister k, conseiller municipal dans une autre ville, avait d'autres obligations en ce jour)

Et donc donc donc, nous sommes arrivés bien à l'heure, c'est-à-dire 1/2h en avance comme on nous l'a demandé, donc à 8h30, dans la grisaille et la fraîcheur (que ceux qui s'étonnent de ce détail météorologique se rappellent que j'habite en région parisienne).
Les élèves sont rentrés vers 8h45.
Puis après c'était nous, les parents, qui étions conviés.
J'avais mon ticket dans une main, mon sac dans l'autre, Libellule écharpée.

Et là keskonmedit?

Que les bébés ne sont pas autorisés.

Chtac, dans les dents! J'ai tenté de négocier, les profs ont tenté de négocier pour moi, mais ce fut vain, et c'est les larmes aux yeux que je suis allée signaler à Princesse que je devais repartir...

Donc, j'ai tout loupé, la rencontre blogesque, et le spectacle de ma fille.

Mais ce n'est pas tout!

L'après-midi, en bonne citoyenne que je suis, je me suis rendue au monument aux morts avec la petite tribu (dont Mister k qui râlait de se voir infliger ça matin ET après-midi), avec les autres parents, on se disait, bon, on se barre dès que les enfants ont chanté...

Naïfs que nous étions! Le maire avait tout prévu, les enfants ont chanté à la fin, après les discours, les morceaux de l'orchestre (municipal, recruté de force, les pauvres musiciens ont joué bénévolement de 10h à 17h, je le sais, ma sœur en est!), les dépôts de gerbes, le malaise d'un ancien combattant (qui s'est vite remis rassurez-vous, il s'est même mis à engueuler les secouristes!)... On croyait en avoir terminé après la Marseillaise, mais non, nos enfants ont littéralement été pris en otage, on a dû suivre le cortège (moins Mister k et son fils qui n'en pouvaient plus) jusqu'à la mairie pour la levée des drapeaux, les morceaux de l'orchestre (municipal mais je ne répète pas ce que j'ai dit), les discours, et enfin, enfin, l'hymne européen chanté (faux) par tous les mignons petits enfants.

Pour se venger, avec les copines maman de copains de mes enfants, on est allés au salon de thé dévorer une énorme part de gâteau (d'accord, ça ne nous vengeait strictement pas des méchancetés que nous avait fait subir le maire, mais ça faisait du bien au moral)

Thursday, May 06, 2010

C'est pas ma faute...

... pour Viking... c'est pas ma faute.

J'ai longtemps cru que le problème venait de lui, ou de moi, ou des 2 à la fois.

Oui, c'est tellement facile de pointer du doigt un défaut d'éducation, surtout quand la mère est seule, surtout quand elle a allaité longtemps, surtout...
Oui, mais non. J'ai pas merdé à ce point! J'en connais des mères pires que moi et leurs enfants ne sont pas comme Viking. Et puis Princesse n'est pas comme Viking non plus. Je me suis trompée oui, mais pas à ce point. Je sais que c'est ce que mon entourage proche (oui oui, c'est bien de toi dont je parle entre autres, chéri :p ) veut croire, veut me faire croire, mais j'en ai assez d'être culpabilisée, assez de porter une faute qui n'est pas la mienne.

C'est tellement facile, aussi, de pointer du doigt les déviances d'un enfant. Viking est pourtant petit, 7 ans 1/2. J'en ai connu beaucoup des enfants de cet âge, avec mon métier. Je suis catégorique: ils ne sont pas encore retors au point de se torturer l'esprit pour trouver les trucs exprès pour nous empoisonner la vie.
Et puis c'est depuis toujours, ou presque. Qu'on ne me fasse pas croire qu'un enfant de 1, 2, 3 ans n'ait qu'une idée en tête: em******er ses parents.
Je me souviens de mon père qui le trouvait déjà "dur", à un an. Oui, à 1 an! Un enfant de un an, dur! C'est d'un violent! Et ça rejette tellement la faute sur l'enfant, qui n'y peut rien, de comment il est.

Qui n'y peut rien, de ce qu'on lui a fait.
Parce qu'on ne peut pas non plus faire comme si ce que j'ai découvert ce jour-là n'avait jamais existé et n'avait aucune influence sur le comportement de Viking.

"Il ne serait pas hyperactif?" m'a-t-on dit parfois.... Hyperactif, et puis quoi encore, il bouge, c'est tout. Je savais qu'une des caractéristiques de l'hyperactivité, c'est de ne pouvoir se concentrer. Or, mon fiston, qui gigote, bouge, saute, lance, tape, crie, bouscule, fait tomber, casse, et recommence, a toujours su s'arrêter sur une activité qui lui plait, à la maison comme à l'école. Il est même très bon à l'école, performant même dans certains domaines.

Alors l'hyperactivité, vous vous la mettez là où je pense.

Ouais, sauf que... Sauf que c'est beaucoup plus compliqué que ça, l'hyperactivité. J'ai découvert ça récemment, grâce à quelqu'un que je ne nommerai pas ici parce qu'elle n'en a peut-être pas envie.
Mais en fait de compte, mon fiston, il répond à bien des critères de l'hyperactivité.
Par exemple,
  • a) Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège ;
  • b) Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis ;
  • c) Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations où cela est inapproprié ;
  • d) A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir ;
  • e) Est souvent "sur la brèche" ou agit souvent comme s’il était "monté sur ressorts" ;
  • f) Parle trop souvent ;
  • g) Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée ;
  • h) A souvent du mal à attendre son tour
  • i) Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (par exemple fait irruption dans les conversations ou dans les jeux).
Si l'enfant correspond à 6 de ces critères, on peut considérer qu'il souffre de TDAH. Viking rentre dans toutes ces cases! Formidable, hein?
Le problème, si j'ose dire, c'est qu'il est bon à l'école, il "donne le change" dans certaines situations, d'où le fait que personne n'avait songé sérieusement à ça. Il donne le change certes, mais au prix de quels efforts?
Je passe les détails, mais il rentre dans bien d'autres cases: problèmes de sommeil, d'encoprésie (ça n'a pas duré), angoisse, stress, déprime...
Si on n'a pas vu ça avant également, c'est que c'était caché par la colline qu'il y avait devant, vous savez, le truc que lui a fait son père...
Les deux sont liés. Peut-être l'un a-t-il provoqué l'autre.

Ca fait beaucoup pour un seul enfant. Je me sens parfois écrasée. Pour lui. Pour tout ce qu'il supporte, depuis toujours. Plus l'énervement qu'il procure autour de lui. Parce qu'on n'a pas vu avant que c'était malgré lui tout ça, plus fort que lui, que ça le dépassait. On exige tellement de lui... Alors qu'il ne peut pas, tout simplement. Et à force, il ne veut pas non plus, peut-être. Tout devient lutte, tout devient enjeu.

La colline, elle est toujours là. La situation n'a pas évolué depuis plus d'un an. Toujours l'enquête préliminaire qui stagne. Encore au moins 2 ou 3 ans de ce régime. Je sais pas si on en viendra un jour à bout, de la colline (quand je vois Princesse entrer dans l'adolescence, avec tout ce que ça suppose chez un enfant abusé, je frémis).
Et en plus de la colline, y'a la montagne.
J'ai frappé aux premières portes, j'attends les rendez-vous, j'attends le diagnostique.
Je me dis aussi que Viking ne souffre peut-être pas de TDAH. Mais que dans tous les cas, ce n'est pas normal, qu'il soit comme ça, que quoi que ce soit, c'est plus fort que lui, que ce n'est pas juste une question de volonté, bonne ou mauvaise. J'en connais des enfants de 7 ans 1/2, j'en ai connu plein, alors je peux comparer, et décidément non, son attitude n'est finalement pas normale. Y'a quelque chose. Qui n'est ni de sa faute, ni de la mienne.

J'espère qu'un jour, on sera de l'autre côté de tout ça.

Wednesday, May 05, 2010

"Je veux pas me laver"

Si, moi, je veux bien, j'adore ça même!

Mais avec Viking, c'est la croix et la bannière! C'est affreux, mais il met un point d'honneur à ne surtout pas se laver, à refuser d'être propre; il en fait des histoires pas possibles. Le soir, quand on sonne l'heure des douches (je précise que ce n'est qu'une expression, il n'y a ni cloche ni klaxonne à la bergerie), il commence par hurler son désespoir; parfois on le prend de court, "c'est l'heure d'aller se laver, ooooooooooooooohh noooooooooooooooon". Comme on lui pique sa réplique habituelle, il passe à la suivante (à laquelle il arrive de toute façon après son cri de guerre) "je passe en 2ème" (ou en 3ème, suivant le nombre de gnomes à la maison ce jour-là). Je n'arrive vraiment pas à comprendre en quoi ça change les choses mais on ne appesantit pas davantage.

Mais y'a des soirs où il pique de vraies crises. Et quand je parle de soirs...Je devrais parler d'après-midi, après le foot notamment. Non, il n'ira pas se laver. Et c'est la guerre.

Je sais, vous me direz, après tout ce sont ces oignons, s'il sent mauvais, à la peau qui colle, la peau du visage toute moche, a mal à ses parties intimes... Oui mais non, je ne peux m'y résoudre. Je n'arrive pas à accepter l'idée d'avoir un enfant non lavé. Je veux dire, sur plusieurs jours. Parce qu'on ne l'envoie même pas de laver tous les jours hein! Mais bon, y'a un minimum quoi. Et c'est au dessus de mes forces, la saleté, physiquement au dessus de mes forces.

Je n'arrive pas à laisser tomber le domaine de la propreté, et il le sait, et il en joue, je pense vraiment que c'est pour m'embêter. Ca n'a pas toujours été comme ça, loin de là, je me souviens même d'une époque où il m'annonçait qu'il allait prendre sa douche. Je ne comprends pas pourquoi les choses ont ainsi évolué en quelques mois, je n'arrive pas à remonter le fil de temps, à comprendre ce qui a bien pu se passer.
Je ne comprends pas l'enjeu pour mon fils. Simplement m'embêter? Pourquoi? Ou y a-t-il autre chose?

Tout à l'heure, je lui ai demandé s'il voulait aller à l'entraînement de foot cet après-midi (oui je lui demande, au lieu de lui dire qu'il y a entraînement, parce que là aussi il y a un enjeu que je n'arrive pas à saisir, il dit qu'il ne veut pas y aller, puis finalement si, bref).
Il m'a répondu qu'il voulait y aller mais qu'il ne se laverait pas ensuite, qu'il ne se laverait que le soir. Oui mais non. C'est vraiment pas possible, il doit se laver en revenant du sport (mais où est le problème dans le fait d'être propre franchement? je n'arrive tellement pas à comprendre).
Prise de bec.
Et décision: fini le foot, ça fera plusieurs batailles en moins sur la semaine (bataille pour le "j'y vais-j'y vais pas, bataille pour la douche après)

Mais le fond du problème persistera.

Mais pourquoi, pourquoi ne veut-il pas se laver?
Vous connaissez? Vous avez connu? Vous avez des pistes? des idées?

Sunday, May 02, 2010

Liaisons dangereuses

J'ai découvert l'univers des forums de discussions en 1999, et j'ai tout de suite accroché. Il faut dire que j'étais très isolée à l'époque, toute jeune maman un peu perdue, à mille lieues des préoccupations des autres jeunes de mon âge qui eux n'avaient pas encore d'enfants. Les forums de jeunes mamans m'ont permis d'avoir d'autres points de vue sur l'éducation, et ont été une réelle bouée de sauvetage lors de ma séparation très violente d'avec le père de mes 2 grands. A n'importe quelle heure du jour et de la nuit, je pouvais venir pleurer ma peine, et je trouvais du soutien, pas réel, pas forcément immédiat, mais du soutien.

Plus tard, j'ai découvert l'univers des blogs, très différent, mais qui arrivait à point nommé dans ma vie: j'avais moins de temps à consacrer au virtuel, et je trouvais difficile de venir parler de moi sur un forum sans pouvoir prendre des nouvelles des autres.

Depuis, je jongle entre les 2, j'ai des copines forumesques et bloguesques, des "pour de vrai", et des amitiés fortes même si on ne s'est pas (encore) forcément rencontrées (et je vous rassure, j'ai aussi des copines en dehors de la bulle virtuelle!)

Il y a quelques jours, il m'est arrivé coup sur coup 2 aventures relativement propres au monde d'internet. J'ai hésité à en parler mais tant pis, hop, je me lance.

La première est stupide, j'ai eu l'impression d'une histoire de cours de récré niveau primaire! J'avais écrit sur Facebook que j'en "avais marre" de l'égoïsme de Princesse. C'était pas sympa, mais facebook et d'autres lieux du Net ne sont-ils pas justement des soupapes de sécurité? Bref, une "copine" blogueuse m'a minu militari ôtée de ses contacts. Hop, sans autre forme de procès (en m'expliquant dans un message). Je plains ses copines (mais en a-t-elle avec de telles exigences?). Pas le droit à l'erreur, à la faille, faut marcher droit, j'ai eu le malheur d'être le maillon faible, au revoir! Ca m'a plutôt fait rire qu'autre chose.
En même temps, réaliser à quel point on est jugé sur une phrase, ça fait peur. J'ai le sentiment que c'est pas comme ça dans la "vraie vie"? Qu'on y a le droit à plus d'une phrase. Heureusement.

L'autre histoire est beaucoup plus douloureuse.
Il s'agit de mon amie qui a perdu son bébé il y a presque 3 mois. Il y a quelques jours, elle a dit sur le forum que nous fréquentons toutes les deux qu'elle ne viendrait plus, juste après que j'aie posté un message concernant Libellule. C'est alors que j'ai réalisé qu'elle m'avait ôté de ses contacts facebook. Et que ça correspondait au moment où, sur le forum, quelques jours encore avant, j'avais dit que j'étais heureuse de ma vie.
J'imagine quelle douleur c'est pour elle. Plus exactement, à quel point ça rajoute à sa douleur sans nom (et sans fond), de me lire parler de ma si chouette vie, de ma fille si vivante.

Je réalise comme le monde virtuel peut blesser, bien plus que le monde réel. Comme lire à tous les détours d'internet que les bébés des autres font ci et ça peut broyer, aussi - et qu'on n'attende pas de cette femme effondrée de renoncer à ce qui reste sans doute une bouée de sauvetage.

C'est cela que j'appelle les liaisons dangereuses... Etre sans cesse connecté sur la vie des autres, via facebook, blogs et forums, bien plus que dans la "vraie vie".