Wednesday, October 28, 2009

Naissance (1)

Le mois d'octobre est engorgé dans notre famille, ma libellule avait pour mission de trouver une date d'arrivée au monde encore libre, et si possible après le premier anniversaire de son cousin, né l'année dernière, le 24 octobre.

Anniversaire que nous avons fêté.
C'était samedi.
La première contraction est survenue dans la nuit de samedi à dimanche, un peu après minuit.
C'est une blagueuse ma libellule, pas avant mon cousin? Le jour d'après alors. Je trouvais ça rigolo, un an et un jour d'écart.

Les contractions étaient espacées, irrégulières, pas trop fortes, je suis allée me coucher, j'ai dormi malgré quelques contractions qui me réveillaient pas à-coups.

Dimanche matin, mes parents sont venus chercher les enfants et les chats - ma sage-femme est allergique aux poils de chat!
Contractions toujours, mais j'arrivais à vivre avec, j'ai mis une lessive en route, fait la vaisselle, Mister k et moi nous sommes même payés le luxe de changer les meubles de place dans notre chambre! Nous avons également tout bâché, le sol et le lit, tout préparé comme la sage-femme nous l'avait indiqué. La journée est passée tranquillement, j'ai mangé à plusieurs reprises, regardé des idioties à la télévision en discutant avec Mk qui consciencieusement notait l'heure de chacune de mes contractions.

C'est vers minuit que c'est devenu vraiment dur, Mister k a appelé la sage-femme - qui était prévenue depuis le matin bien sûr, mais nous attendions que les choses deviennent sérieuses.

Elle m'a examinée, j'étais presque à dilatation complète, mais la petite était encore haute et la poche des eaux pas rompue.

Durant des heures, j'ai lutté contre les contractions, de plus en plus violentes, longues, douloureuses, rapprochées... Lutter n'est pas le mot, je savais qu'il ne fallait pas lutter contre les contractions, c'est contre mon envie de crier que je luttais, je sentais que si je commençais à le faire, j'allais perdre pied.
J'étais épuisée, et entre deux contractions, j'étais prête à m'endormir debout. Je marchais ou je m'asseyais quelques instants, prête à tomber, avec l'envie de m'allonger et de dormir, mais c'était impossible, une nouvelle contraction survenait, j'avais peu de répit.

Par contre, nous avons incité Mister k à dormir. Depuis que les contractions étaient difficiles à surmonter, il était avec moi, contre moi, mais il fallait mieux qu'il réserve ses forces et son énergie pour la fin.

Vers 5 h, la sage-femme m'a prévenue que la situation n'avait pas changé: la petite n'était pas descendue, mon col était presque ouvert mais pas encore tout à fait. Elle m'a renouvelé la proposition faite une heure plus tôt de percer la poche des eaux, et cette fois, j'ai accepté. Il aura fallu en passer par là pour mes trois accouchements.

Les contractions sont devenues encore plus douloureuses, je n'imaginais pas ça possible quelques minutes plus tôt. Plus douloureuses et insupportables, alors je n'ai pu retenir mes plaintes. Ca a réveillé Mister k.
J'ai ressenti le besoin de m'arc-bouter en me tenant à la barre au pied du lit, le besoin de m'accroupir aussi, ce qui a répondu à la question à laquelle je n'arrivais pas à répondre: "la sens-tu descendre?"

La sage-femme a fabriqué une montagne avec la couette sur le lit, je me suis tenue à la barre de la tête de lit, et j'ai poussé à chaque contraction, avec Mister k qui me tenait, sa façon de m'aider, la seule, juste ce qu'il fallait. Les contractions étaient beaucoup plus courtes qu'auparavant, j'avais l'impression de pousser pour rien, que ça ne marcherait pas. J'avais également l'impression qu'une éternité se passait entre deux contractions, je ne comprenais pas. La sage-femme m'encourageait, me disait que la petite arrivait, je voulais bien le croire mais je ne croyais pas en ma capacité de la mettre au monde. Et puis j'ai senti sa tête, mais il a fallu attendre la contraction suivante pour pousser à nouveau et en attendant j'ai paniqué, j'avais peur de lui faire mal, je ne savais pas quoi faire, j'avais mal comme jamais, ma douleur alimentait ma peur et ma peur ma douleur, et puis j'ai poussé une dernière fois et je l'ai sentie sortir, c'était fini, d'un coup, c'était presque surréaliste, après ces 9 mois, après toutes ces heures de travail, après ces dernières minutes à l'aider à sortir de mon ventre, elle était là.

Ma libellule a posé pour la première fois son regard sur le monde à 5h30, le lundi 26 octobre.

Saturday, October 24, 2009

....

(Désolée de vous avoir inquiétés. Une copine a trouvé le prénom grâce à l'indication que j'avais mise à la fin du post, avant nos enfants et nos familles donc. J'aurais pu me contenter d'ôter cette indication pour éviter que d'autres personnes trouvent, mais je n'avais pas beaucoup de neurones en action, j'étais en train d'accoucher! J'ai sauvegardé les commentaires, je les remets dès que j'ai 2 mains libres... et je viens vous raconter... tout va bien :-) )

Je crois que ma petite libellule a décidé d'arriver...

Mais j'ai quelqu'un chose d'important à dire, avant ça...

Il y a à la maison un livre qui s'intitule "et si..."... Si le jeune homme n'était pas monté dans l'arbre cueillir des cerises, il ne serait pas tombé, ne se serait pas cassé la jambe, et il n'aurait pas rencontré la jolie infirmière et le bébé qu'on découvre à la fin ne serait pas né.

J'ai longtemps été perturbée par ça... "Et si" ma belle-sœur n'avait pas été assassinée... Et si mes enfants n'avaient pas pris peur et parlé... Nous n'aurions pas déménagé, je ne me serais pas présentée aux élections municipales de ma nouvelle ville, je n'aurais pas rencontré ceux qui m'ont ensuite présenté Mister k.
A un moment, j'ai songé à donner à notre fille, en 3ème prénom, celui que ma belle-sœur avait voulu donner à sa fille. J'y voyais une sorte d'hommage, mais finalement, ce n'était que le rappel du drame, ça ancrait cette petite fille dans un terreau nauséabond, dans une histoire qui n'est pas la sienne, alors j'y ai renoncé. Elle aura des prénoms libres de toute attache, qui n'appartiendront qu'à elle.

Et puis... Elle s'est nichée dans mon ventre au moment où ma grand-mère est tombée et ne s'est pas relevée.
Elle arrive après un long et douloureux parcours médical pour Mister k.
A plusieurs reprises au début de ma grossesse, j'ai dû lutter contre l'idée qu'elle allait me permettre de rattraper tout ce que j'avais loupé avec mes deux grands.

Facile de tomber dans l'écueil de la voir comme celle qui va tout guérir, tout soigner, tout rattraper, tout consoler.

Non, elle arrive pour elle-même. Pour vivre sa vie.
Je l'ai beaucoup fantasmée, nous le faisons naturellement, mais je sais qu'elle sera elle, différente de tout ce que j'imagine, et que c'est sur son chemin et sur nul autre que je dois l'accompagner.

Voilà, je l'ai dit. Elle peut arriver :-)

Ah si, une dernière chose. Il y a quelques semaines, nous avons découvert l'étymologie de son prénom. "Hospitalière"... Mister k a choisi le prénom il y a des années, sans en connaître l'origine... Drôle de pied de nez :-)

Sunday, October 18, 2009

Colère

Mon frère et son amie me racontent les colères de leur fille de 4 ans.
Il y a quelques jours par exemple, elle ne voulait pas enfiler son manteau malgré le froid, son père lui fait mettre et l'emmène dehors, "alors, tu voudrais enlever ton manteau maintenant?", et la fillette de répondre "je suis en colère" en donnant un coup de pied au volet.

Je trouve extraordinaire qu'une petite fille sache exprimer ses émotions. On ne nous apprend pas à le faire, tant d'adultes encore ne savent pas le dire et se trompent de cible...

J'aimerais que mes enfants me disent "je suis en colère parce que je suis un enfant du divorce, et pour ce que mon père m'a fait."
J'aimerais que mon beau-fils me dise "je suis en colère parce que je suis un enfant du divorce, et que tu m'as pris mon père."

Au lieu de ça, je prends leur colère dans la figure en permanence. Et quand j'écris "en permanence", c'est à peine une image. Tout est prétexte à la fureur de mes enfants, tout. Et toute cette fureur est dirigée contre moi. Des devoirs pour lesquels ils sollicitent mon aide pour ensuite se mettre en colère contre moi parce qu'ils se sont trompés, au manteau que je leur demande d'enfiler le matin. Et ça dure depuis toujours.
Jeudi, j'ai failli rendre mon tablier.

On me dira que c'est sain et normal de leur part et j'en suis consciente, mais je trouve ça terriblement injuste, et surtout, je ne vois pas le bout de ça.
Tout ce que j'espère, c'est de parvenir à les mener à l'âge adulte le moins mal possible, qu'ils soient le pus "équilibrés" et le plus heureux possible.
Mais je n'espère plus de relations sereines et cordiales avec eux du reste de leur enfance - et leur adolescence, je n'en parle même pas.

Mon beau-fils ne se met pas en colère contre moi.
Il a trouvé d'autres méthodes pour le faire comprendre.
Là encore, il n'y a rien à dire, rien à faire, il y a juste à encaisser.

J'espère que la petite libellule qui ne s'est pas encore décidée à nous rejoindre n'aura rien à reprocher à la vie et que je saurai enfin ce que c'est, être autre chose qu'un punching-ball aux yeux d'un enfant.

Sunday, October 11, 2009

Non.... Rien....

Je suis toujours là, les bras vides et le ventre plein (oui, très fin comme image, je sais)

Je n'écris pas ici par manque d'énergie...

Allez, je vous fais une petit description de ce que j'endure depuis des mois et qui empire jour après jour:
- Remontées gastriques très douloureuses
- Nausées
- Sciatique
- Dos
- Et le petit plus: une douleur au diaphragme tout simplement insupportable... Due au fait que depuis 20 ans, je porte tout du côté droit uniquement, et parfois du lourd. Donc je suis toute bancale, et d'ailleurs c'est du côté droit que la sciatique se fait sentir. Et le diaphragme, donc, avec répercussion dans le dos puisque le diaphragme est attaché devant et derrière :-D.

La douleur est parfois tellement intense que je m'en taperais la tête contre les murs. Ca brûle, ça pique, ça lance, c'est un peu variable mais en tous les cas ça fait maaaaaaaaaaaaaaal-eu!
L'osthéopathe n'a rien pu faire pour moi, on ne répare pas en 2 séances un truc qui part en vrille depuis 20 ans.
Je suis devenue une convaincue des sacs à dos pas trop chargés!

Rester trop longtemps assise est un calvaire, je suis obligée de me lever au bout d'un moment, de me déplier pour libérer un peu mon diaphragme. Mais rester trop longtemps debout, surtout en piétinant, c'est dur aussi, je manque de souffle - hé oui, je suis petite, et bébéfille se fait de la place comme elle peut, au détriment de mes organes.

Les douleurs s'intensifient au fil du temps. Avant j'avais des journées de répit, ou au moins le début de la journée... Depuis 2 mois c'est quasiment permanent, du matin au soir et du soir au matin.

Donc... Je ne squatte pas beaucoup le PC en ce moment.

J'ajoute à la liste:
- Fatigue
- Douleurs dans le bas-ventre

Bien normales en cette fin de grossesse... Mais j'ai du mal à me reposer comme il le faudrait avec les trajets à faire pour les enfants. Et les 2 phénomènes se sont intensifiés eux aussi depuis jeudi. Je me traîne plus que jamais, et les douleurs diverses et variées au ventre, dans le bas-ventre, dans les reins, ainsi que d'étranges courbatures dans les cuisses et l'aine me laissent croire que c'est pour bientôt...
Jeudi en fin de journée, j'ai cru que j'allais accoucher en plein centre-ville! J'ai fait peur à pas mal de badauds je crois... Mais aucun ne m'a proposé de l'aide!
Par contre, quelques jours plus tôt, je marchais tranquillement, en peinant un peu question souffle, et une dame d'une cinquantaine d'années, toute joyeuse, s'est écriée à l'attention de sa copine "oh, en voilà une qui va accoucher!". Je l'ai vue du coin de l'oeil s'arrêter carrément, se retourner pour me suivre des yeux... Elle espérait vraiment que j'allais pondre dans la rue, devant elle?

Des réactions débiles, j'en vis d'autres.
ce qui m'exaspère le plus (et en même temps je m'en fous au fond) c'est l'analyse du ventre et du tour de taille... "oh, mais t'es pas trop grosse, t'as pas beaucoup pris"... Franchement, y'a pas un truc plus important que ça? Et ça me ramène quelques mois en arrière, quand au contraire "on" me trouvait trop grosse pour le terme. Une dame que je ne connaissais pas du tout avait ouvert des yeux énormes et me disait que c'était pas possible, j'avais l'air d'être à terme! Le manque de savoir-vivre de certaines personnes, c'est dingue quand même... C'est déjà assez dur d'être enceinte, que certains se croient obligés d'en rajouter n'aide pas beaucoup.

Quant à mon bébéfille, elle va très bien. Elle tourne et pirouette dans mon ventre, un coup le dos à droite, un coup à gauche, quelques poussées sur les côtes de maman, mais la tête en bas, c'est l'essentiel. Cette grossesse a beau être douloureuse et limite invivable par moments, je savoure ces derniers moments d'intimité totale. Je joue avec le petit pied qui monte et qui descend, je râle quand elle se retourne une énième fois... Mais je suis heureuse qu'elle ait choisi mon ventre pour s'installer.

Côté date, nous y allons tous de notre prévision.
Pour ma part, je suis passée de "début novembre, il faut qu'elle reste au chaud le plus longtemps possible" à "fin octobre", puis au 25 octobre, lendemain du premier anniversaire de mon neveu, puis au 16 octobre, lendemain de l'anniversaire de mon jeune frère, et enfin à "le plus vite possible s'il te plait"! Je l'ai même menacée d'expulsion d'ici une semaine :-D
Rassurez-vous, je ne ferai rien pour mettre ma menace à exécution!
J'ai demandé à Mister k de convaincre sa fille de venir un peu plus tôt, il s'est penché vers mon ventre et lui a dit "tu viens quand c'est le mieux pour toi". Je suis pas aidée! Mais depuis quelques jours il convient que "dans pas longtemps" ça serait pas trop mal.
Princesse a prédit une naissance entre le 17 et le 20.
Un jour où je n'avais pas toute ma tête, Mister k et moi avons songé au 30 octobre... je vous laisse chercher pourquoi ;-)

Bref, nous sommes dans l'attente. Et ce post est aussi décousu que mes pensées en ce moment!

J'espère que le prochain billet sera pour vous annoncer la naissance de bébéfille!