Monday, January 30, 2006

La course du matin: 1 à 1

Ma fille a un défaut: elle est hyper lente. Ultra rêveuse en réalité, et monotâche comme beaucoup d'enfants, donc hyper lente.

J'ai un défaut: je vis dans un espace-temps très particulier. Si je vous dis "5 minutes", comprenez "15 à 20 minutes" de votre espace-temps à vous, le normal.

Le matin, il faudrait qu'on décolle de la maison à 7h30. Dans mes rêves, bien sûr. On n'a encore jamais pu être prêts avant au moins 7h45- voire 7h50, ce qui fait du 7h50 à 55 attachés tous les 3 dans la voiture, ce qui fait que j'arrive à l'école à peine avant les élèves.

Exemple-type pas plus tard que ce matin.

Normalement, je me lève à 6h15. Parce que j'ai toujours le rêve qu'on sera prêts à 7h30, comme ça.
Mais comme j'ai fini trèèèèèèèès tard dans la nuit de remplir les livrets d'évaluation, j'ai décidé de m'octroyer un petit 1/4h supplémentaire. Réveil à 6h30 donc.

Je me prépare, je fais couler mon café, je prépare la table du ptidèj, je prépare les vêtements des monstres, et j'allume le PC pour taper et imprimer un mot pour les parents d'élèves que j'ai oublié de préparer durant le week-end. J'ai vraiment oublié, je suis une tête de linotte grave, heureusement que je suis fonctionnaire, j'aurais sans cesse été licenciée dans le privé, surtout avec mes petits seins.

Pour bien faire, il faudrait que je lève les monstres à 7h, pour bien faire, ils mangeraient en 1/4h, un autre 1/4h pour s'habiller-se brosser les dents-se coiffer, et à 7h30 on serait prêts. Pour bien faire.

Zut, déjà 7h10, dans la vraie vie du vrai espace-temps. Séance réveil des enfants, qui ne veulent pas se lever, qui remettent la couette sur la tête, de toute façon ils ne veulent pas aller à l'école. J'insiste. J'ai gain de cause. 7h15

Ptidèj la tête dans le gaz. Princesse mange en relisant pour la énième fois tout ce qui tombe sous ses yeux. Elle n'en finit plus de mastiquer et mastiquer et Tiens mais au fait, elle ne devait pas découper des images avec le son [p]?grmbl où sont les pubs? grmf y'a aucun mot avec le son [p] dans ces trucs évidemment, pourquoi est-ce qu'on a oublié samedi matin, pis d'abord même hier soir de retour de chez le papa on aurait pu, bon voilà y'en a 5 ça ira.

7h28, viking veut encore manger. Bon 5 minutes pour manger, 5 minutes habillage-brossage des dents, on sera prêts à 7h40, ça sera pas trop mal - bin oui j'y crois toujours.


7h28 toujours (plusieurs actions pouvant se chevaucher), Princesse entame l'habillage.
7h29, elle a enlevé le haut du pyjama.
7h30, le bas.
7h31, elle a enfilé sa culotte.
7h32, elle a mis son maillot de corps.
7h33, elle en est au tee-shirt.
7h34, rien.
7h35, rien.
7h36, hurlage de la mère, enfilage du pantalon.
7h37, habillage express du viking, princesse n'a pas encore fini d'enfiler son pantalon.
7h38, princesse a pour mission d'enfiler ses chaussettes, son pull et de mettre ses chaussures, direction la salle de bain, je me brosse les dents, j'aide viking à se brosser les dents.
7h41, retour dans la salle de séjour, princesse a enfilé ses deux chaussettes, quand même.
7h42, viking chaussé, princesse a enfilé son pull.
7h43, brossage des dents express pour princesse, j'attrape la cage de la souris, pose une couverture dessus pour qu'elle n'attrape pas froid.
7h44, démêlage des cheveux de princesse.
7h45, coiffage des cheveux de princesse.
7h45 aussi, viking a ôté ses chaussures, parce qu'en fait, il voulait ses baskets.
7h46, princesse enfile une chaussure, viking est chaussé par mes soins.
7h47, princesse enfile sa deuxième chaussure, viking enfile et attache son manteau, j'enfile et attache mon manteau et je mets mes chaussures.
7h48, princesse met son manteau.
7h49, princesse attache son manteau.
7h50, j'attrape mon sac à main, mon sac à brol pour l'école, le sac avec les livrets, le sac de viking, la cage de la souris, princesse ferme son cartable.
7h51, princesse boucle la deuxième attache de son cartable.
7h52, princesse met son cartable sur le dos.
7h53, je mets tout le monde sur le pallier, on ferme la porte.
7h54, on dévale les 4 étages.
7h55, viking en est au 1er, pas mal quand même.
7h56, on est dans le parking, et évidemment, ma voiture est tout au bout.
7h57, on entre dans la voiture.
7h58, tout le monde est attaché. Je démarre. Bin oui, tout arrive.

Et j'ai réussi l'incroyable exploit d'arriver à 8h17 à l'école, soit 3 minutes avant l'ouverture des portes, tout en respectant les limites de vitesse. Comme quoi, c'est parfois utile, de vivre dans un autre espace-temps.

Edit: j'ai oublié de préciser que j'ai écrit ça en pensant au problème de réactivité de la fille de Oulala

Sunday, January 29, 2006

bon, cette fois.......

.....je réponds au questionnaire envoyé par tirui

Ecrivez 6 faits aléatoires sur vous-même, puis listez 5 personnes à qui vous souhaitez refiler ce truc

1- j'ai des seins minuscules et ça me désespère.

2- quand j'étais petite je suis tombée dans une fosse à purin. C'était pas agréable du tout.

3- la première fois que je me suis fiancée, j'avais 6 ans, il s'appelait Arnaud et c'était le fils de la maîtresse de CM1. Il a déménagé l'été entre le CM1 et le CM2, alors je me suis rabattue sur le petit nouveau. Mais on remarquera quand même que je fus fidèle pendant 4 ans.

4- il est préférable de ne pas me faire manger d'escargots après les huîtres, surtout en arrosant le tout de champagne. Ceci dit, vous ne me ferez plus manger ni les uns ni les autres depuis la mémorable soirée du nouvel an de mes 12 ans qui s'est achevée avec les serpillères. Mais le champagne, j'aime toujours.

5- j'attends souvent le dernier moment pour boucler les choses - les corvées en particulier. La plupart du temps, je les entame dès qu'elles me tombent dessus - les évaluations des élèves par exemple - mais ensuite je laisse bêtement filer le temps parce qu'il y a toujours un truc, et j'achève in extremis - par exemple, je n'ai pas fini de remplir les livrets d'évaluation alors qu'ils doivent être sur le bureau de la directrice à 8 h demain matin et que là il est 23h, quand même. Oui, je vais les finir, dès que j'aurai trouvé un 6è truc pour achever le questionnaire (chaque chose en son temps)

6- j'avais adopté un chien dans un refuge pour mon ex, du temps où on était encore ensemble. Mon ex est trop *censuré* pour s'occuper de qui que ce soit..... il a fini par abandonner le chien..... je me sens très coupable et parfois, j'en rêve, de ce chien..... j'espère vraiment qu'il est heureux, où qu'il soit.

Je refile le truc à
mushroom, parce qu'elle a dit qu'elle aimerait bien un questionnaire
alizarine
frankie
loreal
doublemum

Sur ce...... vous savez ce qui me reste à faire!

Apocalypse now










Ce n'est rien.......


....... juste un samedi matin......

Friday, January 27, 2006

Le pantalon

J'ai commencé ce texte en pensant répondre au questionnaire infligé par tirui, mais finalement, il a droit à un post pour lui tout seul.....

Ma mère ne portait que des robes. Jusqu'à mes 8 ans, je ne l'ai jamais vue qu'en robe ou en jupe.
Mon papy est tombé malade et a été hospitalisé pendant de nombreuses semaines. Le week-end, ma mère et/ou une de ses soeurs descendaient en Gironde où il habitait alors avec ma grand-mère (nous habitions déjà en région parisienne).
Un matin de semaine, un matin d'école donc, je me suis réveillée, maman n'était pas là. Elle était partie tard la veille au soir, suite à un coup de téléphone.
Elle est revenue le lendemain matin, avec ma mamie. Elle portait un pantalon. C'était la première fois que je la voyais en pantalon. Je me suis levée, je suis allée dans la cuisine et elles étaient là, toutes les deux, descendant tout juste du train, prenant un petit-déjeuner, je crois, mais en fait tout ce que j'ai vu, c'était ça. Ma mère en pantalon. Tellement incongrue, cette tenue. Ma mère ne pouvait pas être en pantalon, c'était un fait qui allait à l'encontre de tout ce qui était habituel, de tout ce qui faisait ma mère, un fait totalement en discordance avec ce que j'avais vu d'elle jusque là, un fait qui ne collait strictement pas avec la réalité d'alors. Ca semble totalement dérisoire, mais aux yeux de la gamine que j'étais, ça prouvait qu'un caillou s'était coincé dans les rouages de la vie....

C'est ce qui accompagne le souvenir que j'ai de la mort de mon papy. Je ne sais même plus comment j'ai appris sa mort, qui me l'a annoncée, ni à quel moment. Tout ce que je sais, c'est que dans ce petit matin si triste, si différent de tous les autres, ma mère portait un pantalon.

Thursday, January 26, 2006

Un rêve qui tombe

Un rêve qui tombe, ça ne fait pas de bruit.
Pourtant, celui-là était le rescapé de tous mes rêves d'enfant, d'ado, de tous mes rêves jusqu'ici. Il était lourd de tous mes espoirs, de toutes mes chimères, de toutes mes illusions.
Mais il est tombé, sans bruit.

Peut-être parce qu'il n'était qu'un rêve, et qu'un rêve est destiné à rester rêve.... pourtant, celui-là allait pouvoir se concrétiser, lui, l'unique, le rescapé, le lieu de tous les désirs, de tous les possibles....

Mon rêve est tombé et la chute porte le sceau de mon ex, ce qui rend les choses d'autant plus insupportables.... d'autant plus injustes... aussi insupportable et injuste que l'idée qu'on soit à la merci d'un homme qui profite de ses droits en oubliant largement ses devoirs - lui qui ne prendra plus les enfants qu'un samedi après-midi sur deux se permet de briser mon rêve, le dernier, celui qui allait devenir réalité......

Ce rêve, il était comme un phare dans ma vie, une lumière qui m'indiquait le chemin, il était mon but pour ces prochaines années.... il leur donnait un sens.....

Je me sens un peu vide, du coup..... Et en même temps, je sais que cela m'oblige à regarder ici et maintenant, à construire là tout de suite, et là où je suis.

Y'a pas de doute, la trentaine arrive bel et bien.

Wednesday, January 25, 2006

Sujet de philo

"En quoi l'artiste surpasse-t-il l'artisan?"

Vous avez jusqu'à demain matin 8 heures, bin oui - j'espère que cela vous donne autant d'inspiration que les prénoms barges.

Y'a pas à dire, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un petit frère de 17 ans.

La dernière fois, on a eu 9, parce que devoir pas assez développé, mais au moins pas de hors sujet et sujet compris, j'étais fière de moi.

Sunday, January 22, 2006

Chevalier Casimir

Princesse: "tu voulais m'appeler comment?"
J'énumère les prénoms que j'avais eu en tête pour une fille - c'est celui que son père avait toujours voulu qui a eu le dessus.

Viking: "et moi?"
"Pour toi, j'ai toujours voulu celui que tu portes" - celui que j'ai toujours voulu pour un garçon (mais nous avons donné la version espagnole, qui n'étais pas encore à la mode à ce moment-là).

"Non, pas vrai, je me souviens, tu voulais l'appeler Casimir."

Marrant qu'elle se souvienne de ça..... c'est vrai, comme son père, elle et moi, avons la même initiale - le C-, j'avais un peu cherché un prénom qui commence par C pour un garçon, mais je n'avais eu de coup de coeur pour aucun; alors, un peu par provocation, un peu parce que ce prénom me plaît malgré tout et que j'espérais y habituer le papa, je claironnais sur tous les toits que mon fils s'appellerait Casimir, si bien que tout le monde plaignait d'avance ce pauvre enfant qui allait avoir une vie atroce, je vous laisse imaginer -j'avais déjà eu des réactions négatives pour Mathieu, alors Casimir......

"J'avais aussi pensé à Lancelot", d'ailleurs quand on se scandalisait pour Casimir, je répondais "bon bin Lancelot, alors".

Princesse de rire, forcément... Lance l'eau, huhu!! "C'était un chevalier"..... wouahou..... là ça a de la tronche..... les yeux de mes enfants se sont équarquillés d'émerveillement..... Un chevalier......

"Je suis le chevalier Casimir" déclare alors Viking..... "nan t'as pas compris, c'est Casimir, ou Lancelot le chevalier."

"Non, je suis le chevalier Casimir!"

J'aurais su, je n'aurais pas hésité à affubler mon fils d'un prénom ridicule........

Si un jour j'ai un autre fils, il portera le prénom d'un autre chevalier.
Si j'ai une fille, ça sera le prénom d'une héroine de Molière.

Vous tentez de deviner? Vous ne gagnerez rien de plus que le droit de me traiter d'égoiste qui ne songe pas au calvaire que ses rejetons vivront forcément.

Friday, January 20, 2006

Judo

Ca a commencé à me trotter dans la tête lorsqu'une amie a démarré ce sport à 26 ans, je crois (ou 27? bof, au delà de 25, ça ne compte plus).
C'est vrai, c'est chouette comme sport, plein de valeurs tout ça, et puis on peut le commencer à n'importe quel âge.
Puis ma fille a voulu en faire, je ne sais toujours pas comment l'idée lui est venue, en tout cas j'ai trouvé ça sympa.
C'est ainsi que j'ai remis les pieds dans le club de judo où mes frères ont débuté, avant de bifurquer vers d'autres sports asiatiques dont je suis incapable de vous donner le nom.
J'ai décidé de m'y mettre dès que possible, c'est-à-dire dès que je pourrai faire garder les enfants, c'est-à-dire un jour peut-être mais quand même je suis vraiment très motivée.
Le premier trimestre, je n'ai rien vu des entraînements de princesse, je me promenais avec viking qui est intenable dans un espace clos.
Mais ma mère a eu la retraite comme cadeau de Noel, et du coup, je lui dépose viking, comme ça je peux assister à l'entraînement de princesse, qui est toute contente.

Et alors j'ai réalisé un truc dont je n'avais pas encore pris toute la mesure.
Le judo, c'est un sport de contact.

Et que ça s'entremêle, et que ça s'attrape et s'enserre, avec les jambes et les bras, et que ça roule l'un sur l'autre.

Bref, ça me met trop mal à l'aise, c'est pas pour moi.

Et c'est dommage, parce que le prof de judo, j'en aurais bien fait mon quatre heures.

Thursday, January 19, 2006

Le 19 janvier, il y a 7 ans.....

On me posait sur le ventre, après 48 heures d'accouchement cauchemar, un bébé tout beau tout frais tout rose..... c'est vraiment la première idée qui m'est venue à l'esprit: "mais c'est moins pire que ce qu'on m'avait dit!!!", vous savez, le coup du bébé tout fripé et couvert de sang de miasmes tout ça..... bon d'accord ce bébé avait le crâne en forme de ballon de rugby pour cause qu'il était resté coincé plusieurs heures dans un endroit très intime de mon anatomie, et plein de marques à cause des forceps - je n'ai pris conscience de ces marques que le lendemain- mais quand même il était tout beau tout frais tout rose.

C'était ma première idée, donc, "oh le beau bébé", mais la première impression, ce fut l'explosion d'amour de tout mon être..... Incroyable...... je ne savais même pas encore qui était ce bébé, si c'était un garçon ou une fille, je ne savais rien de lui, mais qu'est-ce que je l'aimais!!!!!

Ce soir-là, je me suis endormie les yeux tournés vers le berceau transparent, contemplant ma fille (oui entretemps j'ai su que c'était une fille), réalisant encore difficilement que si, c'était bien réel, le bébé était bien sorti, j'étais bien maman, elle était là, elle, elle, elle.....
Lorsque j'ai ouvert les yeux le lendemain matin (oui souvent les bébés font leur première nuit complète, histoire de nous faire espérer) je les ai immédiatement tournés vers ma fille.....c'était toujours vrai!!!! cette merveille était sortie de mon ventre... c'est fou quand on y pense..... une naissance......

Sept ans d'amour..... d'amour, au-delà de tout, malgré tout.... les tempêtes que nous avons traversées nous ont égratignées, nous, mais pas notre amour l'une pour l'autre.


Et aujourd'hui......
Elle s'est réveillée tôt ce matin, si tôt même, qu'on n'était pas encore le 19.....
Mais quand même, sur le coup de 6h15, c'était bon.... quand je pense que d'habitude je dois la secouer!!! Là elle s'est levée comme une fleur, d'elle même, pressée d'ouvrir ses cadeaux.
Alors..... une écharpe violette, la même que la mienne qui est rose et qu'elle va donc enfin pouvoir me rendre, des boucles d'oreilles et un parfum, parce que c'est une fille.
Allez, plantage de bougies sur la brioche, soufflage, mangeage et hop!!! on file à l'école.

A midi, comme tous les jeudis, elle a mangé avec moi, puis a soufflé ses bougies en présence de ses deux copines-filles de collègue.... Elle a déballé un autre cadeau, une tirelire, parce que maintenant c'est une grande, elle peut avoir de l'argent de poche.

bon là j'interlude...... ce jeudi, c'était l'anniversaire de ma princesse, mais c'était aussi un jour de boulot..... et en ce moment, le boulot, ça va pas.... tout dans le non-dit bien sûr....tellement non-dit qu'au moment où ma princesse a soufflé ses bougies, j'ai eu la nausée..... un peu plus tard, je me suis retenue pour ne pas pleurer...... heureusement, princesse ne s'est aperçue de rien.....puisque tout est dans le non-dit.....*

Ensuite, nous avons filé au judo. Jeudi dernier, le prof m'avait permis d'apporter un gateau, mais ce matin j'ai hésité: la fin du cours est à 19h, la plupart des parents vont vouloir partir aussitôt, et puis un gâteau à cette heure ça les fera râler..... Nous avons vécu ça l'année dernière au cours d'équitation, qui était pourtant à une heure beaucoup plus décente. A quoi bon?

Je l'ai amené quand même.... Et le cours s'est achevé avec 5 minutes d'avance, le prof et les enfants se sont réunis autour de la table, ont chanté le joyeuzanniversaire habituel, et les parents ont tous trouvé ça sympa, ont remercié, le prof a apporté jus d'orange et gobelets (oui je ne suis pas organisée, je n'y avais pas pensé!), et j'ai songé que le civisme et le respect que ce sport inculque ne sont pas que du blabla...... ces quelques minutes pleines de gentillesse et d'attentions m'ont remis du baume au coeur......

Et un cadeau attendait encore ma princesse à la maison; un album de Claude Ponti, parce que ma princesse, cette fille qui est devenue grande, a besoin de nourritures intellectuelles..... Et d'abord Claude Ponti, c'est le meilleur.

Voilà, je suis une maman de l'âge de raison maintenant, ça ne change pas grand chose, mais quand même, faut assumer ;-)

Wednesday, January 18, 2006

La madeleine de Proust

Enfant, lorsque j'étais malade, mes parents me nourissaient de galettes de riz et de gelée de coing.

Pour moi c'est resté associé à la gastro ou troubles du genre, du coup.
Et je ne peux plus vraiment en manger.

Mes enfants adorent les galettes de riz..... je leur pardonne, ils sont jeunes, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Ce soir, mon fils a mangé 3 crêpes à la confiture de coing (oui, c'est pas de la gelée, mais pour moi, c'est pareil)

La madeleine de Proust ne passe donc pas dans le placenta.

Oui, c'est tout.

retrouver le sourire

Un ex qui débloque et qui m'oblige à remuer ciel et terre pour éviter que l'impensable ne se produise un jour......
Un exprétendant qui me harcèle, m'appelle sans cesse, débarque chez moi ou dans les lieux où il sait me trouver......
Problèmes de sous, toujours minants.....

Et puis là, aujourd'hui, journée de crotte.....

Une gamine assez désagréable dès le matin - quand elle se lève du mauvais pied, c'est pour la journée.
Du mal à trouver ma place parmi mes collègues, qui du reste, m'en laissent peu, de place..... premières représailles de la part de ma directrice..... nouvelle confrontation du coup, qui me laisse davantage amère que la première fois.....

Puis des enfants à sortir pour effectuer des démarches, avec la promesse d'une surprise au bout - mais aucune démarche n'a abouti, et en plus, parfois, les surprises vous font faux-bond...... et zut.....

Revenir dans le home sweet home, découragée et fatiguée.

Se secouer pour faire à manger quand même - des crêpes tiens, aidée par viking - et puis faire un gâteau et lancer un brioche dans la machine à pain pour le petit déjeuner.....

C'est chouette de faire un gateau d'anniversaire, quand même..... C'est chouette d'entendre son fils claironner avec son accent inimitable que "c'est délicieux, les crêpes à la confiture"..... Sa fille qui pour une fois ne râle pas alors qu'il n'y a pas ce qu'elle voudrait dans sa crêpe.

Allez c'est pas grave le reste, on va s'en sortir comme toujours, les sous vont revenir (j'ai planté un arbre à sous, j'attends la première récolte), le boulot ne doit pas me pourrir la vie, ça mérite même d'ouvrir une petite bière à partager toute seule ça.....

Et puis comme un sourire ne vient jamais seul, y'a un nouveau bébé dans la blogsphère, chez Jid .....

Allez, on déconnecte, on attrape un bon bouquin et hop!! au lit..... le reste attendra bien demain......
Demain..... le 19 janvier........

Edit: ouéééééé j'ai réussi à faire un lien.... merci Frankie ;-)

Sunday, January 15, 2006

Week-end.......

Je suis sûre que vous mourez d’envie de tout connaître de mon week-end, alors je vais assouvir votre envie, de me remerciez pas, c’est tout naturel.


D’abord, pour bien comprendre la suite, il faut savoir que mon ex avait changé les jours de garde: il ne voulait plus prendre les enfants du samedi après-midi au dimanche soir, mais du vendredi soir au samedi fin d’après-midi.
Donc je prévois des trucs avec des copines pour le vendredi soir et le samedi après-midi - le samedi matin étant réservé aux courses, faut bien y passer.
Le vendredi midi, habituée que je suis au comportement de mon ex, j’appelle. Bien m’en a pris: j’ai cru comprendre qu’il ne comptait pas voir arriver les enfants ce soir là, avant que la communication ne soit coupée.
J’étais pas du tout énervée, hein, pas du tout.
Monsieur finit par rappeler 3 heures après pour confirmer que bin non, il les prend le samedi comme d’habitude, m‘enfin c‘est évident quoi, comment ne l’ai-je pas deviné?

Dans la foulée, j’ai eu droit à une réunion au sommet entre collègues pour cause que ma directrice débloque grave. Et la directrice, je lui ai dit ses quatre vérités. Oui, moi, intimidée, qui me laisse facilement démonter, qui préfère souvent laisser tomber, je l’ai mise en face de tous ses manques, de tous ses mensonges.

Elle ne va pas laisser tomber, je prévois des jours difficiles, mais quand même, j’étais satisfaite d’avoir osé pour une fois, et d’avoir eu du répondant de surcroît.


Samedi, nous avons bien glandouillé les enfants et moi, super longtemps même, vu que mon ex les prenait plus tard que d’habitude.

Il a même appelé pour dire que ce serait encore plus tard que plus tard.

Au bout d’un moment quand même, ce fut le moment, et une fois les enfants lâchés chez leur père, je me suis ruée voir une copine que j’avais pas vue depuis 2 mois, alors on a eu deux mois à rattraper, je vous laisse imaginer.
Trop chouette, trop court.

Je suis rentrée chez moi sur le coup de 2 heures du matin, et comme j’ai beaucoup de mal à m’abandonner au sommeil - je crois que je suis comme les enfants, j’aime pas l’endormissement - j’ai un peu lu - je sais, je ne suis pas sérieuse.

Et je me suis réveillée à 11 heures!!!! Waaaaaaaaahooooooooouuuuuuuu le pied!!!!!
Par contre il a fallu que je sois d’attaque immédiatement - pas de farniente petit-dèj - parce que j’ai tendance à laisser la maison un peu à l’abandon les jours qui précèdent un week-end sans enfants…..

Puis je suis allée chez le suédois, parce que j’avais un bon d’achat, et pour une fois que je n’avais pas les enfants, je pouvais faire passer le bon d’achat dans autre chose que les jouets.

Alors là, autant dire que je suis en colère contre le suédois, qui ne propose ni coquetiers ni essoreuse à salade!! C’était les deux trucs dont j’avais absolument besoin, évidemment.

Bon quand même j’ai trouvé d’indispensables babioles, et même un bac de rangement avec couvercle - vendu à part, le couvercle.
J’arrive à la caisse, et je réalise que sur le couvercle est écrit noir sur blanc, au feutre en plus « article de présentation, ne peut être vendu »
Groumph.
Je repars, je me fraye un chemin dans la foule qui coule dans l’autre sens, je repose le couvercle et j’en prends un autre.


Je retourne à la caisse, je poireaute, et brusquement, je me dis qu’il faudrait que je vérifie qu’il y a bien les code-barre, parce que des fois ça arrive, qu’il n’y ait pas de code-barre. Je cherche celui du bac, je le retourne.
Groumph. « article de présentation, ne peut être vendu ».


M’enfin, comment je pouvais deviner moi? Ils étaient tous les uns dans les autres, je ne pouvais pas imaginer? C’est ce que j’explique à la caissière - j’avais espéré qu’elle ne ferait pas de zèle- mais elle me fait payer les articles et retourner - à contre courant toujours- chercher le bon bac.

Je suis partie fâchée contre le suédois qui n’est pas prévoyant avec ses bacs et qui n’a en magasin ni coquetier, ni essoreuse à salade, et que du coup je n’y retournerai plus pour la peine.*

C’était l’heure d’aller chercher les enfants.

Et qu’est-ce que j’apprends?

Que la veille, ils ont accompagné en voiture la sœur de mon ex je ne sais où. Mais y’avait pas les sièges autos???? (je ne les laisse pas systématiquement, mon ex n’ayant pas de voiture) « oui mais ils étaient attachés et je conduis bien », allez lui expliquer que c’est un comportement autant qu’un argument totalement abrutis……

« Tu as vu les vêtements que j’ai acheté à ta fille? Ils sont beaux, ceux-là, au moins. » Je lui ai demandé d’arrêter ce genre de remarque merci….. Ça l’a surpris, pas l’habitude de ça de ma part.

Il voulait donner des bonbons aux enfants… Il les nourrit aux bonbons, ce qui est très dommage pour vikingpirate, qui a déjà 5 caries!!! Je lui fais la remarque, à lui, cet ex, qui ne cesse de me reprocher la dangerosité supposée de ma maison depuis l’accident de Viking à la fin de l’été…

Viking voulait emmener un DVD, « le fils du Mask »… J’ai refusé dans un premier temps, puis j’ai accepté qu’on l’emmène en stipulant qu’il ne le regarderait pas à la maison. « bin pourquoi? Ils l’ont vu 5 fois ici…. » Cinq fois en 24 heures????? Je me suis abstenue de m’en étonner à haute voix….. Je me suis contentée de « tu ne veux pas que je gère ce qui se passe lorsque les enfants sont chez toi, ne gère pas ce qui se passe lorsqu’ils sont chez moi. »
Ça fait un bail que j’aurais dû lui dire ça. Le pauvre, il n’est pas habitué à ce que je me révolte, il était scié.
C’est qu’un début, huhu.

Conclusion du week-end: je suis devenue grande, j’ai du répondant, je ne me laisse plus marcher sur les pieds, ça fait du bien.

Autre conclusion: j’ai appris de la bouche de ma fille qu’en réalité, elle n’était pas du tout attachée, alors que les 3 adultes dans la voiture l’étaient; et qu’elle était au milieu.
La vraie conclusion, en fait c’est que j’ai envie de hurler. De hurler et aussi de casser la tronche du type qui met ainsi en danger la vie de mes enfants. De hurler et de pleurer de rage parce que je me sens si impuissante………

*même pas vrai en fait, les enfants adorent y aller, et les sandwichs végétariens sont trop bons, faut bien le reconnaître.

Edit: c'est décidé, mon prochain enfant, je le fais toute seule........

Thursday, January 12, 2006

A la recherche du temps perdu

Elle s'appelait Sophie, nous avions 18 ans, et elle était superbe. Magnifique.
Cela m'a étonné qu'elle s'intéresse à moi, recherche ma compagnie. Ce fut ma plus belle histoire d'amitié. Physique mis à part, nous étions si semblables, elle et moi...... si semblables malgré nos vies différentes.... en elle avait pu s'épanouir la graine artistique que mes parents avaient étouffée en moi..... elle était l'artiste que j'aurais voulu être...... et elle était mon amie.

Nous devions partager un appartement à Paris l'année suivante... Mais durant l'été, elle a rencontré l'homme de sa vie. Elle m'avait envoyé une lettre enflammée ( que j'ai longtemps conservée, et je n'ose retourner mes vestiges de l'époque de peur de m'apercevoir que je l'ai jetée dans un moment de lucidité) pour m'expliquer ça, m'expliquer son bonheur, m'expliquer l'amour absolu. C'est cet amour qui nous a éloignées l'une de l'autre..... pour être tout à fait exacte, elle a brutalement coupé les ponts, après encore une ou deux lettres. Elle venait de rentrer dans un monde d'artistes bohèmes et fauchés, plus âgé que nous, là-bas, à Vienne..... qu'avait-elle à faire de la petite parisienne de 19 ans qui se fit poitevine durant deux années????? C'est peu dire que son indifférence brutale à mon égard m'a fait souffrir. Ce fut une véritable torture qui se transforma en obssession...... Elle me manquait tant!!!! Je n'arrivais plus à vivre, et c'est la raison pour laquelle je suis totalement passée à côté de ma première année poitevine, ce qui est fort dommage, lorsqu'on connait cette ville.

C'est vers la fin scolaire de cette année-là que j'ai rencontré Vincent. Si vous êtes forts en maths, vous calculerez aisément que c'était l'été de mes 20 ans.
Nous étions chez une amie commune, il m'a regardée, m'a souri, et j'ai chaviré. Il avait le même sourire très particulier que Sophie.

Je suis tombée amoureuse de lui, totalement, irrémédiablement..... Et aujourd'hui encore je m'en étonne: était-ce juste à cause de ce sourire? est-ce qu'une imposture peut froudroyer ainsi?

Les personnes présentes à cette soirée se confondent en un brouillard uniforme..... d'ailleurs, elles se sont bien vite esquivées, sur la pointe des pieds.... Parce qu'il y avait nous deux, et toute la foudre, et tout l'amour du monde, en tout cas tout l'amour de mon monde, y'avait de la place pour personne d'autre.

Et malgré tout, il ne s'est rien passé entre Vincent et moi. Monsieur avait une amie, qui n'était pas présente ce soir-là, mais il ne pouvait la tromper, ce qui est tout à son honneur. Sauf qu'il ne l'a pas quittée. Il venait me voir le soir, on discutait jusqu'à pas d'heure, et il repartait.

Et je ne comprenais pas son manège, qui me blessait, par dessus le marché. Parce que si c'était de moi dont il était amoureux, pourquoi il ne larguait pas l'autre, hein?

Oh!!! il ne s'est jamais compromis, ne m'a jamais fait de déclaration..... m'enfin, y'avait des choses qui passaient..... Oui, j'aurais dû lui sauter dessus, pour l'obliger à se dévoiler, mais j'étais trop peu sûre de moi, et puis d'abord, c'est aux hommes de faire le premier pas, et le deuxième aussi, et le troisième tant qu'à faire.

Je suis rentrée chez mes parents durant les deux mois d'été, j'ai travaillé, et reçu de sa part une lettre où il suggérait tout sans jamais rien dire explicitement. Il s'est rué chez moi dès mon retour à Poitiers, et là, du haut de la bêtise de mes 20 ans tout neufs, je lui ai raconté mon été, huhu..... bin quoi, je pouvais bien le faire mariner à son tour.....

Et il est parti. Comme un voleur. Me laissant totalement désemparée, ce soir là, et tous les suivants durant cette année-là. J'ai à nouveau manqué les plaisirs estudiantins et j'ai eu mon deug avec mention bien, ce qui est fort honorable.

Il me manquait, Sophie me manquait, ma vie n'avait plus aucun sens. Je suis devenue folle, je me suis enfoncée jour après jour, bouffée par le chagrin, la détresse et le dégoût de moi, accumulant les conneries d'ado gravement attardée, refusant la vie, le bonheur et les ziozaux qui chantent dans les arbres aux printemps.

Et puis un pauvre paumé comme moi m'a proposé de faire un bébé, alors quitte à mourir à petit feu, autant renaître de ses cendres.

Et puis il y a eu un mariage sans amour, un autre bébé, une chute et une lutte pour remonter à la surface.

Et Vincent a fait sa réapparition.
Avec à nouveau ses discours alambiqués, destinés à m'expliquer que oui mais non mais enfin peut-être......
"J'attendais que tu quittes l'autre et que tu m'appelles pour revenir...... t'avais mon numéro, pourquoi ne m'as-tu pas appelé?"
Le choc, tant d'années après..... Ah bon? c'était aussi simple que ça? pour moi, à l'époque, ce qui était clair comme de l'eau de roche, c'est que l'abruti avec qui je suis sortie l'été de nos 20 ans n'avait aucune importance, que c'était juste une basse vengeance mesquine!!!
Il suffisait donc que je l'appelle? et j'aurais échappé à toutes ces années noires? Et il aurait été mon nord, mon sud, mon est, mon ouest, mon midi, mon minuit, pour aujourd'hui et pour toujours?

Ceci dit, je ne l'avais pas son numéro. Je ne savais même pas où il habitait. J'aurais pu connaître tous ces détails sans souci, mais dès le début, il était clair que c'était lui qui décidait, qui menait le jeu.

Le jeu, puisque s'en fut un, continua donc. Parce que cette fois, nous avons concrétisé ce qui n'avait pas eu lieu auparavant. L'amour n'était pas revenu, mais il était le seul homme que j'aie jamais aimé, mon amour pour lui était sans doute tapi tout au fond de mon coeur, derrière la tristesse, la rancoeur et les soucis.

Mais l'amour ne pouvait revenir dans les conditions que Vincent m'imposait. Il ne venait que lorsqu'il n'avait rien de mieux à faire. Je reste persuadée que ses amis, comme lui presque trentenaires parisiens bobos sans enfants, lui ont monté la tête: pourquoi il allait s'embêter avec une mère de deux enfants, franchement.....

Bref, tout cela a vite fait de me déplaire. Ses promesses non tenues. Ces journées à attendre son appel. Je me sentais partir, à nouveau..... jusqu'à ce jour où j'ai fondu en larmes en écoutant "le petit pull marine" chanté par Isabelle Adjani.

Bon, ça suffat comme ci, exit le Vincent.

Sauf que Monsieur était un homme, un vrai. Il ne pouvait accepter de se faire quitter. Il est revenu, avec mille nouvelles promesses, mille explications sur son comportement..... Il est revenu, donc, pour une nuit, puis a fui sans plus jamais donner de nouvelles. Je m'y attendais, et je crois que j'avais besoin de ça pour le trouver définitivement lâche et immature. Minable. Ce qu'il était, ce qu'il avait toujours été, avec moi du moins.

Depuis je me suis perdue à nouveau, un peu. J'en joue, presque.... A mon tour..... Je deviens cynique et méchante et je le regrette.

Mais ma réalité, c'est que malgré tout, j'ai le sentiment que c'est une histoire pas finie. Plus exactement, deux histoires pas finies, inextricablement liées, parce que pas loin de Vincent, il y a Sophie.

Mon amour absolu, mon amitié absolue, tous deux jetés aux ornières, sans explication. Et c'est cela qui me manque fondamentalement, des mots sur ces deux histoires, ce qu'elles ont représenté pour les deux personnes concernées, ce que j'ai représenté pour elles, et pourquoi soudain, dans les deux cas, plus rien qu'une fuite. Il y a un trou dans mon passé, qui se répercute sur mon présent, parce qu'il me laisse sans cesse en attente et m'oblige à fuir tout nouvel amour. Ce qui me donne l'impression confuse que je suis destinée à recroiser un jour Vincent et Sophie. Qu'ils m'attendent quelque part, avec leurs mots, quels qu'ils soient, qui reboucheront le trou. Parce que je continue de préférer les portes ouvertes que fermées.

Et parce que stupidement, je ne cesse de me dire qu'on a manqué de chance, Vincent et moi.

Non, notre histoire n'est pas finie. Il m'attend quelque part, pour en écrire la fin, avec moi, en une heure ou en une vie. C'est ce que je me prends à espérer, parfois, lorsque je réalise à quel point mon coeur est froid, en me souvenant que seul lui était parvenu à le réchauffer.

11 ans me séparent du début de cette histoire.... plus du tiers de ma vie.
Mes années vingtenaires ont été un long chemin douloureux, qui m'a empêchée de profiter du bel âge. Je réalise chaque jour davantage que je vais entrer dans la trentaine. Sans fausse coquetterie, mais avec l'amer sentiment que j'ai oublié de vivre durant trop d'années. Que ces 10 années sont passées sans que je les voie.

Le monde d'internet me permet d'obtenir le moyen de joindre Sophie et Vincent. L'envie m'en démange, parfois. Mais le quotidien, reprenant le dessus, ne m'en laisse pas le temps. Tant mieux...... Je laisse à la vie le soin de tracer mon chemin...... je verrai bien où il me mène.... qui sait......

Wednesday, January 11, 2006

Le comble du n'importe quoi

Je travaille dans l'une des 8 écoles de la ville.
Dans chacune de ces écoles, il y a en moyenne une dizaine de classes, et dans chacune de ces classes, une moyenne de 25 élèves.
La mairie fournit les classes maternelles, et une partie au moins des classes primaires, en gobelets en plastique jetable.
UN GOBELET PAR JOUR PAR ENFANT SCOLARISE DANS CETTE VILLE!!!!!
Mon petit coeur écologique a fait un bond en découvrant cette énormité.... dès le jour suivant, j'ai ramené des gobelets en plastique lavable, 1 euro les 4, 7 lots, vous voyez comme ça m'a ruinée!! Parce que le gaspillage est aussi économique, argument qui devrait davantage toucher nos dirigeants que le simple argument écologique.....

Comme vous le savez, les enfants des classes maternelles - et certaines primaires- ont droit à la fameuse collation du matin..... Dans notre commune, celle-ci est à base de fruits, ramenés par les enfants selon un planning établi par l'enseignant, et de lait, fourni par la mairie. Même une anti-collation comme moi (je n'en vois pas l'utilité) ne peut qu'admettre qu'un quartier de mandarine ou 3 raisins secs ne vont pas ruiner le rythme alimentaire des enfants.

Mais quand même, la collation, c'est le grand débat actuel. On ne m'enlèvera pas de l'esprit qu'on s'en sert pour détourner les parents des VRAIS problèmes de l'école.
Parce que, bien sûr, le seul problème de l'école est le suivant: faut-il supprimer ou non la collation. Et pour cela on met en place des groupes de rélexions.
C'est vrai, c'est super urgent, bien plus que de nous donner les moyens d'accueillir correctement les enfants en situation de handicap (3 dans mon école), de nous former pour détecter rapidement les élèves souffrant de dyslexie, de nous permettre d'aider davantage les élèves en difficulté, de réduire les effectifs dans les classes - j'ai 29 élèves pour ma part, et malheureusement je ne suis pas Mary Poppins......
La collation, c'est bien plus crucial.

Et donc, le groupe de travail qui a réfléchi sur le sujet dans la commune, n'ayant sans doute pas trouvé une solution qui convienne totalement à tout le monde, a coupé la poire en deux: puisque la collation conduit à l'obésité, on va supprimer le lait.

Je ne comprends pas trop.... soit on supprime tout, soit on ne garde que le lait (pour éviter de toujours solliciter les parents), m'enfin bref, fallait faire un choix et ils l'ont fait.

Et une circulaire nous a bien tout expliqué le pourquoi du comment, et surtout, nous a indiqué dans quoi passerait la somme ainsi économisée. Oui tiens, bonne question ça, ils vont nous acheter quoi à la place?
Des jeux et jouets?
Du matériel pédagogique?
Du matériel pour le sport?
Ne rêvons pas, mais vont-ils créer un poste d'assistant d'éducation par école pour emmener des groupes d'enfants à la bibliothèque ou offrir aux non-francophones des moments de langage?


Ah bin non, avec tous les sous qu'ils vont économiser en cessant d'acheter du lait, ils vont acheter des gobelets en plastique jetable.

Je vous avais prévenus dès le titre!!!!!

Monday, January 09, 2006

Un lien contre l'oubli

Je sais...... ça paraît aussi inutile que facile.... Inutile de tenter de briser le silence, facile de se contenter de se lamenter de la disparition de quelqu'un qu'on ne connait même pas.....

Tant pis..... Prenez malgré tout quelques secondes pour Marco

http://marcbeltra.canalblog.com/

(Je ne sais toujours pas mettre de lien direct)


Et puis la chanson de Clarika est vraiment très belle.

Sunday, January 08, 2006

Encore un matin

Un matin..... où votre sommeil est brusquement interrompu par la sonnerie du réveil.....

Toutes vos cellules indignées hurlent en choeur "NON!!!!!!!!!"

Bin si hein, faut se lever.

Nooooooooooooooon trop duuuuuuuuuuuuuur

C'est trop méchant le matin.

On ne devrait pas avoir à subir le réveil le matin..... on devrait juste attendre d'avoir atteint notre quota réglementaire de sommeil et se réveiller doucement..... et aller bosser quand on est prêt......

Bouhouhou pourquoi est-ce que personne ne m'écoute jamais?????

Après avoir laissé ce message de détresse sur mon blog, je vais me préparer psychologiquement à être réveillée beaucoup trop tôt par mon abruti de réveil..... Mais ça ne sert à rien de se préparer psychologiquement, tous les matins, c'est toujours affreux.

Bonne nuit, tout le monde.

Saturday, January 07, 2006

grandir

"Moi, j'ai vu Harry Potter avec mes parents", s'exclame ma petite élève de même pas 4 ans.

Hum.... elle n'est pas un peu jeune??

Parce que..... Souvenez-vous.....

Certains soirs, votre frère aîné avait le droit de rester avec vos parents, dans la salle de séjour, pour regarder un film. Vous, vous étiez trop jeune pour veiller, et trop jeune pour ce film-là.

Argh, mais c'était horrible!! Vous trouviez ça un peu injuste, mais au fond, vous saviez que vous n'aviez pas encore tous vos galons. Que c'était dans l'ordre des choses. Et qu'un jour, vous aussi....

Et justement, un jour, ça arrivait!!! Vous étiez assez grand(e) pour rester le soir avec vos parents, et rire avec eux devant La grande vadrouille. Et votre petite soeur, pendant ce temps, elle était dans son lit, huhu!! Bien fait pour elle, n'avait qu'à être grande aussi!! Encore quelques mois/années et vous aviez le droit à l'Homme de Rio, la Guerre des Etoiles et Indiana Jones

Parallèlement à ça, vous aviez aussi gagné le droit de faire votre lit et de mettre la table.... Moins chouette ça.... Mais vous aviez aussi le droit plus gratifiant d'aller chercher le pain tout seul à la boulangerie..... Et on vous trouvait suffisamment âgé pour avoir de l'argent de poche.

Vous étiez grands et ça se savait autant que ça se voyait!!

Je revois la mère de ma petite élève au début de l'année.... "Ma fille ne veut pas grandir"..... Mais aussi..... quel intérêt, quel avantage a-t-on de grandir lorsque tout un monde de grand vous est déjà donné?

Thursday, January 05, 2006

Didier

Vous voyez ce film où Alain Chabat joue un chien transformé en homme?

Vers la fin, il arrive au Parc des Princes pour jouer un match, cherche du regard son maître/mentor, joué par Jean-Pierre Bacri. Et Jean-Pierre lui fait un grand sourire, un peu trop grand, un peu trop niais, et ajoute "c'est bien" en écarquillant bien les yeux pour que l'autre ne doute pas que vraiment c'est trop bien; et Alain, il est tout content, tout fier, il se rengorge même.

Allez savoir pourquoi, j'ai songé à cette scène ce soir, en regardant ma fille au judo. Dès qu'elle faisait un truc, elle me cherchait du regard, et je faisais les mêmes mimiques que Bacri, et elle le même sourire tout content qu'Alain.

Déjà hier à l'équitation.

Heureusement que je ne vais pas avec elle en classe, en plus.

Tuesday, January 03, 2006

Pour cette année qui commence.....

L'année dernière à la même époque, je ne vous souhaitais qu'une seule chose, la santé.

A ce moment-là, ma jeune soeur était à l'hôpital et nous étions tous très inquiets.

Elle a marché avec des béquilles pendant 6 mois; depuis elle alterne périodes "correctes" et bobos multiples - et douloureux, et handicapants.
Nous avons appris que ma mère et mon jeune frère sont porteurs du même anti-gène maudit. Ma mère développe une maladie un peu parallèle et commence à souffrir de problèmes de vision, de dos.....
Mon frère aîné a hérité de l'autre sympathique maladie familiale et risque de devenir totalement sourd d'ici 5 ans.
Mon père décline chaque année un peu plus suite aux deux tumeurs du cerveau qui l'ont atteint.

Je me considère comme la chanceuse de la famille, celle qui a tout évité, jusqu'ici.
Celle qui souvent a des soucis, mais qui peut d'autant plus les surmonter qu'elle a ses deux jambes pour marcher, ses deux bras pour porter, ses deux yeux pour voir, ses deux oreilles pour entendre..... Présents inestimables de la nature, qui nous semblent tellement dûs qu'on en oublie combien ils sont précieux......

Vous comprendrez donc aisément que cette année encore, je ne vous souhaite que cela, la source de tout le reste, la santé, pour vous et tous ceux que vous aimez.