Ce blog ne mérite pas d'être ainsi laissé à l'abandon...
Mais après ce qui s'est passé j'avais besoin d'une vraie pause et ça tombe bien, les vacances sont là pour ça. Elles permettent également de tirer le bilan d'une période, et ce bilan, je n'en suis pas satisfaite. Heureusement, je sais pourquoi. Je sais ce qui n'a pas marché et doit donc être modifié. Après quelques jours de glandouillage intense, me revoilà sur le pont pour préparer la rentrée.
En attendant, voici quelques photos de 2 séances d'arts plastiques. La première que j'ai bidouillée à partir de photos déchirées et récupérées - les élèves devaient imaginer le reste de la photo.
L'autre mise en place par la maman d'élève dont j'avais parlé, professeur d'arts plastiques. Ce qu'elle a proposé peut être choquant: les élèves ont déchiré des pages de livres et devaient les coller après les avoir manipulées (pliées, déchirées, roulées en boule....) de façon à faire du relief. Je vous rassure, la prof a bien insisté: il s'agissait de vieux livres destinés à la poubelle. Les oeuvres ainsi obtenues ont été peintes, et doivent prochainement être reliées pour être transformées en couverture de cahier.
J'ai beaucoup aimé les mélanges de couleur faits par les élèves. Cela me ramène à un film passé récemment à la télévision, Ca commence aujourd'hui, de Bertrand Tavernier, qui fait dire à un de ses personnages qu'on peut faire du beau avec du rien.
(j'avais une autre photo à insérer dans ce post, malheureusement elle fait de la résistance et refuse d'être publiée, peut-être ce soir...)
Demain, je vous parlerai de la pauvre Hélène et de ses sabots crottés :-)
Tuesday, October 31, 2006
Wednesday, October 18, 2006
Et pourtant....
Il faut bien continuer.... Se lever, quand même, affronter la classe d'enfants choqués, qui pensent que leur ami va mourir et que je vais aller en prison (je me demande quel parent a pu lancer ça...). Affronter l'enfant responsable, coupable, et son terrible regard indifférent. Travailler, le son [k] et s'il faut écrire et ou est, un peu de symétrie, l'après-midi l'alimentation (les pâtes poussent sur les arbres et les céréales c'est de la farine de blé) et enfin la fameuse lettre à l'ami hospitalisé. Je demande aux élèves d'écrire un petit texte sur le cahier de brouillon, que je corrigerai avant qu'ils ne le réécrivent sur une feuille blanche, avec un dessin.
Les
"je t'aime"
"t'es mon pote"
"j'espère que tu vas bien"
"j'espère que tu vas t'en sortir"
"je pense fort à toi"
"je te fais plein de bisous"
défilent, et soudain
"pardon de t'avoir poussé"
???
Surprise, je le regarde droit dans les yeux.
Il est aussi intelligent que malin, mais peut-être, peut-être, y a-t-il de l'espoir, malgré tout....
Les
"je t'aime"
"t'es mon pote"
"j'espère que tu vas bien"
"j'espère que tu vas t'en sortir"
"je pense fort à toi"
"je te fais plein de bisous"
défilent, et soudain
"pardon de t'avoir poussé"
???
Surprise, je le regarde droit dans les yeux.
Il est aussi intelligent que malin, mais peut-être, peut-être, y a-t-il de l'espoir, malgré tout....
Monday, October 16, 2006
Quelques notes de silence....
Parce que ce soir, un petit garçon est à l'hôpital par la faute d'un autre. D'un autre qui a agi volontairement, consciemment, et ne regrette rien.
Parce que je n'ai pas fait ce métier pour appeler le SAMU.
Parce que dans sa nouvelle école, ma fille se fait menacer, racketter, humilier, violenter.
Parce que je n'ai plus d'espoir pour ce navire qu'on laisse sombrer corps et âmes.
Banlieue parisienne.
Parce que je n'ai pas fait ce métier pour appeler le SAMU.
Parce que dans sa nouvelle école, ma fille se fait menacer, racketter, humilier, violenter.
Parce que je n'ai plus d'espoir pour ce navire qu'on laisse sombrer corps et âmes.
Banlieue parisienne.
Thursday, October 05, 2006
Ca y est....
Décidément, je manque de temps, entre les préparations pour ma classe et ma vie personnelle (bin oui!). Je vous remercie pour les commentaires que vous laissez, je les lis avec attention et y répondrai ce week-end.
Mes élèves préfèrent continuer d'écrire que de profiter de la récréation, ils jouent aux hommes préhistoriques, ils se battent pour lire leurs productions, un extrait de livre, faire un exposé.... Ils doivent s'inscrire à l'avance sur la liste appropriée puis cocher une autre liste après être effectivement passés. Je fais des tours pour tout: écrire la date au tableau, distribuer le matériel, faire l'appel pour la cantine....
Certains de mes élèves ont la bougeotte, et si j'avais envie de m'opposer à ce fait, je me battrais pour rien toute l'année.... alors ils ont le droit de se placer où ils veulent lors des lecture diverses et récitations.... souvent assis par terre devant l'orateur. Mais ensuite, plus le droit de bouger, il faut écouter.
Il y a 2 tables libres dans la classe, complètement isolées: parfois, l'un ou l'autre aime s'y asseoir pour travailler...
L'ambiance est très agréable et il se passe de très belles choses qu'il me tarde de raconter.
Mais tout n'est pas aussi aisé que je semble le décrire. Il y a des animosités qui explosent parfois violemment, un manque d'écoute, beaucoup de bavardages qui entravent le bon déroulement des cours. Et puis les niveaux sont si différents.... Je songe à me lancer dans le système de ceinture proposé par la méthode Freinet (hé oui, encore!). Ainsi, chacun sait dans quel groupe de niveau il se trouve dans les différentes matières, ce qui permet de diversifier les exercices sans que ce soit mal perçu; et on peut constater son évolution dans l'année. Les ceintures valent aussi pour le comportement.
Bien des choses encore à mettre en place, donc. Dans l'enthousiasme, même si je cours sans cesse après le temps.
Pour finir, une bonne nouvelle: elle part dimanche....En attendant, elle dessine des maisons sur toutes les feuilles qui lui tombent sous la main! Petit goûter d'adieu demain après-midi, pour elle et une autre de mes petites élèves qui déménage. Je leur souhaite le meilleur.
Mes élèves préfèrent continuer d'écrire que de profiter de la récréation, ils jouent aux hommes préhistoriques, ils se battent pour lire leurs productions, un extrait de livre, faire un exposé.... Ils doivent s'inscrire à l'avance sur la liste appropriée puis cocher une autre liste après être effectivement passés. Je fais des tours pour tout: écrire la date au tableau, distribuer le matériel, faire l'appel pour la cantine....
Certains de mes élèves ont la bougeotte, et si j'avais envie de m'opposer à ce fait, je me battrais pour rien toute l'année.... alors ils ont le droit de se placer où ils veulent lors des lecture diverses et récitations.... souvent assis par terre devant l'orateur. Mais ensuite, plus le droit de bouger, il faut écouter.
Il y a 2 tables libres dans la classe, complètement isolées: parfois, l'un ou l'autre aime s'y asseoir pour travailler...
L'ambiance est très agréable et il se passe de très belles choses qu'il me tarde de raconter.
Mais tout n'est pas aussi aisé que je semble le décrire. Il y a des animosités qui explosent parfois violemment, un manque d'écoute, beaucoup de bavardages qui entravent le bon déroulement des cours. Et puis les niveaux sont si différents.... Je songe à me lancer dans le système de ceinture proposé par la méthode Freinet (hé oui, encore!). Ainsi, chacun sait dans quel groupe de niveau il se trouve dans les différentes matières, ce qui permet de diversifier les exercices sans que ce soit mal perçu; et on peut constater son évolution dans l'année. Les ceintures valent aussi pour le comportement.
Bien des choses encore à mettre en place, donc. Dans l'enthousiasme, même si je cours sans cesse après le temps.
Pour finir, une bonne nouvelle: elle part dimanche....En attendant, elle dessine des maisons sur toutes les feuilles qui lui tombent sous la main! Petit goûter d'adieu demain après-midi, pour elle et une autre de mes petites élèves qui déménage. Je leur souhaite le meilleur.
Sunday, October 01, 2006
En duo
(Je n’ai pas eu le temps d’écrire récemment, et pourtant j’ai des milliers de choses à dire. Je devrais écrire plus régulièrement et plus souvent désormais: j’ai fourni le gros travail nécessaire à la bonne marche de la classe, cela m’a demandé du temps mais me permet d’en gagner aujourd’hui.)
Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous parler de ma collègue de CLISS. La Cliss, c’est cette classe qui change sans cesse de nom, mais qui, pour faire court, reçoit les enfants « à problème », et ces problèmes peuvent être aussi divers que variés.
Le premier jour, elle nous annonce qu’elle a l’habilitation d’anglais; cela n’intéresse pas mes autres collègues, qui ne se voient pas prendre les élèves de la cliss pendant que leur enseignante fait cours d’anglais aux leurs. Plus tard dans la journée, je vais la voir: je suis d’accord pour l’échange de service. Elle saute sur l’occasion: elle aimerait regrouper nos 2 classes pour le cours d’anglais. Tiens? Pourquoi pas….. J’accepte…. Et nous voilà embarquées dans un formidable pas de deux.
D’une manière un peu tacite, nous avons pris tous nos créneaux de sport (avec intervenant) ensemble.
Je lui ai proposé de faire du théâtre. Nous avons commencé à monter un projet autour d’un très bel album sans paroles que j’ai toujours rêvé de bosser avec une classe, Clown, de Quentin Blake. Coup de bol, nous avons eu droit à un intervenant théâtre du coup (ce qui n’était pas du tout prévu à l’origine), qui n’est jamais parti d’un album sans paroles et est ravi de tenter l’expérience.
Finalement, nous coupons notre grosse classe (33 élèves) en 2, une moitié en anglais, l’autre en théâtre, et on tourne au bout de 3/4h: tout le monde s’y retrouve.
Dans la foulée, ma collègue m’a demandé d’intégrer 2 de ses élèves dans ma classe, l’un pour les cours de français, l’autre pour les cours de mathématiques.
Les élèves dans tout ça? Ca ne leur pose pas de problème.
Les parents? J’ai eu ma réunion parents-prof samedi dernier, et je n’ai pas tout avoué; le risque en parlant de la mixité que nous avons mise en place, c’est qu’ils pointent les élèves de la cliss du doigt au moindre problème. Ils ont bien le temps d’apprendre que les classes sont mélangées pour certaines activités et que 2 élèves sont intégrés une partie de la journée dans ma classe, et ils constateront dans la foulée que ça n’empêche nullement les apprentissages.
A propos, j’appréhendais cette réunion. J’avais peur que les parents ne prennent pas au sérieux le travail d’expression écrite, le théâtre, la chorale (oui, j’ai monté une chorale! J’en reparlerai)….. Finalement, tous avaient l’air d’apprécier tout ce que j’avais mis en place! Nous avons eu un vrai échange, qui me « force » à aller plus loin dans la méthode Freinet - dont je n’ai pas cité le nom- et ça aussi, j’en reparlerai.
Je finirai par cette bonne nouvelle: à la fin de la réunion, plusieurs parents sont venus me voir pour me parler du cas de leur enfant. Une maman a commencé par me remercier: c’est la première fois que sa fille est heureuse d’aller à l’école! Rien ne pouvait me faire plus plaisir que ça…. La maman ajoute qu’elle peut venir animer mes séances d’arts plastiques; tiens, une artiste? Non, une ancienne prof d’arts plastiques à l’iufm! Elle a certainement reconnu ma démarche, ce vers quoi je tends, et cette proposition qu’elle m’a faite -qu’elle n’avait faite à aucune enseignante jusque là -sonne pour moi comme une validation… Je sens plus que jamais que je suis dans la bonne direction, même si je tâtonne beaucoup.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous parler de ma collègue de CLISS. La Cliss, c’est cette classe qui change sans cesse de nom, mais qui, pour faire court, reçoit les enfants « à problème », et ces problèmes peuvent être aussi divers que variés.
Le premier jour, elle nous annonce qu’elle a l’habilitation d’anglais; cela n’intéresse pas mes autres collègues, qui ne se voient pas prendre les élèves de la cliss pendant que leur enseignante fait cours d’anglais aux leurs. Plus tard dans la journée, je vais la voir: je suis d’accord pour l’échange de service. Elle saute sur l’occasion: elle aimerait regrouper nos 2 classes pour le cours d’anglais. Tiens? Pourquoi pas….. J’accepte…. Et nous voilà embarquées dans un formidable pas de deux.
D’une manière un peu tacite, nous avons pris tous nos créneaux de sport (avec intervenant) ensemble.
Je lui ai proposé de faire du théâtre. Nous avons commencé à monter un projet autour d’un très bel album sans paroles que j’ai toujours rêvé de bosser avec une classe, Clown, de Quentin Blake. Coup de bol, nous avons eu droit à un intervenant théâtre du coup (ce qui n’était pas du tout prévu à l’origine), qui n’est jamais parti d’un album sans paroles et est ravi de tenter l’expérience.
Finalement, nous coupons notre grosse classe (33 élèves) en 2, une moitié en anglais, l’autre en théâtre, et on tourne au bout de 3/4h: tout le monde s’y retrouve.
Dans la foulée, ma collègue m’a demandé d’intégrer 2 de ses élèves dans ma classe, l’un pour les cours de français, l’autre pour les cours de mathématiques.
Les élèves dans tout ça? Ca ne leur pose pas de problème.
Les parents? J’ai eu ma réunion parents-prof samedi dernier, et je n’ai pas tout avoué; le risque en parlant de la mixité que nous avons mise en place, c’est qu’ils pointent les élèves de la cliss du doigt au moindre problème. Ils ont bien le temps d’apprendre que les classes sont mélangées pour certaines activités et que 2 élèves sont intégrés une partie de la journée dans ma classe, et ils constateront dans la foulée que ça n’empêche nullement les apprentissages.
A propos, j’appréhendais cette réunion. J’avais peur que les parents ne prennent pas au sérieux le travail d’expression écrite, le théâtre, la chorale (oui, j’ai monté une chorale! J’en reparlerai)….. Finalement, tous avaient l’air d’apprécier tout ce que j’avais mis en place! Nous avons eu un vrai échange, qui me « force » à aller plus loin dans la méthode Freinet - dont je n’ai pas cité le nom- et ça aussi, j’en reparlerai.
Je finirai par cette bonne nouvelle: à la fin de la réunion, plusieurs parents sont venus me voir pour me parler du cas de leur enfant. Une maman a commencé par me remercier: c’est la première fois que sa fille est heureuse d’aller à l’école! Rien ne pouvait me faire plus plaisir que ça…. La maman ajoute qu’elle peut venir animer mes séances d’arts plastiques; tiens, une artiste? Non, une ancienne prof d’arts plastiques à l’iufm! Elle a certainement reconnu ma démarche, ce vers quoi je tends, et cette proposition qu’elle m’a faite -qu’elle n’avait faite à aucune enseignante jusque là -sonne pour moi comme une validation… Je sens plus que jamais que je suis dans la bonne direction, même si je tâtonne beaucoup.
Subscribe to:
Posts (Atom)