Monday, December 22, 2008

Tuba, cinéma, ski et barbe à papa

La laryngite et la grippe ont eu raison de Nana.
Pauvre puce, elle avait tellement de fièvre dans la nuit de vendredi à samedi qu'elle délirait et parlait martien!

Elle allait un peu mieux le matin, je l'ai donc laissée à ma mère et Viking et moi avons passé la journée à Paris, le matin dans l'autre conservatoire où officie notre prof de tuba, l'après-midi au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, rien que ça messieurs dames, dans le cadre de la rencontre des tubistes d'Ile de France.

J'ai donc eu le plaisir de rencontrer des tubistes professionnels, j'ai même acheté leur CD à eux qui m'a été dédicacé par un des musiciens qui avait le même sac que moi (enfin, c'est plutôt moi qui avait le même que lui, acheté dans un magasin de vêtements pour hommes!), oui oui j'étais jumelle de sac avec un grand tubiste charmant et très mignon en plus, j'ai vraiment choisi le bon instrument, les tubistes ont dans l'ensemble un physique très agréable!

Viking était également ravi, surtout à la fin, lorsque tous, débutants, amateurs, pros, avons déchiffré de concert (c'est le cas de le dire) un morceau tout neuf... Viking jouait à peu près n'importe quoi (rassurez-vous, ça ne s'entendait pas), mais était content de le faire!
Cette rencontre l'a vraiment motivé, il a davantage envie de jouer depuis.

J'ai passé les dimanche et lundi à soigner ma pitchoune, et puis ce matin, comme elle allait mieux, nous avons décidé d'aller au cinéma - nous aurions dû y aller la veille avec une amie. Nous avons appelé un copain de Viking pour lui proposer la sortie. La maman avait des choses à faire, elle m'a donc laissé ses deux enfants - de l'âge des miens. Après la séance, j'ai conduit la tribu au marché de Noel du centre ville. Les enfants ont gagné des bonnets de lutin, ont fait du ski sur une piste aménagée spécialement à cette période, puis j'ai offert des barbes à papa à tout ce petit monde...
Ce sont des enfants sales et collants que j'ai rendus à leur maman... Elle ne m'en a pas voulu, elle m'a même offert une tisane.

Demain, rebelotte, avec cette fois la meilleure copine de Nana et son frère...
Au programme: crêpes, décos de Noel, petits gâteaux... et ma foi, ce qu'ils veulent d'autre!

Sunday, December 21, 2008

Première participation au p'tit jeu

D' 1Air2Rien qui a un blog trop trop bon!

Pour Margoton,
Qui a perdu un boulon,
Voici une petite histoire,
Pour s'endormir le soir.
Une histoire pas banale,
Celle d'une sandale,
Amoureuse d'un scaphandre,
Du doux nom d'Alexandre.
Alexandre, ancien sportif de haut niveau,
A la retraite depuis 5 ans bientôt,
Consacre maintenant tout son temps,
A jouer d'un instrument.
Tuba le matin, tuba le midi,
Tuba jusqu'à la tombée de la nuit.
Son ami le dragon,
Lui, taquine le piston.
Il y'a enfin Dimitri,
Un éléphant chauve qui joue de la batterie.
Ils jouent ensemble des heures entières,
Une musique sans frontières.
Tuba, trompette et batterie,
S'associent en de superbes mélodies.
Léon le Dragon a bien remarquée,
A chaque représentation la sandale vient danser,
Et n'a d'yeux que pour son scaphandrier.
Elle est belle la sandale,
Avec son joli teint pale.
Mais dès que commencent les premières notes de tuba,
Ses joues prennent une jolie teinte rose hortensia.
Ce soir c'est le nouvel an chinois
Au menu : nems, riz cantonais et raviolis pékinois
L'orchestre a joué toute la soirée,
Les musiciens sont partis se désaltérer.
Notre dragon bien luné,
A préparé un joli coup monté.
C'est ainsi que la soirée achevée,
Le scaphandre est rentré avec sa dulcinée.

Un p'tit jeu d'écriture?

Entre deux médicaments à donner à ma puce - qui cumule laryngite et grippe- et la préparation des décos de Noël, l'idée a germé dans mon esprit démoniaque.

Je vous propose d'écrire une histoire de 7 à 77 lignes (autant dire que c'est vous qui voyez pour la longueur, je n'irai pas compter :-D ) en prose ou en vers ou en autre chose (?).

Les contraintes (bin oui sinon c'est pas drôle)

L'un des personnages doit être un sportif à la retraite (ça m'est venu comme ça, ne cherchez pas)
et il faut impérativement utiliser les mots suivants:
-tuba
-nems
-chauve
-scaphandre
-sandale
-rose
-haut
-éléphant
-dragon
-frontière

(les 7ème, 8ème et 9ème mots m'ont été suggérés par les enfants, vous pouvez les détester)
(pour trouver le dernier mot, j'ai ouvert le dico au hasard)

Y'a rien à gagner, même pas de classement.
Juste le plaisir de nos histoires (d'après ma fille, elles seront dingues)
Je publierai vos œuvres au fur et à mesure que je les reçois (mon mail est dispo sur mon profil)

A vos claviers!

Thursday, December 18, 2008

Une ch'tite blague

pour Bismarck qui s'énerve sur les dames Essenne Céhèf


C'est une monsieur qui habite à Miniac-Morvan et qui veut aller à Shanghai.
A la gare de Miniac-Morvan, on est incapable de lui donner un billet pour cette destination. On lui conseille de prendre un billet pour Dol de Bretagne et de voir là-bas.
A Dol, même réponse: essayez d'aller jusqu'à Saint-Malo déjà.
Bon, le monsieur va à Saint-Malo. Pas de billet pour Shanghai, voyez à Rennes peut-être?
A Rennes on l'envoie à Paris.
A Paris, on lui conseille de voir si Bruxelles....
Bruxelles l'expédie à Hambourg.
Hambourg à Berlin.
Berlin à Prague.
Prague à Varsovie.
Varsovie à Minsk (persévérant, le monsieur!)
Minsk à Moscou (un peu de géo en passant....)
Moscou à Iekaterinoubourg
Iekaterinbourg à Astana (Kazakhstan)
Astana à Urumqui (Chine)
Urumqui à Shanghaï (quand même)

Et là, le monsieur a tellement galéré pour arriver à destination qu'il reste plusieurs mois, tant qu'à faire.
Le jour du départ, il va à un guichet à la gare de Shanghaï, et à tout hasard quand même, il demande un billet pour Miniac-Morvan.

La guichetière lui répond:
- Miniac-Morvan nord ou Miniac-Morvan sud?

Je suis passée à la TV!

En réaction au message d'Eddye

Il y a une quinzaine de jours, une équipe de TF1 a débarqué à l'école.
Motif: filmer une séance de soutien scolaire qui chez nous se fait le midi.
La veille, un mercredi, l'inspectrice a téléphoné à la directrice (une copine si vous avez suivi, militante politique d'un tout autre bord que notre gouvernement et assez "grande gueule"... on s'interroge encore sur la raison du choix de notre école!)
L'inspectrice a aussi téléphone à l'instit qui devait se prêter au jeu.

Le lendemain midi donc, l'inspectrice arrive. Je lui demande à ne pas être filmée du tout: je ne veux pas que le père de mes enfants sache où j'enseigne (elle est gentille l'inspectrice, elle s'est inquiétée pour moi du coup). En réalité (parce que si le père de mes enfants avait voulu me faire du mal, il l'aurait déjà fait), c'est surtout que je ne voulais pas être filmée dans cette mascarade!
Car ç'en était une: ma collègue interviewée n'avait pas le droit de dire ce qu'elle pensait. Directive de la chaîne relayée par l'inspectrice.
Elle a accepté, la collègue. Sa chance de passer à la télé....

Je l'ai vu ensuite, le reportage.
Le message est bien lisse, rien ne dépasse, pas de vague surtout.
On demande à un élève s'il trouve que ce soutien lui est utile. Il répond que oui. Il a bien été briffé lui aussi!

Voilà. Voilà ce qu'on appelle information dans notre démocratie.
Bien sûr, libre à chacun ensuite d'aller s'informer ailleurs, le journal de TF1 n'étant pas des plus objectifs ni des plus complets! Mais une telle partie de la population s'arrête aux info des JT...

Allez pour finir, l'anecdote: avec ma collègue-copine (celle rencontrée à l'iufm, vous savez le truc qui n'existera plus dans quelques temps) nous étions de service à 13h20. Ma copine remarque qu'on se fait filmer par une fenêtre, à l'autre bout de la cour. Pour rire, elle fait un grand pas de côté pour me cacher.
Cette séquence est passée :-D . On n'a pas fini d'en rire elle et moi, de ce grand pas de côté! Et puis on est passées à la télé, NOUS, alors que les autres collègues qui s'étaient maquillées pour l'occasion (véridique!) même pas!
Mais rassurez-vous, mon honneur est sauf, et je ne porterai pas plainte contre la chaîne: on est tellement loin de l'objectif qu'on ne nous voit qu'à la taille d'une fourmi.... Ce que nous sommes, du reste, des fourmis minuscules dont on fait ce qu'on veut, tant que notre cerveau reste disponible....

Wednesday, December 17, 2008

Les voir grandir

Il y a quelques jours, j'ai eu une discussion avec une dame charmante qui me disait qu'elle aurait aimé que son fils ne grandisse pas - du moins pas si vite - il a aujourd'hui mon âge.
Elle m'a expliqué qu'elle a eu le sentiment de le perdre le jour où il est entré à l'école maternelle!

Je ne sais pas pour vous (et j'aimerais bien savoir) mais je n'ai pas du tout ce sentiment de "perte".
Depuis toujours, je suis ravie de voir mes enfants grandir.
Je n'ai pas la nostalgie de quand ils étaient petits. J'aime me souvenir mais je ne vis pas dans les regrets.
J'aime bien les nouveautés, les changements chez eux, le fait qu'on ne fasse plus les mêmes choses qu'avant ni comme avant.

Quant à l'entrée à l'école... peut-être parce que je suis enseignante, je ne vis pas mal le fait qu'on soit séparés une bonne partie de la journée et de la semaine.
J'ai toujours souhaité ne pas scolariser les enfants et n'y suis pas parvenue pour divers raisons, mais c'est une autre histoire. Longtemps cependant, j'ai songé combien nous serions mieux, à prendre tous les 3 le temps de vivre.
Aujourd'hui, je ne me pose plus la question: mes enfants sont à l'école comme des poissons dans l'eau, j'aime qu'ils me parlent de leur journée le soir, toutes ces choses auxquelles je n'ai pas assistées, cette partie de leur vie en dehors de la mienne.
Il y a mille choses qu'on ne connait pas de nos enfants à l'école. Une partie de leur vie nous échappe (école ou pas d'ailleurs). Une partie d'eux, tout simplement? Et j'aime bien ça aussi. Notre indépendance les uns des autres.

Et vous, vous le vivez comment?

(note pour Névrosia, je garde à nouveau mon neveu lundi, tu veux remettre ça avec moi ? :-D)

Sunday, December 14, 2008

Voyons....

Ordinateur------> ok

Liaison internet -------> ok

Bon, je crois que je suis revenue pour de bon :-)
J'ai pas mal de commentaires en retard, et bien des explications à donner concernant mes derniers post sur l'origine/la famille/la mort....

Allez hop-----> au boulot!

Ma fille....

Elle va avoir 10 ans.

Il y a quelques jours, elle m'a expliqué qu'elle faisait le bilan de sa vie.
Diantre.

Et ce soir: "hier, j'ai eu l'impression de retrouver une partie de moi"

Bigre...

Ce n'est qu'un début, je suppose?

Réflexe de Pavlov

Quand Tom-Tom était tout petit, aux alentours de son premier anniversaire, il avait une réaction étonnante, lorsqu'il voyait ma sœur.
Il avait des livres, beaucoup. Et parmi eux, un préféré, Béa Bébé abeille, un des livres en carton de la série d'Antoon Krings



Il aimait bien cette série de livres, qui avaient une petite anse et qu'il pouvait transporter aisément. Et de tous les livres de cette série, il avait une préférence très nette pour ce livre-là, qu'il associait à ma sœur.
C'était fou: dès qu'il la voyait apparaître, il fonçait chercher ce livre et le lui tendait pour qu'elle le lui lise.
On n'a jamais compris, il lui lisait tous des livres, on lui a tous lu celui-là des milliards de fois, mais il ne faisait le coup qu'à ma sœur.
Une fois, il n'a pas trouvé le livre immédiatement, il s'est rabattu sur un autre. Ma sœur était la lectrice en chef.
Elle devait lire particulièrement bien.

Finalement, je suis jalouse, tiens.

Saturday, December 13, 2008

Un jour (presque) ordinaire en ZEP

Pour ceux et celles qui n'ont pas suivi, j'ai achevé mon remplacement en clis. La directrice de l'école, une copine maintenant, une camarade de lutte aussi -nous militons dans le même parti, sommes depuis peu élues au comité local et au comité départemental de ce parti - bref cette fille formidable a trouvé qu'on ne passait pas encore assez de temps ensemble et a souhaité que je rempile dans son école les jeudi et vendredi en remplaçant l'enseignante qui prend sa classe ces jours-là (les autres jours, vogue la galère)

Semaine chargée: vente de livres le soir, vente de gâteaux le vendredi; une idée de mézigue, la vente de gâteaux. En novembre, chaque classe en a fait, cette fois on a demandé aux parents.

Jeudi, la journée est difficile. La directrice n'est pas là. J'ai une classe de CE1 d'enfants très agités. Ca n'arrête pas, ils gigotent sans cesse, font du bruit avec leurs chaises, leurs stylos, font tomber leurs trousses, se passent des mots, se disputent, me le disent, n'ont pas leur matériel pour travailler, se les volent, les perdent et accusent les autres... Je suis étonnée, en passant dans les rangs, de constater que malgré tout, et presque miraculeusement, le travail se fait. Malgré M., un personnage celui-là, qui parle sans arrêt, parle parle parle, embête les autres et parle encore, chante, danse, fait des bruits de bouche; malgré V., enfant d'une violence inouïe - j'avais entamé un billet à son sujet il y a quelques semaines, il faudrait que je l'achève et que je le publie... A 5 minutes de la sortie, soit 11h25, découragée par le bruit et les bavardages incessants, je leur demande de mettre leur bras sur la table, et la tête dans les bras. V. refuse. V., déjà prévenu que je leur refuserai en classe le lendemain - il est dans une classe supérieure, intégré le matin en CE1. Il m'envoie tout son mépris dans la figure. Je lui demande de quitter la classe, je parviens à lui faire franchir la grille, je récupère les autres élèves et les accompagne à la sortie.

Je me sens à nouveau incapable d'exercer ce métier, en échec total.
L'après-midi, en sport, M., énervé contre moi parce que je lui demande à 3 reprises de ranger le ballon, et alors que je m'approche de lui, m'envoie le ballon violemment dans les jambes.
Me revient à l'esprit la petite phrase que je lance aux enfants qui tapent régulièrement les autres: les enfants ne viennent pas à l'école pour que tu leur fasses mal.
Moi non plus, je ne viens pas à l'école pour me faire taper dessus.

Le lendemain, 8h30.
E. pleure: elle a oublié le gâteau que sa mère a fait, et puis son argent aussi. Je la console: oui c'est dommage, mais il y aura d'autres ventes, et pour le reste on se débrouillera le soir.
V. arrive dans ma classe, me défiant du regard. J'appelle la directrice, lui explique ce qui s'est passé la veille, accepte de recevoir V. encore ce matin-là. Elle lui fait son petit speech, plus qu'à croiser les doigts.
On se met au travail, dans l'agitation perpétuelle.
J'intercepte un mot de T. à L.: "S. est une p..."
On remarque en riant avec les collègues, lors de la pause, que c'est écrit sans faute d'orthographe...
La directrice prévient T. que nous ferons parvenir le mot à sa mère via le cahier de liaison. Elle pleure.

Une fois encore, je remarque que sans en avoir l'air, les élèves suivent, font ce que je leur demande. La plupart ont compris.C'est fatiguant d'oeuvrer dans cette poudrière permanente, mais je suis satisfaite du travail fourni. V. se fait à nouveau remarquer. Dans cette ambiance si fragile, avec ces enfants sur le fil en permanence, je ne peux accepter son attitude. Je ne peux pas la gérer non plus. Je le sors de la classe, la directrice l'intercepte. Je ne me sens pas courageuse, j'ai le sentiment de me contenter de sauver les meubles. D'envoyer le vilain petit canard se noyer ailleurs, pour tenter de tenir hors de l'eau les autres petits canards.

L'après-midi se passe tranquillement. Après la récréation, la tension monte. La directrice fait le tour des classes pour emmener les élèves qui ont apporté de l'argent choisir leurs parts de gâteau.
E. m'interroge: et moi?
Je l'envoie avec le groupe, je paierai plus tard.
Il reste 10 minutes. On entame un pendu. Les enfants butent sur le mot "télévision" mais trouvent "c'est bientôt les vacances".
Je les envoie mettre leurs manteaux.
K. m'explique, très sérieusement, très posément comme à son habitude, que décidément elle n'a pas de chance: sa maman ne veut pas lui acheter les livres qu'elle avait choisis parce qu'elle les a trouvés à la librairie "mais je ne suis pas sûre que ce soient les mêmes"; et en plus, elle n'a pas d'argent pour acheter des gâteaux. L'ensemble sans larmoyer, sans réclamer, juste pour info.
Je sors la classe dans une euphorie de kermesse, entre les tables chargées de livres et celles où trônent les gâteaux.
T. pleure, elle a peur de la réaction de sa mère, je sens en elle une folle angoisse, j'en touche un mot à la directrice, qui intercepte la fillette; j'apprends plus tard qu'elle a supprimé le mot que j'avais écrit (à sa demande) dans le cahier de liaison, je suis soulagée, je suis persuadée que ce mot aurait eu des conséquences dramatiques pour l'enfant.
Je reviens avec K. qui choisit une part de gâteau, toute contente de faire comme les autres. Je n'avais pas remarqué que F. n'avait pas d'argent non plus, elle se faufile à son tour au milieu des familles; toutes les deux filent en me remerciant.

La salle se vide, je rencontre E. et sa maman, qui se confond en remerciements. Nous envoyons les enfants qui restent à l'étude et aux ateliers proposés par la mairie faire une razzia sur les nombreuses part qui restent.
E., restée aux atelier, E. avec qui j'ai eu du mal au début, je la trouvais casse-pieds et arrogante, E. me propose le gâteau au chocolat que sa mère lui a acheté.

Je pensais rester avec ma copine directrice pour la vente de livres, lorsque je me souviens qu'il y a une vente de livres également à l'école de mes enfants!
Je file... A pieds (il fait trop froid, la descente sur mon fidèle destrier est insupportable!)
Et je cogite... J'ai le coeur léger. C'est dur, mais je sais que je suis à ma place, en tant que maîtresse, dans ce genre d'écoles, pour ces enfants-là. Après l'éprouvante année passée, j'ai retrouvé une sérennité méritée, je m'autorise à nouveau à m'attacher aux élèves, je leur fais des bisous s'ils le souhaitent, je prends le temps d'écouter leurs histoires, j'aime plaisanter avec eux, je suis la "maîtresse rigolote", la "fausse maîtresse" (une mère d'élève a eu le tact de m'appeler ainsi), la maîtresse pour de rire et c'est très bien comme ça.

Wednesday, December 10, 2008

Attaches.....

Décidément, on a beau le savoir, être prévenus, les hasards de la vie nous étonnent toujours... et nous parlent...

Alors que j'entame ici le débat sur les origines, voilà que j'apprends le décès d'une grande-tante. Une belle-sœur de ma grand-mère.

J'ai expliqué aux enfants qu'elle était morte de vieillesse, une mort entourée des siens. C'est comme ça, à la fin de la vie, il y a la mort.
J'ai songé - et ma mère a confirmé - que ma grand-mère était la dernière de sa génération, dans notre famille.
J'ai le sentiment que les choses se préparent doucement pour mes enfants. L'agonie, la mort de leur chats il y a quelques semaines, le décès de cette vieille tante aujourd'hui, les préparent à l'inévitable mort de leur arrière-grand-mère, qu'ils aiment beaucoup, à laquelle ils sont très attachés.

C'est drôle, ce matin, j'ai demandé à ma mère de quelle origine elle était, elle a répondu strictement la même chose que mon fils, "j'sais pas moi". Preuve que c'est transgénérationnel. Attachés à nulle part, mais attachés aux personnes.

C'est curieux toujours, que cet événement et que ces questionnements arrivent alors que je me demande si j'ai envie de voir mon frère aîné à la fin du mois. Lui qui est si peu attaché à nous, au point que ç'en est du foutage de tête... Mais m'éloigner de lui, n'est-ce pas prendre le risque de rompre le lien, un lien dont mes enfants ont besoin? N'est-ce pas prendre le risque qu'un jour, ils se retrouvent dans la même situation que moi il y a 2 ans 1/2, l'espoir qu'un oncle perdu vous rouvre la porte close? D'un autre côté, ne doit-on pas, parfois, se protéger des relations qui n'apportent rien, voire même qui font souffrir?
Pourtant.... mes enfants n'ont que cette famille, si imparfaite, que ces racines...Les préserver coûte que coûte?

Et bien sûr... tout cela me ramène à ce tabou - car cette fois, c'est bien de ça dont il s'agit....
L'origine de leur père, que j'évite d'aborder, parce qu'aujourd'hui c'est trop douloureux de parler de lui.
Pourtant c'est indéniable, je le sais et l'ai toujours su, mes enfants sont à moitié "de là-bas", et un jour il faudra bien qu'on fasse le chemin. Réellement ou symboliquement. Ne serait-ce que parce que ça sera (c'est?)une source d'interrogation. Toute cette partie-là inconnue. Toute la souffrance, toute la douleur de l'enfance de leur père, qu'ils ont pris en pleine figure...
Je suis consciente que l'agitation de mon fils vient en partie de ce manque de réponses aux questions qu'il est incapable de formuler, et je suis consciente de me protéger moi, en ce moment, en évitant d'aborder tout ça avec eux. Comme j'évite de parler de ma belle-sœur, de sa fille (la cousine des enfants), de leur oncle en prison.
Et c'est curieux, toujours, ces hasards de la vie, parce que la grand-mère des enfants, la mère adoptive de mon ex-mari, souhaite reprendre contact.

Peut-être qu'il est temps que je secoue tout ça. Que j'affronte la mort de ma belle-sœur, que nous allions enfin revoir sa fille, que j'affronte mon ex-belle-mère, et que je parle aux enfants de ce pays du bout du monde dont ils sont à moitié issus.

Et pour commencer.... nous irons à l'enterrement de ma grande-tante. Pour que les enfants, Viking surtout, puissent reparler de cet enterrement auquel nous n'avons pu assister, il y a 2 ans. Parler de ce fantôme qui erre dans la maison, cette jeune femme qui me manque, et qui manque aux enfants.

Oui... il est temps...

Tuesday, December 09, 2008

OrigineS

Curieux, ce reproche qu'on me fait dans un commentaire de la note précédente.
Je n'élève pas mes enfants dans la connaissance de leur origine. De leurS origineS.
Je ne connais déjà pas ma propre origine...

C'est quoi, l'origine?

Là où on est né? J'accroche le drapeau Lorrain, pour cette petite ville minière où je suis née et où j'ai vécu quelques mois, je n'y suis jamais retourné...

Là où on a vécu? J'accroche le drapeau des Yvelines, et celui de la Nièvre.

Là d'où viennent nos parents? j'accroche le drapeau normand - où est né mon père-, le drapeau du Loiret - où il a vécu entre autres, j'ai oublié les autres lieux-le drapeau De l'Essonne où ma mère est née, celui des Hauts de seine où mes parents se sont rencontrés.

Là d'où viennent nos grands-parents?
J'ai un grand-père né à Madagascar d'une mère qui venait de la Guadeloupe et dont le père était né à Nantes d'un père né dans le Finistère, une grand-mère née je ne sais où, dont la famille -les parents , les grands-parents? - venaient d'Auvergne.
Un autre grand-père d'origine normande à ce qu'on sait, sa mère ayant été mère célibataire il me semble.
Une grand-mère issue de la grande bourgeoisie normande mais abandonnée aux métayers qui l'ont élevée.. j'aurais aimé leur demander, à ces deux grands-parents-là, d'où ils se sentaient.....

Alors, dans tout ce bordel, c'est quoi, mon origine? Je ne me sens d'aucun de ces coins là.

Les racines plus lointaines? la sœur de mon père pour son côté, et ma mère pour le sien, s'amusent à la généalogie.... C'est incroyable ce qu'ils ont eu la bougeotte, de tous les côté de ma famille. J'ai un nom normand, ma mère a un nom breton, mais ça fait belle lurette que mes ancêtres ont quitté leurs régions pour voir ailleurs si l'herbe était plus verte. Mes parents ne se sont jamais réclamés de la Bretagne ni de la Normandie.
(Par contre, j'aime beaucoup l'histoire de mes aïeux, je connais beaucoup d'anecdotes, certains ont eu des vies rocambolesques)

Quant à l'origine de mes enfants... Ca a un côté déplacé, d'évoquer l'origine d'enfants dont le père a été abandonné puis adopté de l'autre côté de la terre.
J'ai accroché le drapeau français, le drapeau malgache, je peux accrocher le drapeau d'un pays sud-américain; mais est-ce à moi de l'accrocher? C'est indéniablement une partie importante des racines de mes enfants, mais une partie dont je ne peux leur parler. Ce que j'en sais, c'est que leur grand-père biologique est indien, leur grand-mère plutôt d'origine européenne, mais de quel(s) pays?

Je n'évoque donc pas la question de l'origine à la maison, parce que ce n'est pas quelque chose qui me préoccupe, je n'ai aucun lien affectif avec un pays étranger ou une région de France (mais je conçois très bien qu'on puisse en avoir un ou plusieurs).

Et que je sache, ne se réclamer d'aucune origine particulière, ce n'est pas une tare!

Répétition de musique

Je n'ai pas encore eu beaucoup l'occasion d'en parler mais je joue du tuba depuis quelques semaines, et déjà suffisamment bien pour avoir rejoint un orchestre. J'y traîne les enfants, qui pendant une heure s'en donnent à cœur joie avec leurs jeux vidéos.
Dans mon petit orchestre, il n'y a que des enfants et quelques ados - je suis, et de très loin, la très vieille du groupe.
Dès la répétition achevée, les petits musiciens se précipitent, non sur leurs sacoches pour ranger leurs instruments, mais sur mes enfants pour voir à quel niveau ils en sont et si ils ont d'autres personnages et que là il faut sauter pour avoir la fleur.

C'est la 3ème mi-temps.

Monday, December 08, 2008

T'es de quelle origine?

C'est la question que mon fils s'est entendu poser par deux jeunes ados lors d'un match de foot.

"Bin je ne sais pas, moi", réponds mon fiston.
Bin non, il ne sait pas, c'est un sujet que je n'aborde pas à la maison.
En plus, pour lui, l'origine.... Mes enfants sont typiquement de la banlieue parisienne, la rencontre du Nord et du Sud, le carrefour et l'aboutissement de générations d'errances, d'espoirs, d'exils.... Le terreau sur lequel s'est bâti notre pays depuis des siècles, n'en déplaise à certains.
Ils ne sont pas nés là où leur père ou moi sommes nés; et c'est ainsi dans ma famille depuis des générations également.

Alors d'où sont-ils....
D'ici, aujourd'hui, c'est tout.
Et que deux jeunes de 13, 14 ans peut-être, posent cette question à un enfant, prouve à quel point pour beaucoup l'origine reste un sujet conflictuel, douloureux. Ils ne se sentent pas d'ici, ils ne s'y sentent pas admis, et ça m'effraie. Pour eux, pour demain.

Sunday, December 07, 2008

Recette miracle

J'ai achevé mon remplacement en Clis. Je reste les jeudis et vendredis dans la même école, où je prends la classe de la directrice, déchargée ces jours-là.

Les lundis et mardis, je vadrouille au gré des besoins.
Le premier jour d'un remplacement au pied levé, je sortais de 3 mois dans une clis avec 11 élèves calmes, et me voilà propulsée dans une vraie classe de 25 élèves remuants.

Wahouh! Ca décoiffe! plus l'habitude.... j'ai passé ma journée à solliciter le calme...
Après la récréation de l'après-midi, je lance une séance d'art plastique - ce qui me permet de corriger ce qui a été fait précédemment pendant ce temps-là, héhé, réflexe de remplaçante (en passant, profitez, il n'y aura bientôt plus de remplacement puisque plus de remplaçants)

Et là, le calme s'abat sur la classe. Instant magique, qui se prolonge...
C'est donc ça... Une feuille blanche et des crayons, au lieu des chiffres et des lettres...

Saturday, December 06, 2008

Yes, I can

Je vais à l'école en vélo, habituellement. Sur mon fidèle destrier, je franchis les obstacles dans la fraîcheur de petit matin.

Mais le gros obstacle, je n'ai pas encore réussi.
Une côte gigantesquement longue.
Chaque fois, je finis pas mettre le pied par terre et achever la montée à pieds.

Mais un jour, j'y arriverai. A pédaler jusqu'au bout.

Yes! I Can!

Friday, December 05, 2008

Pfffffffffffffffffffff

Je suis toujours privée d'internet à la maison.
Vous me manqueeeeeeeeeeeeeeeeeez.
Et puis en plus j'ai plein de trucs à écrire, vraiment pas de bol.

J'ai profité de quelques minutes sur le clavier pour jeter quelques notes en avance pour la semaine.
Mais j'ai encore tant à dire!

Voici les exclusivités que vous n'aurez pas pour le moment:
- le reportage qui passera un jour peut-être dans le journal télévisé de la première chaîne
- mes amères réflexions sur l'école
- l'histoire de la directrice très très très gonflée
- quelques histoires d'élèves
- mon retour en politique
- nos progrès en instruments, le groupe auquel nous participons tous les 3 (du soundpainting)
- la recette de la meilleure soupe du monde
- notre folle vie que parfois on en a mal aux pieds

Je crois que je vais lancer une pétition pour récupérer une connexion au plus vite :-)

Le retour du mystère....

Si si... ça a recommencé...
Mon téléphone portable a refusé d'appeler une collègue qui devait passer me prendre mardi matin. J'ai pu appeler ma mère (pour tester) puis un collègue (à la rescousse), mais ma collègue, impossible.

Y'a de la rébellion dans l'air...