Nous sommes accueillis pas l'infirmière: "c'est pour quoi?" puis, immédiatement, ayant jeté un coup d'oeil à viking: "ah oui, c'est une belle!!!!"
Oui, vous avez remarqué aussi? Une jolie d'au moins 5 centimètres de long, et je n'ose parler de la largeur ni de la profondeur sinon je vais tomber dedans.
"On vous prend tout de suite, le papa a la carte vitale sur lui pour le dossier?"
Je ne vais pas perdre 10 secondes à expliquer que le monsieur qui vient de me rejoindre n'est pas le papa mais mon prétendant mais qu'il peut donner la carte vitale quand même, je réponds que oui, le papa peut se débrouiller avec le brol dans mon sac, je jette le sac au prétendant, lui refile princesse qui s'est calmée dans la foulée, et on nous fait rentrer, viking et moi, dans une salle d'examen.
J'allonge viking qui a un semblant de mouvement de vie à ce moment, et me fait comprendre qu'il veut que je lui tienne la main. Bien sûr que je te tiens la main mon viking, je ne peux rien faire d'autre malheureusement!!!! Mais je suis là, je ne te quitte pas.
L'interne arrive, et passe 5 minutes à laver le visage de viking, tant il y a de sang et tant celui-ci a séché, tout doucement, en lui parlant.
Le médecin arrive, regarde le désastre, donne les ordres, demande qu'on prépare une ordonnance pour faire retirer les fils vendredi.
"Oups!! Si possible pas vendredi..... je suis instit, c'est la rentrée!!
- Ca peut attendre samedi"
(Ce qui ne m'arrange pas beaucoup plus finalement, faut bien le dire.....enfin je verrai)
"Bon, il faut mieux que vous sortiez prendre un café.
-Non ça va aller ne vous inquiétez pas"
C'est vrai quoi, il faudrait que j'abandonne mon viking dans les mains, certes expertes, de trois inconnus qui vont s'employer à le recoudre???? Il n'a que 3 ans, je ne peux pas lui faire ça!!!!! Et puis le pire, c'est-à-dire l'accident, est passé, maintenant on s'emploie à réparer, je n'ai aucune raison de ne pas rester!!!
Viking refuse que l'infirmière lui pose le masque, mais accepte que je le fasse. Il est complètement dans les vapes depuis que je l'ai pris dans mes bras tout à l'heure à la maison, emmailloté dans sa serviette, mais ne cesse de me fixer, intensément.
"Il a pour sa maman les yeux de Chimène."
Oui.... l'amour et la confiance..... je suis là.....
Le médecin recouvre le visage de viking du "champ", une feuille avec un trou uniquement au niveau du gouffre à recoudre, afin que viking ne réalise pas trop ce qui se passe pendant l'opération..... Retour quelques mois en arrière, mais à ce moment-là, il n'y avait qu'un point à faire, à vif......On lui fait quelques piqûres pour insensibiliser, et alors ça commence, et c'est long, il faut d'abord recoudre à l'intérieur avec des fils résorbables, puis à l'extérieur avec les fils tout moches. J'ai réalisé aujourd'hui que je n'ai pas cessé de regarder, j'avais les yeux presque en permanence dans le trou qui se rebouchait.
C'est long donc, alors on discute. De mon futur poste que je ne connais pas encore, de la manière dont les postes sont pourvus, de la fille du médecin qui rentre au CP dans une des écoles où je pourrais me retrouver, des petites filles qui sont plus courageuses que les garçons mais viking est le plus courageux des courageux, et on va dire à papa que tu as mérité un Macdo, "je veux des frites et du poulet et du ketchup et le toboggan", ah non, pas de toboggan pendant quelques temps steuplé, et durant tout ce temps je tiens les mains de viking, qui a un moment de panique en voyant malencontreusement les aiguilles se diriger vers lui parce que le champs avait bougé, mais qui a vraiment été très courageux, "je te recouds quand tu veux" il a dit le médecin, oui enfin bon faut pas exagérer, hein.
Voilà, c'est fini. C'est rouge enflé sanguinolent plein de fils et on met un pansement dessus, dans le prolongement du nez, mais c'est fini, il est tout recousu, pour la deuxième fois, mon petit Frankenstein.
Le médecin gonfle son gant, y dessine des yeux, une bouche, et note "à viking le courageux", et me dit "on n'aime pas les instit d'habitude, ils sont chiants, vous, vous êtes chouette, restez comme vous êtes".
d'accord msieu, promis msieu, je peux y aller maintenant?
Et me voilà dehors, dans la vie, avec mon petit Frankenstein, qui ne cesse de se faire des bleus, des bosses et des plaies, comme s'il les attirait, et l'inquiétude: dans quel état va-t-il arriver ne serait-ce qu'à l'adolescence? Et avec une petite fille plutôt violente, n'oublions pas que ça fait trois fois que viking se retrouve à l'hôpital à cause d'elle (bilan, un panaris, une paupière de traviole et une fermeture éclair sur le front), je vais l'inscrire à la boxe, y'a un filon là.
Voilà, dans la vie, donc, avec un petit Frankenstein que deux petites filles dévisageaient et désignaient du doigt ce matin à la boulangerie, et ce ne sont que les premières.
Le regard des autres désormais.
Qui sera rarement neutre, en tout les cas le temps que la cicatrice s'amenuise. Qui sera moqueur ou apitoyé.
C'est rien mon viking, c'est la vie, ça aurait pu être pire (son oeil!!! quand j'ai vu le sang autour de son visage, j'ai cru que c'était son oeil, mais ce n'était que son front!!!), d'ailleurs il y a pire, et tu as plein d'atouts, plein de qualités, tant pis pour ceux qui s'arrêtent à une couture.
Même si c'est ton père, que je n'ai pensé à prévenir que ce soir (plus l'habitude de l'impliquer dans nos vies moi, après 2 années 1/2 d'absence totale), et qui m'a accusée d'avoir une maison dangereuse, bien sûr, et donc de t'avoir irrémédiablement défiguré.
La vie, la vie de mon viking, ne s'arrête pas à une balafre sur le front. Y'en a même à qui ça réussit, Harry Potter par exemple, et Albator aussi, même si lui c'est plutôt la joue non?
Et pour le remake de Frankenstein, j'envoie d'ors et déjà sa candidature à Hollywood (mamannous3 a des adresses il paraît ;-)) D'accord, il n'a pas encore suffisemment de coutures, mais à ce rythme, dans 20 ans, ça ne sera plus un souci.
Faut mieux en rire. Je préfère en rire, comme mon viking qui a ri quarante fois depuis hier, parce qu'il s'en fout de ça, parce qu'à 3 ans, la vie, c'est encore celle qu'on a en soi.
Tuesday, August 30, 2005
Intermède
Nous sommes à 3 jours de la rentrée et mon fils n'est pas ce qu'on appelle propre (il prend sa douche tous les soirs donc il est propre au sens propre du terme -je m'amuse comme je peux, surtout aujourd'hui- je n'ai jamais compris ce terme de "propreté" pour désigner la maîtrise du flux des excréments, mais bon je vais pas chipotter vue la situation)
Donc pas prêt du tout à rentrer à la maternelle malgré ses 3 ans sonnés et son envie d'y aller.
Et je ne crois pas que je puisse prétendre à un congé exceptionnel pour le garder à la maison en attendant.
Je stresse grave. J'ai le choix entre trouver une nourrice d'urgence ou prendre le risque qu'il se fasse gronder et humilier à l'école.
Vous parlez d'un choix.
Fin de l'intermède, je repasse plus tard pour la suite et fin de Frankenstein.
Donc pas prêt du tout à rentrer à la maternelle malgré ses 3 ans sonnés et son envie d'y aller.
Et je ne crois pas que je puisse prétendre à un congé exceptionnel pour le garder à la maison en attendant.
Je stresse grave. J'ai le choix entre trouver une nourrice d'urgence ou prendre le risque qu'il se fasse gronder et humilier à l'école.
Vous parlez d'un choix.
Fin de l'intermède, je repasse plus tard pour la suite et fin de Frankenstein.
Monday, August 29, 2005
Frankenstein
Ce matin, je prenais ma douche, tranquillement, pendant que mes enfants s'amusaient à se courser dans la maison, comme souvent.
Soudain, j'entends mon fils pleurer. Ceux qui ont des enfants d'environ 3 et 6 ans me comprendront si j'ose avouer que je n'en ai pas interrompu ma douche pour autant pour me précipiter sur les lieux du crime, comme aurait fait toute mère d'enfants plus jeunes qui se fait encore avoir, la pauvre.
Donc, j'entends pleurer, j'entends les pleurs se rapprocher, je prépare mon plus beau sourire et je m'apprête à parler de la pluie et du beau temps, ce qui me permettra de finir de me rincer à peu près tranquillement.
Les pleurs se rapprochent, le sourire est prêt sur mes lèvres, je vois viking débouler dans la salle de bain,
EN SANG
(j'aime bien ménager un semblant de suspence)
Le visage de mon viking est couvert de sang, ça fait 5 secondes seulement qu'il a commencé à pleurer, et il est couvert de sang, ma fille passe discrètement à côté en s'excusant de l'avoir bousculé, mais moi je vois TOUT CE SANG!!!!!!
Il y a quelques mois, je l'ai vu débouler pareillement, la paupière ouverte, je me souviens du sang qui coulait et je trouvais déjà qu'il avait le visage en sang, mais ce jour-là c'était de la gnognotte par rapport à là maintenant sa plaie sur le front et tout ce sang tout ce sang qui coule!!!!!!!!! Et ce gigantesque trou profond sur son front!!!!!!
Pas de panique. Il s'est blessé, vraiment salement, il doit être soigné rapidement, je dois l'emmener à l'hôpital, alors d'abord je dois m'habiller, donc d'abord éteindre le robinet et me sécher, bon bien sûr ma serviette tombe dans la flotte et je dois en prendre une autre, ça tourne à toute vitesse dans ma tête, qu'est-ce qui peut être fait en attendant? Ah oui, princesse est en slip, allez va mettre un pantalon et tes chaussures "oui maman un pantalon, n'importe lequel hein? - oui c'est ça, n'importe lequel".
Viking pleure, hurle, il a les pieds dans une flaque de sang, comment tenter d'arrêter l'hémorragie lorsqu'on est à poils? j'attrape des mouchoirs, je les pose contre le front de viking, "tu les tiens", bon alors où sont mes fringues? la culotte dans une pièce, le tee-shirt dans une autre, le pantalon dans une 3è, toujours aussi organisée, mais aujourd'hui ce n'est pas le moment zutalors, viking pleure, et soudain princesse découvre le désastre et se met à hurler "pardon pardon pardon", "c'est pas grave ma chérie, vous jouiez tu n'as pas fait exprès", je suis presque habillée, je téléphone au prétendant, lui explique la situation, lui demande de me rejoindre au plus vite à l'hôpital, ça me prend 15 secondes, voilà je suis habillée, qu'est-ce que je dois faire encore? Le carnet de santé dans le sac, viking est toujours dans sa flaque de sang, mêlée à de l'urine maintenant, bon alors une serviette par terre, vas-y mets tes pieds dessus, voilà allez on enlève le slip, je te mets une couche, oui je sais tu as très mal, ça va aller, hop je te donne une serviette pour éponger un peu le sang, je t'enveloppe dans une autre serviette, allez on sort, ah non d'abord, dis moi princesse, où viking est-il tombé? là sur ce coin de table? ok!! allez c'est parti, on court à la voiture, on roule vers l'hôpital en pestant contre les feux qui sont toujours contre vous dans ces moments-là, voilà on est aux urgences, ça faisait au moins 2 mois qu'on n'y avait pas été, ça nous manquait.
La suite plus tard
Soudain, j'entends mon fils pleurer. Ceux qui ont des enfants d'environ 3 et 6 ans me comprendront si j'ose avouer que je n'en ai pas interrompu ma douche pour autant pour me précipiter sur les lieux du crime, comme aurait fait toute mère d'enfants plus jeunes qui se fait encore avoir, la pauvre.
Donc, j'entends pleurer, j'entends les pleurs se rapprocher, je prépare mon plus beau sourire et je m'apprête à parler de la pluie et du beau temps, ce qui me permettra de finir de me rincer à peu près tranquillement.
Les pleurs se rapprochent, le sourire est prêt sur mes lèvres, je vois viking débouler dans la salle de bain,
EN SANG
(j'aime bien ménager un semblant de suspence)
Le visage de mon viking est couvert de sang, ça fait 5 secondes seulement qu'il a commencé à pleurer, et il est couvert de sang, ma fille passe discrètement à côté en s'excusant de l'avoir bousculé, mais moi je vois TOUT CE SANG!!!!!!
Il y a quelques mois, je l'ai vu débouler pareillement, la paupière ouverte, je me souviens du sang qui coulait et je trouvais déjà qu'il avait le visage en sang, mais ce jour-là c'était de la gnognotte par rapport à là maintenant sa plaie sur le front et tout ce sang tout ce sang qui coule!!!!!!!!! Et ce gigantesque trou profond sur son front!!!!!!
Pas de panique. Il s'est blessé, vraiment salement, il doit être soigné rapidement, je dois l'emmener à l'hôpital, alors d'abord je dois m'habiller, donc d'abord éteindre le robinet et me sécher, bon bien sûr ma serviette tombe dans la flotte et je dois en prendre une autre, ça tourne à toute vitesse dans ma tête, qu'est-ce qui peut être fait en attendant? Ah oui, princesse est en slip, allez va mettre un pantalon et tes chaussures "oui maman un pantalon, n'importe lequel hein? - oui c'est ça, n'importe lequel".
Viking pleure, hurle, il a les pieds dans une flaque de sang, comment tenter d'arrêter l'hémorragie lorsqu'on est à poils? j'attrape des mouchoirs, je les pose contre le front de viking, "tu les tiens", bon alors où sont mes fringues? la culotte dans une pièce, le tee-shirt dans une autre, le pantalon dans une 3è, toujours aussi organisée, mais aujourd'hui ce n'est pas le moment zutalors, viking pleure, et soudain princesse découvre le désastre et se met à hurler "pardon pardon pardon", "c'est pas grave ma chérie, vous jouiez tu n'as pas fait exprès", je suis presque habillée, je téléphone au prétendant, lui explique la situation, lui demande de me rejoindre au plus vite à l'hôpital, ça me prend 15 secondes, voilà je suis habillée, qu'est-ce que je dois faire encore? Le carnet de santé dans le sac, viking est toujours dans sa flaque de sang, mêlée à de l'urine maintenant, bon alors une serviette par terre, vas-y mets tes pieds dessus, voilà allez on enlève le slip, je te mets une couche, oui je sais tu as très mal, ça va aller, hop je te donne une serviette pour éponger un peu le sang, je t'enveloppe dans une autre serviette, allez on sort, ah non d'abord, dis moi princesse, où viking est-il tombé? là sur ce coin de table? ok!! allez c'est parti, on court à la voiture, on roule vers l'hôpital en pestant contre les feux qui sont toujours contre vous dans ces moments-là, voilà on est aux urgences, ça faisait au moins 2 mois qu'on n'y avait pas été, ça nous manquait.
La suite plus tard
Tuesday, August 23, 2005
Horreur
Je devrais vous parler de Lila.
Je sais ce que j’ai envie de dire sur Lila, sur ses parents, sur la maternité, sur la famille.
Je le ferai, plus tard, parce que là j’ai besoin de parler d’autre chose. D’une chose qui me hante depuis des mois, qui revient de manière récurrente.
Mais ce que je vais raconter est abominable. C’est au sujet de camps de concentration. Alors si vous ne vous sentez pas assez solide, ne lisez pas ce qui suit, vraiment.
J’ai toujours beaucoup lu sur les camps de concentration. Vu beaucoup de films, de documentaires. Pas seulement sur les camps et la 2è guerre mondiale, je suis passionnée d’histoire, je lis tout ce qui me tombe sous la main sur un peu toutes les périodes et tous les sujets.
Mais les camps de concentration ont la particularité d’être la chose la plus monstrueuse de l’histoire récente. Il y a eu beaucoup de choses monstrueuses durant ce dernier siècle, beaucoup trop, et il ne s’agit pas d’établir un palmarès…. Mais c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’il y a eu tentative de détruire toute vie qui ne rentrait pas dans les bonnes cases – les juifs, les homosexuels, les tziganes, les infirmes- et de les détruire de manière systématique, presque maniaque –j’ai lu cet été des livres édifiants à ce sujet, ceux de Primo Levi et de Jorge Semprun- et à très grande échelle.
Comme il s’agit d’une histoire encore récente, il y a de nombreux témoignages. Juste après la guerre, on a demandé aux survivants de se taire. Après la mort à laquelle ils avaient survécu, le silence imposé. (Je ne fais que répéter ce que j’ai lu).
Je songe à toutes ces vies parties dans la souffrance et la détresse les plus effroyables, je songe à tout ce que des hommes ont pu faire subir à d’autres hommes, avec indifférence ou plaisir sadique, et je songe à ceux qui sont revenus de là-bas, et qu’il faut écouter, pour tous ceux qui ne sont pas revenus, parce que le silence nie leur existence, leur souffrance, leur mort, et les tue à nouveau. Il ne s’agit pas d’intérêt morbide… juste d’une immense compassion……… l’envie de savoir, comme si je pouvais revenir en arrière et empêcher ça……..derrière les mots, il y a des personnes, savoir ce qu’elles ont subi, comment elles sont mortes, dans quel enfer, c’est les accompagner un peu. Un peu. Tellement dérisoire je sais…….
Et j’arrive au vif du sujet. Parce que tout ce que j’ai écrit jusqu’ici, vous le savez. Mais ce que je vais raconter est si affreux que je recule l’instant tant que je peux.
En janvier dernier a eu lieu la commémoration de la libération d’Auschwitz par les Russes. A cette occasion ont paru de nombreux articles dans les journaux. J’en ai acheté un, dans lequel témoignait l’un des membres de la famille de nains à laquelle le monstrueux médecin d’Auschwitz s’était intéressé. J’avais déjà vu à la télévision une interview de cette femme, qui défendait le médecin malgré tout. Cette fois, je n’ai pas lu tout l’article. Je n’ai pas pu. Lorsque j’ai lu que le médecin avait défoncé avec un marteau le crâne de 3000 enfants juifs, je me suis arrêtée.
Il a défoncé le crâne de 3000 enfants avec un marteau.
Ca roule dans ma tête depuis 8 mois.
On a peu écrit sur les enfants dans les camps, parce qu’il y en avait peu : l’immense majorité était gazée dès l’arrivée dans le camp… les autres servaient « d’expérience médicale », je le savais, je n’avais jamais eu besoin des détails.
Je vois ma fille, je vois mon fils. Derrière les mots, il y a eu des personnes, des vies, des souffrances sans nom. Je visualise mes enfants et j’imagine comment ça s’est passé pour ces 3000 enfants.
Est-ce qu’il les a pris un par un ? Sans qu’ils sachent ? Est-ce qu’ils mourraient sans s’en apercevoir, sans même comprendre ?
Ou étaient-ils en file ? dans ce cas, ils voyaient les autres se faire défoncer le crâne….
Ils savaient ce qui allait leur arriver…….. Ils avaient peur….ils pleuraient…ils hurlaient…..se débattaient… c’est pas possible, comment ont-ils pu leur faire ça ? Est-ce qu’ils les tenaient ? est-ce qu’ils riaient de leurs cris de terreur ??
Je vois ma fille, je vois mon fils, pleurer, supplier, hurler, se débattre, je vois ces 3000 enfants sans noms et sans visages mais je sais leurs cris, leurs pleurs, leurs supplications, leurs souffrances…. Parce que ça ne marchait peut-être pas du premier coup ? un seul coup, ça ne suffit peut-être pas pour exploser le crâne d’un enfant……
3000 enfants…. Il a fait ça à 3000 enfants….. ça et bien d’autres choses…..
Juste avant, j’avais lu le témoignage d’un rescapé qui expliquait que pour aller plus vite, les nazis avaient balancé des enfants vivants dans le feu.
Là je ne peux plus. J’ai toujours le magazine, je ne le jetterai pas tant que je n’aurai pas lu le reste, mais pour le moment, je ne peux pas. J’ai lu d’autres livres depuis, j’ai accompagné Primo Levi et Jorge Semprun comme j’en avais déjà accompagné d’autres. J’ai fait des cauchemars, comme souvent.
Mais là, je ne peux plus. Accompagner les enfants, c’est au-dessus de mes forces. En fait cela fait 8 mois que je les accompagne malgré moi, et souvent je songe à eux en voyant mes enfants. Ce sont plutôt eux qui m’accompagnent, et empêchent souvent des gestes ou des paroles inutiles. Pourquoi s’énerver pour un verre de jus d’orange renversé, mes enfants renversent le jus d’orange parce qu’ils sont vivants et qu’on ne leur a pas défoncé le crâne avec un marteau. Ils sont vivants, là, avec moi, rien d’autre n’a d’importance, tout le reste est dérisoire.
Parfois ma fille me demande pourquoi je suis triste…. C’est parce que je pense à eux….Je continue de les voir pleurer, se débattre…De me demander dans quel désespoir ils sont morts…...Je pense de plus en plus à eux….Alors j’ai écrit ces mots, pour déposer un tout petit peu le poids qu’ils ont mis en moi…. Et pour vous donner, peut-être, davantage envie de vivre fort, et d’offrir cette soif de vivre à vos enfants, pour tous ceux qui n’ont pas pu le faire, parce qu’ils ont eu le crâne défoncé avec un marteau.
Je sais ce que j’ai envie de dire sur Lila, sur ses parents, sur la maternité, sur la famille.
Je le ferai, plus tard, parce que là j’ai besoin de parler d’autre chose. D’une chose qui me hante depuis des mois, qui revient de manière récurrente.
Mais ce que je vais raconter est abominable. C’est au sujet de camps de concentration. Alors si vous ne vous sentez pas assez solide, ne lisez pas ce qui suit, vraiment.
J’ai toujours beaucoup lu sur les camps de concentration. Vu beaucoup de films, de documentaires. Pas seulement sur les camps et la 2è guerre mondiale, je suis passionnée d’histoire, je lis tout ce qui me tombe sous la main sur un peu toutes les périodes et tous les sujets.
Mais les camps de concentration ont la particularité d’être la chose la plus monstrueuse de l’histoire récente. Il y a eu beaucoup de choses monstrueuses durant ce dernier siècle, beaucoup trop, et il ne s’agit pas d’établir un palmarès…. Mais c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’il y a eu tentative de détruire toute vie qui ne rentrait pas dans les bonnes cases – les juifs, les homosexuels, les tziganes, les infirmes- et de les détruire de manière systématique, presque maniaque –j’ai lu cet été des livres édifiants à ce sujet, ceux de Primo Levi et de Jorge Semprun- et à très grande échelle.
Comme il s’agit d’une histoire encore récente, il y a de nombreux témoignages. Juste après la guerre, on a demandé aux survivants de se taire. Après la mort à laquelle ils avaient survécu, le silence imposé. (Je ne fais que répéter ce que j’ai lu).
Je songe à toutes ces vies parties dans la souffrance et la détresse les plus effroyables, je songe à tout ce que des hommes ont pu faire subir à d’autres hommes, avec indifférence ou plaisir sadique, et je songe à ceux qui sont revenus de là-bas, et qu’il faut écouter, pour tous ceux qui ne sont pas revenus, parce que le silence nie leur existence, leur souffrance, leur mort, et les tue à nouveau. Il ne s’agit pas d’intérêt morbide… juste d’une immense compassion……… l’envie de savoir, comme si je pouvais revenir en arrière et empêcher ça……..derrière les mots, il y a des personnes, savoir ce qu’elles ont subi, comment elles sont mortes, dans quel enfer, c’est les accompagner un peu. Un peu. Tellement dérisoire je sais…….
Et j’arrive au vif du sujet. Parce que tout ce que j’ai écrit jusqu’ici, vous le savez. Mais ce que je vais raconter est si affreux que je recule l’instant tant que je peux.
En janvier dernier a eu lieu la commémoration de la libération d’Auschwitz par les Russes. A cette occasion ont paru de nombreux articles dans les journaux. J’en ai acheté un, dans lequel témoignait l’un des membres de la famille de nains à laquelle le monstrueux médecin d’Auschwitz s’était intéressé. J’avais déjà vu à la télévision une interview de cette femme, qui défendait le médecin malgré tout. Cette fois, je n’ai pas lu tout l’article. Je n’ai pas pu. Lorsque j’ai lu que le médecin avait défoncé avec un marteau le crâne de 3000 enfants juifs, je me suis arrêtée.
Il a défoncé le crâne de 3000 enfants avec un marteau.
Ca roule dans ma tête depuis 8 mois.
On a peu écrit sur les enfants dans les camps, parce qu’il y en avait peu : l’immense majorité était gazée dès l’arrivée dans le camp… les autres servaient « d’expérience médicale », je le savais, je n’avais jamais eu besoin des détails.
Je vois ma fille, je vois mon fils. Derrière les mots, il y a eu des personnes, des vies, des souffrances sans nom. Je visualise mes enfants et j’imagine comment ça s’est passé pour ces 3000 enfants.
Est-ce qu’il les a pris un par un ? Sans qu’ils sachent ? Est-ce qu’ils mourraient sans s’en apercevoir, sans même comprendre ?
Ou étaient-ils en file ? dans ce cas, ils voyaient les autres se faire défoncer le crâne….
Ils savaient ce qui allait leur arriver…….. Ils avaient peur….ils pleuraient…ils hurlaient…..se débattaient… c’est pas possible, comment ont-ils pu leur faire ça ? Est-ce qu’ils les tenaient ? est-ce qu’ils riaient de leurs cris de terreur ??
Je vois ma fille, je vois mon fils, pleurer, supplier, hurler, se débattre, je vois ces 3000 enfants sans noms et sans visages mais je sais leurs cris, leurs pleurs, leurs supplications, leurs souffrances…. Parce que ça ne marchait peut-être pas du premier coup ? un seul coup, ça ne suffit peut-être pas pour exploser le crâne d’un enfant……
3000 enfants…. Il a fait ça à 3000 enfants….. ça et bien d’autres choses…..
Juste avant, j’avais lu le témoignage d’un rescapé qui expliquait que pour aller plus vite, les nazis avaient balancé des enfants vivants dans le feu.
Là je ne peux plus. J’ai toujours le magazine, je ne le jetterai pas tant que je n’aurai pas lu le reste, mais pour le moment, je ne peux pas. J’ai lu d’autres livres depuis, j’ai accompagné Primo Levi et Jorge Semprun comme j’en avais déjà accompagné d’autres. J’ai fait des cauchemars, comme souvent.
Mais là, je ne peux plus. Accompagner les enfants, c’est au-dessus de mes forces. En fait cela fait 8 mois que je les accompagne malgré moi, et souvent je songe à eux en voyant mes enfants. Ce sont plutôt eux qui m’accompagnent, et empêchent souvent des gestes ou des paroles inutiles. Pourquoi s’énerver pour un verre de jus d’orange renversé, mes enfants renversent le jus d’orange parce qu’ils sont vivants et qu’on ne leur a pas défoncé le crâne avec un marteau. Ils sont vivants, là, avec moi, rien d’autre n’a d’importance, tout le reste est dérisoire.
Parfois ma fille me demande pourquoi je suis triste…. C’est parce que je pense à eux….Je continue de les voir pleurer, se débattre…De me demander dans quel désespoir ils sont morts…...Je pense de plus en plus à eux….Alors j’ai écrit ces mots, pour déposer un tout petit peu le poids qu’ils ont mis en moi…. Et pour vous donner, peut-être, davantage envie de vivre fort, et d’offrir cette soif de vivre à vos enfants, pour tous ceux qui n’ont pas pu le faire, parce qu’ils ont eu le crâne défoncé avec un marteau.
Tuesday, August 16, 2005
une fleur..............
Ma nièce porte un nom de fleur.
Elle est née ce matin.
Ca a dépoussiéré ma tête (et mon appartement dans la foulée). Folle de joie que j'étais!!!! Ma nièce est née, hého, tout le monde, MA NIECE EST NEE!!!!!!!!
C'est fou comme une naissance apporte du bonheur, même à distance.
Bonheur pour l'événement lui-même, parce qu'une petite fleur est née ce matin, et que connaissant ses parents, elle sera heureuse, c'est encore mieux.
Et aussi bonheur parce que mon frère m'a appelée pour m'annoncer l'événement. IL M'A APPELEE!!!
Ca doit paraître la moindre des choses dans la plupart des familles, mais pas dans la mienne. Lorsqu'il a voulu m'annoncer la grossesse de sa chérie, mon frère a téléphoné, j'étais dans la douche, je n'ai pas pu répondre; je l'ai rappelé, sans succès. J'ai appris qu'il allait être papa plus d'un mois après, par ma mère.
J'adore mon frère, on s'entend très bien quand on se voit, mais voilà, on se voit très peu, et entre deux on est manchot du téléphone, et quand j'arrête de jouer la manchotte du téléphone, je tombe sur un muet au bout du fil...... (ce qui est incroyable, vu qu'on arrête pas lorsqu'on se voit, que j'irais même jusqu'à dire qu'on a une certaine complicité??!!)
Je n'étais pas sûre du tout qu'il allait m'appeler pour me dire qu'il était devenu papa. Je m'étais même auto-persuadée du contraire, et c'est une des causes de mon blues déjà mentionné. Parce que lorsqu'on aime son frère et qu'on a le sentiment qu'il a tellement d'indifférence pour vous dès que vous n'êtes plus dans son champ de vision qu'il ne vous fera même pas partager son bonheur tout neuf, ça fait un trou dans le coeur. Il manque quelque chose.....
Mais ce matin, il m'a appelée, et j'ai senti dans cet homme si pudique une véritable émotion. Celle d'être devenu papa, bien sûr, et celle de partager ça avec les gens qu'il aime. Dont je fais partie.
Je pars demain à Poitiers, avec les cousins de ma nièce (oui mes enfants quoi, vous êtes perspicaces), mon jeune frère et son amie (vous savez les deux jeunes qui n'ont pas le droit de coucher ensemble), ma soeur et son chéri. Même que c'est mon frère qui nous a dit de venir. De venir chez lui, et du coup on passera voir le bébé à la maternité tant qu'à faire, hein.
Et je réalise que c'est la toute première fois que nous allons être tous les quatre, seuls sans la présence étouffante de nos parents, et ailleurs que sous leur toit. Seuls, entre adultes (enfin... presque.... y'en a un qui fait baisser la moyenne).... avec nos enfants et/ou conjoints...... En famille, pour la première fois. Mes frères et soeurs et moi formons une famille.... wouahou.... la découverte.......
Les liens si distendus depuis des années vont se resserrer.....
Elle est magique cette fleur, non? Ok c'était facile, mais dites oui, ça me fera plaisir!!! ;-)
Elle est née ce matin.
Ca a dépoussiéré ma tête (et mon appartement dans la foulée). Folle de joie que j'étais!!!! Ma nièce est née, hého, tout le monde, MA NIECE EST NEE!!!!!!!!
C'est fou comme une naissance apporte du bonheur, même à distance.
Bonheur pour l'événement lui-même, parce qu'une petite fleur est née ce matin, et que connaissant ses parents, elle sera heureuse, c'est encore mieux.
Et aussi bonheur parce que mon frère m'a appelée pour m'annoncer l'événement. IL M'A APPELEE!!!
Ca doit paraître la moindre des choses dans la plupart des familles, mais pas dans la mienne. Lorsqu'il a voulu m'annoncer la grossesse de sa chérie, mon frère a téléphoné, j'étais dans la douche, je n'ai pas pu répondre; je l'ai rappelé, sans succès. J'ai appris qu'il allait être papa plus d'un mois après, par ma mère.
J'adore mon frère, on s'entend très bien quand on se voit, mais voilà, on se voit très peu, et entre deux on est manchot du téléphone, et quand j'arrête de jouer la manchotte du téléphone, je tombe sur un muet au bout du fil...... (ce qui est incroyable, vu qu'on arrête pas lorsqu'on se voit, que j'irais même jusqu'à dire qu'on a une certaine complicité??!!)
Je n'étais pas sûre du tout qu'il allait m'appeler pour me dire qu'il était devenu papa. Je m'étais même auto-persuadée du contraire, et c'est une des causes de mon blues déjà mentionné. Parce que lorsqu'on aime son frère et qu'on a le sentiment qu'il a tellement d'indifférence pour vous dès que vous n'êtes plus dans son champ de vision qu'il ne vous fera même pas partager son bonheur tout neuf, ça fait un trou dans le coeur. Il manque quelque chose.....
Mais ce matin, il m'a appelée, et j'ai senti dans cet homme si pudique une véritable émotion. Celle d'être devenu papa, bien sûr, et celle de partager ça avec les gens qu'il aime. Dont je fais partie.
Je pars demain à Poitiers, avec les cousins de ma nièce (oui mes enfants quoi, vous êtes perspicaces), mon jeune frère et son amie (vous savez les deux jeunes qui n'ont pas le droit de coucher ensemble), ma soeur et son chéri. Même que c'est mon frère qui nous a dit de venir. De venir chez lui, et du coup on passera voir le bébé à la maternité tant qu'à faire, hein.
Et je réalise que c'est la toute première fois que nous allons être tous les quatre, seuls sans la présence étouffante de nos parents, et ailleurs que sous leur toit. Seuls, entre adultes (enfin... presque.... y'en a un qui fait baisser la moyenne).... avec nos enfants et/ou conjoints...... En famille, pour la première fois. Mes frères et soeurs et moi formons une famille.... wouahou.... la découverte.......
Les liens si distendus depuis des années vont se resserrer.....
Elle est magique cette fleur, non? Ok c'était facile, mais dites oui, ça me fera plaisir!!! ;-)
Monday, August 15, 2005
J'ai testé pour vous.....
Il y a trois soirs, je n'avais pas trop le moral. Ca arrive. Et dans ces cas-là, la plupart des personnes normalement constituées se calent devant une connerie à la télé et elles ont bien raison, et même j'aurais fait comme elles, si j'avais la télé. En fait j'ai bien ce qu'on nomme une télé (la boîte quoi) mais je n'ai encore jamais pu brancher l'antenne vu que la prise d'antenne est derrière le piano et que je ne suis qu'une faible femme qui ne peut déplacer un piano toute seule.
Donc, je n'avais pas trop le moral, et je me demandais comment j'allais bien pouvoir cesser de broyer du noir.
Alors je me suis dit
"ah bin tiens je vais m'inscrire sur Meetic"
Y'a encore du monde là? bon je continue, au cas où.
Donc, pourquoi meetic? Pas pour rencontrer des zhoms, non non non. Je crois pas à ce genre de truc, et surtout, ça me gonflerait trop de passer mes soirées à chasser sur mon écran et mon peu de temps libre à rencontrer mon tableau de chasse, alors que mon temps libre je le passe avec mes copines pas virtuelles du temps et c'est mieux, et le soir je lis je brode je cuisine je surfe sur les blogs et c'est mieux aussi.
Donc, pourquoi meetic? Parce qu'il m'arrive de surfer sur des forums où les nanas disent que le temps d'un soir on se marre bien.
Le soir était venu où j'avais besoin non forcément de me marrer, mais en tout cas de penser à autre chose, et ça semblait le bon truc.
Donc je m'inscris, et j'ai même pas fini que déjà on me chatte, parce que y'a des chats sur meetic.
Le premier me demande mon adresse msn, "oh bin j'en ai pas", mon numéro de portable, "j'en ai pas", mon numéro de fixe "j'ai mais je veux pas te donner", me propose son numéro pour que je l'appelle, "non merci", il ne me parle plus.
Le deuxième, prof, ne fait que me parler des problèmes de boulot et de la difficulté de rencontrer des filles sur le lieu de travail, de la ville pourrie vers laquelle on habite et où y'a rien à faire.
Le troisième, on parle de tout, de rien, de la ville pourrie vers laquelle on habite et où y'a rien à faire (bon ça va!!!!), me demande mon adresse hotmail mais comprendrait que je ne veuille pas, "bin je veux pas", ok pas grave on continue à chatter.
Le quatrième, marié mais malheureux en couple, sa femme est dépressive et ne gagne pas assez (?!!!), aime mon "profil" qui suggère une femme cultivée, là j'ai davantage le sentiment d'être un article dans un grand magasin.
En même temps c'est exactement ça sur ce genre de site.....
Me demande mon adresse hotmail, "j'ai pas" (c'est vrai quoi, on dirait que c'est une évidence d'avoir un compte msn..... on demande plus "comment ça va? " mais "file moi ton adresse hotmail qu'on puisse chatter sur msn"!!!!!)
Conclusion, c'est vrai que ça m'a amusée le temps d'un soir, mais il est urgent que je branche l'antenne de la télé en prévision du prochain soir de blues.
Donc, je n'avais pas trop le moral, et je me demandais comment j'allais bien pouvoir cesser de broyer du noir.
Alors je me suis dit
"ah bin tiens je vais m'inscrire sur Meetic"
Y'a encore du monde là? bon je continue, au cas où.
Donc, pourquoi meetic? Pas pour rencontrer des zhoms, non non non. Je crois pas à ce genre de truc, et surtout, ça me gonflerait trop de passer mes soirées à chasser sur mon écran et mon peu de temps libre à rencontrer mon tableau de chasse, alors que mon temps libre je le passe avec mes copines pas virtuelles du temps et c'est mieux, et le soir je lis je brode je cuisine je surfe sur les blogs et c'est mieux aussi.
Donc, pourquoi meetic? Parce qu'il m'arrive de surfer sur des forums où les nanas disent que le temps d'un soir on se marre bien.
Le soir était venu où j'avais besoin non forcément de me marrer, mais en tout cas de penser à autre chose, et ça semblait le bon truc.
Donc je m'inscris, et j'ai même pas fini que déjà on me chatte, parce que y'a des chats sur meetic.
Le premier me demande mon adresse msn, "oh bin j'en ai pas", mon numéro de portable, "j'en ai pas", mon numéro de fixe "j'ai mais je veux pas te donner", me propose son numéro pour que je l'appelle, "non merci", il ne me parle plus.
Le deuxième, prof, ne fait que me parler des problèmes de boulot et de la difficulté de rencontrer des filles sur le lieu de travail, de la ville pourrie vers laquelle on habite et où y'a rien à faire.
Le troisième, on parle de tout, de rien, de la ville pourrie vers laquelle on habite et où y'a rien à faire (bon ça va!!!!), me demande mon adresse hotmail mais comprendrait que je ne veuille pas, "bin je veux pas", ok pas grave on continue à chatter.
Le quatrième, marié mais malheureux en couple, sa femme est dépressive et ne gagne pas assez (?!!!), aime mon "profil" qui suggère une femme cultivée, là j'ai davantage le sentiment d'être un article dans un grand magasin.
En même temps c'est exactement ça sur ce genre de site.....
Me demande mon adresse hotmail, "j'ai pas" (c'est vrai quoi, on dirait que c'est une évidence d'avoir un compte msn..... on demande plus "comment ça va? " mais "file moi ton adresse hotmail qu'on puisse chatter sur msn"!!!!!)
Conclusion, c'est vrai que ça m'a amusée le temps d'un soir, mais il est urgent que je branche l'antenne de la télé en prévision du prochain soir de blues.
Friday, August 12, 2005
Question existentielle
J'ai parlé beaucoup de mon fils dans les derniers posts, mais j'ai aussi une petite grande fille de 6 ans 1/2.
Qui, en tant que future scientifique, se pose des questions auxquelles une vulgaire littéraire comme moi ne peut répondre.
Exemple: "Pourquoi les coccinelles sont rouge, et pourquoi elles ont des points noirs sur le dos?"
Oui? pourquoi?
Qui, en tant que future scientifique, se pose des questions auxquelles une vulgaire littéraire comme moi ne peut répondre.
Exemple: "Pourquoi les coccinelles sont rouge, et pourquoi elles ont des points noirs sur le dos?"
Oui? pourquoi?
Wednesday, August 10, 2005
Comment (re)monter son ménage en une leçon
Viking adore se rendre utile. "Je veux t'aider" est sa grande phrase du moment. Il adore en particulier lorsque je suis dans la cuisine, à faire à manger. Casser les oeufs, mélanger avec la farine, laver les groseilles, tout ça et bien plus. Et mettre la table aussi. Bilan: Deux assiettes en moins en 15 jours. Dans la mesure où je n'en avais déjà que neuf, et toutes dépareillées, je vous laisse juger comme je suis bien embêtée.
Je vais donc ouvrir une wish list avec que des assiettes. Je suis sûre que vous avez tous à coeur d'aider une pauvre maman-solo dont l'un des enfants est un viking (tout s'explique, remarquez) et qui a trop honte de recevoir avec ses sept assiettes dépareillées.
PS: par contre, prière de ne rien dire à ma mère, qui risque de m'offrir les assiettes qui vont avec l'affreux service à café et à dessert qu'elle m'a déjà imposé..... ayez pitié siouplé....
PS2: il devrait plutôt casser des verres viking, c'est plus facile de les remplacer quand on aime la moutarde et les cornichons.
Je vais donc ouvrir une wish list avec que des assiettes. Je suis sûre que vous avez tous à coeur d'aider une pauvre maman-solo dont l'un des enfants est un viking (tout s'explique, remarquez) et qui a trop honte de recevoir avec ses sept assiettes dépareillées.
PS: par contre, prière de ne rien dire à ma mère, qui risque de m'offrir les assiettes qui vont avec l'affreux service à café et à dessert qu'elle m'a déjà imposé..... ayez pitié siouplé....
PS2: il devrait plutôt casser des verres viking, c'est plus facile de les remplacer quand on aime la moutarde et les cornichons.
référence masculine
D'aucun s'inquiète pour mon fils, qui a longuement vécu sans père et qui actuellement le voit fort peu, et qui passé la totalité de son existence dans une famille de nanas (une petite et une grande).
On joue, je suis bébé chat, lui papa chat.
Moi: "je peux te faire un bisous, papa?"
Lui: "non, je ne me suis pas rasé, je pique."
Alors, rassurés?
On joue, je suis bébé chat, lui papa chat.
Moi: "je peux te faire un bisous, papa?"
Lui: "non, je ne me suis pas rasé, je pique."
Alors, rassurés?
Tuesday, August 09, 2005
Idée fixe
Que je vous raconte la journée anniversaire du viking.
Bon d'abord, heureusement qu'il s'est réveillé (et moi avec, donc) à 8h15, vu que j'avais rendez-vous prise de sang à 9h (oui, je prends rv le jour de l'anniversaire de mon fils, je me disais que je n'allais pas oublier comme ça.... faudrait que je fasse d'autres enfants rapidement). Arrivés au laboratoire tant bien que mal et un peu en retard, je me suis aperçue que j'avais oublié.... l'ordonnance. Un déplacement pour rien quoi, j'ai dû payer cet affront à coup de sucettes à la boulangerie du coin.
Autant dire que je sentais mal la suite de la journée, parce que viking était fatigué (son papa est venu tard dimanche soir et viking a besoin de 2-3 jours pour récupérer) et qu'un viking fatigué n'est pas à prendre avec des pincettes - faut mieux même pas essayer de le prendre du tout, d'ailleurs.
J'avais décidé d'offrir les cadeaux au compte-goutte, pour que viking puisse profiter de chacun. Et y'en avait quatre. On a commencé par la grue playmobil, avant le déjeuner. Vraiment chouette. Un déjeuner rapide, nous voilà en début d'après-midi avec un viking qui tourne en rond. Allez hop!!! un deuxième cadeau: Margot l'escargot. On commence à jouer.
Puis viking réclame "un autre cadeau". moi, faisant la maligne "Un autre cadeau????", et lui "oui, la grenouille et le canard".
Gloups.
J'ai rien de ça en magasin moi. Ma soeur s'était chargée de la grenouille mais n'arrivait pas avant 16h, le canard était du rayon de ma mère et pas avant ce week-end.
Tentative de conciliation: "je peux te donner un autre cadeau maintenant, mais pas un canard ni une grenouille".
Et je me retrouve avec un viking sanglotant que "veux un canard et une grenouille moua".
Et qui part dans MA chambre se rouler par terre. Et là ses yeux tombent sur les autres cadeaux. Qu'il ouvre. Rien que des duplo et une locomotive à tirer, c'est trop nul, il me le fait savoir. En réclamant "son" canard et "sa" grenouille.
Cruelle déception pour un viking de 3 ans que de ne pas obtenir ce qu'il souhaitait ardemment. Mais moi j'écume toute l'année les dépôts-ventes et vide-greniers de la région pour dénicher plein de cadeaux pas chers, alors je suis déçue un peu aussi hein.
Mais je me dis que viking a bien plus de raisons que moi d'être déçu (qui ne se souviens pas de tous les jouets tant désirés et demandés et pas obtenus?) et que ce serait trop bête de gâcher la journée pour une histoire de canard quand même non?
Du coup direction le magasin de jouets du centre-ville, où viking a trouvé "son" canard.
Ma soeur est arrivée peu après avec la grenouille, et on a dégusté le gâteau-tracteur.
ouf, journée sauvée.
conclusion: faut pas trop acheter en avance et penser à demander aux bisounours ce qu'ils veulent vraiment.
Pour finir voici les nouveaux copains de viking.
Il y a Cécile le canard et Papa la grenouille (baptisés par viking bien sûr, je me demande où il va chercher tout ça). Question: qui est l'intrus? pour votre gouverne, il a été ramené d'Egypte pas une amie et se nomme Panda!!!!
Bon d'abord, heureusement qu'il s'est réveillé (et moi avec, donc) à 8h15, vu que j'avais rendez-vous prise de sang à 9h (oui, je prends rv le jour de l'anniversaire de mon fils, je me disais que je n'allais pas oublier comme ça.... faudrait que je fasse d'autres enfants rapidement). Arrivés au laboratoire tant bien que mal et un peu en retard, je me suis aperçue que j'avais oublié.... l'ordonnance. Un déplacement pour rien quoi, j'ai dû payer cet affront à coup de sucettes à la boulangerie du coin.
Autant dire que je sentais mal la suite de la journée, parce que viking était fatigué (son papa est venu tard dimanche soir et viking a besoin de 2-3 jours pour récupérer) et qu'un viking fatigué n'est pas à prendre avec des pincettes - faut mieux même pas essayer de le prendre du tout, d'ailleurs.
J'avais décidé d'offrir les cadeaux au compte-goutte, pour que viking puisse profiter de chacun. Et y'en avait quatre. On a commencé par la grue playmobil, avant le déjeuner. Vraiment chouette. Un déjeuner rapide, nous voilà en début d'après-midi avec un viking qui tourne en rond. Allez hop!!! un deuxième cadeau: Margot l'escargot. On commence à jouer.
Puis viking réclame "un autre cadeau". moi, faisant la maligne "Un autre cadeau????", et lui "oui, la grenouille et le canard".
Gloups.
J'ai rien de ça en magasin moi. Ma soeur s'était chargée de la grenouille mais n'arrivait pas avant 16h, le canard était du rayon de ma mère et pas avant ce week-end.
Tentative de conciliation: "je peux te donner un autre cadeau maintenant, mais pas un canard ni une grenouille".
Et je me retrouve avec un viking sanglotant que "veux un canard et une grenouille moua".
Et qui part dans MA chambre se rouler par terre. Et là ses yeux tombent sur les autres cadeaux. Qu'il ouvre. Rien que des duplo et une locomotive à tirer, c'est trop nul, il me le fait savoir. En réclamant "son" canard et "sa" grenouille.
Cruelle déception pour un viking de 3 ans que de ne pas obtenir ce qu'il souhaitait ardemment. Mais moi j'écume toute l'année les dépôts-ventes et vide-greniers de la région pour dénicher plein de cadeaux pas chers, alors je suis déçue un peu aussi hein.
Mais je me dis que viking a bien plus de raisons que moi d'être déçu (qui ne se souviens pas de tous les jouets tant désirés et demandés et pas obtenus?) et que ce serait trop bête de gâcher la journée pour une histoire de canard quand même non?
Du coup direction le magasin de jouets du centre-ville, où viking a trouvé "son" canard.
Ma soeur est arrivée peu après avec la grenouille, et on a dégusté le gâteau-tracteur.
ouf, journée sauvée.
conclusion: faut pas trop acheter en avance et penser à demander aux bisounours ce qu'ils veulent vraiment.
Pour finir voici les nouveaux copains de viking.
Il y a Cécile le canard et Papa la grenouille (baptisés par viking bien sûr, je me demande où il va chercher tout ça). Question: qui est l'intrus? pour votre gouverne, il a été ramené d'Egypte pas une amie et se nomme Panda!!!!
Monday, August 08, 2005
Culpabilité
Il y a exactement trois ans, à la même heure, je passais mon temps à pleurer, je voyais ma vie s'effondrer, et j'avais un truc dans le bide qui me gonflait dans tous les sens du termes.
J'en voulais pas, de ce truc. Je l'avais jamais voulu, enfin presque jamais, par éclairs à certains moments de la grossesse, mais avant tout j'évitais de trop m'attacher à lui des fois qu'il fasse comme les autres et qu'il se fasse la malle avant l'heure. Pis en plus je commençais à entrevoir ce qu'allait être ma nouvelle vie, qui pour moi avait des allures de cauchemar. Celle de maman-solo de 2 enfants. Un gouffre. Alors franchement, ce truc dans mon ventre était de plus en plus malvenu.
Mais quand même je le plaignais ce truc dans mon ventre. Et je me rassurais en me disant que lorsqu'il serait sur mon ventre, j'allais sentir l'amour exploser mon corps, comme cela m'était arrivé pour sa soeur.
Je voulais qu'il naisse le 9 août. Comme je suis née le 29 juillet, et sa soeur le 19 janvier, je trouvais rigolo que numérodeux naisse le 9 août, on s'amuse comme on peut lorsqu'on est enceinte.
Mais pas une contraction. Rien. Je m'acheminais lentement mais sûrement vers le terme de la grossesse et le truc ne donnait pas le moindre signe de velléité de sortir.
Faut le comprendre, le pauvre, un monde avec une mère qui déprime et un père qui pète les plombs, faut mieux pas trop s'y aventurer.
Mais mon filsàmoi avait simplement décidé de faire plaisir à sa môman, ou de naître le jour de la saint amour histoire de mettre quelques chances de son côté, ou d'éviter l'accouchement provoqué le 10 dont je le menaçais, ou peut-être avait-il perçu mon instant d'acceptation la veille, le moment où j'ai réalisé que je n'allais pas pondre un truc, mais que j'allais avoir un BEBE dans les bras et que c'était merveilleux, toujours est-il que le 9 août au matin j'ai senti les premières contractions.
Je vous passe la journée à promener ma fille ou à danser avec elle, l'arrivée le soir à la maternité "il était temps", l'indifférence du père, le magnifique accouchement que m'a offert mon fils.
Et j'arrive à l'instant où on pose le bébé sur mon ventre.
RIEN
Le rien. L'ennui, l'inaccepation, le rejet, le non-amour, le rien, le vide, et immédiatement la culpabilité en plus.
Ce bébé, pourtant déjà si maigre, si triste, il pourrait mourir, là, tout-de-suite, ça ne me ferait rien. C'est pas à moi ce truc. Je ne le veux pas. Et j'ai honte et je me sens coupable.
On s'occupe de lui, on le lave, on lui fait les soins, je réclame à l'allaiter, parce que j'avais décidé de le faire, depuis longtemps, et pour longtemps.
Il tète. Il arrête de téter. Le papa le pose dans son berceau, loin de moi, je le vois, si triste, mais c'est plus fort que moi, je ne l'aime pas, je ne le veux pas, et je culpabilise.
Arrivée dans la chambre. "Il a froid votre bébé madame, et il n'y a que vous pour le réchauffer".
Je suis sûre que l'aide-soignante avait compris ce qui se passait. Oui, mon bébé, si triste, si maigre, était gelé, un 9 août, malgré ses couches de vêtements et son petit bonnet. Il avait froid par manque d'amour. Une couveuse n'aurait rien pu faire de bien.
L'aide-soignante l'a enveloppé dans une couverture, l'a mis tout contre moi.
"Il n'y a que vous pour le réchauffer"...... La phrase qui m'a rendue mère malgré moi, le geste qui a libéré en moi l'instinct maternel.
Je me suis scotchée mon fils. Je l'ai gardé contre moi, en permanence. Je ne l'aimais toujours pas, j'avais du mal à me souvenir de son prénom, que j'avais pourtant choisi 4 ans auparavant, de sa date de naissance, de son visage, dès que je ne le regardais plus. Je ne l'aimais pas, mais j'étais sa mère, il était seul, tout petit et sans défense, il avait besoin de moi.
Lorsque je suis sortie de la maternité, 4 jours après, je l'aimais. J'avais encore du mal avec son prénom et sa date de naissance, mais je l'aimais. Lui et moi, on s'était adoptés.
Mais la culpabilité reste là. J'ai beaucoup fait pour la faire partir. J'ai allaité mon fils jusqu'à récemment -le lien lacté a beaucoup fait pour nous réunir au début, du coup j'ai eu beaucoup de mal à accepter l'idée du sevrage- je l'ai porté en écharpe toute sa première année. J'ai fait une grande fête pour lui l'année dernière, qui m'a donné le sentiment erronné de pouvoir enfin tourner la page. J'ai toujours parlé librement de ce qui s'est passé à sa naissance.
Tout simplement, je l'ai aimé, je l'aime, mais ça n'a jamais rattrapé, ça ne rattrapera jamais, la découverte que j'ai faite lorsqu'il est né, que mon coeur pouvait être d'une noirceur terrible - et malheureusement, je l'ai davantage réalisé dans les mois qui ont suivi, au détriment de ma fille cette fois. Et cette découverte si terrible, on ne la fait pas impunément. Elle nous laisse en souvenir une culpabilité usante et vaine.
Mais j'ai appris à faire avec elle, ou malgré elle. Et je sais que demain, elle ne gâchera pas la fête d'anniversaire de mon fils. Parce que mon fils, il n'a plus froid, et c'est l'essentiel.
Et en plus, je sais de source sûre qu'il va avoir une grenouille en cadeau.
J'en voulais pas, de ce truc. Je l'avais jamais voulu, enfin presque jamais, par éclairs à certains moments de la grossesse, mais avant tout j'évitais de trop m'attacher à lui des fois qu'il fasse comme les autres et qu'il se fasse la malle avant l'heure. Pis en plus je commençais à entrevoir ce qu'allait être ma nouvelle vie, qui pour moi avait des allures de cauchemar. Celle de maman-solo de 2 enfants. Un gouffre. Alors franchement, ce truc dans mon ventre était de plus en plus malvenu.
Mais quand même je le plaignais ce truc dans mon ventre. Et je me rassurais en me disant que lorsqu'il serait sur mon ventre, j'allais sentir l'amour exploser mon corps, comme cela m'était arrivé pour sa soeur.
Je voulais qu'il naisse le 9 août. Comme je suis née le 29 juillet, et sa soeur le 19 janvier, je trouvais rigolo que numérodeux naisse le 9 août, on s'amuse comme on peut lorsqu'on est enceinte.
Mais pas une contraction. Rien. Je m'acheminais lentement mais sûrement vers le terme de la grossesse et le truc ne donnait pas le moindre signe de velléité de sortir.
Faut le comprendre, le pauvre, un monde avec une mère qui déprime et un père qui pète les plombs, faut mieux pas trop s'y aventurer.
Mais mon filsàmoi avait simplement décidé de faire plaisir à sa môman, ou de naître le jour de la saint amour histoire de mettre quelques chances de son côté, ou d'éviter l'accouchement provoqué le 10 dont je le menaçais, ou peut-être avait-il perçu mon instant d'acceptation la veille, le moment où j'ai réalisé que je n'allais pas pondre un truc, mais que j'allais avoir un BEBE dans les bras et que c'était merveilleux, toujours est-il que le 9 août au matin j'ai senti les premières contractions.
Je vous passe la journée à promener ma fille ou à danser avec elle, l'arrivée le soir à la maternité "il était temps", l'indifférence du père, le magnifique accouchement que m'a offert mon fils.
Et j'arrive à l'instant où on pose le bébé sur mon ventre.
RIEN
Le rien. L'ennui, l'inaccepation, le rejet, le non-amour, le rien, le vide, et immédiatement la culpabilité en plus.
Ce bébé, pourtant déjà si maigre, si triste, il pourrait mourir, là, tout-de-suite, ça ne me ferait rien. C'est pas à moi ce truc. Je ne le veux pas. Et j'ai honte et je me sens coupable.
On s'occupe de lui, on le lave, on lui fait les soins, je réclame à l'allaiter, parce que j'avais décidé de le faire, depuis longtemps, et pour longtemps.
Il tète. Il arrête de téter. Le papa le pose dans son berceau, loin de moi, je le vois, si triste, mais c'est plus fort que moi, je ne l'aime pas, je ne le veux pas, et je culpabilise.
Arrivée dans la chambre. "Il a froid votre bébé madame, et il n'y a que vous pour le réchauffer".
Je suis sûre que l'aide-soignante avait compris ce qui se passait. Oui, mon bébé, si triste, si maigre, était gelé, un 9 août, malgré ses couches de vêtements et son petit bonnet. Il avait froid par manque d'amour. Une couveuse n'aurait rien pu faire de bien.
L'aide-soignante l'a enveloppé dans une couverture, l'a mis tout contre moi.
"Il n'y a que vous pour le réchauffer"...... La phrase qui m'a rendue mère malgré moi, le geste qui a libéré en moi l'instinct maternel.
Je me suis scotchée mon fils. Je l'ai gardé contre moi, en permanence. Je ne l'aimais toujours pas, j'avais du mal à me souvenir de son prénom, que j'avais pourtant choisi 4 ans auparavant, de sa date de naissance, de son visage, dès que je ne le regardais plus. Je ne l'aimais pas, mais j'étais sa mère, il était seul, tout petit et sans défense, il avait besoin de moi.
Lorsque je suis sortie de la maternité, 4 jours après, je l'aimais. J'avais encore du mal avec son prénom et sa date de naissance, mais je l'aimais. Lui et moi, on s'était adoptés.
Mais la culpabilité reste là. J'ai beaucoup fait pour la faire partir. J'ai allaité mon fils jusqu'à récemment -le lien lacté a beaucoup fait pour nous réunir au début, du coup j'ai eu beaucoup de mal à accepter l'idée du sevrage- je l'ai porté en écharpe toute sa première année. J'ai fait une grande fête pour lui l'année dernière, qui m'a donné le sentiment erronné de pouvoir enfin tourner la page. J'ai toujours parlé librement de ce qui s'est passé à sa naissance.
Tout simplement, je l'ai aimé, je l'aime, mais ça n'a jamais rattrapé, ça ne rattrapera jamais, la découverte que j'ai faite lorsqu'il est né, que mon coeur pouvait être d'une noirceur terrible - et malheureusement, je l'ai davantage réalisé dans les mois qui ont suivi, au détriment de ma fille cette fois. Et cette découverte si terrible, on ne la fait pas impunément. Elle nous laisse en souvenir une culpabilité usante et vaine.
Mais j'ai appris à faire avec elle, ou malgré elle. Et je sais que demain, elle ne gâchera pas la fête d'anniversaire de mon fils. Parce que mon fils, il n'a plus froid, et c'est l'essentiel.
Et en plus, je sais de source sûre qu'il va avoir une grenouille en cadeau.
La grenouille et le canard
Je ne pense pas que La Fontaine ait écrit une fable avec une grenouille et un canard. Je crois qu'il n'a jamais écrit de fable avec un canard, et la pauvre grenouille, elle finit bien mal. C'était pas un ami des bêtes La Fontaine.
Viking, si.
Il va avoir 3 ans demain, enfin presque aujourd'hui, vu qu'il est déjà 23h30. Le 9 août, quoi.
Il y a une semaine, ma soeur lui demande ce qu'il veut pour son anniversaire.
"Une grenouille.
- une grenouille?
- oui, pas un canard, une grenouille.
- tu veux une peluche-grenouille?
- non, une grenouille.
- Mais une grenouille comment?
- Une grenouille!"
Pourquoi une grenouille? Pourquoi l'évocation du canard? Aucune idée. Mais pour lui ça semble aussi clair qu'évident. Rebelotte deux jours après, puis encore hier, avec ma mère, et chaque fois:
"Tu veux quoi pour ton anniversaire?
- Un canard.
- Un canard?
- Oui-eu, pas une grenouille, un canard.
- Mais un canard comment? pour jouer dans le bain?
- Non, un canard."
Et moi: "une grenouille? " (histoire d'être sûre), et lui, explosé de rire (je dois faire une sacrée blague à ses yeux) "mais non-eu, un canard".
Les voies des vikings de trois ans sont impénétrables.
Pis d'abord, moi j'avais déjà acheté la grue playmobil avec laquelle il a joué des heures le mois dernier au parc playmobil, et le jeu "Margot l'escargot".
C'est vrai, quoi, il a quoi contre les escargots?
Faudrait que je vérifie si La Fontaine a fabulé sur les escargots.
Viking, si.
Il va avoir 3 ans demain, enfin presque aujourd'hui, vu qu'il est déjà 23h30. Le 9 août, quoi.
Il y a une semaine, ma soeur lui demande ce qu'il veut pour son anniversaire.
"Une grenouille.
- une grenouille?
- oui, pas un canard, une grenouille.
- tu veux une peluche-grenouille?
- non, une grenouille.
- Mais une grenouille comment?
- Une grenouille!"
Pourquoi une grenouille? Pourquoi l'évocation du canard? Aucune idée. Mais pour lui ça semble aussi clair qu'évident. Rebelotte deux jours après, puis encore hier, avec ma mère, et chaque fois:
"Tu veux quoi pour ton anniversaire?
- Un canard.
- Un canard?
- Oui-eu, pas une grenouille, un canard.
- Mais un canard comment? pour jouer dans le bain?
- Non, un canard."
Et moi: "une grenouille? " (histoire d'être sûre), et lui, explosé de rire (je dois faire une sacrée blague à ses yeux) "mais non-eu, un canard".
Les voies des vikings de trois ans sont impénétrables.
Pis d'abord, moi j'avais déjà acheté la grue playmobil avec laquelle il a joué des heures le mois dernier au parc playmobil, et le jeu "Margot l'escargot".
C'est vrai, quoi, il a quoi contre les escargots?
Faudrait que je vérifie si La Fontaine a fabulé sur les escargots.
territoire
Les hommes (et je parle là non du genre humain en générale mais bien de la gent masculine en particulier) ont parfois des instincts animaux.
J'assiste à un pitoyable combat des chefs entre l'ex et le prétendant pour savoir qui aura le dessus. Ca me donne l'impression qu'ils en sont à délimiter leur territoire en pissant autour, comme les fauves.
Ce qui me dérange le plus, c'est que le territoire en question, c'est les enfants et moi.
J'assiste à un pitoyable combat des chefs entre l'ex et le prétendant pour savoir qui aura le dessus. Ca me donne l'impression qu'ils en sont à délimiter leur territoire en pissant autour, comme les fauves.
Ce qui me dérange le plus, c'est que le territoire en question, c'est les enfants et moi.
Friday, August 05, 2005
En sursis
Je suis allée voir le médecin qui a récemment diagnostiqué la spondylarthrite ankylosante dont souffre ma soeur depuis des années.
Selon lui, je suis très probablement porteuse de l'antigène HLA B27 (là je me la pète juste, en réalité je n'ai pas plus de connaissance en sciences qu'en informatique, c'est vous dire, je ne sais donc absolument pas ce qu'est l'antigène HLA B27).
Je suis donc sans doute porteuse de la maladie (une prise de sang confirmera la chose dans quelques jours), et, comme j'ai des symptômes, j'ai sans doute commencé à la développer, d'où prescriptions de radio pour voir où ça en est, "après on discutera" il a dit, le docteur. Selon ma soeur, qui est devenue une pro de cette saloperie, j'aurais sans doute tout de suite des médicaments, pour ralentir le processus. J'ai de la chance de commencer un traitement avant que la maladie ne devienne vraiment méchante.
Mais quand même...... Quand même....... Un traitement à vie...... A VIE......Je ne me plains pas...... Je n'ai pas de symptômes trop difficiles à supporter pour l'instant, et un traitement reculera le moment où la maladie me tombera véritablement dessus, et l'empêchera de faire trop de dégâts en attendant.
N'empêche..... A vie...... Pour toute la vie, jour après jour. Je crois qu'il me faudra passer un cap.... Prendre des médicaments chaque jour, c'est faire surgir l'ombre de la maladie, chaque jour. Se souvenir qu'on héberge dans son corps une maladie pas sympa du tout, ce qui est un doux euphémisme. Oui, j'aurai un cap à passer, et je le passerai, comme tous ceux qui sont dans mon cas, d'autant plus que ce n'est pas mortel comme maladie, et il faut mieux que je sache maintenant, tant que je peux réduire la portée de la spondychose, que dans 20 ans, quand elle aura fait son chemin.
Mais surtout...... surtout..... me donner un traitement A VIE, à moi, qui ne suis même pas capable de prendre correctement un traitement sur cinq jours, y'a presque de quoi sourire, non?
Selon lui, je suis très probablement porteuse de l'antigène HLA B27 (là je me la pète juste, en réalité je n'ai pas plus de connaissance en sciences qu'en informatique, c'est vous dire, je ne sais donc absolument pas ce qu'est l'antigène HLA B27).
Je suis donc sans doute porteuse de la maladie (une prise de sang confirmera la chose dans quelques jours), et, comme j'ai des symptômes, j'ai sans doute commencé à la développer, d'où prescriptions de radio pour voir où ça en est, "après on discutera" il a dit, le docteur. Selon ma soeur, qui est devenue une pro de cette saloperie, j'aurais sans doute tout de suite des médicaments, pour ralentir le processus. J'ai de la chance de commencer un traitement avant que la maladie ne devienne vraiment méchante.
Mais quand même...... Quand même....... Un traitement à vie...... A VIE......Je ne me plains pas...... Je n'ai pas de symptômes trop difficiles à supporter pour l'instant, et un traitement reculera le moment où la maladie me tombera véritablement dessus, et l'empêchera de faire trop de dégâts en attendant.
N'empêche..... A vie...... Pour toute la vie, jour après jour. Je crois qu'il me faudra passer un cap.... Prendre des médicaments chaque jour, c'est faire surgir l'ombre de la maladie, chaque jour. Se souvenir qu'on héberge dans son corps une maladie pas sympa du tout, ce qui est un doux euphémisme. Oui, j'aurai un cap à passer, et je le passerai, comme tous ceux qui sont dans mon cas, d'autant plus que ce n'est pas mortel comme maladie, et il faut mieux que je sache maintenant, tant que je peux réduire la portée de la spondychose, que dans 20 ans, quand elle aura fait son chemin.
Mais surtout...... surtout..... me donner un traitement A VIE, à moi, qui ne suis même pas capable de prendre correctement un traitement sur cinq jours, y'a presque de quoi sourire, non?
Le tube de l'été 2006
Il s'intitulera "c'est moi", aura pour paroles "c'est moi c'est moi c'est moi" en boucle et sera chanté par des enfants de 4 et 7 ans 1/2 sur une musique très rythmée issue d'un jouet de la star'ac' offert à Noël par le papa des dits-enfants.
Il nous manque juste la "chorégraphie" mais il suffit de deux ou trois gestes pour parvenir à créer LE truc sur lequel tout le monde se trémoussera pendant 2 mois.
L'été prochain, on est riche, c'est moi qui vous le dit.
PS: je suis encore plus nulle que je croyais en informatique. Je négocie un pourcentage de mon futur pactole à qui pourrait m'expliquer les mille et un mystères blogesques.
Il nous manque juste la "chorégraphie" mais il suffit de deux ou trois gestes pour parvenir à créer LE truc sur lequel tout le monde se trémoussera pendant 2 mois.
L'été prochain, on est riche, c'est moi qui vous le dit.
PS: je suis encore plus nulle que je croyais en informatique. Je négocie un pourcentage de mon futur pactole à qui pourrait m'expliquer les mille et un mystères blogesques.
Tuesday, August 02, 2005
Bouhouhou
J'ai un appareil photo numérique.
Evénement qui n'est pas sans lien avec celui cité dans le précédent post.
Je n'ai encore jamais utilisé de numérique, mais j'ai vite compris le fonctionnement.
Pourquoi "bouhouhou" alors?
Parce que je n'arrive pas à installer le logiciel qui me permettrait de télécharger les photos sur mon PC.......
En attendant, je vous décris ce que vous loupez, du coup, histoire que vous ne soyiez pas venus pour rien: une princesse qui fait une grimace rigolote pour inaugurer l'appareil, puis une princesse et un viking qui posent avec un playmobil pirate géant, puis qui font des câlins à un playmobil perroquet géant. C'est ça d'habiter pas trop loin du paradis des playmobils. Et ça a confirmé mes doutes: aux yeux de viking, les vikings euh oui bon pour faire plaisir à maman, mais les pirates, c'est super beaucoup mieux quand même.
On va couper la poire en deux: pour son anniversaire, je lui offre le costume de pirate et le casque de viking, à porter ensemble.
Vous aurez droit à la photo, si d'ici là je parviens à télécharger le logiciel, bien sûr.
J-7, alors. Au boulot!!
Evénement qui n'est pas sans lien avec celui cité dans le précédent post.
Je n'ai encore jamais utilisé de numérique, mais j'ai vite compris le fonctionnement.
Pourquoi "bouhouhou" alors?
Parce que je n'arrive pas à installer le logiciel qui me permettrait de télécharger les photos sur mon PC.......
En attendant, je vous décris ce que vous loupez, du coup, histoire que vous ne soyiez pas venus pour rien: une princesse qui fait une grimace rigolote pour inaugurer l'appareil, puis une princesse et un viking qui posent avec un playmobil pirate géant, puis qui font des câlins à un playmobil perroquet géant. C'est ça d'habiter pas trop loin du paradis des playmobils. Et ça a confirmé mes doutes: aux yeux de viking, les vikings euh oui bon pour faire plaisir à maman, mais les pirates, c'est super beaucoup mieux quand même.
On va couper la poire en deux: pour son anniversaire, je lui offre le costume de pirate et le casque de viking, à porter ensemble.
Vous aurez droit à la photo, si d'ici là je parviens à télécharger le logiciel, bien sûr.
J-7, alors. Au boulot!!
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