J'ai reçu un SMS curieux ce matin:
"au fait t'as pensé au caleçon de mon fils?"
Je vous laisse imaginer ce que vous voulez....
Et j'aurai peut-être la gentillesse de vous donner l'explication :p
Sunday, June 28, 2009
Cycle
Comme pour clore une année passée sous le signe de la maladie, de la déchéance due à la vieillesse, de l'agonie et de la mort, ma mère a fait piquer hier sa chatte tant aimée, arrivée dans notre famille un jour de septembre 1989, si minuscule qu'elle tenait dans notre main.
J'imagine ma mère plus déprimée qu'elle ne le montre, mais j'imagine aussi le soulagement, elle part en vacances sans plus aucune crainte d'apprendre un décès par téléphone (j'avoue que la veille de la mort de ma grand-mère, j'ai dit à MisterK que j'espérais que celle-ci partirait d'ici la fin du mois de juin... pour elle-même et pour ma mère...)
Une triste page se tourne... et fait place à une autre.
Mercredi, nous aurons la confirmation du sexe de Bébé Oups, ma mère a hâte de savoir pour tricoter de la layette ostensiblement orientée, pour la première fois- d'habitude, c'est très neutre.
MisterK et moi sommes dans les cartons, nous convoyons vers notre nouveau nid dans quelques jours.
Je suis heureuse, et j'espère que ma mère retrouvera vite le sourire...
J'imagine ma mère plus déprimée qu'elle ne le montre, mais j'imagine aussi le soulagement, elle part en vacances sans plus aucune crainte d'apprendre un décès par téléphone (j'avoue que la veille de la mort de ma grand-mère, j'ai dit à MisterK que j'espérais que celle-ci partirait d'ici la fin du mois de juin... pour elle-même et pour ma mère...)
Une triste page se tourne... et fait place à une autre.
Mercredi, nous aurons la confirmation du sexe de Bébé Oups, ma mère a hâte de savoir pour tricoter de la layette ostensiblement orientée, pour la première fois- d'habitude, c'est très neutre.
MisterK et moi sommes dans les cartons, nous convoyons vers notre nouveau nid dans quelques jours.
Je suis heureuse, et j'espère que ma mère retrouvera vite le sourire...
Thursday, June 25, 2009
(Dé)responsabilisation
Cela fait longtemps que je voulais me lancer sur ce sujet sans savoir par quel bout le prendre.
Donc en gros et pour être claire rapide et concise, j'ai vraiment le sentiment qu'on (et je m'englobe dans ce "on") empêche les enfants de prendre leurs responsabilités. Et j'ai aussi le sentiment que c'est un phénomène récent (même si je n'aime pas l'adage selon lequel "c'était mieux avant")
(En parallèle, et de manière totalement contradictoire, on les immerge de plus en plus tôt dans un monde qui n'est pas le leur, celui des adultes - j'en avais déjà parlé là)
C'est quelque chose qui me frappe d'autant plus que je suis instit et côtoie donc à longueur de journée parents et enfants.
Je vois des enfants simplement tendre le pied matin et soir pour être chaussés/déchaussés par leurs parents. Tendre la main pour réclamer pain ou bonbons sans un mot de politesse, un simple "je veux". A qui les parents mettent leurs manteaux dont ils ferment la fermeture éclaire sans que les enfants aient un geste à esquisser. Du coup, ils ne comprennent pas que nous, enseignants, exigeons des "est-ce que je peux avoir...."... Ca ne fait pas partie de leur vocabulaire! Et ils nous regardent avec des yeux étonnés - ou fâchés - lorsqu'on leur fait remarquer qu'ils peuvent ôter ou mettre eux-mêmes leurs chaussures et remonter la fermeture éclaire de leurs manteaux.
C'est quelque chose sur lequel j'essaie d'être vigilante en ce qui concerne mes enfants, en particulier avec le cartable: non, je ne porte pas les leurs! Je suis toujours étonnée de voir les parents porter sans broncher deux ou trois cartables, ne les confiant à leurs enfants qu'au tout dernier moment et le prenant aussitôt la grille franchie, le soir. D'accord, il y a paraît-il le poids des cartables, mais allez vérifier, il y a beaucoup de choses inutiles que les enfants adorent trimballer! Et j'estime qu'ils peuvent porter un cartable contenant un ou deux cahiers+un ou deux manuels.
Et à mon humble avis, porter leurs cartables, c'est participer à leur ôter le poids des responsabilités scolaires!
Je parle en connaissance de cause, 95% des fois, lors d'un conflit avec un enfant, les parents croient leur enfant et le soutiennent mordicus, même lorsque celui-ci ment effrontément!
Pour moi, il s'agit vraiment d'un tout. L'enfant n'a plus aucune responsabilité, même pas dans ses actes.
On le sait, on le déplore, il est devenu tout puissant, notamment au sein de la famille, on fait tout pour lui, et on ne lui demande rien ou pas grand chose en échange.
Moi-même, je fais trop de choses à la place de mes enfants, par habitude, par (prétendu) manque de temps, par facilité... Et après, bien sûr, je me plains qu'ils ne font rien!
Quelque chose qui me frappe également, c'est que beaucoup de parents (et là je suis presque sûre d'éviter cet écueil) parlent à la place de leurs enfants, répondent à leur place...
Je crois qu'on prend trop nos chères têtes multicolores pour de grands bébés incapables de se gérer un minimum! Dans les actes comme dans les paroles.
Je suis persuadée que la plupart des parents sont persuadés de bien faire, de faire ce qu'il faut comme il faut, lorsqu'ils font à la place de leurs enfants... Pourtant, il y a bien des choses qu'ils peuvent faire - depuis que MisterK est là, Princesse sait faire la vaisselle :-)
Donc je le dis et le répète en enfonçant le clou, d'un côté on les empêche de grandir avec ce que ça suppose de responsabilités à endosser, de l'autre, comme je le disais dans mon message sus-cité, on leur donne accès à une partie du monde des adultes alors qu'ils n'en ont pas l'âge et sans qu'aucun effort ne leur soit demandé.
Allez, une dernière anecdote pour la route:
Hier, MisterK s'énervait contre son fils qui ne connaissait pas l'heure de son activité (à la décharge de mon homme, l'horaire a changé dernièrement)
Je lui ai fait remarquer qu'il était possible que personne ne le lui ai jamais dit? MisterK n'en démordait pas, P'tit Elfe avait la possibilité de se renseigner quand même.
Soudain, une iillumination -un peu honteuse- de ma part. J'appelle Princesse et lui demande l'heure de son cours de solfège. Elle l'ignore. MisterK lui demande l'heure du cours d'équitation? Même absence de réponse.
Hé oui. Ca la concerne en premier lieu et je n'ai jamais pensé à lui donner les heures de début et de fin de ses activités, elle n'a jamais eu besoin de le savoir et n'a donc pas eu la curiosité de se renseigner. Et après je devrais lui demander de se responsabiliser!
Bref, de mon côté, en progrès (au moins j'en suis consciente), peut mieux faire :-)
Et vous? Qu'est-ce que cela vous inspire?
Donc en gros et pour être claire rapide et concise, j'ai vraiment le sentiment qu'on (et je m'englobe dans ce "on") empêche les enfants de prendre leurs responsabilités. Et j'ai aussi le sentiment que c'est un phénomène récent (même si je n'aime pas l'adage selon lequel "c'était mieux avant")
(En parallèle, et de manière totalement contradictoire, on les immerge de plus en plus tôt dans un monde qui n'est pas le leur, celui des adultes - j'en avais déjà parlé là)
C'est quelque chose qui me frappe d'autant plus que je suis instit et côtoie donc à longueur de journée parents et enfants.
Je vois des enfants simplement tendre le pied matin et soir pour être chaussés/déchaussés par leurs parents. Tendre la main pour réclamer pain ou bonbons sans un mot de politesse, un simple "je veux". A qui les parents mettent leurs manteaux dont ils ferment la fermeture éclaire sans que les enfants aient un geste à esquisser. Du coup, ils ne comprennent pas que nous, enseignants, exigeons des "est-ce que je peux avoir...."... Ca ne fait pas partie de leur vocabulaire! Et ils nous regardent avec des yeux étonnés - ou fâchés - lorsqu'on leur fait remarquer qu'ils peuvent ôter ou mettre eux-mêmes leurs chaussures et remonter la fermeture éclaire de leurs manteaux.
C'est quelque chose sur lequel j'essaie d'être vigilante en ce qui concerne mes enfants, en particulier avec le cartable: non, je ne porte pas les leurs! Je suis toujours étonnée de voir les parents porter sans broncher deux ou trois cartables, ne les confiant à leurs enfants qu'au tout dernier moment et le prenant aussitôt la grille franchie, le soir. D'accord, il y a paraît-il le poids des cartables, mais allez vérifier, il y a beaucoup de choses inutiles que les enfants adorent trimballer! Et j'estime qu'ils peuvent porter un cartable contenant un ou deux cahiers+un ou deux manuels.
Et à mon humble avis, porter leurs cartables, c'est participer à leur ôter le poids des responsabilités scolaires!
Je parle en connaissance de cause, 95% des fois, lors d'un conflit avec un enfant, les parents croient leur enfant et le soutiennent mordicus, même lorsque celui-ci ment effrontément!
Pour moi, il s'agit vraiment d'un tout. L'enfant n'a plus aucune responsabilité, même pas dans ses actes.
On le sait, on le déplore, il est devenu tout puissant, notamment au sein de la famille, on fait tout pour lui, et on ne lui demande rien ou pas grand chose en échange.
Moi-même, je fais trop de choses à la place de mes enfants, par habitude, par (prétendu) manque de temps, par facilité... Et après, bien sûr, je me plains qu'ils ne font rien!
Quelque chose qui me frappe également, c'est que beaucoup de parents (et là je suis presque sûre d'éviter cet écueil) parlent à la place de leurs enfants, répondent à leur place...
Je crois qu'on prend trop nos chères têtes multicolores pour de grands bébés incapables de se gérer un minimum! Dans les actes comme dans les paroles.
Je suis persuadée que la plupart des parents sont persuadés de bien faire, de faire ce qu'il faut comme il faut, lorsqu'ils font à la place de leurs enfants... Pourtant, il y a bien des choses qu'ils peuvent faire - depuis que MisterK est là, Princesse sait faire la vaisselle :-)
Donc je le dis et le répète en enfonçant le clou, d'un côté on les empêche de grandir avec ce que ça suppose de responsabilités à endosser, de l'autre, comme je le disais dans mon message sus-cité, on leur donne accès à une partie du monde des adultes alors qu'ils n'en ont pas l'âge et sans qu'aucun effort ne leur soit demandé.
Allez, une dernière anecdote pour la route:
Hier, MisterK s'énervait contre son fils qui ne connaissait pas l'heure de son activité (à la décharge de mon homme, l'horaire a changé dernièrement)
Je lui ai fait remarquer qu'il était possible que personne ne le lui ai jamais dit? MisterK n'en démordait pas, P'tit Elfe avait la possibilité de se renseigner quand même.
Soudain, une iillumination -un peu honteuse- de ma part. J'appelle Princesse et lui demande l'heure de son cours de solfège. Elle l'ignore. MisterK lui demande l'heure du cours d'équitation? Même absence de réponse.
Hé oui. Ca la concerne en premier lieu et je n'ai jamais pensé à lui donner les heures de début et de fin de ses activités, elle n'a jamais eu besoin de le savoir et n'a donc pas eu la curiosité de se renseigner. Et après je devrais lui demander de se responsabiliser!
Bref, de mon côté, en progrès (au moins j'en suis consciente), peut mieux faire :-)
Et vous? Qu'est-ce que cela vous inspire?
Saturday, June 20, 2009
L'adieu à ceux qu'on aime
Quand on attend un événement - et on peut dire que j'ai attendu la mort de ma grand-mère, qui devait sonner pour elle comme une délivrance, on imagine à l'avance la façon dont ça va se passer. On imagine, on peaufine, on imagine plusieurs versions.
Durant des mois, chaque fois que ma mère téléphonait, vraiment chaque fois, j'imaginais que c'était pour m'annoncer la mort de ma grand-mère. Je me préparais, je me blindais. Ça arriverait un jour, de cette façon.
Finalement, ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
C'était dimanche dernier, alors que nous venions d'installer notre stand au vide-grenier. C'est bien la première fois depuis des mois que ma mère appelait et que je n'ai pas songé que c'était pour ça. Elle gardait les enfants et j'ai cru qu'elle téléphonait pour eux.
Non, elle prévenait qu'elle partait à la maison de retraite, grand-mère n'allait pas bien. Nous avons rappelé quelques minutes après, elle était en larmes, elle venait d'apprendre que c'était fini. Ma sœur l'a convaincue de l'attendre, et nous nous sommes retrouvés seuls sur notre grand stand, Mister K et moi.
Sur notre grand stand, où, cruauté du destin, du hasard, de ce que vous voulez, nous vendions des affaires qui avaient appartenu à ma grand-mère, plutôt que d'avoir à les jeter.
C'est fou comme ses babioles ont attiré... C'est ce que nous avons vendu le plus. Des collections de boîtes d'allumettes, porte-clés, dés à coudre, des babioles, des ustensiles et plats de cuisine....
J'ai cru à un signe, que ma grand-mère, en mourant à cet instant, me signifiait son désaccord, mais je sais qu'il n'en est rien.
C'est juste une coïncidence, très cruelle, affreuse à vivre, mais rien de plus qu'une coïncidence.
On a obtenu 23 euros de ses menus souvenirs, 23 euros dont on ne sait que faire - dès le début il y a eu un doute là-dessus, mais l'essentiel était qu'on puisse se défaire de ce dont personne de la famille ne voulait, sans jeter. Ces 23 euros sont à côté de moi, sur la table, et j'ignore encore qui de nous aura le courage de faire quoi que ce soit de cet argent qui nous brûle les doigts.
Nous avons enterré ma grand-mère hier après-midi.
Nous étions arrivés en avance, et j'ai vu arriver, les uns après les autres, mes oncles et tantes, les yeux rouges, mes cousines et mon cousin, mes parents... Et puis le corbillard.
Nous sommes entrés dans l'église, le cercueil a été apporté et déposé, et j'ai eu envie de partir, j'ai cru que je ne parviendrais pas à rester, à résister à ça.
La suite fut difficile à vivre, les larmes de tous, les sanglots de ma sœur et de l'une de mes cousines qui ont eu le courage de lire des textes.
Difficile surtout, parce que c'était une cérémonie religieuse entièrement dédiée à la mémoire d'une grand-mère qui aurait été tournée vers Dieu, la foi, la religion, qui aurait cherché et trouvé le chemin vers Dieu, et que ce n'était pas ma grand-mère.
J'ai eu le sentiment d'une grande imposture.
Qu'on avait été dépossédés.
C'est plus tard, au cimetière, que nous avons retrouvé grand-mère.
Une de mes tantes a lu un texte où elle évoquait les souvenirs, les descentes à la cave lors des bombardements, les chaussettes qui grattaient les mollets, les reblochons qui dévalent la pente lors de vacances d'été, les robes de mariées fignolées à la dernière minute, et puis des choses plus proches de nous les petits-enfants, les pulls qu'elle nous tricotait et les broderies qu'elle aimait faire.
Moment le plus vrai, mais le plus cruel aussi, où ma mère en particulier s'est effondrée, parce que c'était l'évocation de tout ce qui ne sera plus, mais c'est également là que ma grand-mère sera à jamais vivante.
Durant des mois, chaque fois que ma mère téléphonait, vraiment chaque fois, j'imaginais que c'était pour m'annoncer la mort de ma grand-mère. Je me préparais, je me blindais. Ça arriverait un jour, de cette façon.
Finalement, ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
C'était dimanche dernier, alors que nous venions d'installer notre stand au vide-grenier. C'est bien la première fois depuis des mois que ma mère appelait et que je n'ai pas songé que c'était pour ça. Elle gardait les enfants et j'ai cru qu'elle téléphonait pour eux.
Non, elle prévenait qu'elle partait à la maison de retraite, grand-mère n'allait pas bien. Nous avons rappelé quelques minutes après, elle était en larmes, elle venait d'apprendre que c'était fini. Ma sœur l'a convaincue de l'attendre, et nous nous sommes retrouvés seuls sur notre grand stand, Mister K et moi.
Sur notre grand stand, où, cruauté du destin, du hasard, de ce que vous voulez, nous vendions des affaires qui avaient appartenu à ma grand-mère, plutôt que d'avoir à les jeter.
C'est fou comme ses babioles ont attiré... C'est ce que nous avons vendu le plus. Des collections de boîtes d'allumettes, porte-clés, dés à coudre, des babioles, des ustensiles et plats de cuisine....
J'ai cru à un signe, que ma grand-mère, en mourant à cet instant, me signifiait son désaccord, mais je sais qu'il n'en est rien.
C'est juste une coïncidence, très cruelle, affreuse à vivre, mais rien de plus qu'une coïncidence.
On a obtenu 23 euros de ses menus souvenirs, 23 euros dont on ne sait que faire - dès le début il y a eu un doute là-dessus, mais l'essentiel était qu'on puisse se défaire de ce dont personne de la famille ne voulait, sans jeter. Ces 23 euros sont à côté de moi, sur la table, et j'ignore encore qui de nous aura le courage de faire quoi que ce soit de cet argent qui nous brûle les doigts.
Nous avons enterré ma grand-mère hier après-midi.
Nous étions arrivés en avance, et j'ai vu arriver, les uns après les autres, mes oncles et tantes, les yeux rouges, mes cousines et mon cousin, mes parents... Et puis le corbillard.
Nous sommes entrés dans l'église, le cercueil a été apporté et déposé, et j'ai eu envie de partir, j'ai cru que je ne parviendrais pas à rester, à résister à ça.
La suite fut difficile à vivre, les larmes de tous, les sanglots de ma sœur et de l'une de mes cousines qui ont eu le courage de lire des textes.
Difficile surtout, parce que c'était une cérémonie religieuse entièrement dédiée à la mémoire d'une grand-mère qui aurait été tournée vers Dieu, la foi, la religion, qui aurait cherché et trouvé le chemin vers Dieu, et que ce n'était pas ma grand-mère.
J'ai eu le sentiment d'une grande imposture.
Qu'on avait été dépossédés.
C'est plus tard, au cimetière, que nous avons retrouvé grand-mère.
Une de mes tantes a lu un texte où elle évoquait les souvenirs, les descentes à la cave lors des bombardements, les chaussettes qui grattaient les mollets, les reblochons qui dévalent la pente lors de vacances d'été, les robes de mariées fignolées à la dernière minute, et puis des choses plus proches de nous les petits-enfants, les pulls qu'elle nous tricotait et les broderies qu'elle aimait faire.
Moment le plus vrai, mais le plus cruel aussi, où ma mère en particulier s'est effondrée, parce que c'était l'évocation de tout ce qui ne sera plus, mais c'est également là que ma grand-mère sera à jamais vivante.
Sunday, June 14, 2009
Comment bien nouer ses lacets
Quand j'étais petite, ma mamie m'a appris à faire un nœud magique, un nœud aussi solide que les doubles nœuds mais aussi facile à défaire que les nœuds simples.
Le truc, c'est de repasser une des boucles dans le trou, avant de serrer.
Effet garanti.
Chaque fois que je lace des lacets - et mon métier me donne l'occasion de le faire souvent, j'ai une pensée pour ma grand-mère.
C'est ce que je garderai toujours d'elle, l'héritage qu'on ne m'enlèvera jamais.
Elle est partie ce matin. Sereinement. Elle ne souffre plus.
Le truc, c'est de repasser une des boucles dans le trou, avant de serrer.
Effet garanti.
Chaque fois que je lace des lacets - et mon métier me donne l'occasion de le faire souvent, j'ai une pensée pour ma grand-mère.
C'est ce que je garderai toujours d'elle, l'héritage qu'on ne m'enlèvera jamais.
Elle est partie ce matin. Sereinement. Elle ne souffre plus.
Friday, June 12, 2009
La vérité sur le président de la république
Hier, lors d'une répétition pour le spectacle de fin d'année du conservatoire (qui a eu lieu ce soir), Viking, tout fier, a expliqué à une de mes amies qu'il avait vu le président de la république, la veille, en vrai.
Gné? Déjà, mon fiston ne s'embarrasse pas de ce genre de formule: il dit Sarkozy, comme tout le monde.
Et puis, si ce monsieur était venu en ville, je l'aurais su non? Si, je vous l'affirme, l'année dernière, il a fait une visite éclaire dans la ville, on était tous au courant (il n'est allé que dans les écoles privées, il n'est pas fou non plus)
Bref, c'est quoi cette histoire?
Ma copine demande s'il l'a vu en vrai ou à la télévision.
En vrai, insiste Viking, "et même qu'il avait un gros
(hein quoi? Au secours!)
tuba"
(ouf!)
Hé bien, la vérité sur notre président de la république, c'est qu'il ne joue pas de tuba.
Par contre, le président de l'harmonie, qui était venu à notre répétition la veille, si!
Bon, président de la république, président de l'harmonie, on va pas chipoter, n'est-ce pas :-)
Gné? Déjà, mon fiston ne s'embarrasse pas de ce genre de formule: il dit Sarkozy, comme tout le monde.
Et puis, si ce monsieur était venu en ville, je l'aurais su non? Si, je vous l'affirme, l'année dernière, il a fait une visite éclaire dans la ville, on était tous au courant (il n'est allé que dans les écoles privées, il n'est pas fou non plus)
Bref, c'est quoi cette histoire?
Ma copine demande s'il l'a vu en vrai ou à la télévision.
En vrai, insiste Viking, "et même qu'il avait un gros
(hein quoi? Au secours!)
tuba"
(ouf!)
Hé bien, la vérité sur notre président de la république, c'est qu'il ne joue pas de tuba.
Par contre, le président de l'harmonie, qui était venu à notre répétition la veille, si!
Bon, président de la république, président de l'harmonie, on va pas chipoter, n'est-ce pas :-)
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La vérité sur...,
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Tom-Tom le viking,
Tuba
Wednesday, June 10, 2009
Y'a un truc
J'enseigne jusqu'à la fin de l'année dans une classe de grande section. Des enfants de 5-6 ans, qui apprendront à lire et écrire à partir de la prochaine rentrée.
Un petit village replié sur lui-même, milieu social, intellectuel, culturel équivalent à celui que j'ai l'habitude de côtoyer dans les ZEP où j'enseigne habituellement.
Pourtant, ces jeunes élèves savent déjà tous écrire en cursive, de manière lisible (pas encore forcément"joli"), tous sans exception! Et sont tout fier de dégainer leurs stylos à plume offerts par leur enseignante. Pour une fin d'année de grande section, l'exploit mérite d'être souligné.
Mais, me demanderez-vous, comment est-ce donc possible? Comment un enseignant peut-il conduire tous ses élèves à écrire correctement en cursive en fin d'année de GS?
La réponse tient en 3 mots: ils sont 17. (Et je vous rassure, ils ont fait autre chose dans l'année que passer leur temps à écrire ;-) )
Eh oui, ça serait ça "le truc" pour lutter contre les difficultés scolaires - sinon contre l'échec scolaire. Des effectifs réduits. La possibilité pour les enseignants de se pencher réellement et efficacement sur chaque élève en difficulté et de l'aider correctement.
Mais je suis bête... Notre ministre de l'Educ Nat a déjà trouvé le remède miracle pour remédier à l'échec scolaire: les 2 heures de soutien par semaine généreusement octroyés aux élèves en difficulté. C'est vrai, ça a tout changé.
Et puis qui dit effectifs réduits dans les classes dit plus de profs en activité (et donc rémunérés), et on nous l'a dit et répété, notre pays n'a pas le moyen de financer ainsi ce qui est l'un des piliers d'une société.
C'est vrai quoi, c'est pas comme si on était l'un des pays les plus riches du monde quand même!
Un petit village replié sur lui-même, milieu social, intellectuel, culturel équivalent à celui que j'ai l'habitude de côtoyer dans les ZEP où j'enseigne habituellement.
Pourtant, ces jeunes élèves savent déjà tous écrire en cursive, de manière lisible (pas encore forcément"joli"), tous sans exception! Et sont tout fier de dégainer leurs stylos à plume offerts par leur enseignante. Pour une fin d'année de grande section, l'exploit mérite d'être souligné.
Mais, me demanderez-vous, comment est-ce donc possible? Comment un enseignant peut-il conduire tous ses élèves à écrire correctement en cursive en fin d'année de GS?
La réponse tient en 3 mots: ils sont 17. (Et je vous rassure, ils ont fait autre chose dans l'année que passer leur temps à écrire ;-) )
Eh oui, ça serait ça "le truc" pour lutter contre les difficultés scolaires - sinon contre l'échec scolaire. Des effectifs réduits. La possibilité pour les enseignants de se pencher réellement et efficacement sur chaque élève en difficulté et de l'aider correctement.
Mais je suis bête... Notre ministre de l'Educ Nat a déjà trouvé le remède miracle pour remédier à l'échec scolaire: les 2 heures de soutien par semaine généreusement octroyés aux élèves en difficulté. C'est vrai, ça a tout changé.
Et puis qui dit effectifs réduits dans les classes dit plus de profs en activité (et donc rémunérés), et on nous l'a dit et répété, notre pays n'a pas le moyen de financer ainsi ce qui est l'un des piliers d'une société.
C'est vrai quoi, c'est pas comme si on était l'un des pays les plus riches du monde quand même!
Monday, June 08, 2009
De l'inconvénient d'avoir une famille militante....
....lorsqu'on est instit.
Le truc m'a pris vendredi soir: faire une carte de fête des pères en utilisant des journaux - l'idée étant de coller des morceaux d'articles déchirés puis, par-dessus, de grosses lettres "P" et "A" coupées dans les titres des journaux.
Donc, ça m'a pris vendredi, pour aujourd'hui lundi.
Samedi, ma mère m'a donné un tas de journaux qu'elle comptait jeter, en ayant ôté au préalable les numéros de l' "Humanité" - hé oui, mes parents sont communistes et lisent l'Humanité.
Le lendemain, j'ai fait un tour chez ma sœur, qui n'était pas là, mais son mari m'a cédé sans hésiter un carton entier de journaux.
Ce matin, en préparant l'atelier, je découvre.... que 90% des magazines en provenance de chez ma sœur sont.... des numéros de l'Humanité :-D
J'aurais dû y penser... Mon père m'amène souvent des numéros de l'Huma ou l'Huma Dimanche, il est même rigolo parce qu'il les cache sous le manteau jusqu'à ce que la porte de l'appartement soit fermée, on se croirait au temps de n'importe quelle prohibition ou résistance :-D
J'avais oublié qu'il faisait aussi le coup à ma soeur.
Comme je n'avais que ça sous la main et que je voulais vraiment réaliser la carte aujourd'hui, j'ai quand même utilisé les numéros du journal communiste que j'avais sous la main. Heureusement, les enfants de grande section ne savent pas encore lire. Quant aux parents, je ne pense pas qu'ils prendront la peine de lire les morceaux d'articles déchirés!
Le truc m'a pris vendredi soir: faire une carte de fête des pères en utilisant des journaux - l'idée étant de coller des morceaux d'articles déchirés puis, par-dessus, de grosses lettres "P" et "A" coupées dans les titres des journaux.
Donc, ça m'a pris vendredi, pour aujourd'hui lundi.
Samedi, ma mère m'a donné un tas de journaux qu'elle comptait jeter, en ayant ôté au préalable les numéros de l' "Humanité" - hé oui, mes parents sont communistes et lisent l'Humanité.
Le lendemain, j'ai fait un tour chez ma sœur, qui n'était pas là, mais son mari m'a cédé sans hésiter un carton entier de journaux.
Ce matin, en préparant l'atelier, je découvre.... que 90% des magazines en provenance de chez ma sœur sont.... des numéros de l'Humanité :-D
J'aurais dû y penser... Mon père m'amène souvent des numéros de l'Huma ou l'Huma Dimanche, il est même rigolo parce qu'il les cache sous le manteau jusqu'à ce que la porte de l'appartement soit fermée, on se croirait au temps de n'importe quelle prohibition ou résistance :-D
J'avais oublié qu'il faisait aussi le coup à ma soeur.
Comme je n'avais que ça sous la main et que je voulais vraiment réaliser la carte aujourd'hui, j'ai quand même utilisé les numéros du journal communiste que j'avais sous la main. Heureusement, les enfants de grande section ne savent pas encore lire. Quant aux parents, je ne pense pas qu'ils prendront la peine de lire les morceaux d'articles déchirés!
Sunday, June 07, 2009
Victoire verte
J'ai trouvé lamentable la campagne des européennes.
En Ile-de-France, 28 listes: hier encore, pas plus de 12 affiches collées sur les panneaux électoraux - parfois 2 ou 3 seulement! Quel investissement...
Des listes creuses, sans projets. D'ailleurs, il n'y avait même pas leurs bulletins dans les bureaux de vote: il fallait les télécharger sur internet!
Une campagne sans intérêt...
Ici, les Verts ont commencé la campagne il y a plusieurs semaines; d'ailleurs, plusieurs jours de suite, les seuls tracts qui traînaient dans la rue étaient les leurs: normal, ils étaient les seuls à tracter! Et jusqu'en début de semaine, il n'y avait que leurs affiches collées un peu partout -avec celles du NPA.
Il faut dire qu'avec un militant comme Mister K, ça ne m'étonne pas... Il a d'ailleurs entraîné dans son sillage un Viking ravi, manifestement nullement écœuré par l'intense campagne que je lui ai fait mener l'année dernière pour les municipales!
Nulle trace des autres partis, que ce soient sur les murs de la ville, dans les boîtes aux lettres, au marché, dans les meetings...
Bref, je suis ravie des résultats de ce soir! Une vague verte méritée (et énorme dans notre secteur). Ravie pour la planète .... Et pour mon fiston qui voit ses efforts récompensés ("on a voté pour nous?" :-) )
En Ile-de-France, 28 listes: hier encore, pas plus de 12 affiches collées sur les panneaux électoraux - parfois 2 ou 3 seulement! Quel investissement...
Des listes creuses, sans projets. D'ailleurs, il n'y avait même pas leurs bulletins dans les bureaux de vote: il fallait les télécharger sur internet!
Une campagne sans intérêt...
Ici, les Verts ont commencé la campagne il y a plusieurs semaines; d'ailleurs, plusieurs jours de suite, les seuls tracts qui traînaient dans la rue étaient les leurs: normal, ils étaient les seuls à tracter! Et jusqu'en début de semaine, il n'y avait que leurs affiches collées un peu partout -avec celles du NPA.
Il faut dire qu'avec un militant comme Mister K, ça ne m'étonne pas... Il a d'ailleurs entraîné dans son sillage un Viking ravi, manifestement nullement écœuré par l'intense campagne que je lui ai fait mener l'année dernière pour les municipales!
Nulle trace des autres partis, que ce soient sur les murs de la ville, dans les boîtes aux lettres, au marché, dans les meetings...
Bref, je suis ravie des résultats de ce soir! Une vague verte méritée (et énorme dans notre secteur). Ravie pour la planète .... Et pour mon fiston qui voit ses efforts récompensés ("on a voté pour nous?" :-) )
Thursday, June 04, 2009
Dans la lune, je vous dis...
Aujourd'hui, c'était l'anniversaire d'une fillette de la classe.
Ses parents ont apporté deux énormes gâteaux et deux sortes de bougies, ainsi que leur appareil photo numérique.
J'installe la première série de bougies sur le gâteau au chocolat, la deuxième série sur le gâteau au citron.
J'allume les bougies du gâteau au chocolat, je pose le gâteau devant la fillette; pendant que les copains chantent "joyeux anniversaire", je prends une première photo, j'en prends une seconde lorsque la petite souffle les bougies.
Je pose ensuite devant la petite fille le gâteau au citron, on chante joyeuzanniversaire pendant que je prends une photo, puis je demande à la gamine de souffler les bougies pour que je puisse la prendre en photo une ultime fois.
Elle me regarde, éberluée.
Je mets 2 secondes à comprendre... Elle pourrait toujours souffler, mais elle ne risque pas d'éteindre grand chose....
J'ai oublié d'allumer les bougies.
Ses parents ont apporté deux énormes gâteaux et deux sortes de bougies, ainsi que leur appareil photo numérique.
J'installe la première série de bougies sur le gâteau au chocolat, la deuxième série sur le gâteau au citron.
J'allume les bougies du gâteau au chocolat, je pose le gâteau devant la fillette; pendant que les copains chantent "joyeux anniversaire", je prends une première photo, j'en prends une seconde lorsque la petite souffle les bougies.
Je pose ensuite devant la petite fille le gâteau au citron, on chante joyeuzanniversaire pendant que je prends une photo, puis je demande à la gamine de souffler les bougies pour que je puisse la prendre en photo une ultime fois.
Elle me regarde, éberluée.
Je mets 2 secondes à comprendre... Elle pourrait toujours souffler, mais elle ne risque pas d'éteindre grand chose....
J'ai oublié d'allumer les bougies.
Monday, June 01, 2009
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