Thursday, June 29, 2006

Ballon rond

Il ne faut pas aller à Décathlon parce qu'il y a des ballons.
Enfin, en tout cas, il ne faut pas y aller avec un Viking en ébullition et une Princesse tendance sportive. Même si vous prévenez que vous n'y allez que et exclusivement pour acheter un traligator - un truc qu'on fixe entre le vélo de la maman et le vélo du viking pour faire de chouettes ballades.

Ouais, même.

Parce qu'à Décathlon il y a des ballons. De toutes tailles et formes (pas que des ronds, quoi), et même de toutes matières et couleurs.

J'ai subitement décidé que ça serait bien un vrai beau ballon - et c'est même pas très cher en plus. Viking a testé un ballon de rugby mais finalement l'a replacé (ça sera pour une autre fois). Princesse a tenté de faire rebondir un ballon de foot, je lui ai donc proposé un ballon de basket, illico adopté. Et Viking a opté pour un ballon de foot.

On a baptisé les ballons dans le parc à côté de chez mes parents dès hier, puis à nouveau aujourd'hui, en fin d'après-midi, c'est fou comme les mains et les pieds démangent lorsqu'ils passent à portée d'un ballon, l'homme n'a rien inventé de mieux pour se défouler.

Et soudain, à 19h, je me suis souvenue que je devais absolument acheter de la farine pour faire un gâteau pour mes collègues - déjà ce matin j'ai fait un gâteau pour la classe de princesse et je n'avais plus de farine alors j'ai mis farine bise et farine de riz, il paraît que c'était bon quand même- et puis aussi des fruits pour la classe de Viking parce que c'était mon tour le matin même et j'avais oublié.

Mais songer à faire quitter un parc à deux enfants surexcités par leurs jeux avec leurs ballons (ils s'amusaient à me les envoyer en même temps parfois, ils sont plein d'humour) est complètement illusoire.

Ca prend du temps pour tout dire, et il me faut encore aller retirer des sous pour pouvoir acheter un paquet de farine et une pastèque dans l'épicerie la plus proche avec les deux enfants qui me réclament des bonbons mais à cette heure là c'est non mais ils reviennent à l'attaque. Puis prendre la voiture pour rentrer et supporter les disputes pour des broutilles. Puis sortir de la voiture et prendre les sacs et confisquer le ballon de basket mais ne pas avoir le temps de confisquer celui de foot et aller dans le hall d'entrée de l'immeuble ouvrir la boîte aux lettres prendre le courrier et pendant ce temps mes enfants font les andouilles avec un truc à bulles donné par ma mère, et ceux qui savent ce que c'est que d'emmener 29 gamins à la cueillette des fraises le matin- même comprendront mon léger ras-le bol à ce moment-là, les autres imagineront et comprendront également.

Et là je dois avouer ma phobie des ascenseurs. Qui passe petit-à-petit. Mais quand même. Donc au lieu d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, j'ouvre la porte de l'escalier et je monte. Lorsque les enfants s'aperçoivent que j'ai une longueur d'avance sur eux, ils me suivent. Arrivent dans l'appartement 30 secondes après moi.

Sans le ballon de foot.

Je râle fort, je retourne le chercher, mais ne le trouve pas. Comment a-t-il pu disparaître en 30 secondes?

Je râle plus fort et même pire parce que zut, j'étais toute contente d'acheter un beau ballon à Viking et il ne fait même pas attention et moi je ne peux pas faire attention à tout, c'est vrai quoi à la fin.

Pour la peine, je ne t'en rachèterai pas d'autre!

(c'est même pas vrai en fait)(parce qu'il est trop mignon avec un ballon dans les mains)

(merci pour vos petits mots sur mon précédent message, je réponds très vite)

(là j'ai un gâteau au chocolat à faire alors que je rêve de manger des nêms)

Monday, June 26, 2006

Choix.....

J’ai un choix difficile à faire et qui explique également que je ne sois pas très présente sur la toile en ce moment.

Voici en gros la situation: j’habite D. et mes parents L., 2 villes limitrophes de Melun. Comme nous avons habité un temps chez mes parents, Princesse a fréquenté l’école en bas de chez eux jusqu’à l’année dernière.

En juin dernier, j’ai obtenu un poste de titulaire de circonscription, ce qui signifie que je suis affectée à une zone, toute petite en ce qui me concerne puisque ne regroupant que 3 villes, à quelques dizaines de kilomètres au nord de D.

Pour faciliter la vie de mes enfants, et mes parents étant d’accord, j’ai demandé une dérogation pour que mes enfants soient scolarisés dans l’école où était princesse jusque là…. Dérogation refusée.

Avec mon habituelle politique du « puisque c’est comme ça, je me réjouis de ce que la situation a de positif », j’ai décidé de scolariser les enfants dans l’école où j’allais être nommée en septembre et de me débrouiller pour déménager dans ce secteur afin qu’ils n’aient plus à changer d’école.
En septembre, me voilà donc dans une école de la ville de MC., ville la plus au sud de la zone par rapport à D. mais quand même à 20km de D.

Vous remarquerez à ce point de mon récit que je n’ai pas évoqué de déménagement durant l’année. C’est que je n’ai pas déménagé. Voyez ma grande motivation.

Le climat est beaucoup plus sympathique en ce qui me concerne à l’école depuis que certaines ouvrent les yeux sur d'autres, il n’en reste pas moins que c’est du grand n’importe quoi qui dégénère, limite dangereux, qui empirera l’année prochaine (je ne parle pas du côté primaire mais uniquement du côté maternelle). Lorsque j’ai pris conscience de ça la semaine dernière, j’ai réalisé que je ne pouvais laisser Viking dans cette ambiance. Et puis que zut, je n’aime pas MC. Et d’abord, qu’est-ce qui m’oblige à déménager à MC, hein?

Depuis j’hésite. Tout penche pour que je retourne simplement habiter L., afin que mes enfants y soient scolarisés: mes parents pourraient les récupérer certains jours, je pourrais facilement leur déposer un petit malade le matin, et puis à 300 mètres de là il y a la forêt, et la piscine à 300 mètres aussi mais pas dans la même direction huhu, et puis j’y ai ma grande copine avec qui je pourrais enfin faire une activité, et puis j’habiterais à côté d’une gare, et puis princesse pourrait rester aux mêmes cours d’équitation et de judo (ce qui est très important pour elle) et Viking pourrait faire de la musique au conservatoire (il va falloir que je fasse un billet à ce sujet).

En fait la seule chose qui m’incite à laisser mes enfants dans cette école de MC (soit en espérant que personne dans la mairie de MC ne se souvienne que j’ai pu les y inscrire en obtenant une dérogation, soit en déménageant dans cette ville sans âme, à mon grand désespoir), la seule chose, donc, c’est princesse, dont c’était déjà cette année la 3è école et la 8è maîtresse en 5 ans. Et puis l’équipe en primaire est géniale (mais risque de changer un jour donc j‘essaie de me convaincre que ce n‘est pas un critère), et princesse y a des amis (oui je sais ils s‘en refont facilement à cet âge, mais quand même, ça serait la 4è fois à 7 ans½!), et si elle reste, elle fera une classe découverte en octobre avec une maîtresse géniale! (pour tout dire, je connais un peu la primaire en bas de chez mes parents, et je préfère celle de notre actuelle école - pour encore une semaine)(oui je sais c’est très subjectif tout ça, ce ne sont pas des critères raisonnables, oh non!)

Bref, si vous êtes arrivés indemnes à ces lignes, en un mot comme en cent, j’ai à prendre pour plusieurs années une décision très importante, lourde même (en tout cas pour mon cœur de maman) et j’ai du mal à la prendre, parce que dans chacun des cas, seul un de mes enfants y trouvera réellement son compte, et surtout parce que dans tous les cas, c’est ma princesse qui aura un sacrifice à faire. Et puis parce que ma raison -déménager à MC- n’est pas d’accord avec mon cœur - retourner à L. et sa forêt…..

Et quelle que soit ma décision, j’ai peur de regretter……

Je cherche une manière de tout concilier l’inconciliable, périlleux exercice!

Je sais que vous ne pourrez pas faire grand chose pour moi, à part, peut-être, me donner votre avis, et peut-être votre témoignage?

Sunday, June 25, 2006

La recette qui sauve

Jeudi soir, 19h: "maman il me faut des sandwichs pour demain
- ??......
- Bin oui, quoi, c'est ma sortie à Paris."

Oui mais ma chérie, tu ne te souviens pas que tu as la mère la plus tête en l'air qui soit? Va falloir t'y faire pourtant.....
Parce que là, je n'ai pas de pain.

Heureusement, j'ai une machine à pain (MAP) et une super recette de pâte pour sandwich, et comme je vous aime, je vous la donne:
- un sachet de levure (levure pour pain)
- 500g de farine
- 1 cuillère1/2 de sel
- 1 cuillère à soupe de sucre
- 75 grammes de beurre
- 330 ml de lait

Après pétrissage dans la machine et première levée, il faut former les sandwichs (je les fais petits et ronds) et attendre une deuxième levée. Ensuite, cuisson à 180°, je ne sais pas trop combien de temps, c'est au pif mais ça marche toujours.

Grâce à cette recette magique, ma fille a pu partir le lendemain avec 2 sandwichs thon-tomate-gruyère, une banane, 2 barres céréales, 2 abricots qui ont explosé lors du transport, mais c'est pas grave il y avait assez à manger!

Elle a vu la Tour Effeil et fait un tour en bateau-mouche, et moi j'ai passé une excellente journée grâce au sentiment d'avoir assuré!

Si vous n'avez pas encore de MAP, voici vos 3 possibilités:
- Vous vous jetez dans le fleuve le plus proche, surtout s'il vous faut les sandwichs pour demain matin et que vous n'avez pas de pain
- Vous achetez une MAP demain à la première heure
- Vous pétrissez à la main, vous aurez votre dose de sport pour la journée en même temps!

Saturday, June 24, 2006

Plein les pattes!

Le mois de juin est inhumain lorsqu'on a des enfants et qu'on fait un métier en relation avec les enfants!
Entre le spectacle de fin d'année, l'exposition à mettre en place et donc les trucs à terminer fissa fissa et tout à afficher, le spectacle de fin d'année de princesse, le carnaval, la fête de la musique, hier ma mère qui chantait (après mon exposition...), aujourd'hui la remise de ceinture de judo (merci aux mamans de faire des gâteaux), ce soir les feux de la Saint-Jean.....

En même temps, ce n'est que du bonheur bien sûr, mais quelle fatigue! Hier j'avais vraiment très mal au pieds!

Ceci explique pourquoi je n'étais pas trop présente récemment, et pourquoi je n'ai pas répondu à vos commentaires récemment, ce dont je m'excuse.

Mais les vacances arrivent à grands pas..... Je vais à nouveau envahir vos blogs! (et répondre à vos commentaires)

Bon week-end à tous!

Monday, June 19, 2006

Dans quel pays habites-tu?

Pendant que leur fiston prend sa veste au porte-manteau, des parents hilares me montrent le dessin qu'il a fait en début d'après-midi dans la classe, sur lequel figure le drapeau français.
Il y a quelques semaines, une de mes élèves s'était prise de passion pour divers drapeaux qu'elle avait découvert dans le dictionnaire de ses parents, y aurait-il eu propagation de la passion? Ou cela aurait-il à voir avec un certain événement sportif?

Nous interrogeons l'enfant: "qu'as-tu dessiné?
- Un drapeau.
- De quel pays?"

Mon petit élève hésite quelques instants, réfléchit, puis répond: "celui de Zidane!"

Il a 5 ans, je lui pardonne!

Sunday, June 18, 2006

Drôle d'endroit pour une rencontre

Il arrive que de parfaits inconnus se mettent à nous parler, dans une file d’attente, sur le quai d’une gare.
Parfois, ils parlent, parlent, parlent, peu importe ce que vous répondez, ils ne cherchent pas le dialogue en réalité. Dans ces cas-là, je me contente de « ah » « ah » « ah », amplement suffisants. Je dis au revoir quand même à la fin, mais à la limite, je pourrais m’en passer: l’autre a à peine réalisé mon départ.

D’autres fois, c’est plus sympa. Lorsqu’il s’agit d’une personne qui a réellement envie de discuter, de passer 5 minutes avec quelqu’un.

Hier, carnaval de Melun - après tout, on peut faire la fête quand on veut!
Princesse y participe, elle va défiler en tenue de judoka. Je la lâche en haut de la ville, puis viking et moi descendons tranquillement jusqu’au centre ville, au milieu des badauds qui attendent les chars, les enfants déguisés et dégainant déjà les confettis.

Nous choisissons intelligemment notre emplacement: à côté d’un marchand de glace. Citron-vanille pour Viking, banane-caramel pour moi. Le défilé commence.

Une dame relativement âgée se penche vers Viking: « c’est bon, hein?
-oui
-et qui te l’a donnée? Maman?
-non, la dame là. »

On note au passage que Viking n’est pas du genre farouche. Plutôt l’opposé: tendant de lui même la joue pour recevoir les bisous de parfaits inconnus, par exemple.

Ceci dit, là, il a une glace à manger, quand même. La discussion s’engage donc entre la dame et moi. Parce que moi, je peux discuter en finissant une glace, je suis multitâche. En quelques minutes, je connais presque tout de sa vie. Elle s’intéresse à la mienne, puisque j’exerce aujourd’hui le métier qui fut le sien autrefois. Elle fut hôtelière aussi, et a fait débuter le serveur-gérant dont je vous parlais dans mon billet précédent! Elle a vécu 32 ans à Nice et est revenue ici pour ses enfants, ses petits-enfants et arrières-petits-enfants. Elle habite à côté de l’école de musique, et m’y attend pour me montrer son piano.

Le défilé s’achève dans ce coin-ci. La vieille dame préfère rentrer chez elle et s’éloigne en renouvelant son invitation. Viking et moi marchons vers l’endroit où le défilé aboutit. J’aime cette ambiance un peu folle, où toutes les frontières sont abolies, où on a le droit de se bombarder de confettis qu’on ait 2 ou 90 ans. Où exceptionnellement, on a le droit de couvrir la ville de papier, dans un plaisir enfantin habituellement réfréné. Le jour baisse, il fait bon, nous dansons au rythme des différents groupes qui passent. Viking ramasse des confettis par terre pour les lancer sur les participants. Je finis par avoir pitié et lui en achète un paquet qu’il finit en 30 secondes….. Par grave, il le remplit aussitôt pour se faire des munitions!

J’attrape ma grande, les derniers chars passent, le défilé est terminé….. Nous aimerions rester mais nous avons une longue marche à faire. Je jette un dernier coup d’œil sur l’avenue jonchée de confettis. Ce n’est pas une ville si monstrueuse, en fin de compte. C’est la ville de mon enfance, de mon adolescence, que j’ai toujours cherchée à fuir mais que j’hésite à quitter depuis près d’un an. L’endroit où l’on vit n’est vivant que si on décide de l’habiter vraiment…… Leçon d’une vieille dame de 82 ans à une jeunette de presque 30 ans.

Wednesday, June 14, 2006

La pause du mardi

Depuis plusieurs mois maintenant, les enfants et moi avons un rendez-vous hebdomadaire que nous ne manquerions pour rien au monde: le mardi, après l’école (ou n’importe quand dans la journée lors des vacances), nous filons dans notre magasin biologique, point relais du Campanier.

Chaque semaine, nous avons ainsi un panier de légumes et un panier de fruits biologiques. Chaque fois, nous sommes impatients de découvrir quelles surprises on nous a réservé cette fois. Les enfants sont fous de joie en découvrant ananas, mangues, fraises, clémentines, melon selon les saisons, et j’ai pour ma part l’occasion de cuisiner des légumes que je n’aurais pas acheté sinon. Cela permet aussi aux enfants d’apprendre que les petits pois, ça ne pousse pas dans les boîtes de conserve!

Parfois, nous poussons jusqu’au magasin de commerce équitable pour acheter thé et café. Pour bien faire, il faudrait que j’achète du poisson et du bon fromage dans les commerces qui font face à l’épicerie biologique.

En attendant, dès nos paniers attrapés, nous nous rendons là:




















C’est devenu notre salon de thé favori- le seul que nous fréquentons en réalité. L’hiver, nous restons à l’intérieur, et mon regard erre sur les murs, sur les tables aux nappes et chaises dépareillées, sur les différents meubles. Chaque fois je découvre quelque chose que je n’avais pas encore remarqué. Une broderie, un objet ancien -machine à coudre, TSF…… La musique d’ambiance nous ramène dans les années 20. Le serveur - sans doute gérant aussi- est adorable, et nous sert d’énormes pâtisseries, les seules que mangent mes enfants! J’ai toujours du mal à choisir mon thé, parfois je préfère un café, et si vous voulez il y a de vrais chocolats chauds! Depuis qu’il fait chaud, je préfère un jus de fruits frais pressé sous nos yeux.

Le salon de thé est sur une petite place avec une fontaine, dans une zone piétonne.

Lorsque le temps le permet, c’est-à-dire le plus souvent, mes enfants peuvent jouer autour. Il est rare qu’il n’y ait pas d’autres enfants, dont les parents prennent des pauses également, dans le même salon de thé ou un autre café de la place.


Un soir d’avril qu’il faisait bon -oui, avril fut agréable- une partie de foot s’est organisée autour d’une maman et de ses enfants. Durant environ une heure, les passant s’arrêtaient, s’asseyaient sur les marches, pour permettre à leurs enfants de participer. Ce fut un moment très convivial, très chaleureux. On se souriait, on s’échangeait quelques mots….. On se serait crus sur la place d’un petit village. Nous étions si bien, nous n’avions pas envie de partir. D’ailleurs pourquoi partir? C’était l’heure de l’apéro….. Prise dans l’ambiance, je n’aurais pas été étonnée que les riverains viennent nous l’apporter……


J’ai vraiment regretté que cette scène ne se déroule pas il y a quelques dizaines d’années, dans un village où nous nous serions tous connus…..


J’ai mesuré alors tout ce qu’avec notre modernité nous avions perdu.

Monday, June 12, 2006

Sans voiture........

Pendant longtemps, j’ai considéré la voiture comme un bien aussi superflu qu’inaccessible et je m’en passais fort bien…. Mais ce n’était pas la vision de mon ex, pour qui la voiture était l’un des éléments qui prouvait qu’on avait « réussi » socialement et donc réussi tout court (il a été élevé dans cet esprit). J’avais beau argumenter, prouver par A+B que nous n’avions pas les moyens, il nous a sur-sur-endettés pour en acheter une assez minable. Après avoir sorti la tête hors de l’eau, nous avons eu la possibilité d’en acheter une mieux, et là j’ai cassé ma tirelire et sorti tout ce que j’avais de côté.

Du coup, je l’ai gardée lorsque nous nous sommes séparés, et j’avoue que j’étais contente de l’avoir: elle me permettait de garder une certaine indépendance, lorsque je suis retournée chez mes parents. Puis elle m’a permis de retrouver du travail, en allant d’une école à l’autre dans la journée. Lorsque nous avons eu l’accident qui l’a envoyée à la casse, je n’ai même pas envisagé ne serait-ce qu’une seconde l’hypothèse de ne pas en acquérir une autre: la voiture m’était indispensable, et il est certain que l’année où j’étais professeur stagiaire aurait été plus difficile sans elle.

J’ignore dans quelle école je travaillerai l’année prochaine, mais je sais que je serai dans une école de la même ville que cette année, au pire dans une ville limitrophe. Les 40 kilomètres pas jour effectués cette année me semblent plus monstrueux que jamais…… Cela fait plusieurs mois que je me motive pour déménager dans cette ville où je travaille et où les enfants vont à l’école. Nous n’aurions déjà plus ces trajets à faire. Donc moins d’essence à faire couler dans la voiture, et donc ça d’économisé pour prendre les transports en commun.
Parce qu’on ne peut et avoir une voiture, et utiliser les transports en commun….. En tout cas, mes finances ne me le permettent pas!

Alors si je pousse la réflexion plus loin…… Si je veux véritablement utiliser exclusivement les transports en commun….. Je dois me débarrasser de la voiture! C’est l’évidence qui a jailli lorsque ma mère s’est plainte de ne plus pouvoir s’endetter pour acheter une nouvelle voiture….. A l’époque mes parents m’ont aidée à la payer et je n’ai pas fini de les rembourser…..
Tout est simple: nous déménageons, je donne la voiture à mes parents, plus de dettes envers eux, et avec les économies réalisées chaque mois, j’achète des cartes de transport et je mets de l’argent de côté! Parce que c’est tellement cher, une voiture….. Quand je pense à tout ce fric foutu en l’air depuis des années! Et en plus d’être mauvais pour la planète et cher, la voiture, c’est dangereux….. Je suis de moins en moins à l’aise lorsque je conduis…..

J’ai mis du temps à prendre cette décision, durant des semaines, j’ai accumulé les arguments (valables) pour ne pas déménager…. Mais c’est tellement bête finalement, tout sera plus simple si nous habitons à côté de l’école des enfants - plus de 2 ans que ça ne nous est pas arrivé!
Maintenant que j’ai pris cette importante décision, j’ai enfin mis la machine en route, interrogeant les parents d’élèves sur les appartements vides dans le quartier….. Mais en parallèle jaillissent des doutes, des interrogations, au sujet de la voiture….. Je suis tellement habituée à l’avoir, c’est un confort auquel il n’est peut-être pas si aisé de renoncer….. Mine de rien, il y a des tas de petits aspects de la vie quotidienne à modifier….. Mais j’y arriverai, je sais que ça vaut le coup…..

Sunday, June 11, 2006

Le spectacle de fin d'année.....

Vendredi, ah, vendredi, quelle journée!

Les collègues, tour à tour calmes et énervées au point de -presque - se disputer.
Entre celles qui portent le projet à bout de bras depuis des semaines et qui sont gravement sur les nerfs, celle qui n'en fait qu'à sa tête comme d'habitude, la remplaçante débarquée récemment, et moi qui me suis enfermée dans ma classe sans trop m'intéresser au reste, l'ambiance est tendue par moments, et je mesure plus que jamais ce à côté de quoi je suis passée et toute mon inutilité en ce jour.....

L'heure n'est plus aux regrets.....

A midi, alors que je charge ma voiture de matériels divers à transporter sur les lieux du spectacle, une voiture passe lentement non loin de moi, ralentit, s'arrête, me klaxonne..... Il s'agit des parents de ma petite élève nouvellement grande soeur! Ils me présentent leur bébé tout neuf, qui porte le même prénom que mon fils! Devant ce tout petit bout de 2 jours, je songe que ça vaut le coup (vous mettrez derrière le "ça" ce que vous voudrez, pour moi-même, c'est vague!)

Au gymnase, lieu du spectacle, je fais ce que je peux, rien d'exceptionnel, juste de quoi faire avancer le shmilblick, puis je file chercher mon frère et ma soeur à la gare.

14h, les élèves arrivent, nous attendons le bus qui doit nous conduire au gymnase pour l'ultime répétition. 14h30, toujours rien, nous contenons difficilement les élèves dans la salle de motricité de l'école, ça crie ça court et il fait très chaud! Les parents d'élèves me disent que le gymnase n'est qu'à 1/4h à pieds, tandis que la maîtresse d'à-côté refuse qu'on parte à pattes, soutenant mordicus qu'elle l'a déjà fait avec des élèves et qu'il a fallu plus d'1/2h. Marrant, 1/4h de marche plus tard, nous sommes sur place! La mauvaise foi de cette fille.... bref......

Passons sur la catastrophique répétition..... Ma classe a fabriqué des marionnettes araignées, fantômes, squelettes, pour le passage où Hansel et Gretel font des cauchemars, dans la maison de la sorcière..... Faute de parler (tout le passage se fait sur une musique assez sombre), mes élèves ne comprennent pas trop ce qu'ils font, peu suivent la chorégraphie que je fais en même temps qu'eux, accroupie derrière le rideau au dessus duquel ils sont tellement occupés à regarder qu'ils ne font pas attention à mes consignes.

16h20, nous revenons in extremis à l'école, les parents récupèrent les enfants, je souffle avec les miens et mes frère et soeur, juste quelques minutes, puis nous filons au gymnase. Il reste des choses à installer, des bricoles à mettre en place, mes enfants nous aident, puis mes parents, arrivés vers 18h.

18h30, les premiers élèves arrivent et alors tout va très vite.
Je tente de récupérer les miens, je les installe par terre, devant la scène, un peu sur la droite. Ils réclament à être déguisés ou maquillés comme les élèves des autres classes..... Je sens leur frustration, je leur explique que chaque classe a fait quelque chose, nous, ce sont les marionnettes.... Mais je comprends leur déception et du coup j'en ressens une grande aussi....
Le spectacle commence, et à mesure que passent les minutes, le bruit, l'énervement, l'agitation sont de plus en plus perceptibles..... Des mamans m'aident à tenir les enfants à peu près sages..... C'est difficile, il y a beaucoup de déplacements: un groupe sur scène, puis nous regroupons tous les enfants pour chanter, nous leur demandons de se rasseoir pendant qu'un autre groupe passe puis rebelotte..... Le bruit couvre les paroles enregistrées, du coup la pièce est de plus en plus incompréhensible et les spectateurs de moins en moins attentifs.... J'échange quelques paroles avec une maman d'élève qui a assisté à la répétition et m'avoue qu'elle est frustrée de ne pas voir son fils sur scène (puisque nous sommes derrière un rideau).... Je fais tant bien que mal le tour des collègues pour leur proposer de faire passer toutes les classes sur scène à la fin de la représentation.

Le moment où mon fils va entrer en scène approche...... Ma fille vient me dire tristement qu'une dame lui a interdit l'entrée des "coulisses". "Pourquoi voulais-tu passer?" "Pour dire à Viking que papa est là", répond-elle.
Tiens, j'avais oublié..... J'avais depuis longtemps donné à mon ex les dates de spectacle de ses enfants, il m'a téléphoné dans l'après-midi pour savoir où ça se passait, mais je n'avais pas prévenu les enfants, trop habituée que je suis aux empêchements de dernières minutes....
Quelques secondes avant que Viking n'entre en scène, je lui glisse à l'oreille que son papa est là.... Il se retourne, le voit, et monte sur l'estrade, tout heureux et fier..... Moi, je suis heureuse pour mon fils.

C'est le tour de ma classe. Avec des mamans et des collègues, nous distribuons les marionnettes, puis je monte sur scène avec deux d'entre elles et nous tentons de guider les 3 groupes successifs.

Honnêtement, j'ignore totalement de quoi ça avait l'air..... J'espère avoir le courage de regarder la vidéo.... Je sais ce qui n'a pas été, reste à savoir si c'est quand même passé, si c'était "regardable".....

Je dois encore tenir les élèves jusqu'au final, certains sont retournés voir leurs parents, d'autres errent au hasard des groupes, dans tout le gymnase c'est un joyeux mélange entre acteurs et spectateurs, un souk indescriptible, du grand n'importe quoi..... Qu'en retiendront les enfants? Les parents? Les collègues? Que c'était lamentable ou plein de vie? Sans doute parce que je ne mettais pas trop d'espoir dans ce spectacle et que je ne me suis pas beaucoup investie (mea culpa), je reste sur la seconde proposition.....

Je tente de récupérer mes élèves à droite à gauche, leur tends les marionnettes, et zou! sur scène..... Flash flash flash..... Je veille ensuite à ce que mes élèves rejoignent leur parents, c'est rapide.....

Et toute l'agitation retombe d'un coup, en quelques minutes le gymnase est vide, et nous mettons très peu de temps à tout ranger.

Voilà, c'est fini..... J'ai survécu à mon premier spectacle de fin d'année!! Entre joie et déception, j'en tire d'ores et déjà pas mal de leçons......

Saturday, June 10, 2006

Bonheurs

Après un long week-end à me désespérer de n'être ni une bonne mère, ni une bonne instit, ni une bonne collègue, ni un bonne copine, bref, de n'être qu'une bonne à rien, j'ai vécu une semaine propre à me remettre du baume au coeur par mille minuscules petits bonheurs.

Mardi, je félicite des parents d'élèves qui viennent de se marier et qui me tendant une boîte de dragées. Nous avons souvent parlé mariage, tenues, depuis plusieurs semaines, et j'ai l'impression d'être complice.
Les répétitions du spectacle de fin d'année sont une catastrophe.... Allez, c'est pas grave, il fait beau.
Le soir, nous partageons de grosses parts de gâteau à la terrasse de notre salon de thé fétiche, avec ma mère et l'amie de mon frère. Il fait bon, les enfants jouent, la vie est belle.

Mercredi, j'ai peu d'élèves, nous enfilons des bonbons sur des brochettes pour les vendre le soir du spectacle. Je leur offre ensuite des carambars fruités, ils sont ravis, je ne donne que très très rarement des friandises.
Ce jour-là, l'une de mes petites élèves a 4 ans. Et que m'annonce son papa en venant chercher sa fille? Que le petit frère s'est enfin décidé à naître ce matin-là. Je suis toute émue, j'ai suivi la grossesse tout au long de l'année.
Viking fait une crise au moment de la sieste, comme d'habitude, mais j'ai gain de cause, et nous filons faire des courses dès son réveil. Les enfants sont adorables, s'amusent à ranger les courses dans le caddie, je n'en reviens pas. Je leur paie un tour de manège, tiens.

Jeudi, ma petite élève arrive avec gâteaux bonbons et ballons pour fêter son annif, c'est quand même pas un p'tit frère qui lui pique sa date d'anniversaire qui va nous empêcher de célébrer dignement ses 4 ans! Une maman arrive, chargée des mêmes choses: sa fille a 5 ans ce jour....
Nous invitons la classe à côté à pique-niquer dehors, nous n'arrivons pas à allumer les bougies à cause du vent pourtant léger, tant pis, les gâteaux sont bons!
Nous gonflons les ballons, et le temps de récréation est bien plus animé encore que d'habitude! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est merveilleux de voir des enfants rire et s'amuser à ce point!
La répétition est toujours aussi catastrophique, hem......Allez, demain soir, tout sera fini......

La journée du vendredi mérite un billet à elle-seule.....

En attendant, joli week-end à tous!

Friday, June 09, 2006

La mode et moi

Je vis un véritable calvaire.

Vous vous souvenez que ma sœur se marie bientôt?
Et qui dit mariage dit? dit? hein? He oui, tenue correcte!! Enfin déjà, tenue tout court, ça serait pas mal. J’ai beau tenter de me soudoyer moi-même en me convaincant qu’au fond, tout le monde s’en fiche de la tenue des invités au mariage, que la star du jour, celle vers laquelle tous les yeux sont tournés, c’est la mariée, je ne peux quand même pas aller au mariage de ma sœur en jean et débardeur.

Et le calvaire commence, donc.

Non, inutile de voir un lien avec l’événement en question, ne sortez pas votre Freud de poche, ce n’est pas parce que c’est le mariage de ma sœur, mais parce que
- je n’aime pas faire les boutiques
- je suis très difficile
- je n’aime pas les essayages et l’image de mon corps dans la glace et le moment fatidique où on constate que ça ne nous va pas (c’est quand même souvent le cas)
- si c’est une robe, je la veux très longue
- il y a des matières que je ne supporte pas
- je fais la taille des gamines de 11 ans mais j’ai plus de rondeurs qu’elles, donc peu de vêtements me vont
- je dois trouver un truc dans lequel je sois à l’aise, sinon je vais être mal à l’aise (fatalement) et je passerai donc une mauvaise journée
- j’essaie d’acheter au maximum « éthiquable » mais si je rajoute ça dans la balance cette fois, je ne vais jamais y arriver……

Bref, l’enfer a commencé il y a quelques mois, mais l’échéance semblait alors lointaine….. Mais l’excitation gagne toute la famille, la pression monte, et les étals des magasins diminuent, en particulier dans ma taille de minus, et le tout augmente mon angoisse.

Angoisse existentielle qui se résume à ça:
Au secours!!!!!

Avec son corollaire: robe ou pantalon+tunique?

Mardi, ma mère a trouvé dans un magasin une seule et unique robe dans la taille qui me va à peu près, l’a faite mettre de côté, et je suis passée l’essayer le soir.
D’abord ça m’a fichu un coup de vieux, et tout est allé vite dans ma tête: ça me plaît bof, mais c’est pas pire, et on voit de moins en moins ma taille dans les magasins, je ne veux pas courir les boutiques au dernier moment et ne rien trouver, ou un truc encore plus bof, c’est pas franchement le prix que je voulais mettre, mais y’a ma mère qui est tellement contente qu’on dirait que c’est moi qui me marie (elle doit se dire qu’elle va ENFIN réussir à me caser si je porte cette robe), bref, j’ai dit non pour la veste (faut pas abuser) mais oui pour la robe, même si elle n‘est pas assez longue.

Je suis sûre que vous êtes soulagés pour moi, ce n’est pas ce que j’espérais mais je suis débarrassée de l’épreuve.
Mais en fait non. Parce que ma sœur se marie le 29 juillet, mais aussi le 28!!! Je dois donc encore trouver une tenue.

Alors? Robe ou pantalon+tunique?

Tuesday, June 06, 2006

Il faut s'acclimater aux épouvantails

(Message sans queue ni tête infligé par une amie qui se reconnaîtra)

Ce n'est pas une nouveauté, nous sommes un certain nombre de pauvres âmes à être attirées exclusivement par des personnes qui ne nous veulent pas du bien. En tout cas, qui ne nous en font pas. Et le pire, c'est qu'on en redemande! Comme si on imagine que c'est normal, que tout le monde est comme ça. Ou qu'on ne tombera jamais que sur ça. Ou je ne sais quoi d'autre, mais vous pouvez suggérer. Bref, on va de déconvenues en déconfitures avec une constance digne d'être soulignée, malgré tout.

Et puis un jour, han, quelqu'un qui veut notre bien! Qui fait des choses vraiment chouettes, comme avoir de la sollicitude envers nous, nous sortir comme on est, vouloir passer du temps avec nous, qui nous demande notre avis et en tient compte. Un extraterrestre, d'après nos critères! Voire même un épouvantail qu'on va repousser vite fait bien fait parce qu'on n'a pas l'habitude de tout ça, ça nous dérange, c'est pas possible, qu'est-ce que ça cache?

Et c'est quand même dommage, de repousser de tels épouvantails, parce qu'on n'en rencontre pas à tous les coins de rue.

D'où le vieil adage dit des 2 copines même pas un jour de blues et qui n'avaient même pas bu - bin non pas devant les enfants: Il faut s'acclimater aux épouvantails.

Voilà, vous en faites ce que vous voulez!

Sunday, June 04, 2006

Fête des parents

Je m'étais depuis longtemps promis de ne surtout pas fêter la fête des mères ni celle des pères lorsque je serais devenue instit. La mine de ma princesse devant son cadeau de fête des pères qu'elle ne pouvait offrir à personne lorsqu'elle était en petite section et qui ne faisait qu'enfoncer le couteau dans la plaie ("mon papa ne veut plus me voir") m'avait confortée dans cette idée.
Par contre, je trouve ça chouette de recevoir des cadeaux de ses enfants, alors j'avais songé à des cadeaux qu'on offre quand on veut à qui on veut.
Une fois n'est pas coutume, j'ai eu du bol en démarrant dans cette école: la "fête des parents" y avait été instaurée. Un cadeau et une carte (j'ai choisi de faire 2 cadeaux), que chaque enfant offre à qui il veut, entre les 2 fêtes.

Mais s'il n'est pas trop difficile de dire aux enfants qu'ils peuvent offrir le 2è cadeau à leur grand-père ou à leur oncle, par exemple, dans le cas de familles monoparentales, ça l'est nettement plus de dire que si on n'a pas de maman parce qu'elle est morte, on peut toujours offrir le deuxième cadeau à son oncle.

Du coup, je n'ai rien dit aux enfants. Je me suis contentée d'expliquer qu'on faisait des cadeaux pour les parents. On en avait fait pour Noel et Pâques déjà, donc la différence n'était pas marquée. Certains sont venus me voir lundi, en me demandant si on pouvait faire un cadeau pour leur maman? Du coup je me suis faite plus explicite: oui, justement, nous fabriquons deux cadeaux, c'est pour la fête des parents, l'un d'eux, celui qu'ils veulent, sera pour leur maman. Mais le tout en aparté, à ceux qui venaient m'en parler.

Mais je ne pouvais pas jeter les cadeaux dans les mains de ma petite élève sans maman et débrouille toi.
Jeudi matin, tandis que j'emballais les cadres photos, elle est venue se coller à la table où j'officiais. "A qui vas-tu offrir ce cadeau?" "A mon papa."
Bon, une bonne chose de faite.

Le lendemain, j'emballe les pots de fleurs. Rebelotte. "Tu vas l'offrir à qui, celui-là?" "A mon tonton." "D'accord, super". Et elle continue: "parce que ma maman elle est dans la tombe, elle est morte après une grande maladie".
Voilà, c'est dit. J'ai réalisé après coup pourquoi je n'étais pas parvenue, jusque là, à affronter les réponses qu'elle risquait de me donner: en début d'année, elle m'avait soutenu que c'était sa maman qui lui avait donné le rouge à lèvres dont elle s'était barbouillé le visage lors d'une récréation. J'essayais d'insister "mais non, voyons, ce n'est pas ta maman", mais elle n'en démordait pas.
J'avais peur qu'elle en soit toujours là. Qu'elle considère toujours sa maman vivante. Comment aborder les choses dans ce cas? comment l'inciter à trouver quelqu'un d'autre à qui offrir ce cadeau? Et en grand groupe, comment aborder la mort d'une maman? Le fait qu'une maman ça peut mourir?

Après cette discussion privée, j'ai pu revenir sur les destinataires des cadeaux en grand groupe, et j'ai recommandé de bien continuer à arroser les fleurs (elles n'ont pas daigné pousser en classe, ça fait donc un peu ridicule comme cadeau, tant pis.... )

Finalement, j'ai évité le pire -laisser la petite se débrouiller - et j'ai plus ou moins rempli mon rôle. Plutôt moins que plus, c'est certain, mais au moins, les choses ont été dites.