Prévoir d'aller voir grand-mère, sans doute pour la dernière fois, le vendredi.
Ne pas y aller, finalement, parce que ma mère n'a pas voulu... Ne veut pas que sa mère nous laisse sa terrible agonie pour dernière image.
Alors, puisqu'on ne peut plus rien pour celle qui part, penser à celle qui arrive.
Ôter des étagères des livres que je n'ai jamais lus et que je ne lirai jamais, des livres qui ne me sont rien, ou plus rien... Il faut de la place, et mon bébé vaut 1000 fois et plus tous mes livres.
Pousser les meubles, les agencer différemment... Penser à elle...
Penser à celles qui sont là, aussi. A ma mère qui passe un cap si douloureux, déchirée par cette agonie qui n'en finit pas. Passer une soirée avec elle, pour qu'elle voie ses petits-enfants, pour qu'elle voie la vie, prévoir une autre soirée pour l'emmener au cinéma.
Penser à Zaza...(pour ceux qui ne savent pas, c'est là et là )
Parce que mon ex-belle-mère a repris contact il y a quelques mois et que toutes les deux étaient à Paris pour aller voir pour l'une le père, pour l'autre le fils en prison. Quelques heures avant qu'elles ne reprennent le train.
Imaginer, pendant des jours, les mots qui seront dits. Ceux qui blesseront, qui détruiront peut-être. Elle souhaite prendre les enfants en vacances, mais elle n'a pas pris leur défense face aux policiers. Ne veut pas encore admettre que son second fils ait pu faire ça. Certes, c'est une mère, mais il y a la sécurité de 2 enfants en jeu...
Angoisser follement, espérer pouvoir dire calmement... Et puis se retrouver face à une femme heureuse quand même, qui a fait le tri dans sa vie, qui enfin va à l'essentiel, droite, saine, cohérente.
Admettre....Qu'elle est l'autre grand-mère des enfants, et une grand-mère certainement enfin chouette. Admettre que les liens peuvent se recréer, et peut-être qu'il faut qu'ils le soient.
Passer des heures à parler avec elle, obtenir des explications sur ce qui s'est passé une nuit de novembre 2006, savoir avec certitude qu'effectivement, ma belle-sœur dormait lorsque son mari l'a étranglé, mais que lui seul sait - et refuse de le dire - ce qui s'est passé alors au juste... S'est-elle réveillée? Débattue? Nous ne saurons jamais.
Continuer de vivre avec ce cauchemar.
S'amuser de voir les cousins se parler comme s'ils s'étaient quittés la veille.
Voir, autour du cou de Zaza, un médaillon fait en laine (par son père, ai-je appris ensuite) avec la photo de sa mère... Vision violente et insupportable.
Refuser de ne plus la voir qu'en photo. Vouloir qu'elle soit là...
Comprendre qu'il y a des deuils qui ne se font jamais.
Rentrer, épuisée, fourbue, sonnée, et étonnée par ce week-end chargé - on a également pu voir des amis deux après-midi de suite- qui n'était pourtant que de 3 jours mais qui donne l'impression d'en avoir fait le double au moins.
Savoir qu'il a changé bien des choses...
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6 comments:
Et tu es là, bien là, avec tes enfants et ce petit bout qui doucement prend sa place.
Maintenant, on aimerait qu'enfin tu puisses te reposer, que tes enfants puissent imaginer un avenir tout doux.
Billet chargé comme votre vie l'a été :-(
Tous s'empile et il faut bien vivre avec, heureusement il y aussi beaucoup de bon dans ta vie, de chouettes enfants, un homme qui t'aime, et une petite puce qui pousse en toi (j'allais écrire toiT, beau lapsus) ;-)
Pour l'autre grand-mère, oui les enfants en ont surement besoin, à condition que sa présence soit bonne pour eux. Il a fallu un nouvelle phrase assassine de ma BM (devant mon fils) ce week-end pour que je réalise enfin, qu'elle était plus nocive que bénéfique pour mes enfants.
Méfiance donc, si elle ne reconnait toujours pas la culpabilité de son fils...
Plein de bises et de courage pour repousser les murs et les tristes pensées.
On trimbale tous nos sacs plus ou moins lourds. Les tiens sûrement plus que d'autres. Un peu de ta grand-mère survivra, j'en suis sûre, dans la petite fille que tu portes...
j'ai beaucoup d'admiration pour toi, pour la façon dont tu analyses, pour ta droiture, tes remises en question... tu le mérites ce bonheur que l'on cherche tous...Bises.
Valérie, je me reposerai pendant les vacances (privilège des profs...) Quant à l'avenir, il va falloir attendre encore de nombreux mois au moins pour voir ce qu'il réserve aux enfants...
Sosso, oui, méfiance, c'est ce qui m'anime. D'un autre côté cette grand-mère est le seul lien qui unit désormais mes enfants à leur cousine... Pour le moment il reste hors de question qu'ils aillent chez leur mamie sans moi, je verrai comment les choses évoluent.
PPN, ce sont les sacs de mes enfants qui sont les plus lourds, moi je ne fais que les aider à les porter un peu.
Oui, dans cette petite fille, il y aura un peu de ma grand-mère, et un peu de ma belle-soeur...
Dany, je ne fais que faire un pas après l'autre, et les choses viennent toutes seules :-)
Tu me fais pleurer, bergère... Je vous souhaite tout le bonheur du monde, vous le méritez tant...
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