Monday, November 28, 2005

Le lundi, c'est Apollon

Je suis une excellente mère, vraiment trop formidable, je me le suis répétée en boucle parce que ce n'est pas mes enfants qui l'auraient fait, alors que je les ai emmenés à la piscine après l'école. Oui, parfaitement, j'ai bravé le froid et la nuit, et je les ai emmenés se baigner. Si j'obtiens pas mon diplôme de la mère méritante avec ça.....

Remarquez, il faut mieux y aller le lundi, en rentrant de l'école, vu que de toutes façons, on est déjà dehors, que le dimanche matin, quand il faut siiiiiiiii chaud à la maison, c'est évident.

Et en plus, le dimanche, y'a toutes les familles, avec leurs enfants qui font des bombes dans l'eau sans faire attention aux plus petits.
Alors que le lundi soir, y'a que les gens qui viennent faire des longueurs, pépères. Des sportifs en particulier. Bon d'accord, des naïades, toutes bien foutues, toutes bien épilées, bref passons.

Y'a surtout les bô sportifs avec tout plein de muscles, qui sourient à la maman qui vient avec ses deux mômes -les seuls ce jour-là.

Je vous l'avais dit, le lundi, c'est Apollon.

On va garder ce créneau, finalement.

Sunday, November 27, 2005

Lecture

J'ai plein d'autres choses à blogguer (bloguer? je ne sais jamais) mais je fais court ce soir parce que je n'ai pas encore préparé ma journée de demain - j'adore la période de Noel mais je ne sais pas quoi en faire en tant qu'enseignante, surtout lorsqu'on m'impose des choses comme le font mes collègues "pour l'unité de l'école", enfin bref.

(Je dois réaliser un traîneau géant en 3D, que mes collègues m'expliquent d'abord l'intérêt pédagogique de la chose et je trouverai peut-être la motivation nécessaire, mais bref j'ai dit)

Donc, je viens de finir le périple de Baldassare d'Amin Maalouf.

Alors attention, je suis nulle comme critique littéraire. Mais je suis une grosse lectrice, enfin une lectrice "à la Pennac", qui s'autorise à sauter des pages, à laisser tomber un livre qui ne l'accroche pas, mais aussi à lire tout et n'importe quoi (sauf les Arlequins, vraiment pas mon truc), à semer ses lectures en cours dans toute la maison, à s'enfermer parfois aux toilettes pour avoir la paix.

En période scolaire, je lis des trucs "faciles", je veux dire très accrocheurs, comme les polars, parce que je veux vraiment savoir qui a tué la victime et pourquoi (c'est vrai, c'est agaçant de ne pas savoir)
En période plus calme, je me lance dans des trucs dingues, comme les bijoux indiscrets de Diderot, que je n'ai pas fini, parce que je ne sais plus dans quelle partie de la maison je l'ai égaré, je le finirai quand je le retrouverai, y'a pas le feu.

En commençant la lecture du périple de Baldassare, je pensais me lancer dans ce genre d'entreprise - ça y est ça va me prendre au moins 15 jours, et je vais parfois devoir me forcer.
D'Amin Maalouf, j'avais déjà lu Le premier siècle après Béatrice, sorte de roman d'anticipation qui m'avait beaucoup marqué.
Là, c'est le récit d'un voyage - d'un périple plutôt - au 17è siècle.
Un bon critère d'appréciation: malgré mon appréhension initiale, le nombre de pages du pavé et la période de l'année - période scolaire donc assez chargée, je l'ai fini en 5 jours, tant il m'a envoûtée.

Cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas attachée ainsi à un personnage. Là, j'ai retardé la lecture des toutes dernières pages, parce que je savais que c'étaient les dernières. Je me prends à espérer qu'Amin Maalouf nous offre une suite.

Je vous avais prévenus, je suis nulle en critique littéraire, contentez-vous de ça: lisez ce bouquin et pis c'est tout!!!!!!

Friday, November 25, 2005

Aller vers les enfants.....

C'est l'un de mes leitmotivs. Aller vers chacun de mes élèves, trouver avec chacun d'eux un point de rencontre.

Le truc super, par exemple, au début de l'année, ça a été de travailler sur Elmer, l'éléphant bariolé. Parce qu'entre autres couleurs, il est rose et violet. ROSE et VIOLET!!!! J'avais immédiatement gagné le coeur des minettes de ma classes, qui me montraient chaque jour sur leurs tenues l'élément rose ou violet ou à paillettes ou à défaut la fleur ou le papillon. Même les fillettes très discrètes, voire effacées.

Courant septembre est arrivée une petite fille en provenance d'Allemagne, parlant et comprenant à peine le français (mais ses parents sont francophones donc ça devrait vite se résoudre). Jusqu'aux vacances, j'ai senti la fillette totalement perdue. Plus ou moins avec nous, mais pas toujours. Ne comprenant pas pourquoi je lui demandais de faire telle ou telle chose à ce moment précis, et ne le faisant donc pas, ce qui avait le don d'agacer un peu la sortante d'iufm que je suis, mais juste un peu, surtout parce que je ne savais pas comment agir avec elle.

Et puis il y avait aussi ce petit garçon avec ses terribles larmes silencieuses et son refus de regarder l'adulte et encore plus de lui parler. Au cours des 7 premières semaines, nous avons appris à nous connaître, et sur la fin, il me parlait. Un peu, faut pas charier, mais c'était déjà énorme. Et il esquissait quelques sourires. Et puis il aimait bien travailler, il était toujours partant pour tout, pas débordant d'enthousiasme, mais je sentais par moments qu'il avait vraiment envie. La semaine avant les vacances, il s'est remis à pleurer, de terribles larmes silencieuses, et ce refus de dire pourquoi.

Puis les vacances, puis 3 semaines de stage, puis mon retour.

J'ai changé les modalités de l'accueil, en proposant en particulier un atelier découpage-collage libre. La fillette a adoré, a "produit" (selon l'expression très iufm) différentes oeuvres, et dans la foulée a sauté sur les crayons de couleur, et m'a donné toutes ses feuilles bariolées (très nouveau, jusque là ses rares productions disparaissaient!!) pour que je les accroche au tableau.

Et puis des sourires de satisfaction entre elle et moi, et de plaisir aussi, parce que nous nous sommes enfin trouvées (par le biais de quelque chose de très simple, finalement), et que nous le savons.

Petit garçon reste glacé dans ses larmes, refuse de travailler avec les autres le matin (s'assoit avec eux mais ne fait rien malgré mes propositions), puis s'enferme dans le travail pendant des heures lorsque les autres jouent ailleurs, refuse tous mes ateliers libres, semble trouver insumontable l'idée de s'asseoir parmi ses camarades sur les bancs (je lui propose une chaise, qu'il accepte), ne communique plus du tout, semble à peine s'apercevoir de mes tentatives en ce sens.

Je ne vois jamais que la mère, pour qui il est simplement "fatigué"...... Je sens cette famille si fragile que je n'ose insister..... sur les conseils de mes collègues, je vais me rabattre sur la psy scolaire, personne débordée, pour laquelle ce petit garçon ne sera sans doute pas la priorité.

Il y a des enfants qui nous échappent, et c'est pour eux que c'est le plus dommageable.......

Thursday, November 24, 2005

Déclaration d'amour

"Je t'aime comme une porte".

Et, me voyant éclater de rire: "je t'aime comme une maison".

C'est certainement l'une des plus belles déclarations qu'on puisse faire à 4 ans!!!

Wednesday, November 23, 2005

Post décousu

Finalement, les émeutes auront servi à une chose: je n'ai plus à faire le tri de mes ordures (en fait, le tri en lui-même ne me dérange pas, ce qui me dérange, c'est de glisser mes emballages dans la fente jaune et d'entendre des bruits de bouteilles en verre, un peu l'impression de faire ça pour rien). En effet, monsieur le maire de ma commune nous a punis de bennes à ordures, vu que certaines d'entre elles ont brûlé -ce n'était pourtant pas la première fois. Donc plus de bennes, plus de tri, enfin si, je continue pour le papier dont la benne est plus loin, mais le reste, dans un sac, que je dépose à l'endroit habituel, oùsqu'il n'y a plus ni bennes ni sacs poubelle.

Je me demande ce que mes voisins font de leurs sacs poubelles???? c'est un mystère que je ne m'explique pas. C'est quand même extraordinaire que je sois presque la seule de la cité à braver l'interdit et à ne pas utiliser mon vide-ordure personnel, ainsi qu'on me l'a demandé dans une circulaire: soyez civiques (le mot est écrit noir sur blanc), utilisez le vide-ordures de votre cuisine.
Le mien je l'ai condamné en arrivant dans l'appartement, et il est hors de question que j'ouvre ce nid à microbes.

Et je suis en colère, à l'idée que c'est une fois de plus les gens de mon quartier, qui n'ont pour 99% d'entre eux rien à se reprocher en ce qui concerne les émeutes, qui doivent payer les conséquences de ce qu'ils ont déjà subi. Un peu comme la double peine.

Je suis en colère qu'on me demande à moi d'ouvrir la gueule puante et infestée de mon vide-ordure. C'était en quelque sorte la chose de trop. Je me suis demandée ce que je faisais là avec mes mômes, dans cet appart qui pue parfois la clope à cause des voisins, dans lequel mes enfants ont du mal à s'endormir le soir à cause des abrutis qui habitent au dessus de chez nous et qui n'ont jamais dû entendre le mot "respect", avec des poubelles qui ont déjà brûlé plusieurs fois dans ma cage d'escalier. Si un jour j'en ai les moyens (hum......), je prendrai mes gosses sous les bras, pour partir dans un endroit plus correct, en laissant ici ceux qui n'ont pas les moyens de faire autrement..... Ce n'était pourtant vraiment pas ça, l'image que je me faisais de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.......

Et pourtant, malgré le tableau que je brosse grossièrement, je ne vis pas dans le pire quartier de la pire banlieue ni dans le pire appart qui soit. Mais quand même, j'ai compris pourquoi bien des personnes font le calcul -rapide- qu'elles ne vivent pas mieux en bossant qu'en vivant des alloc. Moi-même, qui ai un salaire correct, je ne m'en sors déjà que difficilement. Je ne m'en sortirais pas plus difficilement en arrêtant de bosser pour réclamer les minima sociaux.

Alors pourquoi est-ce que je ne saute pas le pas? J'ai été tentée pendant quelques jours.... Quitte à ne pouvoir faire aucun projet, à ne pas pouvoir offrir de vacances à mes enfants, à avoir un mal fou à joindre les deux bouts, pourquoi est-ce que je n'arrêterais pas de travailler, pour scolariser les enfants à la maison? pas plus de fric mais beaucoup moins de stress....

Alors?

Alors je suis trop honnête pour ça!!
Et il y a autre chose aussi....

J'étais en stage de formation ces 3 dernière semaines. Certains jours, nous n'avions aucune formation prévue, nous devions juste être dans nos écoles..... Je me planquais pour que mes élèves ne me voient pas, pour que ma remplaçante ait la paix (ils sont petits et n'auraient pas trop compris pourquoi j'étais à la fois là et pas là)
Vendredi dernier, il ne restait plus que 3 jours, et puis c'était la fin de la journée, je me suis assise dans le couloir pendant que mes élèves mettaient leurs chaussures et leurs manteaux, et en 2 secondes, je me suis retrouvée engloutie par 20 paires de bras, 20 bouches qui toutes voulaient m'embrasser, et les cris d'excitation des petits qui répétaient mon prénom en boucle: "K-Tiiiiiiiiiiii, K-Tiiiiiiiiiiiiiiiii".

Ils me manquaient, j'avais envie de retourner tout de suite en classe avec eux. Ces 3 dernières semaines, je piaffais d'impatience de retourner dans ma classe, je bouillonnais de mille idées, de mille folies. L'envie débordante d'embarquer mes élèves dans ma galère, et de voir où elle nous mènera.

Je ne bosse pas seulement pour le fric, mais surtout pour moi. Pour voir les yeux brillants de mes élèves, des yeux où je vois un reflet positif de ma petite personne (ha bon? C'est mégalo? Tant pis!!! si c'est ça qui me fait continuer....)

Oui je sais, c'est bizarre, un post qui commence par les poubelles et finit par mes élèves.... mais faut mieux ça que l'autre sens!!!!

Thursday, November 17, 2005

Rebaptisation

(Comment ça, c'est un mot qu'on ne trouve pas dans le dictionnaire?)

"Mais, maman, arrête de dire que je suis un viking, suis un pirate, moa"

(Vous avez remarqué? presque une vraie phrase de grand!!)

Vous voilà prévenus, tout comme moi...... Mon fils n'est officiellement plus Viking mais Pirate (snif, je préférais le premier surnom, mais on ne décide pas toujours de tout..... vous allez voir qu'il ne me demandera même pas la permission pour se marier!!! Pire, je n'aurai même pas le choix de la future.....)

(Ingrat, va)

Wednesday, November 16, 2005

Devoirs

Voilà, ça commence.... princesse rechigne à faire ses devoirs; elle trouve même sa maîtresse méchante!!! et de toute façon, elle ne veut pas aller à l'école.....

Pôv minette, c'est peu dire que je la comprends!!! Elle a encore 8 mois à passer à apprendre à lire...... alors qu'elle sait lire!! A côté de ça, qui répond à ses interrogations hyper importantes sur le pourquoi du comment des étoiles dans le ciel ou la vie des insectes? Pas la maîtresse: c'est hors programme. Pas moi: après une journée de classe, pas le temps!!! Les week-end passent trop vite, surtout lorsqu'on en passe un sur deux chez papa, à regarder "vidéo gag" à la télé en mangeant du mac-do....... (hum, ne vous sentez pas visés si c'est que vous faites, je trouve juste qu'on peut faire autre chose que planter ses enfants devant la télé lorsqu'on ne les voit qu'un week-end sur deux, très écourté en plus)

Bref, un petit démon s'éveille en moi, qui me souffle "descolarise, allez, vas-y!!! la vie sera tellement plus agréable et enrichissante!!"

Il est tentant, ce petit démon!!!!! j'ai plus qu'à jouer au loto quoi.....

Sunday, November 13, 2005

Comment faites-vous.......

pour que vos enfants s'endorment le soir????

J'ai pourtant le sentiment d'avoir tout essayé....... Mes enfants sont scolarisés, ils se lèvent tôt le matin, alors quand ils ne dorment toujours pas à 22h (ce qui est fréquent malheureusement) bin je flippe et je pète les plombs.....Ils sont toujours fatigués, toujours énervés..... cercle vicieux.....

Durant un très long temps je me suis couchée avec eux..... jusqu'à ce qu'ils s'endorment..... puis je me suis contentée de lire assise sur le lit de l'un d'eux jusqu'à ce que sommeil s'en suive pour les deux..... ça pouvait durer 2 heures......

Puis j'ai décidé de récupérer un peu de ma vie, et je les ai incités à s'endormir seuls..... Certains soirs -rares- ça marche, ils s'endorment en 5 minutes...... la plupart du temps, je les entends chahuter, plus ou moins longtemps..... d'autres, c'est la foire..... le pire c'est lorsque l'un embête l'autre, je dois alors bien intervenir!!!

Bref ça ne va pas, et cela fait quelques soirs que je distribue des fessées...... je déteste ça, je me rends bien compte d'ailleurs que c'est surtout par énervement.....que ça ne sert à rien..... sinon à leur apprendre à avoir peur de moi, et c'est juste ce que je ne veux pas.....

Décidément, plus le temps passe, moins je m'en sors!!!

Saturday, November 12, 2005

Une aventure, dans la nuit

Mais qu'est-ce que je fichais à minuit, avec un viking endormi dans mes bras, une princesse qui ne demandait pas mieux, de dormir, et un sac de voyage sur l'épaule, à la sortie d'une gare?

Je ne vous le dirai pas.... pas que ce soit inavouable, mais ça n'a pas grande importance.....

Toujours est-il que j'étais là, comme une conne, à la sortie de la gare, où il n'y avait aucun bus et aucun taxi.
Je n'habite pas loin de la gare, mais 2 à 3 km à pieds, dans le froid d'une nuit d'automne, je le sentais mal, à la limite, un bisounours endormi dans les bras, un sac énorme sur l'épaule, je l'aurais fait, mais comment infliger ça à une princesse de même pas 7 ans qui pleurait de fatigue, hein?

Et en même temps, comment faire autrement?

Heureusement, la providence m'est tombée dessus, sous la forme de deux jeunes filles noires, qui ont parlé de Dieu durant tout le trajet en train, et qui m'avait déjà gentiment aidée à descendre. Et je précise qu'elles étaient noires, parce que par les temps qui courent, où j'entends bien des réflexions racistes, il est bon de le préciser.
Et ces deux jeunes filles, qui avaient un dieu auquel je ne crois pas dans le coeur, elles l'avaient aussi dans la tête et sur la main. L'une a pris princesse sur son dos, l'autre mon sac en bandoulière, et nous voilà parties, dans le froid d'une nuit d'automne, vers chez moi, alors que ça leur faisait un grand détour.

"Dieu ne permettra pas qu'on fasse tout le chemin ainsi", a déclaré l'une d'elle.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait: à mi-parcours, une voiture s'arrêta et nous proposa de nous emmener à destination. Avec pour chauffeur un beau métis, mais bon là je n'étais pas une louve à la chasse à la moitié d'orange, j'étais une louve en quête d'un abri pour ses petits.

Voilà, c'est tout.

Ah si, encore une chose: je me suis fais la promesse dans le dedans de moi-même que je ne me retrouverai plus jamais à minuit seule, dehors, avec les enfants.

Wednesday, November 09, 2005

Moitié d'orange

Je vous préviens tout de suite, c'est certainement le post le plus culcul que j'aie écrit depuis un bout de temps.

Je ne sais pas, que vous soyiez célibataire ou en couple, si vous ressentez aussi l'effet (ou les symptômes?) "moitié de" (et moi je dis moitié d'orange parce que j'aime bien les oranges, mais vous pouvez dire ce que vous voulez, pizza ou raclette, vous voyez)

En gros, l'idée, c'est que si tu as trouvé ta moitié d'orange, tu te sens complet(e), bien, gonflé(e) à bloc, tout ça.

Et quand tu ne l'as pas trouvé, tu te sens incomplet, en manque, et même pire, vide, de plus en plus vide.... Je suppose qu'une complétitude permise pas les retrouvailles des deux moitiés permet à ces deux dernières de vivre et de se revivre chaque jour, la sève de l'une alimentant l'autre et inversement.

(c'est pire que culcul, là, je vous avais prévenus, mais quand même, c'est vraiment pire)

Enfin bref, je ne vais pas vous retenir des heures pour juste dire ça, que je me sens de plus en plus vide, de plus en plus seule, que j'ai de plus en plus froid, et que je me demande ce qu'elle frabrique pendant ce temps, ma moitié d'orange, au lieu de venir me réchauffer?

(pis si vous n'y croyez pas, à la moitié d'orange, allez le dire à Platon.....)

Monday, November 07, 2005

Une première nuit de violence......

Je suis arrivée ici il y aura 25 ans dans un mois.
Ici, c'est-à-dire dans ce coin. Dans ce petit bout de banlieue du sud-est parisien.

Une banlieue dont on ne parle jamais, parce qu'il ne s'y passe rien d'extraordinaire. Où il y a déjà eu de la casse, parfois, dans un quartier ou un autre. Rien de bien grave jusque là. Mais trop, déjà.

Et puis........Où sont les personnes qui sont allées au collège et au lycée avec moi? Dans quel centre ANPE pointent-ils? Pas étonnants que leurs jeune frères et soeurs n'y croient plus.... Pas étonnant qu'en 12 ans, la situation ait dégénérée. 12 ans, le fossé qui me sépare de mon jeune frère, qui a effectué sa scolarité dans les mêmes établissements que moi, mais dans une atmosphère bien plus explosive.


............


Je ne sais ce qui m'a réveillée cette nuit. Je crois que je me suis endormie un peu puis j'étais mal à l'aise, j'entendais des bruits, lointains, inconnus, des vibrations dans les murs; mauvais sommeil, agité, déplaisant..... je me suis levée, je suis sortie de ma chambre, et c'est là que l'odeur m'a surprise, une odeur que je connaissais, parce qu'elle nous a sauté au visage, par deux fois en quelques mois, lorsque nous sommes sommes descendus par les escaliers en bas desquels des poubelles avaient été brûlées dans la nuit-et la dernière fois, c'était il y a une semaine.

L'odeur, donc, dans mon appart cette fois, et j'ai songé "cette fois, l'immeuble brûle!!!!!". Le coeur qui explose dans la poitrine, la tête qui refuse "non, non, pas possible, pas possible, PAS POSSIBLE!!!!!!!"
Et puis toujours ce bruit diffus .... J'ai regardé par une fenêtre dont les volets ne sont jamais fermés: rien. L'odeur et le bruit si bizarre m'ont guidée vers l'autre pièce, et j'ai su, avant même d'ouvrir les volets, j'ai su, et j'ai vu, l'épaisse fumée, si effrayante, parce que si proche, et si irrationnelle aussi.....

C'est ça le pire, se sentir à la merci de petits voyous, dont l'un au moins est devenu un assassin ce soir..... Et demain?

........

J'ai tremblé, de sentir un danger insaisissable si proche...... J'ai guetté les bruits, apeurée, prête à prendre mes enfants sous les bras"au cas où"..... J'ai attendu longtemps, tentant de me raisonner, et me rendant à mon argument final: si ça brûle dans l'immeuble, ça me réveillera à nouveau.....

.........

J'ai passée une journée dans le coton, épuisée nerveusement. J'ai pu me concentrer jusqu'au milieu de la matinée, intéressée par la formation que je suis, et soudain, l'image a explosé dans ma tête, toute cette fumée si noire et si effrayante et l'odeur et mon impuissance. J'ai cru que j'allais m'effondrer en larmes.

........

J'ai peur de dormir..........

Sunday, November 06, 2005

ça ne pouvait pas durer......

Cette nuit, ma banlieue brûle à son tour.

Là, à 30 mètres de chez moi. Un feu si épais que la gorge m'en brûle.

Pour la première fois, j'ai peur.

Wednesday, November 02, 2005

comment faites-vous......

pour avoir un chez-vous toujours propre et bien rangé?

Rien qui déborde et pas un gramme de poussière, et la coquetterie, malgré tout, de prévenir que "oh j'ai pas eu le temps de faire le ménage et c'est le bordel"?

Hein? comment vous faites?

Pour avoir des chez-vous avec une âme, où chaque chose est à la place qu'il faut, un intérieur cohérent, tout qui va ensemble, rien qui détonne?

Dites? personne ne veut me donner la formule?