Thursday, December 16, 2010

La petite et la grande

La grande va avoir 12 ans, se désole de devoir porter des lunettes et déteste son appareil dentaire, est enfin "sur les rails" après avoir mal commencé l'année scolaire- c'est difficile, la 6ème... Elle s'étonne qu'on accepte qu'elle aime le gothique (et aimerait s'habiller en gothique mais les finances ne suivent pas pour le moment), on répond qu'on n'a pas à lui indiquer ce qu'elle peut aimer ou non et que tant qu'elle ne nous réclame pas de percing dans le nombril pour le moment, ça va! Elle donne un coup de main à la maison, prend des initiatives inattendues...

La petite a 13 mois, marche, et court même, fait le pitre, joue à "Libellule a dit" (en clair, adore qu'on fasse comme elle), expérimente, imite (on n'est toujours pas remis de la fois où elle est allée chercher l'éponge dans l'évier pour nettoyer la table à l'issue d'un repas!), fait des câlins aux poupées, tente les puzzles, aime les colliers et les sacs...

C'est un grand écart permanent, entre les soucis au collège et les problèmes pour monter sur le canapé, la recherche de vêtements gothiques et les minauderies dans une jolie robe qui tourne... Un grand écart qui m'amuse et me fait constater une fois de plus comme la roue tourne rapidement et combien je n'étais pas à la hauteur pour ma grande.

Il y a quelques jours, Princesse avait besoin d'un jeans, elle voulait une sortie entre filles. On a déambulé dans la ville toutes les trois, Libellule entre nous, nous lâchant souvent les mains pour courir dans une autre direction en riant! Princesse a trouvé un jeans et un livre à offrir à sa mamie pour Noël, Libellule a crapahuté, j'ai regardé mes deux filles avec émotion, en me disant que j'avais de la chance, vraiment. La chance d'avoir une grande et une petite, si merveilleuses, si magnifiques à regarder grandir chacune à leur manière, l'une à chercher des vêtements gothiques, l'autre à tenter de monter sur le canapé.

Tuesday, December 07, 2010

Ma colère

J'ai envie de crier ma colère envers le manque de moyens, d'effectifs, de place dans les hôpitaux, le manque de gentillesse, d'intelligence et d'humanité dans ces mêmes lieux.

Envie de crier à mon frère aîné qu'un jour il faut grandir, qu'on ne peut rester sur ce qui s'est passé quand on était ados, que mon père ne fut certes pas un bon père, mais pas un Thénardier non plus, qu'il est temps de faire la paix.

Parce que je ne peux aller foutre des baffes aux fossoyeurs du Service Public, ni aux médecins si arrogants et aux infirmières acariâtres, ni à mon frère aîné, il ne me reste que cette page pour laisser éclater mon cœur plein de chagrin; pour dire à mon père qu'il peut arrêter de lutter, que ça ne sert plus à rien, qu'il n'y a plus rien pour lui dans cette vie, que la société n'a plus rien à offrir à des personnes dans son état, qui ne se souviennent même plus du nombre ni du prénom de leurs petits-enfants.

Tu peux arrêter papa, vraiment; j'aimerais que cessent tes souffrances; je te tiendrai la main si tu veux. J'ai des remords pour ce que j'ai pu te dire, des regrets pour ce que je ne t'ai pas dit. Mais où que tu ailles, et où que m'emmène ma vie, toi et moi, on sait. On sait qu'on s'est aimés.

Tu peux partir tranquillement. Je suis avec toi, et toi, tu seras toujours là. Tu sais, là où ça fera toujours mal désormais, parce que c'est là qu'est l'essentiel.

Monday, November 29, 2010

Ecologie, féminisme et maternage/paternage

Il y a quelques jours, j'ai lu "partager le sommeil de son enfant" de Claude-Suzanne Diderjean-Jouveau. C'est avec stupeur et émotion que j'y ai découvert le témoignage que j'avais écrit sur une liste de discussion autour de l'allaitement! J'avais oublié que l'auteur m'avait demandé la permission d'utiliser ce témoignage pour un livre qu'elle était en train d'écrire, et que j'avais accepté. Mon texte, concernant la difficulté maternelle, se trouve également ici.

Du coup, ça me donne envie de partager quelques réflexions que je traîne depuis des mois, sur le fait que certaines personnes opposent l'écologie et le maternage au féminisme.

Tout d'abord, petit rappel sur ce qu'est le maternage: c'est le fait de répondre aux besoins de son enfant. Cela consiste essentiellement à ne pas le laisser hurler pendant des heures parce que ça lui fait les poumons, à le porter et le nourrir à la demande sans craindre de le rendre capricieux, à ne pas lui donner de fessée vu que personne n'en est mort, à prendre en compte ses envies... La plupart des mères maternantes (ou materneuses, ou autre) allaitent, souvent longtemps, portent en écharpe,dorment avec leur bébé, pratique l'HNI, mais l'ensemble n'a rien d'obligatoire. Il n'empêche que ça implique une proximité avec son bébé qui a longuement été mal vue, et j'ai mal au cœur en songeant à toutes ces générations de mamans qu'on a culpabilisées et à qui on a fait croire que c'était "mal" - j'ai personnellement connu, d'ailleurs, quand ma Princesse est née il y a presque 12 ans.

Donc, proximité avec bébé, et disponibilité, et c'est là que le bât blesse. Parce que cela implique également qu'on se passe de pas mal de matériel de puériculture, d'une part, et d'autre part qu'on estime que nous sommes les esclaves de nos bébés, donc anti-féministes. Pire encore, comme souvent on utilise des couches lavables et qu'on reste à la maison avec nos enfants au lieu d'aller travailler, on est d'affreuses écolo et l'écologie, c'est anti-féministe. Voilà en gros les détours que j'ai pu et entendre lire à droite et à gauche ces dernières années.

Alors oui, on utilise des couches lavables - des langes ici, en fait - en pensant à la planète dont nos enfants vont hériter, et aussi à leurs petites fesses qui restent davantage saines dans du tissu que dans du plastique plein de produits chimiques (je ne vais pas m'étaler, mais écologie et maternage incitent à réfléchir à la santé, aux relations avec le corps médical etc).
Et les couches ou langes, faut les laver, donc on retournerait en arrière... Sauf que contrairement à nos mères et nos grands-mères, nous avons désormais une machine à laver. Qui lave à notre place. Bien sûr il faut étendre, mais on étend bien le reste du linge!

En gros, c'est essentiellement là-dessus que les soi-disant féministes se sont focalisées pour prétendre que l'écologie, c'est anti-féministe: les écolo utilisent des couches lavables.
Oubliant que le féminisme, c'est la lutte pour l'égalité des sexes, et que monsieur est tout à fait capable de mettre une couche sale dans une machine, d'appuyer sur le bouton pour mettre la machine en route, de sortir le linge et de l'étendre.

Le problème donc, ce n'est pas l'écologie, mais le fait que la lutte pour l'égalité des sexes a malheureusement échoué, que bien des femmes sont aujourd'hui encore vues comme des subalternes, comme des bonniches par leurs compagnons, et qu'elles bossent à l'extérieur ou non, elles doivent tout gérer, les enfants, la maison, pendant que monsieur se repose.

Comme je l'ai dit également, le maternage conduit souvent à utiliser moins de matériel de puériculture: pas de biberon, de lait en poudre, de stérilisateur, pas de couches jetables (qui reviennent plus cher que les lavables), pas de poussette chère... Lorsque la maman ne travaille pas, ça signifie aussi souvent pas de 2ème voiture (voire pas de voiture du tout), pas de vacances... Bref, moins de dépenses, moins de consommation. Ce qui n'est pas du goût de ceux qui vivent de la société de consommation, de ceux qui ont intérêt à ce qu'on continue de consommer. Ceux-là mettent en avant le féminisme, mais c'est le libéralisme et la société de consommation ainsi mise en péril qu'ils pleurent en réalité.

Une autre mauvaise vision des choses, c'est cette manière de mettre les enfants dans le même panier que les tâches ménagères.
Et puis, avoir des enfants, ok, à la limite, mais faudrait pas que ça nous change la vie, et faut pas que ça dérange plus qu'un meuble.
Quelle grossière erreur! Quelle monstruosité! Un enfant, ça change la vie, beaucoup plus qu'un meuble, c'est comme ça. Et lui consacrer du temps et de l'énergie, c'est être mère, et pas anti-féministe! Et je ne mets pas mes enfants sur le même plan que les tâches ménagères, dont je me passerais bien.
Quel dommage que les féministes (ou au moins certaines) se soient trompées de combat en reléguant les enfants loin derrière le reste... Les enfants font partie de nos vies de mère; au lieu de combattre cette évidence, il aurait plutôt fallu aider les mères à tout concilier.

Ce qui est globalement regrettable, d'ailleurs, c'est qu'aujourd'hui, l'enfant ne soit pas le centre de la société. Pourtant, il a une importance inestimable et il devrait au contraire être au centre des débats - ce qui ne signifie pas qu'il soit "roi" ni que les besoins des parents soient niés; mais avec de la volonté politique, et l'acceptation que les relations humaines sont plus importantes que les possessions matérielles, on pourrait obtenir une société plus juste, notamment pour les enfants. En attendant, c'est à chacun de faire ses choix, et de les assumer - personnellement, on n'est pas propriétaires, on n'a pas de voiture, on n'achète que ce dont on a besoin, et on se régale à voir grandir Libellule minute après minute.

Autre chose: dans tout ça, le père est souvent oublié. Heureusement, on commence à parler de "parentage", ce qui englobe les deux parents. Dans ces familles - dont nous sommes-, monsieur porte en écharpe et fait la vaisselle. Bref, il est paternant et féministe!
A une époque, la lutte pour l'égalité des sexes est passée légitimement par le travail: le droit d'avoir un travail à l'extérieur, de ne pas dépendre de son mari... Oui, c'était légitime, et oui, c'est toujours d'actualité. Mais il ne faut pas croire non plus que la libération de la femme ne passe que par le travail à l'extérieur (inversement, le travail à l'extérieur ne libère pas forcément les femmes, ni les hommes d'ailleurs...), et qu'une femme au foyer est forcément une bonniche chez elle et dépend totalement de son mari. On peut s'épanouir dans la maternité, et lorsque le souhait d'arrêter de travailler est centré sur l'enfant, sur son bien-être (et non imposé pour d'autres raisons, notamment économiques, si le coût de garde est si élevé par rapport au salaire que "ça ne sert à rien d'aller bosser"), cela n'a rien de dégradant, rien d'avilissant. Bien sûr, on n'est pas "rentable", et on retrouve là la rengaine du libéralisme...
Bref, pour en revenir au père, dans ces familles qui prennent en compte le bien-être de l'enfant, qui cherchent à répondre à leurs besoins, le père a totalement sa place de père, il n'est pas un subalterne de la mère. Il y a un respect mutuel du père, de la mère, et derrière eux, de l'homme, de la femme, dans le couple et individuellement. N'en déplaise aux détracteurs de l'écologie et du maternage, c'est dans ces couples que je vois le plus d'estime, de respect, de partage des tâches et de partage des enfants (huhu :p).

Pour finir, c'est un tout: on est rarement écolo sans être maternant et l'inverse me semble impossible, et il est difficile d'être maternant sans être écolo (faut bien que papa fasse la vaisselle pendant que maman allaite); j'ai du mal à déterminer où commence l'un et où s'arrête l'autre, ce qui relève de l'un ou de l'autre: ici, nous sommes écolo, féministes et maternants/paternants. C'est un état d'esprit aussi. Quelque chose de naturel. Quand je parle de l'allaitement ou de l'HNI, que je trouve fabuleux, que je pratique automatiquement sans me poser de question, Mister k tempère: c'est chronophage. Chez moi, ça vient des tripes, je ne pourrais faire autrement. Mais c'est clair qu'on ne peut pas faire semblant, pas se forcer.

J'espère que tout ça n'est pas trop confus, j'ai tapé vite par manque de temps!

Thursday, November 25, 2010

Le père noel n'existe pas

Bon, j'avais décidé de pondre un billet sur le père noël, suite aux commentaires sur ma perplexité au sujet de Viking qui y croit toujours, à 8 ans 1/2.

Il y a un an encore, je vous aurais dit ce que je clame haut et fort depuis que j'ai des enfants: de toute façon, qu'on le veuille ou non, les enfants croient aux loups, ogres, monstres sous le lit ou dans le placard, alors il faut bien qu'en face réponde une entité positive, le père noël quoi.

C'est vrai, c'est mentir à ses enfants, mais je ne trouvais pas ça grave comme mensonge, sans doute parce que moi-même, j'ai été baignée dans les histoires de père noël et autres cloches de pâques et que ça ne m'a absolument pas traumatisée de découvrir que c'étaient des cracks, d'ailleurs, je ne sais même plus comment je l'ai su/compris.

Donc, le père noël c'est magique, c'est désintéressé (j'ai toujours détesté les "si t'es pas sage le père noël ne passera pas").

J'ai toujours veillé à parler d'autre chose aussi, de bonheur d'être ensemble, de partage, de convivialité... J'avais parlé ici, en décembre 2005, de ma vision de noël, et je n'en déroge pas.

Je ne sais pas exactement ce qui a provoqué une évolution dans ma pensée, peut-être les discussions sur des forum ou des listes, mais je ne vois plus du même œil le fait de "faire croire" au père noël.
J'ai réalisé le contre-sens de ce que je pensais jusque là: les enfants "croient" naturellement ou presque aux loups et autre, et nous, les adultes, leur "faisons croire" au père noël - tout en nous démenant en parallèle pour prétendre que non, il n'y a pas de monstre sous le lit, les monstres n'existent pas.

Bref, nous sommes d'accord avec Mister k, nous ne prétendrons pas à Libellule que le père noël existe, nous le renvoyons là où il existe bel et bien: dans les contes, comme les ogres et les fées.

Bien sûr, il y a l'aspect magique de noël, mais à mon sens, la magie de noël, c'est à nous de la mettre. Notion qu'on a tendance à oublier dans nos sociétés industrielles soumises au marketing à outrance...

Enfin, concernant Viking... Eveine, dans son commentaire sur le billet récent où je parlais de lui, écrivait "Ce qui m'étonne, c'est qu'avec toutes les pubs avec des pères noëls (avec une mention spéciale pour la pub c+ qui est vraiment horrible je trouve, avec ses lutins démoniaques), et tous les pères noëls plus ou moins miteux dans les magasins ou dans la rue, et tous les jouets dans les magasins, les enfants croient au père noël et de plus en plus longtemps."
Ça m'étonne aussi, mais concernant Viking, pas de télévision ici, pas de pub dans la boîte aux lettres, et pas de voiture donc on ne va que très exceptionnellement dans les grandes surfaces. Il est donc beaucoup moins sollicité que nombre d'enfants.

Par contre, il rétorque à ceux qui émettent des doutes, voire qui prétendent carrément que le père noël n'existe pas, qu'il l'a vu, le vrai père noël. C'est vrai, c'était quelques jours après l'annonce de la mort de sa tante, alors que nous étions écrasés de chagrin. Pour le coup c'était magique, cette petite histoire de noël.

Je suppose donc que sa volonté de continuer à croire au père noël malgré tout ce qu'il peut entendre et voir (il m'a déjà vu acheter des cadeaux de noël, une fois où je ne pouvais faire autrement) est intimement lié à cet événement. Il existe un endroit, un moment, en dehors de la réalité, où le malheur n'existe pas, où les pères ne tuent pas les mères, où les pères ne font pas mal à leurs enfants.

Alors, le courage de lui imposer d'accepter le fait que le père noël n'existe pas (pas plus qu'un monde sans noirceur), pour le moment, je ne l'ai pas... et pourtant, je me demande dans quelle mesure ça ne devient pas symptomatique. Ca correspond totalement à sa manière d'appréhender sa propre histoire: si je n'en parle pas, ça n'a pas eu lieu. Je m'accroche à l'idée qu'au fond, il connait la réalité, la sienne, et celle du père noël. Et que lui même s'accroche simplement à ce qu'il peut pour rendre les choses un peu plus acceptables.

Wednesday, November 24, 2010

Rétroviseur

Comme Delphine me demandait, dans un récent commentaire, l'âge de mes grands, et qu'elle ne doit pas être la seule à se poser la question, j'en profite pour rédiger un billet de re-présentation!

P'tit Elfe, le fils de Mister k, a 13 ans 1/2 (il est de juin).
Princesse aura 12 ans en janvier.
Viking a eu 8 ans en août.
Et Libellule aura 13 mois le 26.

Du coup, petit coup d'œil dans le rétroviseur...
J'ai commencé ce blog en décembre 2004. Viking avait 2 ans 1/2 et Princesse presque 6.
Leur père venait de surgir dans nos vies après un an d'absence totale, et j'avais besoin d'un endroit où en parler. Finalement, j'ai peu parlé de lui, beaucoup de nous, et puis un jour, il y a eu un drame sans titre, et quelques mois plus tard, tout devint noir.
Quand j'ai commencé ce blog, j'étais stagiaire à l'iufm (j'avais eu le concours quelques mois plus tôt), j'étais célibataire, j'ai eu 2 histoires sans importance que j'ai évoquées ici, j'avais pris la ferme décision de ne pas m'investir sérieusement dans une relation, et de ne plus avoir d'enfant (je l'ai même dit )

Quelques jours après avoir écrit cette énormité, j'ai rencontré Mister k et je suis tombée enceinte.

Aujourd'hui, j'ai un amoureux, je suis triplement maman, belle-maman, je m'apprête à quitter mon boulot pour en créer un autre avec Mister k, quelque chose qui ne ressemble, l'histoire judiciaire continue de me broyer, mais je ne désespère pas d'en voir un jour la fin, heureuse si possible.

En songeant à cette note, en regardant en arrière par dessus mon épaule, je me suis demandée... et dans 6 ans?

Saturday, November 20, 2010

Lâcher prise

C'est un état d'esprit dont il est beaucoup question en matière d'éducation.
Lâcher prise.... Estimer que tout ne nous regarde pas chez nos jeunes enfants, qu'on n'a pas à avoir le contrôle sur tout, sur ce qu'ils regardent à la télé et combien de temps, sur ce qu'ils mangent, quand et en quelle quantité, sur l'heure à laquelle ils vont dormir, sur les vêtements qu'ils ont envie de porter.
Rien à voir avec le laxisme. Il ne s'agit ni de désintérêt, ni de refus d'affronter certaines situations.
Il s'agit au contraire d'avoir confiance en l'enfant et en ses capacités d'appréhender le monde.
Cela lui laisse la responsabilité de ses actes et de ce qui peut en découler; il ne veut pas mettre son manteau? Il risque d'avoir froid. Et là 2 possibilités: il n'a pas froid - on n'est pas tous égaux, ce que ne prend pas en compte l'obligation parentale de mettre son manteau et de le fermer jusqu'au menton - ou il a froid et l'expérience le persuadera de prendre son manteau la fois suivante.

Les adeptes du "lâcher prise" estiment également que l'inutile frustration créé le manque qui conduit à la boulimie/dépendance. Laisser son enfant manger des bonbons ou regarder la télévision tant qu'il veut le conduira à se restreindre de lui-même, naturellement, parce qu'il n'éprouvera pas la crainte qu'on l'en prive de manière arbitraire. Le cadre, les limites, se fixent d'elles-mêmes - ceci dit il existe un cadre familial, l'enfant dépend de ses parents et du fait qu'ils aient ou non la télévision, des bonbons ou gâteaux... Quant aux frustrations qui sont inévitables dans la vie et donc il faut bien y préparer l'enfant, bin justement, il aura déjà ces inévitables frustrations à gérer, donc pourquoi lui en imposer des inutiles/stériles?

Lâcher prise donc... mais jusqu'au où? A une époque, Princesse était devenue boulimique et Viking est à la limite de l'être. Et Viking comme Petit Elfe sont de vrais lobotomisés du cerveau lorsqu'on laisse la télévision libre d'accès (ils regardent sans réagir, la bouche grande ouverte, ça peut durer des heures, c'est effrayant).
Du coup, il a bien fallu que j'aborde le sujet avec Princesse à un moment, et nous surveillons l'alimentation de Viking, capable de s'empiffrer à s'en faire éclater la panse sinon (alors que jamais ils n'ont été obligés ou interdits de manger quoi que ce soit)
Et nous avons interdit la télé les matins sans école (il n'y avait déjà pas de télé les matins d'école); nous avons remarqué que ça joue grandement sur l'état d'excitation de Viking, d'une part. D'autre part, ils dorment tous plus longtemps le matin - ils préféraient donc se priver de sommeil que louper des débilités télévisuelles!
Du coup, ils "oublient" presque l'existence du petit écran, ne le réclament plus de la journée... nous nous contentons de louer ou emprunter des vidéos de temps en temps, et là ils sont réactifs, discutent, réagissent...

Alors, lâcher prise, oui mais... Si je suis convaincue en théorie, dans la pratique, ce n'est pas forcément adaptable à toutes les situations, tous les enfants, toutes les familles.

Par contre, je sens que je devrais vraiment lâcher prise en matière de propreté: après tout, s'ils sentent mauvais, tant pis pour eux... mais non, c'est plus fort que moi, c'est insupportable comme idée! Du coup c'est régulièrement la guerre pour ça, surtout avec Viking. Je sens bien ce que signifie le lâcher prise dans ces cas-là: ça ne concerne que l'enfant et il nous le fait savoir. Insister conduit à des batailles stériles - stériles puisque soit on "laisse tomber" (ce qui s'apparente au laxisme puisque ça nous gêne mais on n'a pas envie de "se battre") soit on obtient gain de cause mais par la force, la menace... bref, rien qui n'apporte quoi que ce soit à long terme à l'enfant (il ne sera pas convaincu par lui-même qu'il est mieux d'être propre).

J'ai l'air de me torturer l'esprit pour pas grand chose mais ça a été assez tendu ces derniers temps avec mes grands, surtout avec Princesse en fait, et je sens que ça vient en partie des "limites". Je n'ai jamais su réellement déterminer quelles étaient les miennes et ce n'est pas facile de faire attention à celles des enfants - l'éducation traditionnelle n'aidant pas beaucoup à les prendre en compte. Les limites d'ailleurs ne devraient être posées qu'en fonction des besoins des uns et des autres, et justement, j'ai du mal à établir les miens; ceci dit, depuis que j'ai posé nos problèmes relationnels en terme de besoins (ceux de tous étant à prendre en compte et à respecter), Princesse a vraiment changé son comportement.

Voilà, c'était surtout pour vous faire part de mes questionnements actuels. J'essaie de trouver les meilleures réponses possibles, pour Princesse qui entre dans une période réputée pas facile et encore moins dans son cas, pour Libellule que je veux élever dans le plus grand respect possible (et puis pour Vikings et P'tit Elfe bien sûr mais il n'y a pas trop de souci en ce moment avec eux)

Qu'est-ce que tout cela vous évoque?

Wednesday, November 17, 2010

2 bras et 2 jambes

L'avantage d'avoir 2 jambes, c'est qu'on peut marcher. Sur les 2 jambes en question. Et par rapport aux déplacements à 4 pattes, ça a l'incomparable avantage de laisser les 2 bras libres, et au bout des bras, il y a quoi? Mais oui, des mains!

Cela fait plusieurs semaines maintenant que Libellule a compris le principe. Elle transporte donc allégrement les objets d'un endroit à l'autre, au gré de l'inspiration. On en retrouve un peu partout dans la maison, curieusement disséminés, éléments de jeux, vêtements...

C'est ainsi qu'il y a quelques jours, Mister k l'a vue débarquer dans la cuisine d'un air décidé et se diriger sans hésiter vers l'un des placards, l'ouvrir et y prendre... son seau en plastique qu'elle y avait casé quelques minutes plus tôt sans qu'on s'en soit aperçu!

Avant-hier, j'ai découvert dans mon sac à dos des aimants qui se trouvent habituellement sur le réfrigérateur.

Et à l'instant, je l'ai vue farfouiller dans un autre de mes sacs, puis mastiquer allégrement quelque chose... quelques instants auparavant je l'avais vue avec un tube de baume à lèvres dans la main et j'ai cru qu'elle avait réussi à ôter le baume et que c'est ça qu'elle mangeait. Non, en fait, c'était.... un biscuit que je lui avais donné plus tôt dans la journée, et qu'elle avait très manifestement planqué dans mon sac! Elle se fait des réserves pour les jours maigres!

On n'a pas fini de faire de drôles de découverte! D'ailleurs, nous avons perdu notre carte bleue, je suis persuadée que je vais la retrouver dans un endroit totalement incongru un de ces jours ;-)

Sunday, November 14, 2010

Viking

Oui, des nouvelles de Viking, ça faisait longtemps...

Un jour où je lui demandais d'apprendre sa leçon (j'y peux rien moi, si la maîtresse donne des devoirs...) il a râlé que "je l'obligeais, c'est de l'obligeance!"
Oui, au moins :-D

Il croit toujours au Père Noël, à 8 ans bien tassés! Dur comme fer, malgré tous les copains qui lui disent qu'il n'existe pas.(La déconvenue risque d'être bien grande, je me tâte d'ailleurs pour lui révéler la vérité, et ça m'incite d'autant plus à ne pas rentrer dans ce jeu avec Libellule. )
Il croit également toujours que c'est le Père Noël qui fabrique les cadeaux, d'où sa répartie à un ami qui souhaite un chat pour Noël,"mais le père noël ne peut pas fabriquer de chats", en levant les yeux au ciel, parce que c'est une évidence quand même.

C'est sûr, coller les poils sur la peau, ça ne doit pas botter le père noël!

Pour finir, il y a quelques jours, admirant une décapotable dans la rue, il s'est exclamé "ouah, ça coûte super cher, au moins 1000 euro!"
Je lui ai expliqué qu'une petite voiture toute simple était déjà environ à 10 000 euro, que la voiture de mes parents, voiture qui n'a rien d'extraordinaire, dans les 15 000... Impressionné par tous ces chiffres, il en a conclu que cette décapotable devait coûter "au moins 2 000 euro alors!"
Bon, il n'aura probablement pas de rolex à 50 ans celui-là :-D

Saturday, November 06, 2010

Regrets...

Hier en fin d'après-midi, on discute avec une maman au parc. Elle est prof de photo. Elle a fait des études de sciences à la fac, puis a bifurqué vers une ancienne passion. Mister k parle de son parcours, de son bac, s'arrête là parce que la maman devait partir mais sachez-le, il a fait les beaux-arts, et sachez-le aussi, j'aurais voulu être une artiste, moi aussi. Comédienne même.

Parce que je n'ai pas eu le courage de m'opposer à mes parents qui ne voyaient pas mon avenir du même œil, parce que j'étais trop timide, si peu sûr de moi, parce que je me trouvais trop grosse et moche pour pouvoir brûler les planches tant que je ne serais pas mince avec un joli minois... je n'ai pas fait plus de quelques apparitions sur scène. Et puis j'ai tourné la page.

J'ai fait des études, plutôt longues, j'ai un bac+5, j'ai eu 2 enfants, un divorce, un cheminement professionnel bien loin de ce que j'avais prévu, j'ai passé le concours de professeur des écoles, enseigné plusieurs années, en me demandant régulièrement ce que je foutais là. Pour diverses raisons dont j'ai déjà eu l'occasion de parler ici, et aussi parce que ce n'est pas un métier "intellectuel", pas un métier où on se creuse la cervelle, où on maintient ses neurones en bon état de marche.
J'ai encore plus réalisé la chose lorsque Mister k est entré dans ma vie, Mister k, brillant orateur, très cultivé... Je me souviens lui avoir dit que je devais quitter l'enseignement et trouver quelque chose de plus motivant sur le plan intellectuel, et puis vous connaissez la suite (ou pas: grossesse surprise, Libellule, projet professionnel "familial").

Hier soir, conseil d'école, de l'autre côté de la barrière cette fois, en tant que parent élu. Une copine présente également est épuisée, elle rend sa thèse dans dix jours et bosse à fond les manettes. On discute, elle me parle de son sujet de thèse, qui m'emballe, je demande si je peux lire son œuvre, elle accepte sans problème, j'ose lui parler de moi, de mes deux modestes sujets de maîtrise et DEA ("les objets écrits dans les comédies de Molière", et "la blessure dans la littérature médiévale", si vous voulez tout savoir). Elle rebondit: "quels objets écrits?". Je bafouille, je m'en souviens à peine, ça a pris un an de ma vie il y a 10 ans et j'ai oublié, je me sens vieille, rouillée.

Je la regarde, elle est en train de mettre la touche finale à 400 pages de thèse, elle bosse et écrit des articles. C'est ce que je voulais faire de ma vie, il y a une éternité. J'ai choisi un autre chemin, par manque de courage et d'ambition. Je regrette, je crois. Mais ce n'est pas le pire.

Le pire, c'est qu'aujourd'hui, je serais incapable de m'y remettre.
A une époque, j'étais capable d'écrire des pages entières sur des sujets qui n'intéressaient personne, j'étais un rat de bibliothèque qui s'épanouissait dans la fréquentation des textes anciens et de théories littéraires, je lisais l'ancien français couramment et me débrouillais bien en latin, j'étais capable de soutenir des discussions en allemand et en anglais et que reste-t-il de tout ça? Certains de mes écrits (mes mémoires et mes essais) se trouvent sur des disquettes qu'aucun de nos PC ne peut plus lire, d'autres, imprimés, prennent la poussière sur les étagères des toilettes de la maison, personne ne les a jamais lus, à part les profs à qui ils étaient destinés. J'ai donné ou vendu mes livres de fac, même et surtout ceux en ancien français, démoralisée que j'étais à l'idée que je ne pouvais plus les lire. J'ai perdu toutes mes capacités en langues étrangères, le latin je n'en parle même pas. Et surtout, la mémoire me fait totalement défaut, et je ne sais plus ni écrire ni parler, je patine lamentablement, je peine à finir mes phrases.

Aujourd'hui, nous sommes en plein dans notre projet de café associatif, c'est un beau projet, qui me tient à cœur depuis longtemps. Je vais m'épanouir à servir des thés et des gâteaux (je vous assure, j'ai adoré être serveuse, il y a une dizaine d'années!), je vais tenter de monter des soirées littéraires et artistiques (entre autres... si vous saviez ce que notre projet est tentaculaire!)... mais je sens combien ça ne comblera pas le vide qui me pèse de plus en plus.
Depuis quelques jours, l'idée de me replonger dans le latin me titille l'esprit... Et hier, après cette discussion avec la copine thésarde, j'ai songé à reprendre des études, histoire de remettre en marche une cervelle pleine de toiles d'araignée. Allez hop, yapluka :-)

Tuesday, October 19, 2010

L'essentiel...

J'ai le sentiment que ma tête va exploser en ce moment.
Nous préparons activement notre projet, qui murit et devient énorme; cela nécessite beaucoup de recherches, de calculs... Bref, de temps. C'est motivant et enthousiasmant et ça irait s'il n'y avait que cela...
Mais il y a aussi les soucis occasionnés par l'état de santé de mon père, la maison à faire tourner, les aller-retour à l'école, l'enfer des devoirs, les enfants qui vont plus ou moins bien selon les jours, la justice qui fait la sourde oreille (et même pire:-( ), Princesse qui exagère par moments, Viking pour lequel aucun diagnostique n'a encore pu être posé et je dois relancer l'hôpital, qui se dispute sans cesse avec le petit garçon-fils d'un copine qui mange chez nous le midi et c'est fatiguant, sans compter la mauvaise santé de Mister k et une Libellule qui demande du temps et des bras, surtout ceux de sa mère, nuit compris.

Lundi, maison, projet, démarches administratives pour le départ à l'étranger de Princesse dans quelques jours, lorsque nous revenons, Princesse est à la porte depuis 10 minutes et râle; je réalise par hasard qu'elle a des devoirs non faits pour le lendemain, des devoirs qu'elle a depuis une semaine, qui nécessitent des photocopies, or nous n'avons pas de photocopieuse à la maison donc Princesse s'estimait exemptée, en plus c'est de la musique c'est pas important. Alors par principe, parce qu'on ne sélectionne pas les matières qu'on veut travailler ou non, je la fais chercher dans nos livres puis nous filons vers une librairie - alors que toute la semaine nous sommes passés à plusieurs reprises devant... Nous revenons à la maison, et je dois immédiatement repartir avec les 3 enfants, à une réunion concernant le fameux voyage - Mister k va à une réunion de son côté. Nous loupons le bus, partons à pieds, arrivons un peu en retard, je remplis les papiers en courant après Libellule (Princesse a mieux à faire, elle discute avec les copains...).
Pas de bus, nous rentrons à pieds. Il est tard, je projette des sandwichs à la saucisse.
Mais d'abord une douche, ça fait 3 jours que je n'ai pas pu en prendre à cause de notre timing, c'est tout à fait exceptionnel et surtout totalement insupportable pour moi.
Libellule est à côté de la baignoire et tend les bras... bon, d'accord, je te prends avec moi, mais vite fait hein, on est pressés ce soir, on a encore plein de trucs à faire. Je la déshabille, l'attrape, elle est debout dans la baignoire, entre mes jambes. Elle s'agenouille, se blottit contre moi en position fœtale, sa tête sur ma poitrine. Je fais couler l'eau dans son dos, sur ses épaules. Elle est bien. Moi aussi. On fait durer, après tout.

Heureusement qu'il y a cette petite fée dans ma vie, pour y remettre au centre l'essentiel.

Saturday, October 09, 2010

Biffures

Des livres, des vieux, qui tombent en ruine lorsqu'on les prend en main, des dépassés démodés obsolètes, des incongrus, des (re)découvertes aussi.
Des vêtements, de la layette, des chaussures, nos toutes premières à chacun de nous 4.
Des jouets, des vieux, des cassés, des indémodables.
Des cartes et des guides michelins, beaucoup des années 60 ou 70, totalement dépassés.
Des babioles cassées mais malgré tout gardées jusque là.
Des cahiers d'écoliers, de la maternelle au collège.
Des horreurs plus ou moins moches fabriquées de nos petites mimines.
Un "je t'aime papa", écrit lors d'une fête des pères...

Des souvenirs, qui remontent par vagues, parfois lacunaires.
Mon enfance qui remonte à la gorge à la vue de ces peluches misérables, de ces dessins malhabiles, de vieilles photos qui traînent dans ce fatras que nous avons eu à trier.

J'en veux à mes parents soudain, de n'avoir pas eu ce courage plus tôt, de faire le tri, de ne pas tout garder, de faire des choix, de ne pas nous imposer d'en faire aujourd'hui, alors que mon père est revenu à la maison dans un triste état, que ma mère est sur le point de craquer nerveusement et que tout ce que je peux faire (en plus de garder mon père de temps en temps et faire quelques démarches pour eux), c'est, ce qui est devenu un véritable soulagement pour elle, vider cet appartement tellement encombré qu'il en était devenu invivable, que mon frère aîné refuse de donner signe de vie, que ma sœur refuse d'admettre que mon père va vraiment très mal et que non, ma mère ne pourra pas le porter à bout de bras bien longtemps.

Non, ce n'était pas le moment, de mettre le nez dans ce grand appartement qui déborde de mille choses plus ou moins utiles, plus ou moins importantes, plus ou moins jolies, plus ou moins en bon état, ces mille choses qui me rappellent combien elles ne sont pas importantes en elles-mêmes, combien il ne faut pas s'attacher aux objets, mais qui me rappellent tellement, tellement, tellement, combien mes parents m'ont aimée, combien ils m'ont fait mal, mais comme leur amour était plus fort que ça, et comme je suis une toute petite fille soudain.

Friday, October 01, 2010

La boîte à gros mots

On s'était dit "allez, 10 centimes le gros mot".
D'abord dans une boîte commune, puis très vite, dans 2 distinctes: la boîte des parents, la boîte des enfants, chacune finançant de bons gâteaux de la boulangerie à la partie adverse.

En 15 jours, les enfants ont eu assez pour avoir chacun un succulent gâteau... Grâce à moi! Je n'avais pas réalisé à quel point j'étais grossière... Je ponctue de nombreuses phrases à la méditerranéenne, et puis avec moi, les choses sont "merdiques" ou "chiantes".

Les enfants ont très vite compris et ne me loupaient pas! Et omettaient d'entendre les gros mots proférés par Mister k, quelle injustice! Évidemment, je ne les relevais pas moi-même, on allait droit à la ruine sinon.

Les choses se sont rééquilibrées: je dis moins de gros mots (comme quoi c'est très pédagogique), et les enfants ont enfin réalisé que Mister k n'est pas un saint de ce côté-là!

Mon grand regret, c'est que eux n'en disent pas assez... A ce rythme, il va nous falloir un an pour nous acheter une tarte au citron! Sales gosses!

Friday, September 24, 2010

Les devoirs...

Oui, vous savez, les devoirs scolaires...
Ceux qui sont interdits depuis des décennies, du moins en primaire, mais que nos enfants petits et grands ramènent chaque soir de l'école comme une punition...

C'est rarement autre chose qu'une vraie galère avec Viking, qui refuse de les faire (je comprends, mais pas le choix, quand on va à l'école on doit se plier aux règles...).
Quant à Princesse, hyper sérieuse jusqu'en CM2, elle nous a étonnés, et pas dans le bon sens: devoirs non faits, ou bâclés, et, pour sortir du sujet des devoirs, cour plus ou moins séché (avec disons plus ou moins une excuse, mais on sait elle et moi qu'elle était "bidon"), insolence et je-m'en-foutisme; elle est apparemment déjà cataloguée par les profs. Bref, le collège démarre bien mal, même si elle s'est très vite reprise - suite à notre intervention bien sûr.

En tout cas, les devoirs, ras-le-bol!

Surtout quand on fait réciter une leçon sur les sons, que Princesse a ingurgité par cœur ou presque. L'intérêt, franchement? Déjà aucun pour elle qui est très bonne en orthographe.

Et je me prends à rêver...

D'une école où on expliquerait aux enfants le pourquoi des devoirs, de l'inévitable mémorisation de certaines choses et de l'importance des exercices pour fixer les choses, s'entraîner...
Ne pas apprendre et faire des exercices d'application, c'est dommageable pour soi, et uniquement - non, on ne travaille pas pour éviter une punition...

Et surtout, une école où l'enfant serait libre de faire les exercices qui lui semblent essentiel à lui.

Je m'explique: Princesse a perdu du temps à apprendre par cœur une leçon totalement inutile pour elle, alors que ce temps, elle aurait pu le mettre à profit pour faire davantage de maths, matière où elle peine davantage.

Je n'invente rien d'ailleurs, il s'agit d'encourager l'enfant à être autonome dans ses apprentissages (et donc ceux-ci ce passent mieux); si ça pouvait se généraliser dans les écoles lambda...

Voilà, je rêve, je rêve...Et sinon, ils ont quoi à faire pour lundi, déjà?

Wednesday, September 15, 2010

Ca marche!

D'habitude, je reprends mon entourage.

Les choses ne marchent pas, faute de jambes, donc elles fonctionnent.

Mais cette fois, on peut l'utiliser, ce verbe mis à toutes les sauces.

Effectivement, Libellule ne fonctionne pas, elle marche :-)

Sunday, September 12, 2010

Perte de temps

Nous avons une boîte en métal dans laquelle nous entreposons le café soluble - nous ne buvons que du café soluble. La boîte est sur le réfrigérateur.

Hier matin, je me suis souvenue que j'avais fini le café la veille, que je devais donc ouvrir un nouveau paquet et en transvaser le contenu dans notre boîte en métal.

Problème, le paquet n'était plus à la place où nous l'avions posé en rangeant les courses quelques jours plus tôt, c'est-à-dire sur le frigo, à côté de la boîte en métal (vous suivez?)

J'ai cherché partout, dans tous les placards de la cuisine, j'ai recherché et rerecherché.

Et soudain, j'ai eu un éclair de génie. J'ai attrapé la boîte en métal, bien lourde pour une boîte vide...
Gagné, le café y était déjà!

C'est pénible, ces hommes organisés qui nous font perdre notre temps! :-D

Thursday, September 09, 2010

Mon père

Ma sœur m'a téléphoné dimanche matin, pour m'annoncer que notre père avait été hospitalisé.

Mon père à l'hôpital, ce n'est pas nouveau pour moi. J'ai dit à Mister k que je ne savais quoi en penser... "cette fois, ça l'air sérieux", m'a-t-il répondu. Il avait vu ma mère la veille, celle-ci lui avait fait part de son inquiétude concernant mon père.

Il a de graves soucis de santé depuis longtemps. Il a été opéré il y a peu, opération légère, mais quand même.
Pendant 3 jours, ce fut un flottement désagréable, grave, pas grave? Suites d'opération? Autre chose? Le premier hôpital l'a renvoyé à la maison, le médecin de famille l'a fait hospitalisé le lendemain dans l'hôpital parisien qui le suit depuis longtemps.

Les médecins du premier hôpital, celui de la préfecture de Seine-et-Marne, sachez-le au-cas-où, a renvoyé chez lui un patient de 73 ans, agité à l'extrême, tenant des propos incohérents, sans avoir découvert ce qu'il avait.

C'est un AVC.

On ne sait pas ce qui va se passer exactement. On attend. On ne peut faire que ça. Voir comment ça va évoluer.

Et je cogite.
Mon père... On ne s'est jamais compris lui et moi, trop différents, à l'opposé l'un de l'autre. Tellement, qu'on n'a jamais pu se rejoindre. Il m'énerve autant que je l'énerve. Il est très pénible à supporter au quotidien, ses défauts ont trop débordé sur ses qualités. Il n'a pas su construire de bons rapports avec ses enfants.

Mais voilà... C'est mon père. C'est le géant de mon enfance. C'est l'un des piliers de mon existence.
Mon père.
Je l'aime, mal, mais je l'aime, et je sais que c'est réciproque.
Je ne regrette rien, on n'aurait pas pu s'aimer autrement lui et moi. On s'aime, c'est le principal.

Et je ne suis pas prête à accepter de vivre dans un monde où il serait fortement diminué, dépendant, en dehors de lui-même. Loin de nous, loin de lui... C'est peut-être, certainement, sans doute, ce à quoi il faut s'attendre pourtant, et non, je ne peux pas, je refuse.

Je ne suis pas prête non plus à vivre dans un monde où il ne serait plus. On s'est dangereusement approchés de ce monde-là, inévitable de toute façon, puisque la roue tourne, mais non, je ne suis pas prête. Un monde sans mon père, sans ma mère, c'est la première fois que je le touche du bout du doigt, et non, je ne veux pas, je ne peux pas l'accepter.

Face à la mort de ses parents, on a toujours 5 ans, même quand on en a 30 de plus.

Monday, September 06, 2010

Ah, les filles!

Premier vrai jour de collège en ce lundi matin.
J'avais mis le réveil à 6h50, je suis allée réveillée Princesse immédiatement.
J'ai pris ma douche, je me suis habillée, je suis allée acheter du bon pain frais, je suis revenue à 7h15, Princesse était en train de se faire une queue de cheval.
J'ai commencé à petit-déjeuner, puis à 7h20 j'ai réalisé qu'il était quand même 7h20 (oui des fois on lit l'heure mais on ne réalise pas les implications que ça entraîne), je suis retournée la voir... Elle se faisait toujours sa queue de cheval.
Elle a eu le temps de se prendre un petit-dèj sur le pouce, puis de se brosser les dents fissa fissa (une étape importante vu qu'elle porte un appareil dentaire), les copains l'attendaient en bas, mais la maman qui les a emmenés en voiture ce matin m'a ensuite téléphoné, ils étaient à l'heure.
Auparavant, pendant qu'elle mettait ses chaussures, je lui ai dit qu'il n'était pas question que je me lève avant 6h50, que si elle voulait davantage de temps pour se préparer (mais combien de temps faut-il pour se coiffer? heureusement, elle ne se maquille pas encore!) il faudrait qu'elle mette à sonner plus tôt un réveil (parce que 6h50, c'est mon maximum, après 2 à 3 réveils - parfois plus- la nuit pour Libellule!)

Elle est ok, elle trouve ça plutôt chouette même... et moi aussi, tiens.

Sauf que j'ai oublié d'acheter un réveil hier. Vous me direz que j'aurais pu lui filer le mien, mais déjà je n'ai pas de réveil, c'est mon téléphone portable qui me réveille, et en plus, comment je fais pour me réveiller à 6h50 moi, si je n'ai plus rien pour me réveiller?

Ce matin donc, nouveau réveil à 6h50. Réveil immédiat de Princesse. Passage dans la salle de bain pour moi... 20 minutes après (oui, j'ai pris mon temps :-) ), j'ai trouvé dans la salle de séjour une Princesse habillée coiffée bijoutée (oui, j'avais oublié les bijoux) en train de prendre son petit-déjeuner.

Cette fois, c'est nous qui avons attendu les copains dans la rue! Je crois que finalement, nous n'aurons pas à avancer l'heure du réveil (mais que ça ne m'empêche pas d'acheter un réveil à Princesse malgré tout!)

Friday, September 03, 2010

Vivre à deux

Dans mon précédent billet, j'ai parlé de semaines houleuses concernant mon couple, en réalité, ce n'étaient pas des semaines houleuses, mais des semaines de réajustements, de rééquilibrage, de remises en cause.

J'ai réalisé que vivre en couple, ce n'était pas juste dormir dans le même lit qu'un homme et avoir des enfants de lui.

J'ai compris, appris, que c'était se coucher contre lui le soir, se réveiller avec lui le matin. Que c'était regarder dans la même direction, ajuster ses envies, ses besoins, trouver l'équilibre entre ceux de chacun. Accepter les différences, de vie, d'envie, de points de vue, composer la nouveauté avec le tout. Vivre avec lui sans s'oublier soit, et inversement. Partager, tout en gardant son jardin secret, et en laissant l'autre avoir le sien. Faire attention à lui, autant qu'il fait attention à nous. L'aimer, le regarder.. Être à ses côtés, pas simplement à côté de lui.

Autant de choses pas évidentes, après des années de célibat pour l'un comme pour l'autre, et dans l'urgence dans laquelle a débuté notre couple: grossesse difficile, déménagement...

Lui et moi, c'était déjà solide, mais c'est devenu magique.
Je découvre combien une vie de couple est un mélange de complications - faire avec l'autre tout en gardant son intégrité - et de simplicité - avoir envie que ça marche et s'en donner les moyens.
Je ne savais pas, avant, que la vie de couple, c'était une aventure. Je m'étonne qu'on n'en parle pas plus, qu'il n'y ait pas plus de littérature à ce sujet - il y en a tellement sur l'éducation et la pédagogie! Apprendre à vivre en couple n'est pourtant pas plus évident qu'apprendre à être parent.

Pour finir, une anecdote: j'ai lu quelque part que dans tous les couples, il y a dix points sur lesquels les partenaires ne seront jamais d'accord.
Mister k et moi avons cherché, on n'a pas trouvé ces 10 points. Juste trois, concernant le linge: on ne plie pas les tee-shirts de la même manière, on ne positionne pas les cintres dans le même sens, et je tends les tee-shirts par le bas pour les faire sécher, lui par le haut. Questions d'habitude, pour lui comme pour moi. Ca va, on va pouvoir surmonter ça!

Thursday, September 02, 2010

Se remettre dans le bain

L'eau passe doucement sous les ponts de ce blog...

J'ai tellement de choses à dire...
Qu'on a mis en place une boîte à gros mots et que honte à moi, c'est moi qui y ai le plus contribué jusqu'ici!
Que je suis tombée suffisamment malade pour être embarquée par le SAMU un soir de la semaine dernière... Rien de grave finalement, juste 5 kg en moins, et mon corps bien maigre d'un coup!
Que nous continuons notre travail de désencombrement de l'appartement, que les places libres sont de plus en plus nombreuses et que nous évitons de réencombrer aussitôt!
Qu'après quelques semaines houleuses, mon couple est devenu plus fort et plus beau.

Que j'ai le cœur qui se serre plus que jamais à voir mes enfants grandir dans une douleur folle.
Que Viking a eu 8 ans, qu'il a beaucoup changé, qu'il s'est beaucoup calmé, moins de sucres, moins d'écrans, un début de maturité, beaucoup de souffrance contenue.
Que Princesse est magnifique même si elle refuse de le voir, qu'elle rentre dans l'adolescence en étant si perturbée et déprimée.
Qu'ils ont bien du mal à vivre les visites à leur père une fois par mois, dans un lieu médiatisé, ce père qui refuse d'avouer et de demander pardon, que c'est dur, si dur pour eux.
Que des réponses vont enfin être apportées cette année, où le procès devrait enfin avoir lieu.
Que mon combat continuera après, que j'ai envie de dénoncer les mauvais rouages de la justice.

Que les vacances sont passées bien vite, dans un émerveillement quotidien, parce que la vie est belle, malgré ce gros nuage noir au dessus de nous.
Que j'écris peu ici parce que Libellule demande une attention constante, et aussi parce que j'ai envie de la regarder, simplement, elle est formidable, et aussi parce que je lis à nouveau beaucoup et je fais des choses futiles comme broder.
Que nous commençons enfin à nous organiser et que les billets seront à nouveau plus nombreux.
Que la rentrée nous a surpris ce matin après un été passé trop vite.
Que Viking est rentré en CE2 avec une maîtresse qu'il n'aime pas... mais à midi, il avait changé d'opinion, elle est gentille, et lui a demandé plein de fois de distribuer les feuilles aux camarades.
Que Princesse est rentrée en 6ème ce matin, très stressée, elle est dans la même classe que ses copains les plus proches.
Que je suis confiante pour eux deux, sur le plan scolaire, même si eux se sentent nuls et
inférieurs.
Qu'une fois de plus je les ai vus grandir sans regrets, avec bonheur pour eux.

Et que je vous remercie de lire ce blog, pas toujours régulier, pas toujours rose, pas toujours intéressant, à l'image de ma vie.

Voilà, juste merci à vous :-)

Saturday, August 14, 2010

L'inattendu

Ce mardi matin là, donc, tandis que je cherchais en vain le snappi (pour ceux qui n'ont pas suivi, le truc qui maintient les langes sur le popotin de Libellule), le téléphone portable a sonné.
C'était la gendarmerie d'Aubenas.
Mon portefeuille avait voyagé de Montélimar à Aubenas. Il voulait voir du pays, manifestement.

Ouf! Une épine en moins (l'idée de devoir refaire tous les papiers, de quémander une nouvelle carte vitale à la sécu m'épuisait rien que d'y penser.)

Le jeudi, la mère de Mister k a bravement gardé la marmaille et nous sommes allés à Aubenas (avec Libellule, off course)

Le truc incroyable, c'est qu'il y avait tout, absolument tout dans mon portefeuille, oui, même les pièces, même le billet de 10 euros, et le billet de 5 et l'autre billet de 5. Si c'est pas de la chance ça...

Nous avons ensuite déambulé dans la ville parce qu'il était midi et que nous avions faim.
Au détour du rue, une pancarte a attiré notre attention: "Le Verre Lisant, du pain, du vin, du bouquin".

Quand j'ai franchi le seuil du petit restaurant, j'ai su que c'était bien ça que je voulais. Allez, je vends la mèche: je vous ai parlé d'un projet professionnel commun à Mister k et moi, il s'agit d'ouvrir un café associatif. Quelques tables habilement décorées, des livres partout, quelques jouets, deux guitares, de la nourriture à tomber par terre, une ambiance décontractée, des soirées à thème... Voilà, c'est ça. La cuisinière/gérante a confirmé ce que nous pensions: il faut mieux se lancer dans un café associatif que dans un restaurant, son mari et elle ont choisi la 2ème option et s'en mordent les doigts, ils se retrouvent avec un côté commercial qu'ils n'apprécient pas.

Voilà, mon portefeuille voulait que nous fassions escale dans ce lieu que nous n'avions aucune chance de découvrir autrement. Il est drôlement malin ce portefeuille. Je vais quand même éviter de le laisser traîner sur le toit des voitures.

Et j'ai quand même un petit regret (ne le répétez pas à mon portefeuille, il se vexerait, après tout le mal qu'il s'est donné): le seul avantage qu'on peut tirer de la perte des papiers, c'est qu'il faut les refaire. Surtout le permis de conduire avec la photo moche de quand on avait 16 ans, une coiffure ridicule, des rondeurs superflues, un sourire qui tente de cacher les dents et quelques boutons. Bon, tant pis, je trouverai bien un autre moyen pour me le faire refaire!

Friday, August 06, 2010

La fin d'un mythe

D'un mythe personnel: je me suis toujours vue comme une personne qui ne perdait rien. Enfin, pas grand chose.
Il faut dire que j'ai une soeur qui a toujours tout perdu; enfant, les livres au cinéma, les montres sur les bords de lavabo, plus récemment, la flûte traversière dans le train (retrouvée, heureusement!), la malette en salle de prof, et toujours, écharpes, gants et bonnets.
Alors forcément, à côté d'elle, j'ai toujours été petite joueuse. J'ai même passé des années entières sans rien perdre, c'est vous dire. Je suis tête en l'air pour des milliards de trucs, mais non, je ne perds pas mes affaires (même pas les eaux les jours où j'accouche, être soigneux à ce point, c'est admirable non?).

Bon, d'accord, je savais que c'était une mauvaise idée de poser mon portefeuille sur le toit de la voiture le temps d'attacher Libellule. Je le savais, que je risquais de l'y oublier, et en même temps je me disais, mais non, pas moi.

Bin si, moi aussi...

C'était samedi dernier.
Inutile de préciser que le soir venu, j'ai réalisé que le portefeuille, ce petit mal élevé, n'était pas sagement resté sur le toit de la voiture.

Mardi, alors que nous étions chez des amis (je vous dirais bien qui mais je ne sais pas si elle ne préfère pas rester anonyme du coup :p ), j'ai posé le snappi de Libellule sur la table (le snappi, c'est un truc super pour faire tenir les langes bien en place). Bin figurez-vous qu'il a disparu, le snappi.
En partant, j'ai oublié le cahier de vacances de 17 à 117 ans (j'espère que du coup, tu en profites pour le continuer :-) )
Suis-je obligée d'évoquer les épingles à nourrice achetées pour remplacer le snappi, qui ont mystérieusement disparu dans la nuit, sur le matelas, entre le moment où je les ai enlevées pour que Libellule se soulage dans le pot et celui où j'ai remis le lange? Non, je ne dirai rien de plus (sachez juste que les épingles à nourrice étaient fermées, ouf. Ce matin, je n'en ai retrouvé qu'une)
Je crois que j'ai réussi à égarer autre chose encore ces derniers jours mais je ne sais plus quoi.

Ceci dit, je suis sûre que ça ne vient pas que de moi. Les objets se révoltent pour mauvais traitements, ou pour nous créer de belles surprises. La preuve dans le prochain numéro :p

(A suivre, donc)

Tuesday, July 20, 2010

Sans fin!

Vous connaissez le châtiment de Sysiphe? Ou le coup du tonneau des Danaïdes? Bref, les tâches qui n'en finissent jamais de finir?

Bin pour moi, c'est pareil.

Tenez par exemple, les livres, tout le monde sait qu'ils doivent être en vrac par terre. C'est comme ça que je les range donc. Bin croyez-moi ou non, mais mes parents n'arrêtent pas de les déranger en les plaçant les uns à côté des autres sur les étagères, dès que j'ai le dos tourné! Si, je vous assure! Moi, consciencieusement, pour leur rendre service, je les range comme il faut plusieurs fois par jour, par terre, et eux, paf, à croire qu'ils le font exprès, ils les enlèvent de là pour les remettre sur les étagères!

Pareil pour les CD qui ne rentrent pas dans la tour à CD: c'est par terre qu'ils doivent être, c'est là que je les remets, inlassablement, plusieurs fois par jour, et qu'est-ce qu'ils font mes parents, à croire qu'ils n'ont que ça à faire? Je vous le donne en mille: ils les balancent dans des boîtes et ferment les boîtes avec un couvercle et les entreposent sous la télé, lâchement, pendant que moi, je m'occupe de reranger les livres.

Je n'ose même pas vous parler de mes jouets, ni du linge.

Toute une éducation à refaire! Si c'est pas malheureux à leur âge!

Je vous assure, c'est pas tous les jours marrants, d'avoir 8 mois 1/2!

Friday, July 16, 2010

Tic ou toc?

Hier, nous jouions à un jeu de cartes, Mister k, une copine et moi. (A ce jeu-là si vous voulez tout savoir)
Nous avons distribué à tour de rôle, à plusieurs reprises, tout en jacassant comme des pies.

A un moment, j'ai constaté que je n'avais que 9 cartes dans la main au lieu de 10. Et je l'ai dit. Mister k et la copine m'ont regardé, interloqués.
"Parce que tu comptes tes cartes toi?
- Bin oui.
- A chaque fois?
- Bin oui, bien sûr, pas vous?"

Non, pas eux. Ils n'ont même jamais songé à compter. Et du coup étaient écroulés de rire à l'idée qu'on puisse le faire. Moi je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse ne pas le faire.

C'est normal de compter les cartes non? Pour vérifier si on a le bon nombre?
Parce que sinon, parfois, l'un des joueurs s'écrie "quoi? tu n'en a plus que 2 alors que moi j'en ai encore 3", oui oui ça arrive, et alors il faut recommencer la partie, et c'est dommage (surtout si j'étais en train de gagner.)

C'est ainsi que j'ai réalisé qu'il y avait 2 mondes opposés, celui de ceux qui comptent les cartes et celui de ceux qui ne comptent pas. Vous faites partie duquel vous?

Friday, July 02, 2010

Princesse

- J'ai trouvé un moyen d'avoir la paix avec les imbéciles. Quand y'en a qui me dit un truc méchant, je croise les bras, je le regarde, et j'attends. Lui ça le met mal à l'aise et il finit par laisser tomber, et ses copains se moquent de lui.

Et paf, dans les dents!

- Dernier après-midi de primaire pour toi, Princesse!
- Oui, tout à l'heure on était sur le banc des émotions, on a tout vécu ici et on s'en est souvenu, la joie, la colère, la tristesse, toutes les histoires se sont déroulées là... Et en revenant de récréation, la maîtresse a halluciné, elle nous a découvert en train de faire des bisous aux murs, aux tables, pour leur dire au revoir.

On pourrait dire qu'une page se tourne, mais pour elle (et elle l'attendait avec impatience!), pas pour moi. Moi, je la vois simplement grandir, le collège, c'est une simple continuité.

Beaucoup de discussions plus ou moins vives en ce moment. L'affaire judiciaire s'est compliquée, et surtout, revoir son père qui nie (dans un lieu de médiation, en présence d'un tiers) est pour elle d'une grande violence. Pour commencer l'adolescence, il y a mieux.
Elle a des exigences au dessus de son âge, réclame à se balader seule, à regarder des séries pour lesquelles je l'estime encore trop jeune, prétend que ses copains et copines font ci et ça... J'explique ma position, mon point de vue, je lui explique qu'elle est encore une petite fille de 11 ans, que j'ai confiance en elle mais pas forcément en certaines personnes qu'elle pourrait croiser, que je dois encore la protéger, que rien n'est figé, qu'on avance ensemble elle et moi. Qu'on fera le bilan dans un an et que bien des choses auront évolué alors.

Le soir à table, elle évoque ses copines qui en quittant pour la dernière fois leur école primaire se sont mises à pleurer.
Ce sont les larmes des parents, j'en entends tellement parler de "leur bébé qui quitte la primaire et rentre au collège, bouhouhou".
Je n'ai aucune nostalgie, je vois ma fille grandir et suis heureuse pour elle; certes, je ne la laisse pas regarder "les experts" ni "Docteur House" à son grand désespoir et paraît-il contrairement aux parents de ses copines, mais je ne cherche pas à l'obliger à rester dans un monde qui n'est plus le sien.

Saturday, June 26, 2010

La classe!

Maquillez-vous, épilez-vous. Habillez-vous d'une jolie jupe longue grise avec des motifs noirs et d'un débardeur propre (sans trace de lait quoi). Ajoutez un collier tout joli. N'oubliez pas les sandalettes à talon, et le petit sac blanc imitation crochet.

Sortez ainsi parée.

Pour aller dans la supérette du coin vous réapprovisionner en papier toilette.

(Loupé pour la drague)

(Sinon, je concocte un compte-rendu de notre périple espagnol :-) Sachez d'ores et déjà que nous avons laissé le papier toilette dans le camping car que nous avions loué... c'est intéressant comme détail non?)

Friday, June 11, 2010

Pourquoi je quitte l'enseignement....

Libellule accapare une grande partie de mon temps, elle est merveilleuse et je n'en perds pas une miette.
Les enfants ont des hauts et des bas, moi aussi depuis un peu plus d'un mois, pour moi ça finira par passer, pour eux... c'est moins sûr.

J'aurais pourtant de jolies choses à écrire ici si j'en avais le temps.
Je pourrais aussi épancher mon cœur, mais non, ce n'est vraiment pas possible cette fois (et pourtant, en 5 ans, vous en avez lu de ma part!)

Pour éviter que ce blog ne meure (ceci dit attendez-vous à un compte-rendu de notre périple espagnol d'ici 15 jours :-) ) je me lance dans le sujet ô combien épineux de l'enseignement!

Je disais dans un post précédent que je ne retournerai sans doute jamais enseigner.
Finalement, nous touchons assez d'aides pour tenir quelques mois de plus... le temps pour Mister k et moi de monter notre projet professionnel commun, un truc dont je rêve plus ou moins depuis 15 ans, quelque chose de beau... dont je reparlerai plus tard, quand ça sera un peu plus concret.

Concernant l'enseignement...
J'ai toujours été écœurée par la manière dont on s'occupe des enfants dès la maternelle. C'est quand même une énorme contrainte pour eux et je n'ai jamais réussi à être en phase avec ça. Assis, debout, couché... Fais-ci et pas ça... Ils ont en permanence des obligations. Parfois injustifiées.
Je connais des profs vraiment indignes.
Il y a beaucoup d'humiliations, de vexations.
La parole, les envies, pire, les besoins, ne sont pas pris en compte.
D'accord, vous me direz que c'est forcé tout ça, c'est le principe même de l'école en fin de compte, un programme à respecter, faut que ça marche et y'a pas 36 manières d'arriver à ses fins...

C'est sûr...
Je continue de défendre la belle idée qu'est l'école; une institution qui a permis un réel progrès social et qui est encore aujourd'hui plus ou moins un garant de l'égalité des chances.

Mais on sait bien que ce sont de belles paroles tout ça... On sait que pris dans le quotidien de la classe, la grande majorité des enseignants va au plus pressé, et tant pis pour ceux qui n'y arrivent pas... d'ailleurs, ceux qui n'y arrivent pas, les enseignants n'y peuvent pas grand chose: ils ne sont pas formés pour repérer ne serait-ce que la dyslexie!
On laisse dans le caniveau tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases, parce qu'on ne sait pas ce qui coince. J'entends des trucs effarants dans les salles de profs, "il est feignant, débile etc..." . Je connais des enfants qui souffrent de handicaps les empêchant de se concentrer, de comprendre certaines choses, d'aller vite... Ces enfants-là ont de la chance: les handicaps ont été détectés. Ce n'est pas le cas de beaucoup d'autres, qui végètent inutilement sur les bancs de l'école et s'en prennent plein la tronche.

Je n'arrive plus à supporter ça; à ne pas réussir à emmener TOUS les élèves de A à B, même en ne passant pas par le plus court chemin, par manque de connaissances, de moyens, de temps.
Je n'arrive plus à supporter de leur demander de faire ça là maintenant tout de suite parce que c'est comme ça et pas autrement.

Je n'arrive plus à supporter de n'être pas une bonne enseignante. Je ne suis pas la pire, mais je suis loin de ce que j'aimerais être. Je m'étais dit que les enfants grandissaient, que j'aurais plus de temps pour m'investir, trouver d'autres manières d'enseignement... Puis Libellule arriva!

Je me suis toujours posée des questions sur le métier, et sur moi dans le métier, j'ai toujours douté, de l'institution, de mes capacités et compétences, de ma place et de mon rôle.
J'ai souvent trouvé le métier difficile pour des tas de raisons et ça s'en ressentait parfois sur la manière dont j'enseignais - particulièrement l'année qui a suivi le dépôt de plainte pour mes enfants.

Je ne veux pas retourner crier sur les enfants (même si je ne crie pas tant que ça, c'est toujours trop à mon avis), je ne veux plus leur demander d'apprendre ça aujourd'hui parce que c'est comme ça, je ne veux pas leur demander d'arrêter de faire ce qu'ils font parce que c'est pas le moment...
Je ne veux plus me sentir inutile pour ceux qui ont des difficultés scolaires ou sociales.
Je ne veux plus me tordre le ventre parce que je sens des enfants en réelle souffrance et que je n'y peux rien. Je ne veux plus cautionner cette hypocrisie.
Je ne veux plus voir des enfants qui ressemblent à Viking, savoir qu'ils ne peuvent pas maîtriser leur comportement et leur crier dessus quand même.

Je m'étais toujours dit que je ne serais pas de ces enseignants qui ne font ce métier que pour les vacances.
Je n'en suis pas là... mais je ne veux pas voir à quoi je ressemblerai, comment j'enseignerai et comment je me comporterai avec les élèves à ce moment-là.

Je préfère arrêter avant.
Rassurez-vous: si je dois quand même enseigner encore, pour une raison ou une autre, je le ferai avec plaisir, parce qu'il y a plein de choses qui me plaisent dans ce métier, et je ne suis pas épouvantable non plus.

Mais ça fait presque un an que je me suis éloignée des tableaux noirs, verts ou blancs et je n'en souffre pas, loin de là.
J'entends ce que notre président et notre ministre préparent et j'en suis effarée... Je ne me sens pas prête à faire du meilleur boulot dans ces conditions.

Pour finir... nous n'avons pas l'intention de scolariser Libellule les premières années. Je ne veux pas qu'elle pleure, je ne veux pas qu'on l'oblige à faire ci comme ça parce que c'est comme ça et pas autrement... Je ne veux pas qu'elle marche en canard.

Je veux qu'elle soit libre dans sa prise d'autonomie et ses apprentissages. Et qu'elle n'aille à l'école un jour que parce qu'elle le veut; qu'elle soit prête, vraiment (ceci dit, vu ce qu'"ils" font de notre école, elle risque de ne pas y aller pendant vraiment très longtemps)

(Je ferai un autre post sur la non-sco)
(Non, ma fille ne sera pas asociale et analphabète :-D )

Quant à notre projet professionnel... il n'est pas très loin des enfants (les miens et ceux des autres)(et on pourra l'exercer avec nos enfants à nous dans les jambes!), et bien plus proche de la manière dont j'aurais aimé enseigner. Mais ça sera pour une prochaine fois!

Thursday, June 03, 2010

Bagatelle

Je vous préviens, c'est un post hautement intellectuel que je m'apprête à rédiger - et vous à lire...

Avant, j'aimais bien les jolis sous-vêtements, les couleurs, les dentelles... J'avais toujours le soutien-gorge assorti à la culotte...
Ensuite, j'ai été longuement célibataire, mes sous-vêtements achetés "avant" se sont abimés, je n'aimais plus mes petites culottes (qui étaient des strings, vous allez tout savoir, bref, je ne supportais plus de porter ces strings), et je n'avais aucune raison de remplacer ces vieux sous-vêtements par d'autres aussi jolis, pour qui d'abord? Les quelques hommes croisés durant cette période ne méritaient pas que j'achète mieux que des slips en coton avec des motifs - hideux les motifs, mais les culottes qu'ils ornaient étaient si peu chères...

Puis vint Mister k. A qui j'ai plu sans fariboles, babioles et autres bagatelles - et pas épilée la première fois, même. Mais très vite il m'a expliqué que... comment dire... mes petites culottes moches, bin heu... bof quoi... (surtout celle avec la fougère dessus :p ).

Puis vint la grossesse, alors la bagatelle, c'était à mille lieues de mes préoccupations!

Mais depuis j'ai accouché (plus l'excuse du gros ventre, des nausées, des remontées gastriques). Je suis une maman, mais une femme aussi. Bref, vous comprenez.
Mister k aime bien quand je fais un peu attention à moi, à ce que je porte, il aime bien que je me maquille un chouilla, que je mette quelques bijoux - je n'en portais quasiment plus depuis la naissance de Viking... Et surtout plus aucune bague depuis cette époque non plus.

J'ai procédé par étapes, avec bonheur, l'impression de me retrouver après toutes ces années (pas que j'aie jamais été un pot de peinture emperlousé ambulant hein)(et pas plus maintenant)(non vous n'aurez pas de photo), la satisfaction de montrer à Mister k que oui, j'avais envie de faire attention à moi pour lui faire plaisir à lui (il a des joies simples comme vous pouvez le constater).

Bref, il restait une étape, essentielle: les sous-vêtements.
Essayage obligatoire.
Difficile avec une Libellule en écharpe.
Aujourd'hui, j'ai décidé de tenter le coup.
Je suis allée dans le magasin de notre copine au sac en plastique (mais rien à voir, c'était juste pour dire)
J'ai vu un ensemble qui m'a plu.
Je l'ai pris, je suis allée dans la cabine d'essayage; j'ai ôté Libellule de l'écharpe, je l'ai posée par terre - elle tient très bien assise, je lui ai donné 2 jouets, mais elle a trouvé plus rigolo: elle s'est regardée dans la glace, elle s'est adorée même.
Je me suis dépêchée d'essayer le soutif, il m'allait à ravir.
J'ai remise Libellule en écharpe, j'ai payé mon achat (et j'ai dit à ma copine caissière de ne pas me donner de sac en plastique, elle ne fait plus de commentaire :-D )

Pour la première fois depuis 8 ans, j'ai acheté un joli ensemble de sous-vêtements! Je donne à nouveau dans la bagatelle! Je redeviens une femme pour de bon!

Ca méritait bien un billet léger non?

Tuesday, June 01, 2010

Brèves

- Libellule est extraordinaire, chaque jour, chaque moment est un miracle renouvelé.
Elle a une dent, mâchouille ce qu'elle peut, a sa place à table avec nous, elle joue, discute, et surtout, se passe difficilement de sa mère.

- Nous sommes sur le point de faire un beau voyage en famille.

- Côté justice, rien ne bouge... Allez, plus que 10 ans et 2 mois et Viking aura 18 ans! Je pourrai enfin pousser un soupir de soulagement.

- J'ai obtenu pour l'année prochaine un poste dans l'école où j'ai fait toute ma scolarité! Mais il est probable que je ne retourne jamais enseigner et c'est un soulagement.

- J'ai ressorti ma machine à coudre et je tente de faire quelques points par ci par là, ça dépend beaucoup de Libellule bien sûr.

- Il ne faut pas que j'oublie d'aller inscrire Princesse au collège jeudi! Quand j'ai commencé ce blog, elle était en grande section...

- Mon dos et mes genoux vont mieux depuis que je porte des semelles; hé oui, c'était juste ça en fait! Libellule est ravie, je peux continuer de la porter!

- Le désencombrement de la maison avance, au ralenti mais ça avance.

- C'est moi où il ne fait pas beau pour un premier juin?

-Je ne vais pas bien, c'est la raison de mon silence ici. Mais je ne suis pas loin. Vous n'allez pas vous débarrasser de moi comme ça :p

Sunday, May 23, 2010

Se défendre

J'ai toujours appris à mes enfants à ne pas taper les autres, pour aucune raison que ce soit. Même pas pour se venger ou se défendre. Ils doivent se tourner vers les adultes, qui sont là pour ça.
En tant qu'instit, je connais la limite de cette interdiction: dans une cour de récréation, il se passe mille et une choses que les enseignants ne voient pas; les enfants n'osent pas forcément se plaindre. Ou ils se plaignent toujours des mêmes, des petites terreurs, dont les profs ne savent plus quoi faire. Ils ne font parfois plus rien.

Il y a quelques semaines, Princesse a donné un coup de pied dans le tibia de Machin, qui l'agaçait une nouvelle fois, son grand jeu depuis que Princesse est arrivée dans cette école il y a 2 ans. La maîtresse l'a vue, l'a grondée, et Princesse, élève modèle, n'a pas l'habitude d'être grondée. Je l'ai rassurée: la maîtresse sait à qui elle a affaire. Elle ne pouvait faire autrement que de gronder l'enfant usant de violence (puisque la violence entraîne la violence et ne mène à rien, tout ça tout ça), mais au fond, elle sait que Machin méritait ce que Princesse lui a fait!
Je suis allée plus loin, j'ai dit à Princesse qu'elle avait eu raison, que rien n'avait fonctionné jusqu'ici, et que désormais Machin lui ficherait peut-être enfin la paix.
C'est bien le cas, même s'il a fallu que je mette mon petit grain de sel; Machin a tenté un dernier truc, Princesse a dit que je viendrais le gronder, il s'est moqué, il a l'habitude d'être grondé à la sortie par les autres parents!
Sauf que je ne l'ai pas grondé, je lui ai juste dit que je trouvais dommage qu'ils ne soient pas amis tous les deux, ça serait plus sympa que de se disputer à longueur de journée non?
Trop, ce fut trop pour Machin, entre la fille qui donne des coups de pied et la mère qui ne rentre pas dans le jeu habituel... Je n'entends plus parler de Machin depuis des mois.

Truc s'y est mis, un affreux "pticon" qu'on ne supporte pas Mister k et moi. En plus il se moque du prénom de Libellule (uniquement auprès de Princesse évidemment). Et son grand jeu, c'est d'appeler Princesse "Ugly Betty", du nom d'une série télévisée. Et "Ugly", pour ceux qui ne le savent pas, ça veut dire "moche". L'héroïne de la série porte des lunettes et est affublée d'un appareil dentaire... comme Princesse (enfin, Princesse ne doit porter ses lunettes que pour lire, écrire... par contre, l'appareil dentaire, c'est du non-stop forcément!)

Cela fait des années que mon discours est le même: si on se moque de toi, ne réponds pas, ne réagis pas, fais comme si on ne t'avait rien dit, comme si l'autre n'existait pas, la meilleure riposte est le mépris...
Plus facile à dire qu'à faire bien sûr! Princesse y travaille mais Ugly Betty, c'est trop.
Mister k et moi l'avons incitée à lui trouver des surnoms ridicules à lui aussi: comme il est petit, on a suggéré Razmoket, nain de jardin ou Golum. Truc a été choqué, "ça se fait pas" a-t-il lancé! Mais la vexation a été de courte durée. Les "Ugly Betty" ont recommencé. Et ont brutalement cessé, pour ne pas revenir.

L'astuce?

Princesse lui a retourné le poignet.

Je ne pensais vraiment pas qu'un jour j'en arriverais à dire ça, mais je lui ai affirmé qu'elle avait eu raison.

Je continue de prôner la non-violence, le mépris quand on nous attaque, le recours aux adultes en cas d'agression physique...
Mais Princesse rentre au collège en septembre, les adultes seront beaucoup moins présents, les collégiens doivent vite se débrouiller seuls dans leurs relations avec les autres.
Et les vilains surnoms peuvent coller à la peau pendant des années; le mépris ne suffit pas pour les éviter.

J'avoue avoir encore un peu honte et un peu de mal à l'assumer, mais au fond, que Princesse sache recourir à la force si nécessaire, c'est sans doute une bonne chose, dans un monde où les "pticons", y'en a quand même des tas.

Monday, May 17, 2010

This is a man's world

Dimanche matin, mon portable sonne, un numéro de portable inconnu, je ne décroche pas.
L'inconnu insiste, appelle une nouvelle fois tout de suite après le premier appel, dans ce cas c'est sûrement quelqu'un qui a vraiment besoin de me joindre, quelqu'un que je connais? Je décroche donc.

- Allô, c'est moi, Machin. (Voix inconnue de moi)(Prénom aussi)
- Vous avez fait une erreur de numéro, au revoir.

Je raccroche.
(Vous me trouvez peut-être un peu sèche, mais le monsieur était tombé sur mon répondeur, sur lequel j'indique mes nom et prénom, donc il sait qu'il s'est trompé!)

Il rappelle. Il m'énerve!

- C'est moi, Machin, tu m'as donné ton numéro hier. Ca va?
- Non, vous vous trompez, ce n'est pas le bon numéro, je ne vous ai rien donné du tout.

Je raccroche.

Il rappelle! Ca m'énerve-eu!

- C'est moi, tu m'as donné ton numéro hier à la gare. (Sûr de son droit le mec!)
- Non, je ne vous ai rien donné, on ne se connaît pas, je ne vous ai jamais vu, c'est une erreur de numéro et j'aimerais que vous arrêtiez de m'appeler.
- Mais si, tu m'as donné ton numéro hier, à la gare.
- (Oh, et puis zut pour l'amour-propre). Attendez, je vous passe mon mari, surtout, ne raccrochez pas!

Devinez quoi? Il a raccroché! Pour ne pas rappeler.

C'est pénible quand même... Ce monde où une femme ne sera jamais tranquille, où elle se fera toujours embêter par des hommes et ne pourra être défendue que par eux...

Sunday, May 09, 2010

Mon 8 mai 2010

Samedi, 8 mai 2010, j'aurais pu rejoindre les copines blogueuses à Paris.

Sauf que ce 8 mai était le point d'orgue de la "semaine européenne" de la ville. Semaine européenne à laquelle participaient la classe de Princesse et une petite dizaine d'autres, où 100 enfants de divers pays d'Europe ont été accueillis dans un centre privé, 23 euros par jour et par enfant (alors que c'est plus chouette dans les familles non?)(en plus, la ville ne pouvait payer pour tous les enfants de toutes les classes invitées, donc les enfants ont été tirés au sort, il n'y avait que des moitiés de classe, sympa pour les autres!), semaine longuement préparée par les élèves mais où il y aura eu très très peu d'échanges finalement, semaine où on a obligé les caisses d'école et les parents des élèves à payer 10 euros par enfant pour que les élèves en question fassent un photophore à base de pot de yaourt, un fanion en papier et une grenouille en origami sur un jour scolaire, je peux encore en ajouter mais j'arrête là, vous aurez compris combien j'étais sceptique sur l'intérêt du truc.

On avait eu un mot quelques semaines plus tôt, on attendait des enfants qui participaient au truc (pauvres profs qui se sont engouffrés dans ce projet sans en connaître la portée réelle!) qu'ils montent un spectacle le samedi 8 mai au matin, et qu'ils chantent la Marseillaise l'après-midi au monument aux morts.

J'avais répondu présente, Princesse adore apprendre les langues étrangères, voulait vraiment aller jusqu'au bout, était contente du petit spectacle qui se profilait à l'horizon (et fut déçue: la prof n'était pas satisfaite des danses bretonnes montées par la classe, les a annulées et remplacées par un simple chant, c'était la seule classe à présenter si "petit"!), bref, c'était difficile de lui faire louper ça... et moi de le louper, en tant que maman!
J'avais donc songé à regarder ça le matin, puis à rejoindre les copines blogeuses, on peut rêver, hein; Princesse m'a dit qu'elle voulait que j'assiste aussi à la cérémonie de l'après-midi. Bon, comme vous le savez toutes, je suis une mère parfaite, donc j'ai renoncé à la journée blogesque et me réjouissais à l'idée de voir ma fille se produire sur scène.

Mais ça aurait été trop simple.
Déjà, la ville avait prévenu: un seul adulte par enfant, question de places! Pourtant, il y a d'autres salles dans notre ville, allez savoir pourquoi la municipalité a voulu ce petit amphithéâtre...
J'étais un peu inquiète à l'idée de devoir assurer seule avec Libellule, le spectacle devant durer 3 heures (argh!), et comme vous le savez, la miss ne fait pas pipi dans les couches mais aux toilettes, je prévoyais plusieurs trajets...
Bon, heureusement, la veille, Princesse a réussi à avoir 2 entrées! Du coup j'ai demandé à ma mère de m'accompagner (Mister k, conseiller municipal dans une autre ville, avait d'autres obligations en ce jour)

Et donc donc donc, nous sommes arrivés bien à l'heure, c'est-à-dire 1/2h en avance comme on nous l'a demandé, donc à 8h30, dans la grisaille et la fraîcheur (que ceux qui s'étonnent de ce détail météorologique se rappellent que j'habite en région parisienne).
Les élèves sont rentrés vers 8h45.
Puis après c'était nous, les parents, qui étions conviés.
J'avais mon ticket dans une main, mon sac dans l'autre, Libellule écharpée.

Et là keskonmedit?

Que les bébés ne sont pas autorisés.

Chtac, dans les dents! J'ai tenté de négocier, les profs ont tenté de négocier pour moi, mais ce fut vain, et c'est les larmes aux yeux que je suis allée signaler à Princesse que je devais repartir...

Donc, j'ai tout loupé, la rencontre blogesque, et le spectacle de ma fille.

Mais ce n'est pas tout!

L'après-midi, en bonne citoyenne que je suis, je me suis rendue au monument aux morts avec la petite tribu (dont Mister k qui râlait de se voir infliger ça matin ET après-midi), avec les autres parents, on se disait, bon, on se barre dès que les enfants ont chanté...

Naïfs que nous étions! Le maire avait tout prévu, les enfants ont chanté à la fin, après les discours, les morceaux de l'orchestre (municipal, recruté de force, les pauvres musiciens ont joué bénévolement de 10h à 17h, je le sais, ma sœur en est!), les dépôts de gerbes, le malaise d'un ancien combattant (qui s'est vite remis rassurez-vous, il s'est même mis à engueuler les secouristes!)... On croyait en avoir terminé après la Marseillaise, mais non, nos enfants ont littéralement été pris en otage, on a dû suivre le cortège (moins Mister k et son fils qui n'en pouvaient plus) jusqu'à la mairie pour la levée des drapeaux, les morceaux de l'orchestre (municipal mais je ne répète pas ce que j'ai dit), les discours, et enfin, enfin, l'hymne européen chanté (faux) par tous les mignons petits enfants.

Pour se venger, avec les copines maman de copains de mes enfants, on est allés au salon de thé dévorer une énorme part de gâteau (d'accord, ça ne nous vengeait strictement pas des méchancetés que nous avait fait subir le maire, mais ça faisait du bien au moral)

Thursday, May 06, 2010

C'est pas ma faute...

... pour Viking... c'est pas ma faute.

J'ai longtemps cru que le problème venait de lui, ou de moi, ou des 2 à la fois.

Oui, c'est tellement facile de pointer du doigt un défaut d'éducation, surtout quand la mère est seule, surtout quand elle a allaité longtemps, surtout...
Oui, mais non. J'ai pas merdé à ce point! J'en connais des mères pires que moi et leurs enfants ne sont pas comme Viking. Et puis Princesse n'est pas comme Viking non plus. Je me suis trompée oui, mais pas à ce point. Je sais que c'est ce que mon entourage proche (oui oui, c'est bien de toi dont je parle entre autres, chéri :p ) veut croire, veut me faire croire, mais j'en ai assez d'être culpabilisée, assez de porter une faute qui n'est pas la mienne.

C'est tellement facile, aussi, de pointer du doigt les déviances d'un enfant. Viking est pourtant petit, 7 ans 1/2. J'en ai connu beaucoup des enfants de cet âge, avec mon métier. Je suis catégorique: ils ne sont pas encore retors au point de se torturer l'esprit pour trouver les trucs exprès pour nous empoisonner la vie.
Et puis c'est depuis toujours, ou presque. Qu'on ne me fasse pas croire qu'un enfant de 1, 2, 3 ans n'ait qu'une idée en tête: em******er ses parents.
Je me souviens de mon père qui le trouvait déjà "dur", à un an. Oui, à 1 an! Un enfant de un an, dur! C'est d'un violent! Et ça rejette tellement la faute sur l'enfant, qui n'y peut rien, de comment il est.

Qui n'y peut rien, de ce qu'on lui a fait.
Parce qu'on ne peut pas non plus faire comme si ce que j'ai découvert ce jour-là n'avait jamais existé et n'avait aucune influence sur le comportement de Viking.

"Il ne serait pas hyperactif?" m'a-t-on dit parfois.... Hyperactif, et puis quoi encore, il bouge, c'est tout. Je savais qu'une des caractéristiques de l'hyperactivité, c'est de ne pouvoir se concentrer. Or, mon fiston, qui gigote, bouge, saute, lance, tape, crie, bouscule, fait tomber, casse, et recommence, a toujours su s'arrêter sur une activité qui lui plait, à la maison comme à l'école. Il est même très bon à l'école, performant même dans certains domaines.

Alors l'hyperactivité, vous vous la mettez là où je pense.

Ouais, sauf que... Sauf que c'est beaucoup plus compliqué que ça, l'hyperactivité. J'ai découvert ça récemment, grâce à quelqu'un que je ne nommerai pas ici parce qu'elle n'en a peut-être pas envie.
Mais en fait de compte, mon fiston, il répond à bien des critères de l'hyperactivité.
Par exemple,
  • a) Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège ;
  • b) Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis ;
  • c) Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations où cela est inapproprié ;
  • d) A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir ;
  • e) Est souvent "sur la brèche" ou agit souvent comme s’il était "monté sur ressorts" ;
  • f) Parle trop souvent ;
  • g) Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée ;
  • h) A souvent du mal à attendre son tour
  • i) Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (par exemple fait irruption dans les conversations ou dans les jeux).
Si l'enfant correspond à 6 de ces critères, on peut considérer qu'il souffre de TDAH. Viking rentre dans toutes ces cases! Formidable, hein?
Le problème, si j'ose dire, c'est qu'il est bon à l'école, il "donne le change" dans certaines situations, d'où le fait que personne n'avait songé sérieusement à ça. Il donne le change certes, mais au prix de quels efforts?
Je passe les détails, mais il rentre dans bien d'autres cases: problèmes de sommeil, d'encoprésie (ça n'a pas duré), angoisse, stress, déprime...
Si on n'a pas vu ça avant également, c'est que c'était caché par la colline qu'il y avait devant, vous savez, le truc que lui a fait son père...
Les deux sont liés. Peut-être l'un a-t-il provoqué l'autre.

Ca fait beaucoup pour un seul enfant. Je me sens parfois écrasée. Pour lui. Pour tout ce qu'il supporte, depuis toujours. Plus l'énervement qu'il procure autour de lui. Parce qu'on n'a pas vu avant que c'était malgré lui tout ça, plus fort que lui, que ça le dépassait. On exige tellement de lui... Alors qu'il ne peut pas, tout simplement. Et à force, il ne veut pas non plus, peut-être. Tout devient lutte, tout devient enjeu.

La colline, elle est toujours là. La situation n'a pas évolué depuis plus d'un an. Toujours l'enquête préliminaire qui stagne. Encore au moins 2 ou 3 ans de ce régime. Je sais pas si on en viendra un jour à bout, de la colline (quand je vois Princesse entrer dans l'adolescence, avec tout ce que ça suppose chez un enfant abusé, je frémis).
Et en plus de la colline, y'a la montagne.
J'ai frappé aux premières portes, j'attends les rendez-vous, j'attends le diagnostique.
Je me dis aussi que Viking ne souffre peut-être pas de TDAH. Mais que dans tous les cas, ce n'est pas normal, qu'il soit comme ça, que quoi que ce soit, c'est plus fort que lui, que ce n'est pas juste une question de volonté, bonne ou mauvaise. J'en connais des enfants de 7 ans 1/2, j'en ai connu plein, alors je peux comparer, et décidément non, son attitude n'est finalement pas normale. Y'a quelque chose. Qui n'est ni de sa faute, ni de la mienne.

J'espère qu'un jour, on sera de l'autre côté de tout ça.

Wednesday, May 05, 2010

"Je veux pas me laver"

Si, moi, je veux bien, j'adore ça même!

Mais avec Viking, c'est la croix et la bannière! C'est affreux, mais il met un point d'honneur à ne surtout pas se laver, à refuser d'être propre; il en fait des histoires pas possibles. Le soir, quand on sonne l'heure des douches (je précise que ce n'est qu'une expression, il n'y a ni cloche ni klaxonne à la bergerie), il commence par hurler son désespoir; parfois on le prend de court, "c'est l'heure d'aller se laver, ooooooooooooooohh noooooooooooooooon". Comme on lui pique sa réplique habituelle, il passe à la suivante (à laquelle il arrive de toute façon après son cri de guerre) "je passe en 2ème" (ou en 3ème, suivant le nombre de gnomes à la maison ce jour-là). Je n'arrive vraiment pas à comprendre en quoi ça change les choses mais on ne appesantit pas davantage.

Mais y'a des soirs où il pique de vraies crises. Et quand je parle de soirs...Je devrais parler d'après-midi, après le foot notamment. Non, il n'ira pas se laver. Et c'est la guerre.

Je sais, vous me direz, après tout ce sont ces oignons, s'il sent mauvais, à la peau qui colle, la peau du visage toute moche, a mal à ses parties intimes... Oui mais non, je ne peux m'y résoudre. Je n'arrive pas à accepter l'idée d'avoir un enfant non lavé. Je veux dire, sur plusieurs jours. Parce qu'on ne l'envoie même pas de laver tous les jours hein! Mais bon, y'a un minimum quoi. Et c'est au dessus de mes forces, la saleté, physiquement au dessus de mes forces.

Je n'arrive pas à laisser tomber le domaine de la propreté, et il le sait, et il en joue, je pense vraiment que c'est pour m'embêter. Ca n'a pas toujours été comme ça, loin de là, je me souviens même d'une époque où il m'annonçait qu'il allait prendre sa douche. Je ne comprends pas pourquoi les choses ont ainsi évolué en quelques mois, je n'arrive pas à remonter le fil de temps, à comprendre ce qui a bien pu se passer.
Je ne comprends pas l'enjeu pour mon fils. Simplement m'embêter? Pourquoi? Ou y a-t-il autre chose?

Tout à l'heure, je lui ai demandé s'il voulait aller à l'entraînement de foot cet après-midi (oui je lui demande, au lieu de lui dire qu'il y a entraînement, parce que là aussi il y a un enjeu que je n'arrive pas à saisir, il dit qu'il ne veut pas y aller, puis finalement si, bref).
Il m'a répondu qu'il voulait y aller mais qu'il ne se laverait pas ensuite, qu'il ne se laverait que le soir. Oui mais non. C'est vraiment pas possible, il doit se laver en revenant du sport (mais où est le problème dans le fait d'être propre franchement? je n'arrive tellement pas à comprendre).
Prise de bec.
Et décision: fini le foot, ça fera plusieurs batailles en moins sur la semaine (bataille pour le "j'y vais-j'y vais pas, bataille pour la douche après)

Mais le fond du problème persistera.

Mais pourquoi, pourquoi ne veut-il pas se laver?
Vous connaissez? Vous avez connu? Vous avez des pistes? des idées?

Sunday, May 02, 2010

Liaisons dangereuses

J'ai découvert l'univers des forums de discussions en 1999, et j'ai tout de suite accroché. Il faut dire que j'étais très isolée à l'époque, toute jeune maman un peu perdue, à mille lieues des préoccupations des autres jeunes de mon âge qui eux n'avaient pas encore d'enfants. Les forums de jeunes mamans m'ont permis d'avoir d'autres points de vue sur l'éducation, et ont été une réelle bouée de sauvetage lors de ma séparation très violente d'avec le père de mes 2 grands. A n'importe quelle heure du jour et de la nuit, je pouvais venir pleurer ma peine, et je trouvais du soutien, pas réel, pas forcément immédiat, mais du soutien.

Plus tard, j'ai découvert l'univers des blogs, très différent, mais qui arrivait à point nommé dans ma vie: j'avais moins de temps à consacrer au virtuel, et je trouvais difficile de venir parler de moi sur un forum sans pouvoir prendre des nouvelles des autres.

Depuis, je jongle entre les 2, j'ai des copines forumesques et bloguesques, des "pour de vrai", et des amitiés fortes même si on ne s'est pas (encore) forcément rencontrées (et je vous rassure, j'ai aussi des copines en dehors de la bulle virtuelle!)

Il y a quelques jours, il m'est arrivé coup sur coup 2 aventures relativement propres au monde d'internet. J'ai hésité à en parler mais tant pis, hop, je me lance.

La première est stupide, j'ai eu l'impression d'une histoire de cours de récré niveau primaire! J'avais écrit sur Facebook que j'en "avais marre" de l'égoïsme de Princesse. C'était pas sympa, mais facebook et d'autres lieux du Net ne sont-ils pas justement des soupapes de sécurité? Bref, une "copine" blogueuse m'a minu militari ôtée de ses contacts. Hop, sans autre forme de procès (en m'expliquant dans un message). Je plains ses copines (mais en a-t-elle avec de telles exigences?). Pas le droit à l'erreur, à la faille, faut marcher droit, j'ai eu le malheur d'être le maillon faible, au revoir! Ca m'a plutôt fait rire qu'autre chose.
En même temps, réaliser à quel point on est jugé sur une phrase, ça fait peur. J'ai le sentiment que c'est pas comme ça dans la "vraie vie"? Qu'on y a le droit à plus d'une phrase. Heureusement.

L'autre histoire est beaucoup plus douloureuse.
Il s'agit de mon amie qui a perdu son bébé il y a presque 3 mois. Il y a quelques jours, elle a dit sur le forum que nous fréquentons toutes les deux qu'elle ne viendrait plus, juste après que j'aie posté un message concernant Libellule. C'est alors que j'ai réalisé qu'elle m'avait ôté de ses contacts facebook. Et que ça correspondait au moment où, sur le forum, quelques jours encore avant, j'avais dit que j'étais heureuse de ma vie.
J'imagine quelle douleur c'est pour elle. Plus exactement, à quel point ça rajoute à sa douleur sans nom (et sans fond), de me lire parler de ma si chouette vie, de ma fille si vivante.

Je réalise comme le monde virtuel peut blesser, bien plus que le monde réel. Comme lire à tous les détours d'internet que les bébés des autres font ci et ça peut broyer, aussi - et qu'on n'attende pas de cette femme effondrée de renoncer à ce qui reste sans doute une bouée de sauvetage.

C'est cela que j'appelle les liaisons dangereuses... Etre sans cesse connecté sur la vie des autres, via facebook, blogs et forums, bien plus que dans la "vraie vie".

Friday, April 30, 2010

Grandir...

Nous avons un problème.
Deux problèmes en fait.

Nous avons DEUX préados à la maison, P'tit Elfe (bientôt 13 ans) et Princesse (11).

Oh, ce ne sont pas eux les problèmes, mais plutôt nous, les parents!
Nous, qui ne savons pas forcément les voir grandir, qui ne savons pas forcément réagir à bon escient avec ce nouveau paramètre: nous n'avons plus des enfants (que nous couvons), pas encore des ado (que nous pouvons laisser agir davantage à leur guise), des PREADOS!
Si encore nous n'avions plus que ça, des préados... mais non, nous avons aussi un petit Viking de 7 ans dont le comportement m'incite à lire des ouvrages de psychologie et une Libellule pour qui j'ai replongé dans les manuels de puériculture premier âge! C'est un grand écart permanent, entre ce qu'on peut autoriser aux 2 grands mais pas encore à Viking, ce qui est réservé à un seul, ce qu'on peut proposer aux 3...

2 préados donc, mais très différents l'un de l'autre.
On a P'tit Elfe, que ses parents ne voient pas vraiment grandir, il faut dire que c'est un garçon et je constate ce qu'on m'a toujours dit, ils sont moins mûrs que les filles au même âge.
J'en plaisante parfois avec Mister k, comme la fois où il lui a imposé un tee-shirt plutôt qu'un autre. Ta mère te disait comment t'habiller à 13 ans? non m'a-t-il répondu, moi à 13 ans, j'étais hardos, avec des cheveux longs :-D
Sauf qu'il est arrivé que P'tit Elfe, mal réveillé le matin, attende que son père sorte des vêtements de l'armoire...

Princesse, quant à elle, veut se coucher tard le soir, regarder des séries qui ne sont pas pour elle d'après moi ("évidemment, tu ne veux pas regarder grandir ton bébé" me rétorque-t-elle!) et porter des talons hauts!
Pas facile là non plus, de trouver le juste milieu entre ses demandes et attentes légitimes et la nécessité de la protéger encore un peu parce que non, elle n'est pas encore tout à fait grande!

Bref, rien n'est fixé ni figé. C'est au jour le jour, selon les coups de coeur et les coups de gueule de chacun. On tâtonne, on réfléchit, on hésite, on fait un pas en avant, 2 en arrière ou l'inverse.

Et je constate que c'est plus facile de donner la tétée à heure pas fixe :-)

Thursday, April 29, 2010

Renoncement

On a beau tenter d'éviter cet écueil, pendant la grossesse, on a souvent des idées préconçues sur la façon qu'on aura d'être mère, de s'occuper de son bébé...

Je m'imaginais porter Libellule en écharpe jusque son premier anniversaire à peu près.
J'avais ce terme en tête, parce que je n'avais pas pu porter davantage Viking: je suis petite et menue, et j'ai de grands et gros bébés. A un an, Viking me gênait lorsque je le portais en écharpe, et la réciproque était vraie. Beaucoup de parents arrivent à porter leur bébé en écharpe lorsque celui-ci a 2 ou 3 ans mais pour moi, c'est impossible. Je me suis faite à l'idée.

Mais je n'avais pas songé que je ne pourrais même pas aller jusqu'au premier anniversaire de Libellule.

Je paye des années de mauvaises postures, de portage de sac en bandoulière toujours sur la même épaule, d'exagérations diverses et variées...

Je suis bancale, j'ai un genou qui part en vrille, le reste suit fatalement, la sciatique, le diaphragme, les lombaires, les cervicales, bref, tout. C'était abominable pendant la grossesse, ça s'est calmé quelques mois, mais Libellule grandit, grossit, pèse sur mes articulations, sur mon dos...

Hier matin, je me suis levée en ayant immédiatement mal à l'un des genoux et aux lombaires. Alors, je me suis résolue à ne pas porter ma Libellule en écharpe. J'ai emmené l'écharpe "au cas où" malgré tout, car l'écharpe de portage, ce n'est pas juste pour trimballer, ça répond également à un besoin de contact... Mais ce besoin, Libellule n'en a pas fait état hier matin. Elle a profité de sa balade en poussette, s'est même endormie dedans.

Ca fait drôle, ce n'est pas ce que j'imaginais, encore moins ce que j'espérais... Mais ce matin, je me félicite de ma décision d'hier. Je n'ai pas forcé, mon corps me remercie. Et je peux répondre au besoin qu'a eu Libellule cette fois de s'endormir dans l'écharpe.

Je devrais avoir des semelles orthopédiques la semaine prochaine, et je suis fermement décidée à faire très attention, dès que possible, pour pouvoir "faire des écarts" lorsque c'est nécessaire.

C'est aussi une belle leçon... Même pour un 3ème enfant, on découvre, on s'adapte, on tâtonne, on renonce à certaines choses, et on en découvre d'autres...

Tuesday, April 27, 2010

La queue du chien

Libellule est née il y a 6 mois et 2 jours.

Cela fait 6 mois que je fais ma vie en fonction d'elle, que je me nourris essentiellement de sandwichs au fromage de chèvre et de pommes parce qu'elle a besoin que je m'occupe d'elle au moment des repas, 6 mois que je la porte au point d'en avoir mal au dos et aux genoux, 6 mois que je me précipite lorsqu'elle pleure, 6 mois que je la regarde, que je m'émerveille, que je la respire, que je l'encourage, qu'elle me fait rire, que je la fais rire, 6 mois à me réveiller aux aurores parfois, à tenter de calmer d'incompréhensibles crises, 6 mois à n'avoir pas le temps de faire ce que j'aimerais faire, bloguer davantage par exemple.

Et puis j'ai lâchement profité de quelques minutes où la miss était contente de jouer au milieu de ses frères et soeur - qui eux, jouaient à la DS, la simple présence suffit - pour faire un peu de tri, retrouver des jouets mis de côté en attendant que Libellule grandisse, et qu'ai-je trouvé?

Lui:




Libellule est ravie de découvrir de nouveaux jouets, et sa préférence va à ce chien, et particulièrement au morceau en plastique vert au bout de la queue, qu'elle mâchouille des heures avec délice.

Je dois ma liberté blogesque (oui parce que j'aurais pu faire autre chose de ce 1/4h mais non, j'ai blogué) à la queue d'un chien des années 70.

Elle est pas belle, la vie?