Sunday, May 31, 2009

Effroyable journée

Bon, il faut savoir qu'en ce moment, chaque jour est difficile à traverser, entre ma grossesse toujours difficile à vivre moralement et l'enquête sociale de mercredi, très déterminante pour la suite.
L'engorgement notoire de l'emploi du temps au mois de juin n'arrange pas les choses, nous avons un timing encore plus serré que d'habitude. Autant dire que je suis à fleur de peau (je vois Mister K ricaner d'ici)

Aujourd'hui donc:
- déménager des meubles de chez ma grand-mère, partie en maison de retraite en attendant de partir tout court...
- assister, entre 14h et 16h, aux passages de galops 1 et 2 de Princesse (examens d'équitation, elle n'avait jamais passé le galop 1 et a donc dû passer les deux aujourd'hui)
- me rendre chez ma sage-femme à 50km (et donc 50 minutes) de chez moi à 17h

Les problèmes que nous avons rencontrés sont les suivants:

- L'état de l'appartement de ma grand-mère était très décourageant; c'est dingue tout ce qui y a été accumulé en un peu plus de 20 ans, ça va être long d'en venir à bout. C'est une étape difficile pour ma mère et ses sœurs (les frangins ne se sentent pas concernés), leurs souvenirs, une grosse partie de leur vie... Mais malheureusement, nous ne pourrons pas tout récupérer.

- Mon beau-frère m'a démolie en quelques minutes au sujet du magnifique appartement qui deviendra peut-être notre nid en juillet (réponse mardi). Je me suis retenue pour ne pas fondre en larmes, surtout que des copines venues aider en ont rajouté (à fleur de peau, je l'avais bien dit!)

- A 16h, les épreuves d'équitation n'étaient pas finies! J'ai donc dû abandonner la tribu sur place et filer à mon rendez-vous...

- Le plan de Viamichelin n'était pas très clair et je me suis un peu égarée, ça m'a stressée et démoralisée, j'étais prête à faire demi-tour alors que j'étais proche du but. Et puis je pensais à Mister K et aux enfants que j'avais laissés alors que de gros nuages noirs menaçaient.

Finalement:
- Nous avons eu le droit d'emporter 2 belles gravures, des livres d'art et des boîtes de puzzles de 1000 à 3000 pièces que Mister K avait repéré chez ma grand-mère. Je penserai à elle en assemblant les pièces...
- Je me suis imprégnée, une dernière fois je crois, de ce qui fut le domaine de ma grand-mère durant plus de 2 décennies. J'ignore si j'y reviendrai. C'est aussi une partie de mes souvenirs qui se sont envolés aujourd'hui.
- Je me suis affirmée et réaffirmée dans le dedans de moi-même que je serais très heureuse d'habiter le joli appartement avec Mister K et tant pis si ça ne sied pas à certains (apprendre à se blinder davantage...)
- Princesse a eu ses deux galops.
- Les enfants ont dû aller à pied à la gare la plus proche, prendre le train pour une station puis marcher jusqu'à la maison et l'ont fait sans râler. (Mister K les avait amadoués à coup
de tours de poney pour les garçons - Princesse avait déjà eu son compte- et de glaces)
- Il n'a même pas plu
- J'ai entendu battre le coeur de Bébé Oups (me voilà rassurée pour quelques heures) et j'ai pu discuter avec ma sage-femme qui tente de me rassurer comme elle peut.

On ne pensait pas arriver indemne au bout de cette journée...Bin finalement, si :-)

Friday, May 29, 2009

L'affaire du zizi poilu

J'ai repris le boulot lundi, après une dizaine de jours d'arrêt suite à des douleurs musculaires.

La petite école d'un petit village où j'avais déjà enseigné
Cette fois, je remplace jusqu'à la fin de l'année une enseignante de grande section (enfants de 5-6 ans), partie en congé maternité.

Dès lundi, le ton a été donné: des parents ont raconté à la dame de la garderie que le mercredi matin précédent (les élèves du coin ont eu cours mercredi et non vendredi la semaine dernière, pont oblige), un jeune homme avait montré son zizi poilu à leurs enfants (qui sont tous de ma classe), à travers la grille de la cour, pendant la récréation.
La dame de la garderie a rapporté les propos à ma collègue de la classe à côté (qui n'était pas là le mercredi), celle-ci a interrogé les enfants qui avaient paraît-il vu le zizi poilu, les réponses étaient évasives, ils n'étaient plus très sûr (l'un parlait du "bras poilu"), sauf un, une autre a expliqué que le jeune homme en question était son cousin.

A midi, la directrice appelle chez le cousin en question, la mère tombe des nues, vous imaginez.... Mais finalement, ce n'est pas possible que ce soit lui, le mercredi matin, il était au collège! Mais dans les petits villages, les commérages vont bon train, et l'adage "il n'y a pas de fumée sans feu" aidant, le pauvre gosse doit en entendre de sacrés depuis...

Cependant, il y aurait bien quelqu'un qui aurait montré son zizi poilu aux enfants, à travers la grille.
Les enseignants de service reconnaissent qu'il y avait de jeunes garçons qui parlaient aux petits de maternelle à travers la grille... dans un village où tout le monde se connaît, pourquoi empêcher les enfants de parler à leurs cousins/voisins etc...
On ne peut empêcher les gens de marcher dans la rue aux abords des écoles!
Bien sûr, le défaut de surveillance est montré du doigt... Mais le geste du jeune homme qui aurait baissé son slip pour montrer son zizi poilu aux enfants, s'il a eu lieu, a pu/dû être rapide, les enseignants ne peuvent avoir les yeux dans tous les coins de la cour en permanence...

Cependant, aucun enfant n'a crié son dégoût (pourtant à cet âge, ça aurait été compréhensible!), aucun n'est venu se plaindre (pourtant ils n'arrêtent pas habituellement, et pour des broutilles...)

Donc, depuis le début, nous doutons fortement de la véracité de l'histoire....
Et puis finalement, tous les enfants se sont rétractés, en fait le jeune homme (on ne sait toujours pas qui c'est) se serait juste gratté entre les jambes.
Du coup hier, la directrice a remonté les bretelles des enfants, fermement. Et a convoqué les parents pour demain samedi, en faisant passer une lettre.

Énervement des parents!
Comment a-t-on pu gronder leurs chérubins! Jolie façon de retourner l'histoire.... J'ignore d'ailleurs combien d'entre eux continuent de croire la version de leurs enfants.

Tout ceci m'amène à deux réflexions:

- il faudrait que les parents arrêtent de prendre pour parole d'évangile tout ce qui sort de la bouche de leur progéniture!
Quel est celui d'entre nous qui n'a jamais menti, enfant!
Tous les enfants mentent, pour cacher leurs bêtises, pour avoir la paix, parce qu'ils oublient tout ou partie d'un événement, parce que c'est rigolo (moi j'aurais été de celles qui auraient répété qu'elle avait vu un zizi poilu, c'est rigolo, "un zizi poilu"!), pour se rendre intéressant (j'en aurais même rajouté une louche); les enfants travestissent la vérité aussi, brodent, pas forcément consciemment, mais parce que le monde tourne autour de leur petite personne; ils ne voient que leur vision de l'histoire, une vision très subjective.... Allez expliquer tout ça aux parents! "Mon enfant ne ment pas", combien de fois ai-je entendu cette phrase!

- C'est avec ce genre d'affaire que la suspicion est jetée sur les dires des enfants qui eux, ont vraiment vu ou subi des choses... parce que là, inversement, on va dire que "les enfants mentent" (je l'ai entendu à propos des miens... ), c'est tellement plus pratique. D'ailleurs, on se demande ce qui a amené l'un des enfants à parler en premier du zizi poilu...

Wednesday, May 27, 2009

Tous pour Marseille!

Figurez-vous que depuis quelques temps, allez savoir pourquoi, je me suis mise au foot.

Non, pas physiquement quand même hein, télévisuellement plutôt.

Et je suis une supportrice de l'OM. Les enfants aussi. On connaît même les slogans.
Je vous laisse déduire de qui nous vient cette soudaine passion (enfin, passion est un grand mot, parlons plutôt d'intérêt en ce qui me concerne)

Je regarde aussi les match internationaux (d'un œil qui se ferme très vite) et je suis pour la même équipe que le supporter-maison.

Ce qui est pratique avec lui d'ailleurs, c'est que même lorsque je m'endors, je suis le match. Il est tellement, comment dire.... expressif. Je n'ai qu'à suivre ses exclamations ou ses énervements pour savoir quelle équipe a gagné et le nombre de buts exacts.

Ce qui est bizarre, c'est que Mister K (puisqu'il s'agit de lui, hein, vous l'avez compris) ne s'est mis ni au tricot, ni à la broderie, lui...

Il y a là un mystère que je ne m'explique pas!

Saturday, May 23, 2009

En amoureux à Paris sous la pluie

C'est gris
mais c'est joli

Nous avons marché et regardé
bavardé
bien mangé
découvert un formidable musée dans lequel nous allons devoir retourner (nous en avons vu à peine la moitié de la moitié)

Il a plu... et j'ai alors pu constater que j'étais aux côtés d'un homme qui s'en fiche, de la pluie
c'est rare et précieux, il y en a tant que ça stresse et ennuie

J'ai alors songé, qu'on est ensemble heureux,
même quand il pleut

Friday, May 22, 2009

Ethique?

Au tout début de ma grossesse, j'avais expliqué à ma sœur que je n'étais pas sûre d'avoir envie de me plier à tous les examens qu'on fait subir aux femmes enceintes - cette aversion vient de ma première grossesse, c'était vraiment trop.

Ma sœur m'a alors prévenue: ces examens sont obligatoires, je ne toucherai pas l'allocation de naissance ni l'allocation jeune enfant de la CAF si je ne m'y soumets pas.

Étonnée, je suis allée vérifier; en réalité, seuls 3 examens du bébé sont obligatoires (à 8 jours, 9 mois et 24 mois) pour toucher l'allocation jeune enfant. Rien n'est mentionné concernant la prime à la naissance (il faut juste déclarer la grossesse)

Heureusement: je ne vois pas au nom de quoi on pourrait rendre obligatoires des examens pendant la grossesse, il s'agit du corps de la mère en priorité.... Quoi que....

Il arrive que des nouveaux-nés meurent ou naissent handicapés parce que la mère a refusé tel ou tel examen, ou refusé certaines interventions pendant l'accouchement - des décès ou des handicaps "évitables", donc.
Comme disait Mister K, un père pourrait très bien porter plainte contre la mère de son enfant dans un cas de ce genre...
J'ignore comment le droit français considère le fœtus et donc si la mère pourrait être déclarée coupable...

En réalité je ne sais trop qu'en penser, entre le droit à la femme de faire ce qu'elle veut de son corps (et elle a lutté, la femme, pour obtenir ce droit!) et le droit de l'enfant à naître...

Mais je ne serais pas pour une obligation d'examens médicaux pendant la grossesse (pas vraiment utile d'en arriver là d'ailleurs, la grande majorité d'entre nous étant largement rassurée par les actes médicaux!)

Ce que je condamne davantage pas contre, c'est le fait que les échographes soient en mesure de nous donner le sexe de notre bébé avant la fin de la période légale d'avortement.
Ça m'avait frappé le mois dernier lorsque notre échographe nous a annoncé que c'était probablement une fille: et si nous avions absolument voulu un garçon? Je me demande s'il arrive en France que certains parents préfèrent avorter pour tenter de faire mieux la fois d'après... Dangereux ça... C'est bien pour ça que l'annonce du sexe avant la naissance est interdite dans certains pays.

Tuesday, May 19, 2009

Pas de doute, je suis enceinte (2)

La CAF me l'a annoncé dans un récent courrier:


"vous attendez un bébé."

Ah? je n'étais pas au courant, mais si la CAF le prétend....

Le courrier de la sécu reçu la veille était plus sympa: "la MGEN vous adresse ses félicitations pour l'heureux événement que vous attendez."

Merci, vraiment, je suis touchée.

(J'ai été privée de net puis de PC quelques jours, mais promis, à partir de demain, de vrais billets avec de vraies idées à l'intérieur - et je répondrai aux commentaires aussi)

Saturday, May 16, 2009

Pas de doute, je suis enceinte (1)

Je n'arrive plus à fermer mon manteau (oui, au nord de la Loire, on porte toujours un manteau en mai!)

Monday, May 11, 2009

Les enfants de demain (2)

Pour faire suite à l'épisode précédent...

Peu avant les vacances de février, je suis allée faire un remplacement dans l'école soit disant chicos et select de la ville, tellement chicos et select que la fille d'une princesse la fréquente, c'est vous dire.

J'avais fait une matinée de remplacement dans cette école l'année dernière, passant de classe en classe lors de réunions. J'ai trouvé les enfants remuants, bruyants, pas très concentrés, voire franchement siphonnés pour certains - hé oui, même dans la "meilleure" école du coin! J'ai assisté à un gros caprice de la part d'une gamine de CM1, un truc que je n'aurais pas cru possible!

Cette fois, me voilà en CP pour deux jours... Et j'ai été extrêmement découragée.
Les élèves étaient extrêmement désagréables. Pas le style, comme précédemment, "on a envie de t'em*****er gratuitement" mais plutôt "qu'est-ce qu'elle me veut celle-là?"

C'est ça, j'étais une subalterne, comme tant d'autres autour d'eux, et c'était à moi de m'adapter et de faire selon leur bon vouloir.

Une partie de ces enfants vient réellement de familles aisées - comme la fille de la princesse C. de M. épouse H., je dis ça je dis rien.

Comme y'a quand même une justice :-) ces enfants avaient un niveau scolaire faible voire médiocre! Incroyable, je n'aurais jamais imaginé. Contrairement à ce qu'on pense, ils ne sont pas spécialement suivis chez eux, leurs parents ont mieux à faire, et je ne pense pas que la culture soit une valeur dans leur milieu- après tout, ils reprendront toujours la boîte de papa! On cultive plutôt l'apparence... Et un jour on se retrouve avec un président bling-bling qui méprise ouvertement le monde de la culture, de l'enseignement et "la princesse de Clèves"...

Le plus triste dans l'histoire, c'est qu'un certain nombre d'élèves vient de milieux sociaux défavorisés, leurs parents font parfois des pieds et des mains pour qu'ils soient scolarisés dans cette école, et finalement, ils ne sont pas du tout tirés vers le haut...
Dans n'importe quelle autre école ils auraient une chance, mais là....

Thursday, May 07, 2009

Epidémie!

Entendu à la radio tout à l'heure: l'épidémie de grippe porcine a touché 2000 personnes dans 20 pays et a tué 44 personnes au Mexique.

Oh, quelle terrible épidémie! Tremblez, braves gens, vous risquez d'être contaminés au coin de chaque rue!
Des collègues qui regardent trop le journal de TF1 ont même songé à imposer le port d'un masque à un élève qui revenait des USA...

Pendant ce temps, quelles sont les vraies infos qu'on nous cache?

Et plus important encore: combien de millions de personnes - des pays du tiers-monde bien sûr, donc quelle importance? - des maladies comme la tuberculose et la rubéole touchent-elles et emportent-elles chaque année?

Fin d'année...

He oui, la fin d'année approche! Et avec elle les examens et fêtes de fin d'année.

J'ai passé hier mon examen de tuba (je n'en ai presque pas parlé sur le blog par manque de temps mais ça a pris une grande partie de ma vie cette année, et Viking et moi avons participé à plusieurs auditions), totalement informel puisqu'au conservatoire, on ne passe plus nos examens que tous les 3 ans - c'est tellement moins stressant! Je me souviens de mon angoisse, chaque année, lorsqu'approchait l'examen de piano.. Ce n'est pas ce qui motive le plus pour continuer.

Donc, hier, nous étions 3 de la classe de tuba à présenter un morceau devant un jury composé de notre cher directeur, très sympa, et d'un prof de tuba d'un autre conservatoire, loin d'être antipathique également. De plus, l'examen s'est déroulée en public - juste nos familles; moins la mienne, je pensais que ce n'était pas possible. Bref, tout pour nous mettre à l'aise.

Résultat? Je suis à la fois déçue et satisfaite.
Déçue, parce que, le stress aidant, j'ai fait quelques couacs, alors qu'une heure encore avant, je réussissais bien mieux.
Déçue aussi parce que j'aurais pu faire mieux... si j'avais eu davantage le temps de m'entraîner. Hors en mars et avril, nauséeuse et épuisée, j'ai consacré nettement moins de temps au tuba qu'avant.
Satisfaite parce que mon prof m'a donné à jouer un morceau de 3ème année alors que je ne joue du tuba que depuis septembre et que je ne m'en suis pas trop mal sortie malgré tout!

C'était sans doute la dernière fois que je jouais du tuba avant longtemps... La pratique d'un instrument à vent n'est pas conseillée lorsqu'on est enceinte, on contracte trop le ventre en jouant (ceci dit ma soeur a pu jouer de la flûte traversière jusque 2 jours avant son accouchement!) et après l'accouchement, il faut attendre que le périnée soit d'accord (désolée pour les détails :-) )
Je sens bien que j'ai déjà du mal à souffler, je dois prendre ma respiration plus longuement et je suis vite essouflée. Nous verrons si je tiens jusqu'au 12 juin, date de la fête de fin d'année du conservatoire durant laquelle nous devons jouer... Je l'espère, parce que c'est frustrant, de ne pas aller jusqu'au bout.

Tuesday, May 05, 2009

Les enfants de demain (1)

Ce matin, j'ai été appelée à 10h30 pour un remplacement à partir de 10h30 (l'enseignante avait une réunion)(oui l'inspection aurait pu/dû m'avertir plus tôt dans la matinée... bref)

Une école à la très mauvaise réputation, une des pires du coin. Même pas peur, j'y suis déjà passée et j'ai survécu.
Une classe de CE2, des 8 ans.
Quelqu'un est en train de surveiller les élèves lorsque j'arrive, ils sont au travail... mais ce n'est pas très calme. En me passant la main, la personne me dit qu'ils ne sont pas faciles (mais ils ne l'entendent pas)

Le chahut commence immédiatement, les élèves parlent dans tous les sens... J'essaie d'obtenir le calme, mais rien à faire. Toujours 3 ou 4 qui disent une connerie et le chahut repart de plus belle. Non-stop pendant 3 minutes.

Alors je laisse tomber, pour la première fois de ma carrière. Que puis-je espérer obtenir de ces gamins en 45 minutes? Ils ont décidé de montrer à l'adulte de quoi ils étaient capables. De lui montrer qu'ils sont les plus forts, qu'ils ne respectent rien ni personne et surtout pas une petite remplaçante d'1m53.

Alors je les préviens: tant pis, je les laisse. Et je préviendrai leur maîtresse, qui les punira l'après-midi. Quant à moi, je serai payée de toute façon (oui, je le leur dis). Donc, ce sont eux et eux seuls qui seront punis.

Ils essaient de tout faire pour me faire craquer: "maîtresse t'es méchante", "j'ai envie de chier/de vomir", "prout/sexe/bite", chansons, cris, répétition de la comptine numérique (ouf, nous sommes sauvés, ils savent compter jusqu'à 14), papiers qui volent, stylos, et puis finalement, je ne suis pas drôle à ne pas réagir, alors ils s'occupent d'eux-mêmes et surtout les un des autres, insultes, doigts d'honneur, et pour finir bagarre dans la classe au moment de la sortie. Je n'ai pas séparé les belligérants, ils ne faisaient ça que pour la frime, je n'allais pas risquer de prendre un coup.

Tout ce temps, je suis restée calme, étonnamment calme.
Ce n'était pas dirigé contre moi, mais contre ce que je représente.
Et puis surtout... Ils se flinguent tous seuls. Ils refusent de travailler, viennent de milieux où le travail n'est pas mis en valeur... Certains sont déjà franchement stupides et fiers de l'être (ils pourraient encore être sauvés mais pas dans les conditions actuelles). A quelques exceptions près (une petite partie des élèves tentaient vainement de travailler et semblaient relativement équilibrés, même si certains ont fini par être entraînés dans l'ambiance), ils vont rester sur la touche, pendant que les enfants issus de classes sociales plus favorisées vont progresser. Ils se sentent forts mais ce seront les faibles de demain.

Sunday, May 03, 2009

Week-end pour elles...

Prévoir d'aller voir grand-mère, sans doute pour la dernière fois, le vendredi.
Ne pas y aller, finalement, parce que ma mère n'a pas voulu... Ne veut pas que sa mère nous laisse sa terrible agonie pour dernière image.

Alors, puisqu'on ne peut plus rien pour celle qui part, penser à celle qui arrive.
Ôter des étagères des livres que je n'ai jamais lus et que je ne lirai jamais, des livres qui ne me sont rien, ou plus rien... Il faut de la place, et mon bébé vaut 1000 fois et plus tous mes livres.
Pousser les meubles, les agencer différemment... Penser à elle...

Penser à celles qui sont là, aussi. A ma mère qui passe un cap si douloureux, déchirée par cette agonie qui n'en finit pas. Passer une soirée avec elle, pour qu'elle voie ses petits-enfants, pour qu'elle voie la vie, prévoir une autre soirée pour l'emmener au cinéma.

Penser à Zaza...(pour ceux qui ne savent pas, c'est et )
Parce que mon ex-belle-mère a repris contact il y a quelques mois et que toutes les deux étaient à Paris pour aller voir pour l'une le père, pour l'autre le fils en prison. Quelques heures avant qu'elles ne reprennent le train.

Imaginer, pendant des jours, les mots qui seront dits. Ceux qui blesseront, qui détruiront peut-être. Elle souhaite prendre les enfants en vacances, mais elle n'a pas pris leur défense face aux policiers. Ne veut pas encore admettre que son second fils ait pu faire ça. Certes, c'est une mère, mais il y a la sécurité de 2 enfants en jeu...

Angoisser follement, espérer pouvoir dire calmement... Et puis se retrouver face à une femme heureuse quand même, qui a fait le tri dans sa vie, qui enfin va à l'essentiel, droite, saine, cohérente.

Admettre....Qu'elle est l'autre grand-mère des enfants, et une grand-mère certainement enfin chouette. Admettre que les liens peuvent se recréer, et peut-être qu'il faut qu'ils le soient.

Passer des heures à parler avec elle, obtenir des explications sur ce qui s'est passé une nuit de novembre 2006, savoir avec certitude qu'effectivement, ma belle-sœur dormait lorsque son mari l'a étranglé, mais que lui seul sait - et refuse de le dire - ce qui s'est passé alors au juste... S'est-elle réveillée? Débattue? Nous ne saurons jamais.

Continuer de vivre avec ce cauchemar.

S'amuser de voir les cousins se parler comme s'ils s'étaient quittés la veille.

Voir, autour du cou de Zaza, un médaillon fait en laine (par son père, ai-je appris ensuite) avec la photo de sa mère... Vision violente et insupportable.
Refuser de ne plus la voir qu'en photo. Vouloir qu'elle soit là...
Comprendre qu'il y a des deuils qui ne se font jamais.

Rentrer, épuisée, fourbue, sonnée, et étonnée par ce week-end chargé - on a également pu voir des amis deux après-midi de suite- qui n'était pourtant que de 3 jours mais qui donne l'impression d'en avoir fait le double au moins.

Savoir qu'il a changé bien des choses...