Monday, April 11, 2011

Ni ici, ni là-bas

Cela résume parfaitement mon état d'esprit actuel: je ne suis déjà plus ici, dans la préfecture de Seine et Marne, mais pas encore là bas, dans la préfecture de la Drôme.

Dans la tête, je suis là-bas, même si c'est difficile de se projeter réellement, puisque je connais encore peu la ville et que nous n'y avons pas encore trouvé de logement.
Mais géographiquement parlant, je suis encore ici, dans la ville de mon enfance et de mon adolescence, la ville où j'ai vécu 30 ans en pointillés et que j'ai toujours souhaité quitter.
L'échéance que nous nous étions fixée depuis longtemps (mutation ou pas, nous partions cet été) approche à grand pas et j'aimerais pouvoir zapper ces quelques mois de flottement.
Je me désintéresse de plus en plus de la vie ici, à quoi bon s'investir dans quoi que ce soit, puisqu'il n'y en a plus que pour 3 mois? Je me dis ça depuis un an maintenant, en réduisant la durée mois après mois, et mois après mois, cette sensation de vacuité, d'inutilité, de désintérêt, s'accentue.
Et en même temps il y a encore des choses à faire ici, ne serait-ce que dans ma classe, la dernière chose importante que j'aurai faite ici.

Tout prend des allures d'au-revoir, de fin, comme jeter la carte de bibliothèque arrivée à expiration au lieu de reprendre un abonnement (nous avons encore les cartes des enfants) ou signaler à l'école que Viking ne fera pas partie des effectifs à la rentrée. Chaque fois que je croise dans la rue quelqu'un que je connais, je me dis que c'est peut-être la dernière fois que je lui parlerai. Je ne cherche pas à me lier avec les profs ici (je ne suis plus du tout dans le même secteur qu'avant mon congé parental), à quoi bon franchement?

Pas vraiment de pincement au coeur, parce que je pars sans regret. La difficulté à y croire, plutôt... A vraiment intérioriser le fait que toutes ces personnes que j'ai côtoyées pendant des années, tous ces lieux que j'ai fréquenté pendant des décennies, bientôt, je les quitterai définitivement, ils sortiront de ma vie, et il me faudra tout redécouvrir, tout recommencer ailleurs... Faire miens un nouveau quartier, une nouvelle ville, de nouveaux voisins et commcerçants, des amis très vite, je l'espère...

Un virage donc, à angle droit, qu'il me tarde de prendre pour en finir pour de bon avec ces choses qui n'en finissent pas de finir...

5 comments:

zora said...

Plus la fin (d'un cycle, d'une période, ...) approche, plus on est pressé que ce soit déjà fini pour entamer la suite :-)
J'espère que tout se passera bien, donne nous des nouvelles :-)
bises à toute la famille

Bismarck said...

On se refait des relations, même si ça prend un peu de temps. Mais ce n'est pas facile de laisser trente ans de sa vie derrière soi!

Sophie said...

Une nouvelle aventure que je te souhaite riche ! Gros bisous !!

Mamanlit said...

Je t'envie quelque part...
j'aime les migrations !
Et la nouveauté a tellement du bon parfois !

Céline said...

Oui enfin interdiction d'oublier les amis de l'ancienne vie quand même hein!