Depuis quelques temps, je surveille le comportement alimentaire de Nana.
Elle dévore, tout simplement.
Au début, on ne faisait pas trop attention, c'est venu progressivement, et puis un enfant qui mange, hein...
Et puis, elle se dépense, fait du sport... mais quand même...
Elle est capable de finir l'assiette de son frère après avoir fini sa deuxième ration.
De se resservir plusieurs fois... trop de fois.
Elle m'a raconté qu'elle finit les assiettes des autres à la cantine, et que désormais, les dames de la cantine viennent systématiquement lui proposer les restes.
Il est devenu évident que c'est devenu symptômatique...nouveau signe de son mal-être.
Ce midi, saucisses+ petits-pois.
Elle demande une 2ème portion de petits-pois, je lui donne. Au moment de prendre le dessert (un gâteau que j'avais fait), elle réfléchit: "je me demande si je ne vais pas prendre des pâtes d'abord" (il y en avait dans le frigo). Je lui dis qu'elle a suffisamment mangé, et elle se contente d'une part de gâteau.
Ce soir, tarte aux poireaux. Elle mange 2 parts, me dit que ça suffit, je lui demande ce qu'elle veut ensuite, elle demande si c'est encore du chaud ou du froid? Je lui explique que c'est le dessert, on a déjà eu le plat chaud... Et j'aborde enfin le sujet.
Elle ne doit pas se resservir plusieurs fois au cours du même repas, pour le moment, elle n'a pas de problème de poids, mais si elle continue comme ça, ça pourrait venir et c'est dommage.
Dans le courant de la discussion, elle m'explique:
- qu'elle a plaisir à manger tout ça
- qu'elle a l'impression d'avoir encore faim
- et pire, qu'elle se dépêche de manger pour pouvoir se resservir!
Je lui ai parlé des mécanismes de la faim et de la satiété, du fait d'écouter son corps comme elle le faisait naturellement jusqu'ici, et que le plaisir vient de l'aliment et de la convivialité, non du fait d'en manger tant qu'il y en a.
J'ai eu le sentiment qu'un bout d'enfance s'en allait encore... un bout d'insouciance... Parce que maintenant, elle va faire attention, chercher à se contrôler, se poser mille questions... et risque de traquer la moindre rondeur, le moindre défaut... Et ça aussi ça pourrait devenir symptômatique.
Tout cela n'est pas une réelle surprise, ce sont les choses habituelles que traversent les enfants abusés... Qu'ils doivent surmonter tant bien que mal.
A côté de ça, quand même, il y a eu du positif.
Je crois lui avoir arraché un bon bout de culpabilité ces derniers jours, en lui expliquant que j'avais entamé des démarches de mon côté avant ce fameux jour à la brigade des mineurs, parce que je savais que ça n'allait pas, et qu'on aurait fini par savoir ce qui se passait de toute façon.
Je la sens mieux, plus légère... Nous verrons dans les jours qui arrivent.
Comme il est long, le chemin...
Wednesday, November 14, 2007
Sunday, November 11, 2007
Sa dernière journée
Le 12 novembre 2006, elle a vécu sa dernière journée. Je ne sais pas ce qu'elle a fait ce jour-là.
Elle a été tuée dans la nuit. Au petit matin du 13 novembre.
Ce qui rend les choses difficiles pour moi, c'est que je suis seule dans mon coin pour vivre ça. Personne dans mon entourage ne l'a connue. Personne n'imagine quelle douleur est la mienne, ni combien je ressens cruellement son absence.
Ton absence....
Je me souviens d'un soir de 2002, quelque part entre fin avril et début mai. Nous nous étions retrouvés dans un restaurant parisien, toi, moi, nos maris, leur mère, leur soeur, des amis de leur mère.
Un restaurant mexicain où manger n'était pas ce qui comptait le plus. Vous avez bu, dansé. Pas moi. Moi, je caressais mon ventre, et je vous regardais.
La soirée était avancée, tout le monde est rentré, sauf nous. Nos maris, toi, moi. Tu étais agréablement ivre. Heureuse. Nous discutions avec d'autres noctambules qui s'étaient attardés au restaurant. En fait, non, nous étions déjà dehors à ce moment-là. Je ne sais pas pourquoi, tu as parlé de celui que j'attendais.
"Nous allons lui faire une belle vie", as-tu lancé.
Cette phrase ne m'a pas quittée, sans doute en souvenir de cette soirée unique, pleine de bonheur et d'insouciance. Et aussi parce que c'est l'un des oracles les plus loupés du monde. Si tu savais...
Si tu savais, qu'on n'a pas fait une belle vie à mon fils. Ni à ma fille, ni à la tienne.
Si tu savais, que moi je suis toujours là. Et que je suis seule, seule pour toujours, avec cette douleur qui ne finira jamais, parce que ta mort est injuste, cruelle, absurde, parce que je n'ai pas pu te dire adieu, parce que je n'ai pas pu dire que je t'aimais, toutes ces années à nous fréquenter et jamais je ne te l'ai dit, et pourtant, si tu savais l'importance que tu as eu dans ma vie, si tu savais combien ton absence m'empêche d'être heureuse, même si je proclame sans cesse le contraire, si tu savais combien je regrette, toutes ces années gâchées, toutes ces horreurs que l'on s'est dites, si tu savais combien je souhaite me réveiller de ce cauchemar, te serrer dans mes bras et te le dire, que je t'aime et que tu ne dois pas partir.
Mais tu n'es pas là, tu ne seras plus jamais là, et je ne suis pas d'accord avec ça. Un an que je lutte contre cette idée. Je ne veux pas qu'on arrive au jour anniversaire de ta dernière journée. Je ne veux pas accepter de me réveiller au matin du 13 sans toi... Irrémédiablement...
Pourtant je sais que c'est puéril, je sais que je vais continuer de vivre, je sais que j'aurai à affronter, seule, notre belle-famille, ceux qui nous ont détruits, nos enfants et nous. Je sais que je n'ai pas le choix et que je dois continuer, même si c'est sans toi.... sans toi, pour toujours.
Elle a été tuée dans la nuit. Au petit matin du 13 novembre.
Ce qui rend les choses difficiles pour moi, c'est que je suis seule dans mon coin pour vivre ça. Personne dans mon entourage ne l'a connue. Personne n'imagine quelle douleur est la mienne, ni combien je ressens cruellement son absence.
Ton absence....
Je me souviens d'un soir de 2002, quelque part entre fin avril et début mai. Nous nous étions retrouvés dans un restaurant parisien, toi, moi, nos maris, leur mère, leur soeur, des amis de leur mère.
Un restaurant mexicain où manger n'était pas ce qui comptait le plus. Vous avez bu, dansé. Pas moi. Moi, je caressais mon ventre, et je vous regardais.
La soirée était avancée, tout le monde est rentré, sauf nous. Nos maris, toi, moi. Tu étais agréablement ivre. Heureuse. Nous discutions avec d'autres noctambules qui s'étaient attardés au restaurant. En fait, non, nous étions déjà dehors à ce moment-là. Je ne sais pas pourquoi, tu as parlé de celui que j'attendais.
"Nous allons lui faire une belle vie", as-tu lancé.
Cette phrase ne m'a pas quittée, sans doute en souvenir de cette soirée unique, pleine de bonheur et d'insouciance. Et aussi parce que c'est l'un des oracles les plus loupés du monde. Si tu savais...
Si tu savais, qu'on n'a pas fait une belle vie à mon fils. Ni à ma fille, ni à la tienne.
Si tu savais, que moi je suis toujours là. Et que je suis seule, seule pour toujours, avec cette douleur qui ne finira jamais, parce que ta mort est injuste, cruelle, absurde, parce que je n'ai pas pu te dire adieu, parce que je n'ai pas pu dire que je t'aimais, toutes ces années à nous fréquenter et jamais je ne te l'ai dit, et pourtant, si tu savais l'importance que tu as eu dans ma vie, si tu savais combien ton absence m'empêche d'être heureuse, même si je proclame sans cesse le contraire, si tu savais combien je regrette, toutes ces années gâchées, toutes ces horreurs que l'on s'est dites, si tu savais combien je souhaite me réveiller de ce cauchemar, te serrer dans mes bras et te le dire, que je t'aime et que tu ne dois pas partir.
Mais tu n'es pas là, tu ne seras plus jamais là, et je ne suis pas d'accord avec ça. Un an que je lutte contre cette idée. Je ne veux pas qu'on arrive au jour anniversaire de ta dernière journée. Je ne veux pas accepter de me réveiller au matin du 13 sans toi... Irrémédiablement...
Pourtant je sais que c'est puéril, je sais que je vais continuer de vivre, je sais que j'aurai à affronter, seule, notre belle-famille, ceux qui nous ont détruits, nos enfants et nous. Je sais que je n'ai pas le choix et que je dois continuer, même si c'est sans toi.... sans toi, pour toujours.
Tuesday, October 09, 2007
Fantôme
Elle erre dans ma tête depuis près d'un an.
Je me vois courir, courir inlassablement vers elle, pour tenter de la rejoindre, pour tenter de la sauver... Avant, j'arrivais à lui prendre la main, à l'emmener avec moi, en courant, l'espace de quelques secondes, à la sauver de la mort... Quelques secondes illusoires de rêve éveillé qui ne changeait rien à la réalité.
En août, après avoir reçu les photos de sa tombe, je me suis vue courir, simplement courir, seule, vers l'avant, la laissant derrière moi. J'avais admis que c'était fini, que je ne pouvais plus rien faire pour elle. Ca n'a duré que quelques jours.
Depuis, je cours à nouveau vers elle mais je n'arrive jamais à la rejoindre, jamais à la toucher. Je cours seule. Vers elle, que je ne parviens pas à approcher.
Je cours, à nouveau, interminablement, comme dans un long cauchemar hors du sommeil, vers celle qui m'attend mais qui n'est pas là. Vers celle dont l'absence est chaque jour une nouvelle déchirure. Vers celle qui n'aurait pas dû mourir, pas si tôt, pas comme ça.
Elle aurait eu 34 ans ce mercredi 10 octobre.
Je me vois courir, courir inlassablement vers elle, pour tenter de la rejoindre, pour tenter de la sauver... Avant, j'arrivais à lui prendre la main, à l'emmener avec moi, en courant, l'espace de quelques secondes, à la sauver de la mort... Quelques secondes illusoires de rêve éveillé qui ne changeait rien à la réalité.
En août, après avoir reçu les photos de sa tombe, je me suis vue courir, simplement courir, seule, vers l'avant, la laissant derrière moi. J'avais admis que c'était fini, que je ne pouvais plus rien faire pour elle. Ca n'a duré que quelques jours.
Depuis, je cours à nouveau vers elle mais je n'arrive jamais à la rejoindre, jamais à la toucher. Je cours seule. Vers elle, que je ne parviens pas à approcher.
Je cours, à nouveau, interminablement, comme dans un long cauchemar hors du sommeil, vers celle qui m'attend mais qui n'est pas là. Vers celle dont l'absence est chaque jour une nouvelle déchirure. Vers celle qui n'aurait pas dû mourir, pas si tôt, pas comme ça.
Elle aurait eu 34 ans ce mercredi 10 octobre.
Saturday, October 06, 2007
Pas de mot
La vérité, c'est qu'il n'y a pas de mots, pour parler de nous. Il n'y a pas de mots, pour décrire ce dans quoi nous sombrons, jour après jour.
Pas de mot pour réconforter mes enfants lorsqu'ils pleurent, parce qu'ils sont tristes et seuls, pas de mot pour leur dire que la vie vaut quand même le coup.
Pas de mot pour vous dire la cruauté de notre situation, ces mille choses qui nous ramènent à notre détresse, jour après jour.
Pas de mot pour surmonter l'enfance brisée, pas de mot pour surmonter la mort.
J'aimerais m'asseoir et ne plus sentir, m'asseoir et regarder passer le monde et les gens, m'asseoir et ne plus bouger.
M'asseoir et pleurer, peut-être, pleurer toutes ces larmes qui m'étouffent ce soir, mêlées à celles de mes enfants.
Pleurer leur tristesse et crier leur colère, parce que je n'en peux plus d'être le receptacle de tout chagrin, de toute leur douleur, de toute leur rage, en plus de mon chagrin, de ma douleur et de ma rage.
Pas de mot... Plus de mot... J'avais espéré mais je n'ai plus rien à écrire de joli, tout nous ramène à ce mur de silence.
Pas de mot pour réconforter mes enfants lorsqu'ils pleurent, parce qu'ils sont tristes et seuls, pas de mot pour leur dire que la vie vaut quand même le coup.
Pas de mot pour vous dire la cruauté de notre situation, ces mille choses qui nous ramènent à notre détresse, jour après jour.
Pas de mot pour surmonter l'enfance brisée, pas de mot pour surmonter la mort.
J'aimerais m'asseoir et ne plus sentir, m'asseoir et regarder passer le monde et les gens, m'asseoir et ne plus bouger.
M'asseoir et pleurer, peut-être, pleurer toutes ces larmes qui m'étouffent ce soir, mêlées à celles de mes enfants.
Pleurer leur tristesse et crier leur colère, parce que je n'en peux plus d'être le receptacle de tout chagrin, de toute leur douleur, de toute leur rage, en plus de mon chagrin, de ma douleur et de ma rage.
Pas de mot... Plus de mot... J'avais espéré mais je n'ai plus rien à écrire de joli, tout nous ramène à ce mur de silence.
Wednesday, October 03, 2007
S'adapter
Il y a quelques jours, Nana m'a raconté combien la chanson que le maître leur apprend en ce moment la rend triste. Maman, Papa de Brassens
Maman, maman, en faisant cette chanson
Maman, maman, je r'deviens petit garçon
Alors je suis sage en classe
Et pour te faire plaisir
J'obtiens les meilleures places
Ton désir
Maman, maman, je préfère à mes jeux fous
Maman, maman, demeurer sur tes genoux
Et sans un mot dire, entendre tes refrains charmants
Maman, maman, maman, maman
Papa, papa, en faisant cette chanson
Papa, papa, je r'deviens petit garçon
Et je t'entends sous l'orage
User tout ton humour
Pour redonner du courage
A nos cœurs lourds
Papa, papa, il n'y eut pas entre nous
Papa, papa, de tendresse ou de mots doux
Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouât pas
Papa, papa, papa, papa
Maman, papa, en faisant cette chanson
Maman, papa, je r'deviens petit garçon
Et, grâce à cet artifice
Soudain je comprends
Le prix de vos sacrifices
Mes parents
Maman, papa, toujours je regretterai
Maman, papa, de vous avoir fait pleurer
Au temps où nos cœurs ne se comprenaient encor pas
Maman, papa, maman, papa
Sérieusement... est-ce une chanson à enseigner à une fillette qui a subi des agressions sexuelles de la part de son père, et dont l'oncle a tué la tante moins d'un an avant?
L'instit sait pourtant.... Il sait, mais ne réalise pas, comme bien des personnes.
Elles sont d'abord sous le choc... Puis font mine d'oublier combien c'est grave - quand elles ne me conseillent pas, carrément, de ne plus en parler aux enfants afin d'éviter de les traumatiser davantage et de leur permettre d'oublier.
Non, vraiment, on ne veut pas voir combien c'est grave. Pas voir qu'il faudra des années à mes enfants pour se remettre de tous ces drames, de toute ces violences physiques et psychologiques.
Ce qu'on se dit -j'imagine trop la discussion dans la salle des profs, si celui de Nana a eu des doutes et a sollicité l'avis des collègues- c'est qu'il faut bien qu'ils acceptent, que de toute façon, ils seront toujours confrontés à ça, des chansons, des histoires, sur les papas.
Mais justement... Ils sont confrontés à ça, dans le quotidien. Des papas qui s'occupent de leurs enfants. Comme ça les rend tristes, les miens d'enfants, chaque fois... Mais c'est comme ça, il y a des papas formidables, et il faut que mes enfants le sachent, ça leur donne la possibilité, à l'un de devenir un bon père, à l'autre de ne pas accepter n'importe qui.
Et puis effectivement, je ne peux pas éradiquer tous les pères de la terre. Ils sont là, mes enfants les voient.
Et c'est déjà suffisant.... Pourquoi en rajouter sous le prétexte que c'est inévitable? Pourquoi ne pas essayer d'alléger le poids que portent mes enfants?
Imaginent-ils, tous ceux qui ne veulent pas voir la réalité, imaginent-ils tout ce que mes enfants portent?
Tom-Tom joue beaucoup au méchant petit garçon qui nous use et envers lequel on finit par avoir des sentiments violents... Petit garçon à qui papa disait qu'il était méchant, lorsqu'il ne se laissait pas faire. Petit garçon à qui papa réclamait certaines caresses.
Nana s'enfonce jour après jour, sous mes yeux, dans une tristesse sans borne. Remplie à ras bord de culpabilité, celle de n'avoir pas dit avant, celle d'avoir causé des embêtements à papa... Celle de n'avoir pas sauvé son petit frère, lorsque papa s'enfermait avec lui dans la chambre, la collant devant la télé...
Voilà ce qu'ils ont vécu mes enfants. En plus du traumatisme d'une mort violente, injuste, pas encore admise, ni par eux, ni par moi, malgré les photos de la tombe arrivées fin août par mail.
Ca suffit, pour une enfance. Ils ont eu leur dose. On peut leur épargner les chansons nostalgiques de l'adulte qui n'a compris que trop tard combien ses parent étaient formidables...
Les discours de la pupart des adultes reviennent à ça: mes enfants - et tous ceux qui vivent des drames - doivent assumer. S'adapter à la société telle qu'elle est, parce qu'on ne va pas changer la société pour eux.
Une fois encore, je regrette de n'avoir pas déscolarisé les enfants cette année. Ils avaient besoin d'être protégés, protégés du monde des adultes parfois fort inhumains.... Protégés du monde scolaire qui ne leur apporte pas grand chose, si ce ne sont d'autres violences, d'autres humiliations, et du délaissement.
Mes enfants ne sont plus des enfants comme les autres... Ils sont très fragiles et réclament davantage d'attentions - voire de respect, mais je ne rêve plus. Sans doute cela dépasse-t-il les compétences d'un enseignant pris dans sa gestion de classe - quoique se passer de certaines chansons, ça reste faisable...
En attendant que je trouve une solution - peut-être... Mes enfants - Nana particulièrement, qui semble aller nettement plus mal que son frère - devront continuer à s'adapter...
Maman, maman, en faisant cette chanson
Maman, maman, je r'deviens petit garçon
Alors je suis sage en classe
Et pour te faire plaisir
J'obtiens les meilleures places
Ton désir
Maman, maman, je préfère à mes jeux fous
Maman, maman, demeurer sur tes genoux
Et sans un mot dire, entendre tes refrains charmants
Maman, maman, maman, maman
Papa, papa, en faisant cette chanson
Papa, papa, je r'deviens petit garçon
Et je t'entends sous l'orage
User tout ton humour
Pour redonner du courage
A nos cœurs lourds
Papa, papa, il n'y eut pas entre nous
Papa, papa, de tendresse ou de mots doux
Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouât pas
Papa, papa, papa, papa
Maman, papa, en faisant cette chanson
Maman, papa, je r'deviens petit garçon
Et, grâce à cet artifice
Soudain je comprends
Le prix de vos sacrifices
Mes parents
Maman, papa, toujours je regretterai
Maman, papa, de vous avoir fait pleurer
Au temps où nos cœurs ne se comprenaient encor pas
Maman, papa, maman, papa
Sérieusement... est-ce une chanson à enseigner à une fillette qui a subi des agressions sexuelles de la part de son père, et dont l'oncle a tué la tante moins d'un an avant?
L'instit sait pourtant.... Il sait, mais ne réalise pas, comme bien des personnes.
Elles sont d'abord sous le choc... Puis font mine d'oublier combien c'est grave - quand elles ne me conseillent pas, carrément, de ne plus en parler aux enfants afin d'éviter de les traumatiser davantage et de leur permettre d'oublier.
Non, vraiment, on ne veut pas voir combien c'est grave. Pas voir qu'il faudra des années à mes enfants pour se remettre de tous ces drames, de toute ces violences physiques et psychologiques.
Ce qu'on se dit -j'imagine trop la discussion dans la salle des profs, si celui de Nana a eu des doutes et a sollicité l'avis des collègues- c'est qu'il faut bien qu'ils acceptent, que de toute façon, ils seront toujours confrontés à ça, des chansons, des histoires, sur les papas.
Mais justement... Ils sont confrontés à ça, dans le quotidien. Des papas qui s'occupent de leurs enfants. Comme ça les rend tristes, les miens d'enfants, chaque fois... Mais c'est comme ça, il y a des papas formidables, et il faut que mes enfants le sachent, ça leur donne la possibilité, à l'un de devenir un bon père, à l'autre de ne pas accepter n'importe qui.
Et puis effectivement, je ne peux pas éradiquer tous les pères de la terre. Ils sont là, mes enfants les voient.
Et c'est déjà suffisant.... Pourquoi en rajouter sous le prétexte que c'est inévitable? Pourquoi ne pas essayer d'alléger le poids que portent mes enfants?
Imaginent-ils, tous ceux qui ne veulent pas voir la réalité, imaginent-ils tout ce que mes enfants portent?
Tom-Tom joue beaucoup au méchant petit garçon qui nous use et envers lequel on finit par avoir des sentiments violents... Petit garçon à qui papa disait qu'il était méchant, lorsqu'il ne se laissait pas faire. Petit garçon à qui papa réclamait certaines caresses.
Nana s'enfonce jour après jour, sous mes yeux, dans une tristesse sans borne. Remplie à ras bord de culpabilité, celle de n'avoir pas dit avant, celle d'avoir causé des embêtements à papa... Celle de n'avoir pas sauvé son petit frère, lorsque papa s'enfermait avec lui dans la chambre, la collant devant la télé...
Voilà ce qu'ils ont vécu mes enfants. En plus du traumatisme d'une mort violente, injuste, pas encore admise, ni par eux, ni par moi, malgré les photos de la tombe arrivées fin août par mail.
Ca suffit, pour une enfance. Ils ont eu leur dose. On peut leur épargner les chansons nostalgiques de l'adulte qui n'a compris que trop tard combien ses parent étaient formidables...
Les discours de la pupart des adultes reviennent à ça: mes enfants - et tous ceux qui vivent des drames - doivent assumer. S'adapter à la société telle qu'elle est, parce qu'on ne va pas changer la société pour eux.
Une fois encore, je regrette de n'avoir pas déscolarisé les enfants cette année. Ils avaient besoin d'être protégés, protégés du monde des adultes parfois fort inhumains.... Protégés du monde scolaire qui ne leur apporte pas grand chose, si ce ne sont d'autres violences, d'autres humiliations, et du délaissement.
Mes enfants ne sont plus des enfants comme les autres... Ils sont très fragiles et réclament davantage d'attentions - voire de respect, mais je ne rêve plus. Sans doute cela dépasse-t-il les compétences d'un enseignant pris dans sa gestion de classe - quoique se passer de certaines chansons, ça reste faisable...
En attendant que je trouve une solution - peut-être... Mes enfants - Nana particulièrement, qui semble aller nettement plus mal que son frère - devront continuer à s'adapter...
Wednesday, September 12, 2007
L'eau
Il est torrent. Impétueux. Force et bruit. Rien ne l'arrête.
Rien? Pourtant... Comme il sait devenir fleuve calme, voire lac sage, visitant tranquillement le monde, se nourrissant des autres et de lui-même.
Hurler pour tout et pour rien, sauter sur les étalages des magasins ou sur les meubles de la salle de séjour, détruire pour le plaisir, lancer pour énerver, taper pour provoquer, exiger pour exaspérer, taper du pied pour exiger, se rouler par terre... Pas toujours facile de se promener avec lui, parfois angoissant, souvent épuisant.
Ouvrir grand les yeux et les oreilles, visiter longuement un château en observant tout, commenter chacune des oeuvres d'une exposition, se promener, jouer aux échecs et à bien d'autres jeux, se créer son monde de playmobils, construire ses rêves en légo ou kappla, dessiner des papillons et des danseuses, compter inlassablement, écrire son prénom en cursive en s'appliquant à prononcer ce mot nouveau, éplucher les carottes, prendre un chiffon et laver la glace... Il sait le faire, aussi... Et au fond, il est tout cela, surtout...
J'essaierai de m'en souvenir, la prochaine fois qu'il se montre tellement pénible à l'école de musique qu'il se fait confisquer son ballon par la secrétaire (pourquoi l'ai-je laissé emmener ce ballon, aussi?)
L'eau, donc... peut-être moins inquiétant que le volcan qui dort dans la chambre à côté...
Rien? Pourtant... Comme il sait devenir fleuve calme, voire lac sage, visitant tranquillement le monde, se nourrissant des autres et de lui-même.
Hurler pour tout et pour rien, sauter sur les étalages des magasins ou sur les meubles de la salle de séjour, détruire pour le plaisir, lancer pour énerver, taper pour provoquer, exiger pour exaspérer, taper du pied pour exiger, se rouler par terre... Pas toujours facile de se promener avec lui, parfois angoissant, souvent épuisant.
Ouvrir grand les yeux et les oreilles, visiter longuement un château en observant tout, commenter chacune des oeuvres d'une exposition, se promener, jouer aux échecs et à bien d'autres jeux, se créer son monde de playmobils, construire ses rêves en légo ou kappla, dessiner des papillons et des danseuses, compter inlassablement, écrire son prénom en cursive en s'appliquant à prononcer ce mot nouveau, éplucher les carottes, prendre un chiffon et laver la glace... Il sait le faire, aussi... Et au fond, il est tout cela, surtout...
J'essaierai de m'en souvenir, la prochaine fois qu'il se montre tellement pénible à l'école de musique qu'il se fait confisquer son ballon par la secrétaire (pourquoi l'ai-je laissé emmener ce ballon, aussi?)
L'eau, donc... peut-être moins inquiétant que le volcan qui dort dans la chambre à côté...
Saturday, September 08, 2007
La rentrée, donc
Jeudi matin, coup de fil de l'inspection: "vous pouvez nous dépanner et vous rendre dans la maternelle truc de la ville Machin?"
Bin oui, je peux dépanner de la sorte, vu que précisément, je suis payée pour ça cette année. Pour remplacer, quoi.
Il ne s'agit pas d'une rétrogradation, d'une vilénie ni rien, non, au contraire, les postes de remplaçants sont plutôt recherchés et appréciés...
Lorsque le vent a brutalement tourné l'an dernier, j'en ai demandé un. J'ai senti que je ne tiendrais pas, et j'avais rudement raison.
Voir ma soeur, mes amis, stresser sur les emplois du temps et les programmations, insomniser la veille de la rentrée, se fighter avec des parents dès le premier jour, et tout simplement, avoir la charge de l'instruction de 25 âmes durant une année entière, me permet de réaliser combien c'est plus qu'inenvisageable pour moi. Cette année, je n'aurais vraiment pas pu assumer tout ça.
J'ai expliqué la situation à l'inspection, et nous sommes tombés d'accord: essentiellement des remplacements courts, et de préférence en maternelle - imaginons que je craque, il faut mieux que je plante des petites sections que des élèves du cycle 3!
Depuis vendredi dernier, je colle, je trie, j'inventorie, je relie (du verbe relier, et non relire, huhu), je classe, je photocopie, pour aider les collègues en poste, et optionnellement je remplace sur une matinée (mais je vais davantage remplacer à mesure que les jours vont passer).
La belle vie? oui... J'ai honte, un peu...
Mais mes enfants passeront avant ceux des autres, cette année -et ma santé morale me remercie d'avance.
Quand je songe que l'avocate m'a d'ores et déjà donné un rendez-vous en semaine et que je stresse rien que d'y songer... Cette année en demi-teinte vaut mieux pour tout le monde!
Tom-Tom a une maîtresse que je ne connais pas encore - j'ai beau être remplaçante, je dois être à l'heure dans mon école de rattachement! - et est ravi chaque soir de me montrer ses apprentissages du jour.
Pour Nana, c'est dur... Je ne m'attendais pas à ce qu'elle refuse de se lier aux autres enfants. Elle préfère la solitude, paraît-il... je m'inquiète...
Son prof.... Ah! Son prof... et je ne vous parle même pas de l'autre prof du CE2, qui a une décapotable, paraît-il... Etre remplaçante, ça permet d'apprendre bien des choses!
Bin oui, je peux dépanner de la sorte, vu que précisément, je suis payée pour ça cette année. Pour remplacer, quoi.
Il ne s'agit pas d'une rétrogradation, d'une vilénie ni rien, non, au contraire, les postes de remplaçants sont plutôt recherchés et appréciés...
Lorsque le vent a brutalement tourné l'an dernier, j'en ai demandé un. J'ai senti que je ne tiendrais pas, et j'avais rudement raison.
Voir ma soeur, mes amis, stresser sur les emplois du temps et les programmations, insomniser la veille de la rentrée, se fighter avec des parents dès le premier jour, et tout simplement, avoir la charge de l'instruction de 25 âmes durant une année entière, me permet de réaliser combien c'est plus qu'inenvisageable pour moi. Cette année, je n'aurais vraiment pas pu assumer tout ça.
J'ai expliqué la situation à l'inspection, et nous sommes tombés d'accord: essentiellement des remplacements courts, et de préférence en maternelle - imaginons que je craque, il faut mieux que je plante des petites sections que des élèves du cycle 3!
Depuis vendredi dernier, je colle, je trie, j'inventorie, je relie (du verbe relier, et non relire, huhu), je classe, je photocopie, pour aider les collègues en poste, et optionnellement je remplace sur une matinée (mais je vais davantage remplacer à mesure que les jours vont passer).
La belle vie? oui... J'ai honte, un peu...
Mais mes enfants passeront avant ceux des autres, cette année -et ma santé morale me remercie d'avance.
Quand je songe que l'avocate m'a d'ores et déjà donné un rendez-vous en semaine et que je stresse rien que d'y songer... Cette année en demi-teinte vaut mieux pour tout le monde!
Tom-Tom a une maîtresse que je ne connais pas encore - j'ai beau être remplaçante, je dois être à l'heure dans mon école de rattachement! - et est ravi chaque soir de me montrer ses apprentissages du jour.
Pour Nana, c'est dur... Je ne m'attendais pas à ce qu'elle refuse de se lier aux autres enfants. Elle préfère la solitude, paraît-il... je m'inquiète...
Son prof.... Ah! Son prof... et je ne vous parle même pas de l'autre prof du CE2, qui a une décapotable, paraît-il... Etre remplaçante, ça permet d'apprendre bien des choses!
Wednesday, September 05, 2007
Il y a 6 mois...
6 mois aujourd'hui...
6 mois que mes enfants ont osé parler, et que tout a changé.
6 mois que je suis dans cette salle d'attente de la brigade des mineurs, à fixer l'horloge égrénant les minutes, à fixer cette porte qui ne voulait pas s'ouvrir... A voir défiler ma vie, depuis mon enfance, à me demander comment je pouvais me retrouver là, dans ce lieu dont je soupçonnais à peine l'existence avant.
6 mois, c'est si peu... mais il y a eu tant d'angoisse, tant d'attente, que j'ai l'impression que ça fait bien plus longtemps.
Depuis 6 mois je suis devenue très forte en langage juridique.
Très forte en observation des pathologies liées à l'enfance volée, aussi. De quoi craindre pour le futur, parfois...
De plus immédiat, il y a la rentrée des classes et le bel instit de ma fille (huhu)
6 mois que mes enfants ont osé parler, et que tout a changé.
6 mois que je suis dans cette salle d'attente de la brigade des mineurs, à fixer l'horloge égrénant les minutes, à fixer cette porte qui ne voulait pas s'ouvrir... A voir défiler ma vie, depuis mon enfance, à me demander comment je pouvais me retrouver là, dans ce lieu dont je soupçonnais à peine l'existence avant.
6 mois, c'est si peu... mais il y a eu tant d'angoisse, tant d'attente, que j'ai l'impression que ça fait bien plus longtemps.
Depuis 6 mois je suis devenue très forte en langage juridique.
Très forte en observation des pathologies liées à l'enfance volée, aussi. De quoi craindre pour le futur, parfois...
De plus immédiat, il y a la rentrée des classes et le bel instit de ma fille (huhu)
Friday, August 31, 2007
La vie comme elle est
Il ne faudrait pas penser que ce blog va sombrer dans le noir et notre vie dans la déprime.
Bien sûr, je suis en train de publier tout ce qui nous a amenés à ce lundi de mars qui devait être aussi ordinaire que les autres…
Bien sûr surtout, il y a les coups de blues et ceux de désarroi. Je sais que notre humeur dépendra de ce que nous impose l’enquête, et des suites du procès.
Mais je n’aime pas qu’on se serve de ce qui nous arrive pour se désoler que décidément, la vie est bien moche, ma bonne dame, et en plus il fait même pas beau (véridique).
Je n’arrive pas à comprendre ceux qui se plaignent de la dureté de la vie, surtout quand ils n’ont pas vraiment à se plaindre.
En tout cas, qu’il ne plaigne pas la nôtre. Qu’ils ne décident pas à notre place que nous sommes malheureux.
Parce que nous ne le sommes pas.
(Mise à par la première, toutes les photos datent des 6 derniers mois, la plupart de cet été.)
Monday, August 27, 2007
Intermède
Souvenez-vous, pour Tom-Tom le viking, c'était hyper important d'avoir 4 ans, âge qui permet d'utiliser des tickets pour soi tout seul dans les transports en commun.
Il a 5 ans depuis quelques jours, et le répète à qui veut l'entendre - à qui ne veut pas l'entendre également, du reste.
Et en quoi est-ce hyper important d'avoir 5 ans?
Parce qu'à 5 ans, on peut équitationner! (si si, je suis sûre que ce verbe existe :-p).
Enfin! 3 ans qu'il attendait ça! 3 ans qu'il devait se contenter d'une minuscule ballade à dos de poney entre les box et le manège, où il devait céder la place à sa soeur, qui avait l'âge requis, elle. Et aujourd'hui, messieurs-dames, aujourd'hui, c'était son tour!
La preuve par l'image
Ce qui ne paraît pas sur la photo, c'est la fierté de Tom-Tom - il peut! maintenant il peut équitationner! - ni son.... bavardage incessant, et encore moins sa grande nervosité. Heureusement, entre le début et la fin du cours, il a su se maîtriser, petit-à-petit... Le bavardage, par contre, n'est pas passé!
Il était ravi et accepte d'être inscrit sur l'année - c'était le test aujourd'hui. J'ignore s'il s'accrochera dans le temps où si c'est juste "parce que maintenant il a le droit comme sa soeur", mais peu importe, ça lui fera du bien (les oreilles de la prof, par contre...)
Tuesday, August 21, 2007
Tuesday, July 24, 2007
Une coquille dans le potage
Non je sais, ce n'est pas une coquille en fait, mais je n'allais pas écrire le vrai mot dans mon blog quand même!
La co...q...uille en question, c'est qu'on tombe directement sur mon blog lorsqu'on tape les prénoms de mes enfants dans google. Dans mes premiers messages, je les avais parfois écrits. Puis effacés, il y a quelques mois... Mais je n'avais pas fait attention au fait qu'ils apparaissaient dans certains commentaires.
Je ne me sens plus à l'abri sur mon blog non plus, désormais :-(
Je vais peut-être continuer sur l'autre, mon blog de secours ouvert il y a quelques mois...
Nouvelle pause... Définitive peut-être, cette fois... :-(
La co...q...uille en question, c'est qu'on tombe directement sur mon blog lorsqu'on tape les prénoms de mes enfants dans google. Dans mes premiers messages, je les avais parfois écrits. Puis effacés, il y a quelques mois... Mais je n'avais pas fait attention au fait qu'ils apparaissaient dans certains commentaires.
Je ne me sens plus à l'abri sur mon blog non plus, désormais :-(
Je vais peut-être continuer sur l'autre, mon blog de secours ouvert il y a quelques mois...
Nouvelle pause... Définitive peut-être, cette fois... :-(
Monday, July 23, 2007
Il est libre...
Il a été libéré sous contrôle judiciaire. Il va devoir pointer au commissariat tous les je ne sais combien - j'aurai peut-être des détails demain - mais même s'il doit pointer tous les jours - ce dont je doute, il n'a fait que violer ses enfants après tout, il n'est pas dangereux pour la société n'est-ce pas - il a tout loisir de nous chercher parce qu'on n'habite pas assez loin de chez lui... Et dans quel état va-t-il être, à votre avis? Plus rien à perdre...
Nous voilà contraints de faire nos balluchons une nouvelle fois... Merci la justice française.
J'ai tenté de voir l'assistante sociale de l'inspection académique, mais elle est en vacances, comme tout le personnel apparemment. Je me vois mal attendre fin août!
Et mon téléphone qui ne fonctionne pas... Pratique pour passer des coups de téléphone...
Une solution, vite...
Nous voilà contraints de faire nos balluchons une nouvelle fois... Merci la justice française.
J'ai tenté de voir l'assistante sociale de l'inspection académique, mais elle est en vacances, comme tout le personnel apparemment. Je me vois mal attendre fin août!
Et mon téléphone qui ne fonctionne pas... Pratique pour passer des coups de téléphone...
Une solution, vite...
Sunday, July 22, 2007
Pourtant...
Il ne faut pas croire que nous soyons abonnés à la déprime. Nous vivons de jolies choses, vraiment. D’un autre côté, plus rien ne sera comme avant. Bien des choses ont évolué. Mes enfants ne sont pas tout à fait comme les autres désormais, et notre vie ne nous appartient plus tout à fait. Et pourtant…
Le lendemain de l’annonce de la mise en examen – chose dont j’ai parlé aux enfants, je leur explique tout, surtout ça, qu’on les a enfin écoutés et crus – Tom-Tom a fait un dessin incroyable… D’habitude, il fait des gribouillages ou des formes géométriques, et des bonshommes sans tronc. Cette fois, il a dessiné un arbre avec les couleurs académiques –marron, vert- un soleil, de l’herbe, des fleurs, avec un sens du détail auquel je ne m’attendais pas. Le lendemain de l’annonce… Quelque chose qui s’est débloqué. Nana a abandonné à son petit frère l’horreur rose de la Star’ac offert par son père il y a 3 ans – un truc qui ne fonctionne plus depuis des lustres mais auquel elle s’accrochait… Elle ne s’accroche plus… Elle ne s’y accroche plus, à ce père, me réclamant même un autre père, « un vrai », à la rigueur un beau-père. Elle se « trompe » parfois, donnant mon nom de famille à la place du sien, celui hérité de son père…
Ils m’ont couverte de cadeaux pour la fête des mères, passant des heures sur d’innombrables petits bricolages. Ils me refont la même chose pour mon anniversaire qui approche. Tom-Tom m’avait très naturellement offert son cadeau de fête des pères fabriqué à l’école, alors qu’il espérait encore revoir son géniteur à ce moment-là.
Bref, ils sont dans une phase d’acceptation… Ils tiennent invraisemblablement le coup, depuis le début. Rassurés, soulagés d’être sorti du cauchemar sans doute.
Moi aussi, je tiens le coup. En gros. Soulagée aussi, sans doute, ôtée moi aussi d’un poids qui nous empêchait d’être, d’être pleinement. Je fais mille choses, mille choses absolument inessentielles, surtout depuis que je suis en vacances : je lis, je brode, je couds des doudous improbables auxquels les enfants s’attachent, je cuisine, surtout des gâteaux et puis des confitures aussi. On joue. On lit. On bricole, beaucoup. On a découvert un super coin pour faire du vélo. Nana a gagné un stage sportif à un concours. Mais elle souffre peut-être d’épilepsie – d’où sa chute de poney en janvier… Peut-être qu’elle devra renoncer à l’équitation. Mais elle s’est découverte une passion pour le théâtre depuis qu’elle a joué dans la pièce de la classe – elle a fini l’année scolaire avec moi – et est très forte en flûte traversière. Elle lit, écrit sans cesse, tout plein de petits mots… Tom-Tom grandit et mûrit malgré lui, fait des puzzles, adore les jeux de construction, compte tout ce qui lui tombe sous la main – des canetons du fleuve aux grains de riz qui restent dans on assiette – et dévore les livres. Il adore les danseuses classiques, veut faire du cirque et du violon et le la guitare et de la batterie.
C’est un peu en vrac tout ça… C’est juste pour dire que rien n’est pareil qu’avant mais que le principal reste : ils grandissent harmonieusement, ils sont heureux. Nous sommes heureux, à peu près, malgré l’inquiétude, voire la peur, toujours…
Le lendemain de l’annonce de la mise en examen – chose dont j’ai parlé aux enfants, je leur explique tout, surtout ça, qu’on les a enfin écoutés et crus – Tom-Tom a fait un dessin incroyable… D’habitude, il fait des gribouillages ou des formes géométriques, et des bonshommes sans tronc. Cette fois, il a dessiné un arbre avec les couleurs académiques –marron, vert- un soleil, de l’herbe, des fleurs, avec un sens du détail auquel je ne m’attendais pas. Le lendemain de l’annonce… Quelque chose qui s’est débloqué. Nana a abandonné à son petit frère l’horreur rose de la Star’ac offert par son père il y a 3 ans – un truc qui ne fonctionne plus depuis des lustres mais auquel elle s’accrochait… Elle ne s’accroche plus… Elle ne s’y accroche plus, à ce père, me réclamant même un autre père, « un vrai », à la rigueur un beau-père. Elle se « trompe » parfois, donnant mon nom de famille à la place du sien, celui hérité de son père…
Ils m’ont couverte de cadeaux pour la fête des mères, passant des heures sur d’innombrables petits bricolages. Ils me refont la même chose pour mon anniversaire qui approche. Tom-Tom m’avait très naturellement offert son cadeau de fête des pères fabriqué à l’école, alors qu’il espérait encore revoir son géniteur à ce moment-là.
Bref, ils sont dans une phase d’acceptation… Ils tiennent invraisemblablement le coup, depuis le début. Rassurés, soulagés d’être sorti du cauchemar sans doute.
Moi aussi, je tiens le coup. En gros. Soulagée aussi, sans doute, ôtée moi aussi d’un poids qui nous empêchait d’être, d’être pleinement. Je fais mille choses, mille choses absolument inessentielles, surtout depuis que je suis en vacances : je lis, je brode, je couds des doudous improbables auxquels les enfants s’attachent, je cuisine, surtout des gâteaux et puis des confitures aussi. On joue. On lit. On bricole, beaucoup. On a découvert un super coin pour faire du vélo. Nana a gagné un stage sportif à un concours. Mais elle souffre peut-être d’épilepsie – d’où sa chute de poney en janvier… Peut-être qu’elle devra renoncer à l’équitation. Mais elle s’est découverte une passion pour le théâtre depuis qu’elle a joué dans la pièce de la classe – elle a fini l’année scolaire avec moi – et est très forte en flûte traversière. Elle lit, écrit sans cesse, tout plein de petits mots… Tom-Tom grandit et mûrit malgré lui, fait des puzzles, adore les jeux de construction, compte tout ce qui lui tombe sous la main – des canetons du fleuve aux grains de riz qui restent dans on assiette – et dévore les livres. Il adore les danseuses classiques, veut faire du cirque et du violon et le la guitare et de la batterie.
C’est un peu en vrac tout ça… C’est juste pour dire que rien n’est pareil qu’avant mais que le principal reste : ils grandissent harmonieusement, ils sont heureux. Nous sommes heureux, à peu près, malgré l’inquiétude, voire la peur, toujours…
Revenir...
Finalement, je ne sais pas comment revenir ici, par quoi commencer, de quoi parler... Tout se bouscule. Ca va à peu près, mais pas toujours tant que ça lorsqu'on creuse un peu.
J'ai écrit un peu ces derniers temps, mais je ne peux encore tout poster - on ne sait jamais...
Voici un mot que j'ai jeté sur le clavier le 16 avril; 3 mois après, j'en suis toujours là, de ma colère, et de mon sentiment d'impuissance. Seules différences: je me sens vraiment bien ici, vraiment chez moi, et l'idée de devoir plier à nouveau bagage dans le mois qui arrive me déprime. Et puis mon inspection a eu lieu, et s'est bien passée.
Voilà. Seconde nuit dans notre nouvelle maison, au milieu des cartons. Nouveau départ, je n’ose espérer que ce soit le dernier. Je ne me sens toujours pas chez moi, toujours pas au bon endroit. Tant pis, l’essentiel, l’urgent est fait.
Seconde nuit dans notre nouvelle maison, et j’ignore quand je serai à nouveau connectée. En attendant, je jette ces mots, pour les poster plus tard. Pour ne pas trop perdre le fil des derniers événements.
Je voudrais tout d’abord revenir sur les commentaires que j’ai lu sur mon dernier post du 10 avril- il y en a peut-être eu d’autres depuis…
Au sujet des bonnes âmes pour commencer… J’en suis entourée ! De ma famille à mes amis en passant par les amis de la famille sans compter les collègues, il y a eu un énorme élan de solidarité autour de nous, sans lequel nous ne nous en serions pas sortis.
On va dire que c’est chouette, mais je ne trouve pas.
Comment font les personnes qui se retrouvent dans la même situation que moi – nécessité de protéger ses enfants – mais qui ne peuvent pas compter sur leurs proches sur le plan matériel, financier… Je dois avouer que mon métier m’a donné certains avantages dont je reparlerai, je dois le nouvel appartement au piston – même si, je vous rassure, je n’ai lésé personne.
Encore une fois, est-ce normal ? D’accord, la solidarité, c’est bien, mais il y a des moments où l’état devrait prendre ses responsabilités.
Parce que – et ça répondra à la réflexion de ma copine Valérie, mon ex est un criminel et va aller en prison. La maltraitance psychologique devrait aussi être considérée comme un crime et être passible de prison… En attendant, le viol l’est bel et bien. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, nous sommes victimes de l’après-Outreau, victimes des lenteurs de la justice et par-dessus le marché, nous devons attendre que le dossier soit complet et passe d’un département à l’autre où il sera épluché avant que mon ex ne soit convoqué.En attendant, je me vois mal laisser mes enfants chez un violeur. Ils ont été filmés décrivant les sévices sexuels qu’ils ont subis. Selon mon avocate, les laisser chez leur père tiendrait de la non assistance à personne en danger. La policière elle-même m’a dit que je devais m’arranger pour ne pas entrer en contact avec lui.
Et pour finir, j’ai été couverte par des policiers qui nous ont vaguement cherchés lorsque mon ex est venu pleurnicher dans leur bureau. Quand ils ont compris ce qui se passait, ils l’ont embobiné et nous ont laissés tranquilles.
En somme, on me permet d’appliquer le principe de précaution, à condition que je me débrouille par moi-même. D’où ma colère vis-à-vis des institutions… Quoi qu’il arrive, elles se couvrent : elles n’empêchent pas la mère de protéger ses enfants, et si les accusations contre le père ne sont pas fondées, elles ne se sont pas mouillées auprès de lui… Aucun reproche.
Et pour finir, je préfère avoir mal un bon coup. J’aurais pu refuser l’inspection lorsque j’ai appris sa date, j’aurais encore pu lorsque le ciel m’est tombé sur la tête… Mais autant en finir et être tranquille pour plusieurs années… je ne suis pas sûre d’être plus à l’aise l’année prochaine.
J'ai écrit un peu ces derniers temps, mais je ne peux encore tout poster - on ne sait jamais...
Voici un mot que j'ai jeté sur le clavier le 16 avril; 3 mois après, j'en suis toujours là, de ma colère, et de mon sentiment d'impuissance. Seules différences: je me sens vraiment bien ici, vraiment chez moi, et l'idée de devoir plier à nouveau bagage dans le mois qui arrive me déprime. Et puis mon inspection a eu lieu, et s'est bien passée.
Voilà. Seconde nuit dans notre nouvelle maison, au milieu des cartons. Nouveau départ, je n’ose espérer que ce soit le dernier. Je ne me sens toujours pas chez moi, toujours pas au bon endroit. Tant pis, l’essentiel, l’urgent est fait.
Seconde nuit dans notre nouvelle maison, et j’ignore quand je serai à nouveau connectée. En attendant, je jette ces mots, pour les poster plus tard. Pour ne pas trop perdre le fil des derniers événements.
Je voudrais tout d’abord revenir sur les commentaires que j’ai lu sur mon dernier post du 10 avril- il y en a peut-être eu d’autres depuis…
Au sujet des bonnes âmes pour commencer… J’en suis entourée ! De ma famille à mes amis en passant par les amis de la famille sans compter les collègues, il y a eu un énorme élan de solidarité autour de nous, sans lequel nous ne nous en serions pas sortis.
On va dire que c’est chouette, mais je ne trouve pas.
Comment font les personnes qui se retrouvent dans la même situation que moi – nécessité de protéger ses enfants – mais qui ne peuvent pas compter sur leurs proches sur le plan matériel, financier… Je dois avouer que mon métier m’a donné certains avantages dont je reparlerai, je dois le nouvel appartement au piston – même si, je vous rassure, je n’ai lésé personne.
Encore une fois, est-ce normal ? D’accord, la solidarité, c’est bien, mais il y a des moments où l’état devrait prendre ses responsabilités.
Parce que – et ça répondra à la réflexion de ma copine Valérie, mon ex est un criminel et va aller en prison. La maltraitance psychologique devrait aussi être considérée comme un crime et être passible de prison… En attendant, le viol l’est bel et bien. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, nous sommes victimes de l’après-Outreau, victimes des lenteurs de la justice et par-dessus le marché, nous devons attendre que le dossier soit complet et passe d’un département à l’autre où il sera épluché avant que mon ex ne soit convoqué.En attendant, je me vois mal laisser mes enfants chez un violeur. Ils ont été filmés décrivant les sévices sexuels qu’ils ont subis. Selon mon avocate, les laisser chez leur père tiendrait de la non assistance à personne en danger. La policière elle-même m’a dit que je devais m’arranger pour ne pas entrer en contact avec lui.
Et pour finir, j’ai été couverte par des policiers qui nous ont vaguement cherchés lorsque mon ex est venu pleurnicher dans leur bureau. Quand ils ont compris ce qui se passait, ils l’ont embobiné et nous ont laissés tranquilles.
En somme, on me permet d’appliquer le principe de précaution, à condition que je me débrouille par moi-même. D’où ma colère vis-à-vis des institutions… Quoi qu’il arrive, elles se couvrent : elles n’empêchent pas la mère de protéger ses enfants, et si les accusations contre le père ne sont pas fondées, elles ne se sont pas mouillées auprès de lui… Aucun reproche.
Et pour finir, je préfère avoir mal un bon coup. J’aurais pu refuser l’inspection lorsque j’ai appris sa date, j’aurais encore pu lorsque le ciel m’est tombé sur la tête… Mais autant en finir et être tranquille pour plusieurs années… je ne suis pas sûre d’être plus à l’aise l’année prochaine.
Friday, July 20, 2007
Le 19 juillet 2007
Hier, nous étions le 19 juillet 2007.
Cela faisait 4 mois 1/2 que mon compteur personnel s'était arrêté à la date du 5 mars.
Désormais, le 19 juillet 2007 prendra date lui aussi. C'est le jour où j'ai reçu ce coup de téléphone que je n'attendais plus, parce qu'on m'avait fait comprendre que la simple convocation prendrait encore plusieurs mois. Le coup de gueule de mon avocate a-til porté ses fruits? Ou mes multiples lettres aux procureurs? Hier, le coup de fil qui a tout fait basculé, une nouvelle fois: mon ex mis en examen. Je ne savais pas qu'il avait été convoqué mardi, mis en garde à vue pour 48 heures. C'est fou, toutes ces choses qui se passent en dehors de nos vies, sans qu'on ait prises sur elles, alors qu'elles concernent nos vies. Après, j'ai essayé de me souvenir ce que je faisais au moment où lui était interrogé, placé en garde à vue.... A-t-il été arrêté? A-t-il passé sa première nuit en prison? J'espère que mon avocate pourra m'en dire plus... J'ai envie de savoir...
C'est bien, c'est un soulagement, en même temps, c'est triste, qu'on en soit là, que lui en soit arrivé à ça, et puis c'est loin d'être fini... Ca ne sera jamais fini... Je sais que nous allons devoir partir... Parce qu'un jour, il sortira, s'il n'est déjà en liberté à l'heure qu'il est, et qu'il va nous chercher, ivre de rage... Et je n'oublie pas ce que son frère a fait à sa femme...
C'est drôle, qu'internet décide d'élire domicile ici juste le lendemain de cette nouvelle.
Il y a eu tant de choses durant ces 4 mois 1/2... Toute une vie, ces 4 mois 1/2... Que 4 mois 1/2, mais bien plus que ça pour nous.
Tant de choses à vous dire... Et vos blogs à lire... J'espère que vous allez bien.
Cela faisait 4 mois 1/2 que mon compteur personnel s'était arrêté à la date du 5 mars.
Désormais, le 19 juillet 2007 prendra date lui aussi. C'est le jour où j'ai reçu ce coup de téléphone que je n'attendais plus, parce qu'on m'avait fait comprendre que la simple convocation prendrait encore plusieurs mois. Le coup de gueule de mon avocate a-til porté ses fruits? Ou mes multiples lettres aux procureurs? Hier, le coup de fil qui a tout fait basculé, une nouvelle fois: mon ex mis en examen. Je ne savais pas qu'il avait été convoqué mardi, mis en garde à vue pour 48 heures. C'est fou, toutes ces choses qui se passent en dehors de nos vies, sans qu'on ait prises sur elles, alors qu'elles concernent nos vies. Après, j'ai essayé de me souvenir ce que je faisais au moment où lui était interrogé, placé en garde à vue.... A-t-il été arrêté? A-t-il passé sa première nuit en prison? J'espère que mon avocate pourra m'en dire plus... J'ai envie de savoir...
C'est bien, c'est un soulagement, en même temps, c'est triste, qu'on en soit là, que lui en soit arrivé à ça, et puis c'est loin d'être fini... Ca ne sera jamais fini... Je sais que nous allons devoir partir... Parce qu'un jour, il sortira, s'il n'est déjà en liberté à l'heure qu'il est, et qu'il va nous chercher, ivre de rage... Et je n'oublie pas ce que son frère a fait à sa femme...
C'est drôle, qu'internet décide d'élire domicile ici juste le lendemain de cette nouvelle.
Il y a eu tant de choses durant ces 4 mois 1/2... Toute une vie, ces 4 mois 1/2... Que 4 mois 1/2, mais bien plus que ça pour nous.
Tant de choses à vous dire... Et vos blogs à lire... J'espère que vous allez bien.
Thursday, May 31, 2007
Lumière
Je suis là...
J'aurai peut-être bientôt internet à la maison.
J'avais songé à ne pas le récupérer... Je me prends une grosse tranche de vraie vie en ce moment... La vraie vie, qui peut faire si mal, qui peut être si merveilleuse aussi...
Moi aussi, j'ai parlé, adolescente. Par deux fois. Mais on ne m'a pas écoutée. Inutile de chercher plus loin les raisons de mes difficultés avec les hommes... Au delà de ça, c'est une vraie maltraitance psychologique que j'ai subie, sous couvert d'amour... Personne ne m'a tendu la main, lorsque j'étais enfant, ou adolescente. Je me suis aidée toute seule, parce que j'ai toujours eu envie d'être heureuse. J'ai longtemps cru que j'avais fait mon premier enfant comme réponse à mon désir de mort, j'ai compris enfin que c'était en réalité ma réponse à la vie. Après des semaines très difficiles et quelques jours vraiment très noirs, qui font suite à trente années d'interrogation, je le sais, aujourd'hui, que j'ai cette envie en moi, celle qui fait que je suis là, aujourd'hui, debout, plus forte que jamais, plus heureuse que jamais, avec cette rage de vivre que personne n'a jamais pu briser.
Résilience... Je me suis battue, je l'ai eue. J'éclabousse de bonheur mes enfants qui n'ont jamais été aussi bien -comme la parole est libératrice! J'y crois pour eux, à cette résilience. Ils seront heureux. Dans la vraie vie.
Mais je reviens bientôt, quand même.
J'aurai peut-être bientôt internet à la maison.
J'avais songé à ne pas le récupérer... Je me prends une grosse tranche de vraie vie en ce moment... La vraie vie, qui peut faire si mal, qui peut être si merveilleuse aussi...
Moi aussi, j'ai parlé, adolescente. Par deux fois. Mais on ne m'a pas écoutée. Inutile de chercher plus loin les raisons de mes difficultés avec les hommes... Au delà de ça, c'est une vraie maltraitance psychologique que j'ai subie, sous couvert d'amour... Personne ne m'a tendu la main, lorsque j'étais enfant, ou adolescente. Je me suis aidée toute seule, parce que j'ai toujours eu envie d'être heureuse. J'ai longtemps cru que j'avais fait mon premier enfant comme réponse à mon désir de mort, j'ai compris enfin que c'était en réalité ma réponse à la vie. Après des semaines très difficiles et quelques jours vraiment très noirs, qui font suite à trente années d'interrogation, je le sais, aujourd'hui, que j'ai cette envie en moi, celle qui fait que je suis là, aujourd'hui, debout, plus forte que jamais, plus heureuse que jamais, avec cette rage de vivre que personne n'a jamais pu briser.
Résilience... Je me suis battue, je l'ai eue. J'éclabousse de bonheur mes enfants qui n'ont jamais été aussi bien -comme la parole est libératrice! J'y crois pour eux, à cette résilience. Ils seront heureux. Dans la vraie vie.
Mais je reviens bientôt, quand même.
Tuesday, April 10, 2007
En boucle
Ca bouge.
Non, pas du côté de la justice, ne rêvons pas, ça ne fait que 5 semaines après tout!
J'ai trouvé un appartement et suis en plein déménagement express. Sans tri préalable, sans avoir suffisamment de cartons... Je suis engloutie dans la tonne de démarches à effectuer, les habituelles -edf téléphone caf-, les justes pour nous -taper à toutes les portes pour faire réduire le préavis par exemple..., engloutie dans les cartons, sans compter le piano à vendre, l'ancien appartement à récurer pour dans très vite....
Ca irait quand même, s'il n'y avait l'interrogation en ce qui concerne les 2 derniers mois d'école, le bus et le train à prendre avec les enfants tous les matins et tous les soirs -he oui, changement d'école express aussi, l'interrogation en ce qui concerne l'année prochaine - je ne sais pas où je serai nommée, et la ville où nous habitons désormais ne propose pas de garderie le matin!
Ca irait quand même, s'il n'y avait le spectre de mon inspection à la rentrée... le pompom du pompom en ce moment! Le pire, c'est que ce n'est pas juste un inspection, mais une épreuve pour une candidate maître-formateur... Elle va venir me juger, et 4 personnes seront là pour vérifier qu'elle juge bien... Ce qui permet donc mon inspection en même temps... j'avais tout à fait besoin de ça en plus! Inutile de dire que je ne suis pas prête du tout, que je ne sais où trouver le temps de préparer quoi que ce soit et que je ne cesse de regretter cette année un peu ratée alors qu'elle était riche de promesses...
Ca irait quand même, si j'avais une idée de quand il sera convoqué, et pour quel motif... Ca nous permettrait de respirer un minimum, de prévoir peut-être sa réaction... Mais non, rien, juste l'attente, le coeur qui bondit lorsque j'ouvre la boîte aux lettres ou lorsque le téléphone sonne... je ne sais même pas comment ni quand (avant? après?) je serai informée...
Ca irait quand même, s'il n'y avait ce déménagement express et tous ces cartons et tous ces papiers et tous ces coups de téléphone... La nuit, je rêve au choix de l'inspection, du commissariat, des démarches qu'il me faut encore effectuer... des rêves noirs et gluants...
Les enfants dans tout ça?
Au top de leur forme, ils ont fui leur école sans pouvoir dire au revoir à leurs enseignants et à leurs copains, ils ont fui leur maison sans un dernier regard, vivent dans une attente angoissante, l'un réclame son père, l'autre se lamente de ce qu'il ait fait ça... Mais ce ne sont que des enfants, ils s'adaptent, et puis ils m'ont, moi... Que les autres se rassurent comme ils peuvent, je sais, moi, que l'atteinte est plus profonde, et que ça fait près de 5 ans maintenant qu'on tire sur la corde... Aucune corde n'est inusable...
Mais ça ira, ça ira quand même...
ps: je n'arrive plus à répondre à vos commentaires, je suppose que j'ai loupé un épisode en passant à la nouvelle version de blogger...
Non, pas du côté de la justice, ne rêvons pas, ça ne fait que 5 semaines après tout!
J'ai trouvé un appartement et suis en plein déménagement express. Sans tri préalable, sans avoir suffisamment de cartons... Je suis engloutie dans la tonne de démarches à effectuer, les habituelles -edf téléphone caf-, les justes pour nous -taper à toutes les portes pour faire réduire le préavis par exemple..., engloutie dans les cartons, sans compter le piano à vendre, l'ancien appartement à récurer pour dans très vite....
Ca irait quand même, s'il n'y avait l'interrogation en ce qui concerne les 2 derniers mois d'école, le bus et le train à prendre avec les enfants tous les matins et tous les soirs -he oui, changement d'école express aussi, l'interrogation en ce qui concerne l'année prochaine - je ne sais pas où je serai nommée, et la ville où nous habitons désormais ne propose pas de garderie le matin!
Ca irait quand même, s'il n'y avait le spectre de mon inspection à la rentrée... le pompom du pompom en ce moment! Le pire, c'est que ce n'est pas juste un inspection, mais une épreuve pour une candidate maître-formateur... Elle va venir me juger, et 4 personnes seront là pour vérifier qu'elle juge bien... Ce qui permet donc mon inspection en même temps... j'avais tout à fait besoin de ça en plus! Inutile de dire que je ne suis pas prête du tout, que je ne sais où trouver le temps de préparer quoi que ce soit et que je ne cesse de regretter cette année un peu ratée alors qu'elle était riche de promesses...
Ca irait quand même, si j'avais une idée de quand il sera convoqué, et pour quel motif... Ca nous permettrait de respirer un minimum, de prévoir peut-être sa réaction... Mais non, rien, juste l'attente, le coeur qui bondit lorsque j'ouvre la boîte aux lettres ou lorsque le téléphone sonne... je ne sais même pas comment ni quand (avant? après?) je serai informée...
Ca irait quand même, s'il n'y avait ce déménagement express et tous ces cartons et tous ces papiers et tous ces coups de téléphone... La nuit, je rêve au choix de l'inspection, du commissariat, des démarches qu'il me faut encore effectuer... des rêves noirs et gluants...
Les enfants dans tout ça?
Au top de leur forme, ils ont fui leur école sans pouvoir dire au revoir à leurs enseignants et à leurs copains, ils ont fui leur maison sans un dernier regard, vivent dans une attente angoissante, l'un réclame son père, l'autre se lamente de ce qu'il ait fait ça... Mais ce ne sont que des enfants, ils s'adaptent, et puis ils m'ont, moi... Que les autres se rassurent comme ils peuvent, je sais, moi, que l'atteinte est plus profonde, et que ça fait près de 5 ans maintenant qu'on tire sur la corde... Aucune corde n'est inusable...
Mais ça ira, ça ira quand même...
ps: je n'arrive plus à répondre à vos commentaires, je suppose que j'ai loupé un épisode en passant à la nouvelle version de blogger...
Tuesday, April 03, 2007
Pot-pourri
Si je ne devais en garder que deux, ce serait Brassens et Renaud.
J’ai découvert les chansons de Brassens très tardivement, alors que Renaud berce ma vie depuis près de 20 ans. Ses chansons ont accompagné mes révoltes adolescentes, la découverte de l’amour qu’on éprouve pour ses enfants, ma rupture l’été 2002 et ma solitude depuis.
Comme un clin d’œil aux drames qui ont suivis, j’ai réuni les miens sur Mistral Gagnant lors de mariage de ma sœur l’été dernier. Vous savez, les temps assassins qui emportent avec eux les rires des enfants…
Depuis, cette chanson ne m’a pas quittée, me faisant sentir combien chaque instant est précieux, me faisant espérer en l’avenir, encore et encore.
Mais plus on s’enfonce dans le noir, jour après jour, plus tourne en boucle dans ma tête une mélodie bien plus lugubre, redécouverte vendredi soir, chantée par l’artiste himeslf.
Mort l'enfant qui vivait en moi,
Qui voyait en ce monde-là
Un jardin, une rivière
Et des hommes plutôt frères
Le jardin est une jungle,
Les hommes sont devenus dingues
La rivière charrie les larmes,
Un jour l'enfant prend une arme
Si la justice ne se rend pas enfin prochainement, s’entête dans ce refus de protéger les innocents, il ne faudra pas s’étonner que mes enfants prennent une arme, un jour, à leur tour… Et je ne m’étonne pas que mon ex l’ait fait…
2h30 avec mon chanteur préféré vivant, un petit bout de couleur, et quelques bribes de moi, de nous :
Mon coeur ressemble à Tchernobyl
Et ma vie à Hiroshima
(Boucan d’enfer)
L'essentiel à nous apprendre
C'est l'amour des livres qui fait
Qu'tu peux voyager d'ta chambre
Autour de l'humanité,
C'est l'amour de ton prochain,
Même si c'est un beau salaud,
La haine ça n'apporte rien,
Pis elle viendra bien assez tôt
(c’est quand qu’on va où)
Cœur à prendre, pas à vendre, à donner
Un peu naze, un peu d'occase, un peu cassé
Cœur en miettes, en détresse, en compote
En morceaux, en lambeaux, au fond des bottes
(cœur perdu)
Fatigué du mensonge et de la vérité
Que je croyais si belle, que je voulais aimer
Et qui est si cruelle que je m'y suis brûlé
Fatigué de parler, fatigué de me taire
Quand on blesse un enfant, quand on viole sa mère
Quand la moitié du monde en assassine un tiers
(fatigué)
Lorsqu'en septembre on assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler,
un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène
à Santiago comme à Paris.
(hexagone)
Dis Papa, quand c'est qu'y passe
Le marchand d' cailloux
J'en voudrais dans mes godasses
A la place des joujoux
Avec mes copines en classe
On comprend pas tout
Pourquoi des gros dégueulasses
Font du mal partout
Pourquoi les enfants de Belfast
Et d' tous les ghettos
Quand y balancent un caillasse
On leur fait la peau
J' croyais qu' David et Goliath
Ça marchait encore
Les plus p'tits pouvaient s' débattrent
Sans être les plus morts
(marchand d’cailloux)
T'entends pas c' bruit, c'est le monde qui tremble
Sous les cris des enfants qui sont malheureux
(morgane de toi)
Oui, beaucoup de paroles autour de l’enfance malheureuse… Je n’ai jamais considéré que nous étions à plaindre… Avant… Aujourd’hui, mes enfants ont vécu le pire, ce sont des enfants martyrisés, des enfants victimes, et nous subissons actuellement la double peine… Alors, cette fois, je m’autorise à pleurer, sur eux, sur leur avenir et sur notre vie sans horizon.
ps 1: La fille d'Ingrid Bettancourt est montée sur scène, et nous a rappelé, en pleurant, qu'avant d'être juste un otage, chose à laquelle nous nous sommes trop habitués, sa mère était un être humain vivant l'enfer... N'oubliez pas de cliquer, à côté
ps 2: lors d'une visite récente au commissariat, j'ai parlé de la passion de Tom-Tom pour la voiture, demandant les références... Les policiers, qui se souvenaient parfaitement du "petit bonhomme", nous l'ont donnée... Merci d'avoir cherché :-)
ps 3: oui je sais, c'est un post un peu bizarre...
J’ai découvert les chansons de Brassens très tardivement, alors que Renaud berce ma vie depuis près de 20 ans. Ses chansons ont accompagné mes révoltes adolescentes, la découverte de l’amour qu’on éprouve pour ses enfants, ma rupture l’été 2002 et ma solitude depuis.
Comme un clin d’œil aux drames qui ont suivis, j’ai réuni les miens sur Mistral Gagnant lors de mariage de ma sœur l’été dernier. Vous savez, les temps assassins qui emportent avec eux les rires des enfants…
Depuis, cette chanson ne m’a pas quittée, me faisant sentir combien chaque instant est précieux, me faisant espérer en l’avenir, encore et encore.
Mais plus on s’enfonce dans le noir, jour après jour, plus tourne en boucle dans ma tête une mélodie bien plus lugubre, redécouverte vendredi soir, chantée par l’artiste himeslf.
Mort l'enfant qui vivait en moi,
Qui voyait en ce monde-là
Un jardin, une rivière
Et des hommes plutôt frères
Le jardin est une jungle,
Les hommes sont devenus dingues
La rivière charrie les larmes,
Un jour l'enfant prend une arme
Si la justice ne se rend pas enfin prochainement, s’entête dans ce refus de protéger les innocents, il ne faudra pas s’étonner que mes enfants prennent une arme, un jour, à leur tour… Et je ne m’étonne pas que mon ex l’ait fait…
2h30 avec mon chanteur préféré vivant, un petit bout de couleur, et quelques bribes de moi, de nous :
Mon coeur ressemble à Tchernobyl
Et ma vie à Hiroshima
(Boucan d’enfer)
L'essentiel à nous apprendre
C'est l'amour des livres qui fait
Qu'tu peux voyager d'ta chambre
Autour de l'humanité,
C'est l'amour de ton prochain,
Même si c'est un beau salaud,
La haine ça n'apporte rien,
Pis elle viendra bien assez tôt
(c’est quand qu’on va où)
Cœur à prendre, pas à vendre, à donner
Un peu naze, un peu d'occase, un peu cassé
Cœur en miettes, en détresse, en compote
En morceaux, en lambeaux, au fond des bottes
(cœur perdu)
Fatigué du mensonge et de la vérité
Que je croyais si belle, que je voulais aimer
Et qui est si cruelle que je m'y suis brûlé
Fatigué de parler, fatigué de me taire
Quand on blesse un enfant, quand on viole sa mère
Quand la moitié du monde en assassine un tiers
(fatigué)
Lorsqu'en septembre on assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler,
un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène
à Santiago comme à Paris.
(hexagone)
Dis Papa, quand c'est qu'y passe
Le marchand d' cailloux
J'en voudrais dans mes godasses
A la place des joujoux
Avec mes copines en classe
On comprend pas tout
Pourquoi des gros dégueulasses
Font du mal partout
Pourquoi les enfants de Belfast
Et d' tous les ghettos
Quand y balancent un caillasse
On leur fait la peau
J' croyais qu' David et Goliath
Ça marchait encore
Les plus p'tits pouvaient s' débattrent
Sans être les plus morts
(marchand d’cailloux)
T'entends pas c' bruit, c'est le monde qui tremble
Sous les cris des enfants qui sont malheureux
(morgane de toi)
Oui, beaucoup de paroles autour de l’enfance malheureuse… Je n’ai jamais considéré que nous étions à plaindre… Avant… Aujourd’hui, mes enfants ont vécu le pire, ce sont des enfants martyrisés, des enfants victimes, et nous subissons actuellement la double peine… Alors, cette fois, je m’autorise à pleurer, sur eux, sur leur avenir et sur notre vie sans horizon.
ps 1: La fille d'Ingrid Bettancourt est montée sur scène, et nous a rappelé, en pleurant, qu'avant d'être juste un otage, chose à laquelle nous nous sommes trop habitués, sa mère était un être humain vivant l'enfer... N'oubliez pas de cliquer, à côté
ps 2: lors d'une visite récente au commissariat, j'ai parlé de la passion de Tom-Tom pour la voiture, demandant les références... Les policiers, qui se souvenaient parfaitement du "petit bonhomme", nous l'ont donnée... Merci d'avoir cherché :-)
ps 3: oui je sais, c'est un post un peu bizarre...
Thursday, March 22, 2007
Question de mode
En allemand, il existe un mode "neutre". C'est un mode qui permet de rapporter des faits, des paroles, sans aucun jugement. Neutre...
En français, nous avons le mode de la présomption d'innocence. Mes enfants auraient été violés par leur père. Mon ex aurait violé mes enfants.
Du mode à la mode, il n'y a qu'un pas. La mode Outreau, qui pèse sur notre "affaire". La parole des enfants... Pourtant, dans cette affaire, le problème est venu moins de la parole des enfants que de la manière dont elle a été interprétée. Peu importe: les enfants mentent et inventent, c'est bien connu.
Victimes de ce mode, de cette mode, les enfants et moi devons fuir. Hors la loi, puisqu'ils ne vont plus à l'école, puisque je ne les "présente" plus à monsieur. Monsieur qui nous cherche. Monsieur qui ne serait convoqué que d'ici 1 mois. Convoqué, juste. En attendant, je dois protéger mes enfants, en me débrouillant par moi-même. En espérant que ça ne me retombera pas dessus par la suite.
Je découvre tout un monde que je ne connaissais pas. Il n'était pas le mien, jusqu'à aujourd'hui.
Je reviens dès que nous sommes libres. Parler des enfants. Parler de la vie, de l'autre côté.
Je suis très touchée par vos mots ici, vos témoignages d'amitié. Malheureusement je n'accède que trop rarement à internet pour pouvoir y répondre. Mais les lire fait chaud au coeur.
A bientôt
En français, nous avons le mode de la présomption d'innocence. Mes enfants auraient été violés par leur père. Mon ex aurait violé mes enfants.
Du mode à la mode, il n'y a qu'un pas. La mode Outreau, qui pèse sur notre "affaire". La parole des enfants... Pourtant, dans cette affaire, le problème est venu moins de la parole des enfants que de la manière dont elle a été interprétée. Peu importe: les enfants mentent et inventent, c'est bien connu.
Victimes de ce mode, de cette mode, les enfants et moi devons fuir. Hors la loi, puisqu'ils ne vont plus à l'école, puisque je ne les "présente" plus à monsieur. Monsieur qui nous cherche. Monsieur qui ne serait convoqué que d'ici 1 mois. Convoqué, juste. En attendant, je dois protéger mes enfants, en me débrouillant par moi-même. En espérant que ça ne me retombera pas dessus par la suite.
Je découvre tout un monde que je ne connaissais pas. Il n'était pas le mien, jusqu'à aujourd'hui.
Je reviens dès que nous sommes libres. Parler des enfants. Parler de la vie, de l'autre côté.
Je suis très touchée par vos mots ici, vos témoignages d'amitié. Malheureusement je n'accède que trop rarement à internet pour pouvoir y répondre. Mais les lire fait chaud au coeur.
A bientôt
Wednesday, March 07, 2007
Dérisoire, mais...
Lundi, pendant l'audition de sa soeur, Tom-Tom a joué avec une voiture formidable, quand on appuie dessus, elle s'élève au dessus des roues, l'habitacle peur tourner, et se lever aussi. Bref, une merveille de petite voiture que nous cherchons désespérément depuis. Ca n'arrangera rien, ça ne réparera rien, ça ne soulagera rien. Juste, il aimerait bien en avoir une, et j'ai envie de faire plaisir à mon petit garçon.
Si vous savez où trouver cette merveille...
Sinon, j'ai envie de vomir, en pensant à ce qu'ils ont subi, seuls, en silence, j'ai chaque minute de veille et de sommeil les images issues de ce que j'ai lu, de ce qu'ils me disent depuis, je sais qu'on en n'a pas fini avec les révélations, je sais que le combat le plus dur de ma vie m'attend, j'ai envie d'aller voir Zaza, d'aller voir la tombe de sa maman et de pleurer dessus trois enfances perdues.
Si vous savez où trouver cette merveille...
Sinon, j'ai envie de vomir, en pensant à ce qu'ils ont subi, seuls, en silence, j'ai chaque minute de veille et de sommeil les images issues de ce que j'ai lu, de ce qu'ils me disent depuis, je sais qu'on en n'a pas fini avec les révélations, je sais que le combat le plus dur de ma vie m'attend, j'ai envie d'aller voir Zaza, d'aller voir la tombe de sa maman et de pleurer dessus trois enfances perdues.
Monday, March 05, 2007
Noir
Lundi matin.
La porte à double battant ne s’ouvrait pas… En tout les cas, pas sur ma fille et la policière qui l’interrogeait… C’est là que j’ai su que c’était grave… Je me suis raccrochée à l’idée que non… je l’aurais su… Ce n’est pas possible… pas ma fille… Et l’évidence… Si ça dure, c’est qu’elle a des choses à dire… Graves… Ma fille… ma petite fille… non… Ce n’est pas possible, non… La porte s'ouvrait parfois, avec l'espoir que je me trompais... Mais jamais sur ma fille. Si, au bout d'une éternité, lorsque j'avais admis le fait que l'irréparable avait été commis et qu'il allait nous falloir vivre avec ça. Ensuite ce fut le tour de mon fils… Ca a duré nettement moins longtemps. Je suis retournée dans le bureau de la policière. Seule. Et j’ai basculé, dans l’ailleurs, dans l’horreur. Mon fils. Il a violé mon fils. Lire les comptes-rendus. Imaginer… Mon fils, mon petit garçon…
Je suis redescendue, j’ai pris mon fils dans mes bras. Mon fils qui venait d’embêter ma fille. Je ne l’ai pas grondé. J’ai expliqué à Nana : papa a fait du mal à Tom-Tom. Nana s’étonne. Interroge. Moi aussi maman…. Rappeler la policière… Attendre encore 1h… Penser à tous ceux qui n’ont pas permis d’empêcher ça alors que vous les aviez alertés, parce que monsieur couche avec qui il veut, oui, même avec sa sœur s’il le souhaite, et ses aveux de pédophilie ? mais voyons, il n’est pas passé à l’acte…mais vous, madame, vous osez allaiter un enfant de 2 ans ½ ; nous allons plutôt nous occuper de ça… Et puis si vos enfants ne veulent plus voir leur père, c’est votre faute, d’ailleurs il faudra qu’on parle du vôtre de père… Et ma belle-mère… Celle qui aurait pu par son témoignage …. Mais elle a refusé en m'insultant... Et aujourd'hui...
Les salauds… Tous, ceux qui ne font rien préventivement...
Le salaud… tous les reproches qu’il m’a fait… et lui… lui…
La policière est revenue… votre fille aussi… lire les comptes-rendus, à nouveau, imaginer, tout, et surtout l’immense solitude. Ca va aller madame? Se lever, brisée... Liquéfiée...
Mes enfants… blessés, pour toujours…
La porte à double battant ne s’ouvrait pas… En tout les cas, pas sur ma fille et la policière qui l’interrogeait… C’est là que j’ai su que c’était grave… Je me suis raccrochée à l’idée que non… je l’aurais su… Ce n’est pas possible… pas ma fille… Et l’évidence… Si ça dure, c’est qu’elle a des choses à dire… Graves… Ma fille… ma petite fille… non… Ce n’est pas possible, non… La porte s'ouvrait parfois, avec l'espoir que je me trompais... Mais jamais sur ma fille. Si, au bout d'une éternité, lorsque j'avais admis le fait que l'irréparable avait été commis et qu'il allait nous falloir vivre avec ça. Ensuite ce fut le tour de mon fils… Ca a duré nettement moins longtemps. Je suis retournée dans le bureau de la policière. Seule. Et j’ai basculé, dans l’ailleurs, dans l’horreur. Mon fils. Il a violé mon fils. Lire les comptes-rendus. Imaginer… Mon fils, mon petit garçon…
Je suis redescendue, j’ai pris mon fils dans mes bras. Mon fils qui venait d’embêter ma fille. Je ne l’ai pas grondé. J’ai expliqué à Nana : papa a fait du mal à Tom-Tom. Nana s’étonne. Interroge. Moi aussi maman…. Rappeler la policière… Attendre encore 1h… Penser à tous ceux qui n’ont pas permis d’empêcher ça alors que vous les aviez alertés, parce que monsieur couche avec qui il veut, oui, même avec sa sœur s’il le souhaite, et ses aveux de pédophilie ? mais voyons, il n’est pas passé à l’acte…mais vous, madame, vous osez allaiter un enfant de 2 ans ½ ; nous allons plutôt nous occuper de ça… Et puis si vos enfants ne veulent plus voir leur père, c’est votre faute, d’ailleurs il faudra qu’on parle du vôtre de père… Et ma belle-mère… Celle qui aurait pu par son témoignage …. Mais elle a refusé en m'insultant... Et aujourd'hui...
Les salauds… Tous, ceux qui ne font rien préventivement...
Le salaud… tous les reproches qu’il m’a fait… et lui… lui…
La policière est revenue… votre fille aussi… lire les comptes-rendus, à nouveau, imaginer, tout, et surtout l’immense solitude. Ca va aller madame? Se lever, brisée... Liquéfiée...
Mes enfants… blessés, pour toujours…
Saturday, March 03, 2007
Juste un jeu, ou de l'autre côté de la frontière...
Je ne sais même pas par quoi débuter ce post.
Des jours que j’écris sans rien publier… A quoi bon évoquer ces jours incertains passés en apnée, à jouer au chat et à la souris avec mon ex qui ne sait pas encore, et que j’arrive à plaindre…
Tout le décor est planté, mais le pire n’a pas été dit. Alors il n’a pas eu lieu. Non, il n’a pas pu faire de mal à ses enfants. Il s’était même mis en colère une fois que j’avais évoqué cela. Comment pouvais-je imaginer qu’il toucherait aux enfants ?
Décor planté, donc. Tout est sur le fil. D’accord, il n’est pas net, tout le monde en conviendra. D’accord, il y a des petites choses (petites aux yeux de certains, scandaleuses pour d’autres) que monsieur doit modifier dans son comportement, dans la manière dont se déroulent les séjours des enfants chez lui… Un bon avocat, et tout se retourne contre nous. Ma fille aura mal vu, mal interprété, d’ailleurs c’est exactement ce que lui a dit la psychologue scolaire – sans avoir plus d’éléments que le peu que ma fille raconte. Je ne parle même pas de notre entrevue avec une psychiatre il y a quelques jours… Je suis passée à ses yeux purement et simplement pour le genre de mère qui fait feu de tout bois et détourne tout afin d’ôter ses enfants à un père. Un pauvre père innocent. Innocent…
Tous ces jours, ces semaines de doute… Des années en réalité… Parce que je sais qui il est, ce qu’il a déjà fait… Mais non, il ne fera rien aux enfants… Je dois juste surveiller… Les professionnels ne voyaient aucun mal à ce qui se passait… Pourtant mon entourage frémissait…
Qu’aurais-je pu faire avant ? Avant que ma fille ne parle ? Et pour dire quoi ? Des choses qui pourraient être renversées, comme je l’ai dit… Il m’a fallu trois pages pourtant, trois pages aux juges, pour simplement évoquer ces 4 dernières années, et encore, je n’ai pas tout dit.
Trois pages qui ont donné la nausée à ceux qui les ont lues. Trois pages qui condensent ce dont j’ai parlé pendant plus d’une heure avec l’avocate. Il était temps, selon elle, et même, on pourrait me reprocher de n’avoir rien fait, rien dit avant…
Décidément… Sur quel pied danser ? Trop, ou trop peu… C’est si subjectif… Tout dépendra des juges… Peut-être que je me trompe… Mais ma fille a peur. C’est ce qui me permet de garder le cap : elle n’a pas peur pour rien. Rester sur le pont, pour elle. Et puis décidément, je sais que ce qui se passe est grave, peu importe les psy en tout genre qui ne connaissent qu’un tout petit bout de l’immense histoire. Je sais que tout est prêt à basculer. Ca a déjà basculé une fois, en novembre, faisant une victime. Que mes enfants ne soient pas les prochaines… C’est à ça que je pensais : je ne veux pas avoir un jour à pleurer devant une petite tombe, ou deux.
Les vacances ne furent pas bonnes. Pas du tout.
Ce matin, un jeu. Un jeu innocent. Innocent à leurs yeux. Papa nous le fait.
Voilà. Le décor était planté. Et un acte a déjà été joué. C’était juste un jeu… Y a-t-il déjà eu autre chose ? Pire ?
Et que faire, lorsque l’inacceptable a été dit ? Lorsque désormais, le doute n’est plus permis : il y a eu attouchement…
Effondrée, je me suis allongée quelques instant sur mon lit.
Et puis, j’ai habillé les enfants. Et je leur ai expliqué. Nous devons aller au commissariat. Vous devez dire aux policiers ce que vous m’avez dit. Non, ils ne mettront pas papa en prison.
J’ignore combien d’actes ont déjà été joués. J’ignore combien il nous en reste à subir.
Le décor était planté, tout était là, le climat violent et incestueux. Juste le climat. Un climat sous haute tension. Quelques gestes, juste à la frontière du permissible. J’espérais qu’on faisait dans la prévention. Qu’il ne s’était rien passé, et que peut-être il ne se serait jamais rien passé – d’où les doutes, et les mots qui faisaient mouches lorsqu’on m’accusait de monter les enfants contre leur père, même si ce n’était pas en ces termes.
Depuis des semaines, je me sens toute brisée. Récemment je me demandai depuis combien de temps. Pas depuis le meurtre de ma belle-sœur, à ce moment-là, j’ai eu au contraire une envie de vivre plus forte que jamais. Et soudain j’ai su. C’est depuis les premières révélations de ma fille. Lorsqu’elle m’a dit, surprise « mais je croyais que tu savais, maman. »
Elle croyait que je savais et que je cautionnais par mon silence.
Alors vivre en un seul morceau, avec ça…
Des jours que j’écris sans rien publier… A quoi bon évoquer ces jours incertains passés en apnée, à jouer au chat et à la souris avec mon ex qui ne sait pas encore, et que j’arrive à plaindre…
Tout le décor est planté, mais le pire n’a pas été dit. Alors il n’a pas eu lieu. Non, il n’a pas pu faire de mal à ses enfants. Il s’était même mis en colère une fois que j’avais évoqué cela. Comment pouvais-je imaginer qu’il toucherait aux enfants ?
Décor planté, donc. Tout est sur le fil. D’accord, il n’est pas net, tout le monde en conviendra. D’accord, il y a des petites choses (petites aux yeux de certains, scandaleuses pour d’autres) que monsieur doit modifier dans son comportement, dans la manière dont se déroulent les séjours des enfants chez lui… Un bon avocat, et tout se retourne contre nous. Ma fille aura mal vu, mal interprété, d’ailleurs c’est exactement ce que lui a dit la psychologue scolaire – sans avoir plus d’éléments que le peu que ma fille raconte. Je ne parle même pas de notre entrevue avec une psychiatre il y a quelques jours… Je suis passée à ses yeux purement et simplement pour le genre de mère qui fait feu de tout bois et détourne tout afin d’ôter ses enfants à un père. Un pauvre père innocent. Innocent…
Tous ces jours, ces semaines de doute… Des années en réalité… Parce que je sais qui il est, ce qu’il a déjà fait… Mais non, il ne fera rien aux enfants… Je dois juste surveiller… Les professionnels ne voyaient aucun mal à ce qui se passait… Pourtant mon entourage frémissait…
Qu’aurais-je pu faire avant ? Avant que ma fille ne parle ? Et pour dire quoi ? Des choses qui pourraient être renversées, comme je l’ai dit… Il m’a fallu trois pages pourtant, trois pages aux juges, pour simplement évoquer ces 4 dernières années, et encore, je n’ai pas tout dit.
Trois pages qui ont donné la nausée à ceux qui les ont lues. Trois pages qui condensent ce dont j’ai parlé pendant plus d’une heure avec l’avocate. Il était temps, selon elle, et même, on pourrait me reprocher de n’avoir rien fait, rien dit avant…
Décidément… Sur quel pied danser ? Trop, ou trop peu… C’est si subjectif… Tout dépendra des juges… Peut-être que je me trompe… Mais ma fille a peur. C’est ce qui me permet de garder le cap : elle n’a pas peur pour rien. Rester sur le pont, pour elle. Et puis décidément, je sais que ce qui se passe est grave, peu importe les psy en tout genre qui ne connaissent qu’un tout petit bout de l’immense histoire. Je sais que tout est prêt à basculer. Ca a déjà basculé une fois, en novembre, faisant une victime. Que mes enfants ne soient pas les prochaines… C’est à ça que je pensais : je ne veux pas avoir un jour à pleurer devant une petite tombe, ou deux.
Les vacances ne furent pas bonnes. Pas du tout.
Ce matin, un jeu. Un jeu innocent. Innocent à leurs yeux. Papa nous le fait.
Voilà. Le décor était planté. Et un acte a déjà été joué. C’était juste un jeu… Y a-t-il déjà eu autre chose ? Pire ?
Et que faire, lorsque l’inacceptable a été dit ? Lorsque désormais, le doute n’est plus permis : il y a eu attouchement…
Effondrée, je me suis allongée quelques instant sur mon lit.
Et puis, j’ai habillé les enfants. Et je leur ai expliqué. Nous devons aller au commissariat. Vous devez dire aux policiers ce que vous m’avez dit. Non, ils ne mettront pas papa en prison.
J’ignore combien d’actes ont déjà été joués. J’ignore combien il nous en reste à subir.
Le décor était planté, tout était là, le climat violent et incestueux. Juste le climat. Un climat sous haute tension. Quelques gestes, juste à la frontière du permissible. J’espérais qu’on faisait dans la prévention. Qu’il ne s’était rien passé, et que peut-être il ne se serait jamais rien passé – d’où les doutes, et les mots qui faisaient mouches lorsqu’on m’accusait de monter les enfants contre leur père, même si ce n’était pas en ces termes.
Depuis des semaines, je me sens toute brisée. Récemment je me demandai depuis combien de temps. Pas depuis le meurtre de ma belle-sœur, à ce moment-là, j’ai eu au contraire une envie de vivre plus forte que jamais. Et soudain j’ai su. C’est depuis les premières révélations de ma fille. Lorsqu’elle m’a dit, surprise « mais je croyais que tu savais, maman. »
Elle croyait que je savais et que je cautionnais par mon silence.
Alors vivre en un seul morceau, avec ça…
Thursday, February 22, 2007
Histoire comme chat (oui je sais, facile)
Je vous avais déjà parlé de mes soirées. C’est pire qu’avant : j’ai désormais 3 chats. Je vous jure, ça explique tout. Déjà, ça augmente la dose de poils de manière très significative. La dose de matière fécale aussi. Et puis surtout, n°2 et n°3 (dans l’ordre d’arrivée dans la maison) ne s’entendent pas du tout. Et encore, c’est un euphémisme. N°1, lui, s’en fout, tant qu’il peut manger et faire ses besoins… Donc lui, il va où il veut. Les deux autres sont cloîtrés chacun à un bout de la maison. Entre les deux bouts, il y a une porte, avec poignée verticale parce que n°2 sait ouvrir lorsque c’est horizontal. Pour passer de Berlin Est à Berlin Ouest, faut montrer patte blanche comme n°1 ou patte non poilue – les enfants et moi. Sinon, c’est la guerre froide comme vous ne l’avez jamais vue avec touffes de poils supplémentaires comme dommage collatéral. Et arrachage de la main lorsqu’on essaie de séparer les belligérants.
Et pour faire dans le poétique, celui des chats qui est dans la partie couloir/chambre a son bac a besoin privé. Dans ma chambre. Odeurs incorporées et tout. Quand je vous dis que je ne suis pas prête d’avoir un homme…
Et donc, pour en revenir à mes soirées : ma sœur a récupéré les matelas que je laissais dans la salle de séjour jusqu’ici, vu que je lui avais déjà filé les lits pour les enfants qu’elle aura bientôt j’espère. Comme je ne suis pas tout à fait indigne encore, j’ai acheté des lits aux enfants. Des lits mezzanines mais pas très hauts. J’ai glissé un matelas sous chacun d’eux. Si vous suivez bien, les enfants ont donc deux matelas chacun. Celui qui est inoccupé est destiné à recevoir la monstrueuse tonne de peluches et poupées, qui jusqu’ici traînaient surtout sous les lits (à côté des chaussettes orphelines et jouets en tout genre)
Donc tous les soirs, je prends un matelas dans un des lits des enfants pour Nana – Tom-Tom s’endort sur le canapé. Avant, je prenais le matelas du haut du lit de Nana. Laissant toutes les peluches à même le sommier. Du coup j’avais la flemme de remettre le matelas à sa place dans la journée. Mais Nana a râlé : la nuit, chat n°3 joue avec les peluches, entre les lattes… Du coup, j’ai opté pour le matelas du bas de Tom-Tom. Pourquoi pas celui du haut de Tom-Tom ? Parce qu’on aurait le même soucis – chat n°3 – peluches-lattes. Pourquoi pas celui du bas de Nana ? Parce qu’il est plus difficile à manœuvrer étant donné la configuration de la chambre –deux lits mezzanines et deux étagères dans un 9m² en même temps, j’abuse… Donc tous les soirs, je soulève l’équivalent en poids d’un cheval mort, je l’extirpe tant bien que mal du lit bêtement mezzanine, j’opère le virage à angle droit imposé par le couloir. J’ouvre le passage dans le mur de Berlin. D’un côté chat n°2, de l’autre chat n°3 cherchent tous les deux la faille. Je dois réussir à ouvrir suffisamment la porte pour passer avec mon matelas dans ce que celle des trois bibliothèques couloiresques la plus proche de la porte me laisse de possibilité – environ 26cm, passer la porte avec le matelas sans que les chats qui se cherchent ne se trouvent, opérer un nouveau virage à angle droit dans ce que la porte à moitié ouverte et la malle en face me laissent de possibilité, et me retourner à temps pour refermer le mur de Berlin. Puis refaire l’ensemble du parcours avec couettes et oreillers – c’est déjà un peu plus facile.
Après, pas le droit de bouger un cil, à peine celui de respirer, le temps que les enfants s’endorment. J’aimerais parfois regarder une grosse nullité à la télévision histoire d’arrêter de cogiter, mais ça réveille Nana. Le bruit des papiers que je trie la réveille aussi. Le cliquetis du clavier un peu, aussi. Bref. Allez j’exagère. Des fois j’arrive à faire un truc pour moi pendant 5 minutes – les seules de la journée en ce moment.
Le plus drôle, c’est qu’au moment où je décide d’aller me coucher, je dois refaire le parcours en sens inverse. Vous savez, matelas-couettes-mur de Berlin-chats ennemis.
Là, je vous sens contents pour moi. Enfin, la bergère va pouvoir se couler dans son lit et lire tranquillement.
Vous avez oublié un détail : chat n°3, qui cesse de me réclamer des caresses de force uniquement lorsque j’éteins la lumière.
Tous les soirs, c’est lui qui gagne.
Et pour faire dans le poétique, celui des chats qui est dans la partie couloir/chambre a son bac a besoin privé. Dans ma chambre. Odeurs incorporées et tout. Quand je vous dis que je ne suis pas prête d’avoir un homme…
Et donc, pour en revenir à mes soirées : ma sœur a récupéré les matelas que je laissais dans la salle de séjour jusqu’ici, vu que je lui avais déjà filé les lits pour les enfants qu’elle aura bientôt j’espère. Comme je ne suis pas tout à fait indigne encore, j’ai acheté des lits aux enfants. Des lits mezzanines mais pas très hauts. J’ai glissé un matelas sous chacun d’eux. Si vous suivez bien, les enfants ont donc deux matelas chacun. Celui qui est inoccupé est destiné à recevoir la monstrueuse tonne de peluches et poupées, qui jusqu’ici traînaient surtout sous les lits (à côté des chaussettes orphelines et jouets en tout genre)
Donc tous les soirs, je prends un matelas dans un des lits des enfants pour Nana – Tom-Tom s’endort sur le canapé. Avant, je prenais le matelas du haut du lit de Nana. Laissant toutes les peluches à même le sommier. Du coup j’avais la flemme de remettre le matelas à sa place dans la journée. Mais Nana a râlé : la nuit, chat n°3 joue avec les peluches, entre les lattes… Du coup, j’ai opté pour le matelas du bas de Tom-Tom. Pourquoi pas celui du haut de Tom-Tom ? Parce qu’on aurait le même soucis – chat n°3 – peluches-lattes. Pourquoi pas celui du bas de Nana ? Parce qu’il est plus difficile à manœuvrer étant donné la configuration de la chambre –deux lits mezzanines et deux étagères dans un 9m² en même temps, j’abuse… Donc tous les soirs, je soulève l’équivalent en poids d’un cheval mort, je l’extirpe tant bien que mal du lit bêtement mezzanine, j’opère le virage à angle droit imposé par le couloir. J’ouvre le passage dans le mur de Berlin. D’un côté chat n°2, de l’autre chat n°3 cherchent tous les deux la faille. Je dois réussir à ouvrir suffisamment la porte pour passer avec mon matelas dans ce que celle des trois bibliothèques couloiresques la plus proche de la porte me laisse de possibilité – environ 26cm, passer la porte avec le matelas sans que les chats qui se cherchent ne se trouvent, opérer un nouveau virage à angle droit dans ce que la porte à moitié ouverte et la malle en face me laissent de possibilité, et me retourner à temps pour refermer le mur de Berlin. Puis refaire l’ensemble du parcours avec couettes et oreillers – c’est déjà un peu plus facile.
Après, pas le droit de bouger un cil, à peine celui de respirer, le temps que les enfants s’endorment. J’aimerais parfois regarder une grosse nullité à la télévision histoire d’arrêter de cogiter, mais ça réveille Nana. Le bruit des papiers que je trie la réveille aussi. Le cliquetis du clavier un peu, aussi. Bref. Allez j’exagère. Des fois j’arrive à faire un truc pour moi pendant 5 minutes – les seules de la journée en ce moment.
Le plus drôle, c’est qu’au moment où je décide d’aller me coucher, je dois refaire le parcours en sens inverse. Vous savez, matelas-couettes-mur de Berlin-chats ennemis.
Là, je vous sens contents pour moi. Enfin, la bergère va pouvoir se couler dans son lit et lire tranquillement.
Vous avez oublié un détail : chat n°3, qui cesse de me réclamer des caresses de force uniquement lorsque j’éteins la lumière.
Tous les soirs, c’est lui qui gagne.
Tuesday, February 20, 2007
Encore et toujours
Nous sommes tous les trois au bord de la crise de nerfs, trop de choses, trop de stress, trop de noir. Trop de disputes. Mon petit bonhomme qui passe du côté obscur de la force. « Je suis méchant », suivi de « je ne vais pas bien »… 4 ans… Zut quoi…
Alors écrire… J’essaie mais tout se brise… Nous sommes engloutis… Je doute souvent du bien-fondé de ce que j’ai mis en branle… Peut-être que ce n’est pas si grave, peut-être que j’ai l’esprit mal placé, un père ne fait pas de mal à ses enfants, mon ex ne peut faire du mal à nos enfants… Sans doute ce que se disent tout ceux qui savent mais ne veulent pas savoir… C’est plus facile de laisser couler que de braver la tempête, c’est pour ça que je regrette parfois (pas pour ma tranquilité mais pour la douleur actuelle des enfants), mais en même temps, je sais que c’est important… Essentiel…
Heureusement, je parviens à sauver quelques moments. Un soir où j’ai longuement lu, les enfants à côté de moi, bercée par leur respiration. Les BD que nous avons achetées – ça faisait longtemps-, Mélusine pour Nana, le premier tome des Sept Vies de L’Epervier pour moi. Les gâteaux partagés dans notre salon de thé fétiche. La soupe que nous avons mixées ensemble. Tous ces matins où nous sommes obligés de sortir, avec ballon et patins à roulettes ou vélo, pour que notre viking en ébullition se défoule. Notre sortie au cinéma, avec les enfants qui me racontaient à l'avance parce qu'ils avaient déjà vu le film. Le patron que j’ai trouvé pour confectionner une Hello Kitty à ma princesse – dans quoi je me lance encore…
J’ai fait une marmelade d’oranges trop bonne ce matin, déjà testée l’an dernier, fortement approuvée, la recette est ici.
J’ai même réussi à faire des cookies et même de la soupe au chou.
Alors soupe au chou made in moi : un chou, des patates, des carottes, un oignon, on cuit, on passe, et si on n’a pas de famille nombreuse (au moins 10 membres), on n’a pas besoin de se creuser la tête pour savoir quoi manger pendant une bonne semaine.
A suivre d'ici peu:
- la narration de mes soirées formidables entre mes enfants et mes chats (ça a évolué depuis la dernière fois)
- une rencontre avec un acteur français
- le récit du spectacle de fin d'année de l'année dernière, oui je sais ça date mais c'est tordant quand même
Alors écrire… J’essaie mais tout se brise… Nous sommes engloutis… Je doute souvent du bien-fondé de ce que j’ai mis en branle… Peut-être que ce n’est pas si grave, peut-être que j’ai l’esprit mal placé, un père ne fait pas de mal à ses enfants, mon ex ne peut faire du mal à nos enfants… Sans doute ce que se disent tout ceux qui savent mais ne veulent pas savoir… C’est plus facile de laisser couler que de braver la tempête, c’est pour ça que je regrette parfois (pas pour ma tranquilité mais pour la douleur actuelle des enfants), mais en même temps, je sais que c’est important… Essentiel…
Heureusement, je parviens à sauver quelques moments. Un soir où j’ai longuement lu, les enfants à côté de moi, bercée par leur respiration. Les BD que nous avons achetées – ça faisait longtemps-, Mélusine pour Nana, le premier tome des Sept Vies de L’Epervier pour moi. Les gâteaux partagés dans notre salon de thé fétiche. La soupe que nous avons mixées ensemble. Tous ces matins où nous sommes obligés de sortir, avec ballon et patins à roulettes ou vélo, pour que notre viking en ébullition se défoule. Notre sortie au cinéma, avec les enfants qui me racontaient à l'avance parce qu'ils avaient déjà vu le film. Le patron que j’ai trouvé pour confectionner une Hello Kitty à ma princesse – dans quoi je me lance encore…
J’ai fait une marmelade d’oranges trop bonne ce matin, déjà testée l’an dernier, fortement approuvée, la recette est ici.
J’ai même réussi à faire des cookies et même de la soupe au chou.
Alors soupe au chou made in moi : un chou, des patates, des carottes, un oignon, on cuit, on passe, et si on n’a pas de famille nombreuse (au moins 10 membres), on n’a pas besoin de se creuser la tête pour savoir quoi manger pendant une bonne semaine.
A suivre d'ici peu:
- la narration de mes soirées formidables entre mes enfants et mes chats (ça a évolué depuis la dernière fois)
- une rencontre avec un acteur français
- le récit du spectacle de fin d'année de l'année dernière, oui je sais ça date mais c'est tordant quand même
Wednesday, February 14, 2007
Ma Saint-Valentin
Parce que bon, y’a pas de raisons.
J’ai une carte de transport qui me permet de voyager dans les zones de la grande couronne de la région parisienne – la plus éloignée de Paris quoi. De quoi aller chaque jour travailler et revenir à la maison. Lorsque je me rends dans la capitale, j’achète un ticket de ma gare de départ à la gare d’arrivée.
Ce matin, je prends le RER, j’arrive Gare de Lyon, je passe ma carte… ça bipe et ça clignote rouge… Hors zone ! J’ai voyagé avec ma carte de transport 5-6 zones au lieu d’utiliser un ticket 1-6 zones…
Une porte étant ouverte, je pourrais passer et continuer mon voyage gratuitement, mais je suis incapable de faire ça.
J’avise un contrôleur qui s’ennuie dans un guichet circulaire. Je lui montre ma carte, mon ticket non oblitéré, lui explique mon étourderie.
« ah, oui, vous êtes amoureuse, ça fait tout oublier »
S’il s’avait que je me rends à mon rendez-vous avec mon avocat…
« non, je n’ai même pas cette excuse. »
J’ai l’air tellement désemparée et mon sourire est tellement à tomber par terre – si si, il est à tomber par terre, je vous assure – même s’il est teinté de tristesse, je le sais, je le sens –remuer le couteau de l’amour dans la plaie, c’est pas humain, en plus- que le contrôleur a pitié de moi. Comme c’est le jour de la Saint Valentin, je cite, il me fait cadeau du ticket 1-6 zones, me fait passer un tourniquet de sortie avec son pass, et je peux ainsi passer des tourniquets d’entrée un peu plus loin avec un ticket de métro.
Oui, bon, d’accord, mais on a les histoires qu’on peut.
J’ai une carte de transport qui me permet de voyager dans les zones de la grande couronne de la région parisienne – la plus éloignée de Paris quoi. De quoi aller chaque jour travailler et revenir à la maison. Lorsque je me rends dans la capitale, j’achète un ticket de ma gare de départ à la gare d’arrivée.
Ce matin, je prends le RER, j’arrive Gare de Lyon, je passe ma carte… ça bipe et ça clignote rouge… Hors zone ! J’ai voyagé avec ma carte de transport 5-6 zones au lieu d’utiliser un ticket 1-6 zones…
Une porte étant ouverte, je pourrais passer et continuer mon voyage gratuitement, mais je suis incapable de faire ça.
J’avise un contrôleur qui s’ennuie dans un guichet circulaire. Je lui montre ma carte, mon ticket non oblitéré, lui explique mon étourderie.
« ah, oui, vous êtes amoureuse, ça fait tout oublier »
S’il s’avait que je me rends à mon rendez-vous avec mon avocat…
« non, je n’ai même pas cette excuse. »
J’ai l’air tellement désemparée et mon sourire est tellement à tomber par terre – si si, il est à tomber par terre, je vous assure – même s’il est teinté de tristesse, je le sais, je le sens –remuer le couteau de l’amour dans la plaie, c’est pas humain, en plus- que le contrôleur a pitié de moi. Comme c’est le jour de la Saint Valentin, je cite, il me fait cadeau du ticket 1-6 zones, me fait passer un tourniquet de sortie avec son pass, et je peux ainsi passer des tourniquets d’entrée un peu plus loin avec un ticket de métro.
Oui, bon, d’accord, mais on a les histoires qu’on peut.
Sunday, February 11, 2007
La 18è dimension au moins
Encore un très long message que je ne posterai pas, finalement.
Juste ça: je ne sais plus... J'ai tenté d'avoir une petite vie à peu près organisée, sujet-verbe-complément, 1+1=2, la Seine passe par Paris, ce genre de choses... Et là tout est en vrac, et ça empire à chaque nouvelle révélation, et en même temps il ne se passe rien, encore quelques jours de répit que je ne savoure pas, parce que je ne sais ni quand ni comment ils s'achèveront, parce que toutes les hypothèses sur tout un tas de sujets se bousculent douloureusement- qu'est-ce que mon ex a fait à mes enfants exactement, comment va-t-il réagir lorsqu'il saura que j'ai lancé la machine?
Et puis ça aussi: c'est normal qu'une psy scolaire déclare à une petite fille de 8 ans qu'elle sera vue par un médecin parce que peut-être son papa met des trucs dans ses aliments pour qu'elle s'endorme plus vite, sans en parler à la mère? Mère qui se doutait d'un truc louche sans en être arrivée à imaginer ça. C'est même pire que la 18è dimension là...
Et si la psy a abordé le sujet avec Nana, c'est soit qu'elle est incroyablement stupide, soit que quelque chose s'est mis en marche côté école sans que j'en aie été avertie...
Dites, elle est où la porte de sortie du gouffre...
Juste ça: je ne sais plus... J'ai tenté d'avoir une petite vie à peu près organisée, sujet-verbe-complément, 1+1=2, la Seine passe par Paris, ce genre de choses... Et là tout est en vrac, et ça empire à chaque nouvelle révélation, et en même temps il ne se passe rien, encore quelques jours de répit que je ne savoure pas, parce que je ne sais ni quand ni comment ils s'achèveront, parce que toutes les hypothèses sur tout un tas de sujets se bousculent douloureusement- qu'est-ce que mon ex a fait à mes enfants exactement, comment va-t-il réagir lorsqu'il saura que j'ai lancé la machine?
Et puis ça aussi: c'est normal qu'une psy scolaire déclare à une petite fille de 8 ans qu'elle sera vue par un médecin parce que peut-être son papa met des trucs dans ses aliments pour qu'elle s'endorme plus vite, sans en parler à la mère? Mère qui se doutait d'un truc louche sans en être arrivée à imaginer ça. C'est même pire que la 18è dimension là...
Et si la psy a abordé le sujet avec Nana, c'est soit qu'elle est incroyablement stupide, soit que quelque chose s'est mis en marche côté école sans que j'en aie été avertie...
Dites, elle est où la porte de sortie du gouffre...
Saturday, February 10, 2007
Journée ordinaire
Matin
J’ai toujours autant de mal avec le réveil. Le fait d’être tirée du sommeil alors qu’il ne fait pas encore jour et que la nuit fut trop courte.
Tom-Tom est de mauvais poil. Il est toujours de mauvais poil le matin. Il n’aime pas le réveil non plus. Il ne veut pas sortir du lit. Il ne veut pas prendre de petit-déjeuner. Et puis si finalement. Mais le pain n’est pas assez grillé, il n’y a pas assez de beurre, pas assez de chocolat en poudre. Et puis il ne veut pas le tee-shirt préparé la veille, il veut celui avec dingo, ou celui de foot. Il ne veut pas ce pull-là, « demain ». Il veut mettre ses basquets, et puis non, ses bottes. Lorsque je m’énerve parce qu’il ne veut pas se préparer, il s’énerve encore plus, c’est pas de sa faute, il veut un câlin.
Je n’aime pas le matin.
Je cours prendre le train, parfois j’ai du bol, j’attrape un bus. Sinon je vais à la gare à pattes, et je suis souvent en retard, parce qu’en plus de perdre de précieuses minutes à arrondir les angles avec Tom-Tom, je dois aider Nana à s’habiller, en ce moment.
J’arrive à l’école, juste le temps de lancer mon sac dans la classe, faire le tour des collègues, donner les dernières nouvelles, les élèves s’engouffrent dans la classe.
Ils sont tout mon horizon tant que nous sommes ensemble, en classe. Je n’ai pas l’impression d’être très efficace en ce moment, pourtant la classe tourne, j’ai pointé les difficultés particulières de certains élèves, j’ai renouvelé les affichages, j’ai des photocopies en avance, notre projet d’arts visuels d’après la Fabuloserie est presque bouclé…Mais entre les gastro de Tom-Tom puis de Nana, l’opération trois- soirées- aux- urgences, cette période a été trop en pointillée… Pas vraiment là…
Midi
Je lâche les élèves, et les larmes me montent aux yeux. Peut-être parce qu’ils sont mon refuge et que sans eux, la vie me retombe dessus, fatalement. Je me reprends, je ne dois pas me laisser aller, même si la tentation en est grande. Les collègues sont là, heureusement… Discussions profondes ou futiles, qui cachent la réalité le temps du repas… La solitude de ma classe, où je ne parviens pas vraiment à rester… Toujours un truc urgent à dire à une collègue, une photocopie à faire…Ne pas se laisser aller à penser…
Fin d’après-midi
Non, ne pas pleurer lorsque les élèves franchissent la porte… Ne pas se laisser envahir pas le néant… Par cet inconnu effrayant qui se trouve devant moi… Inconnu… Effrayant… Lorsque tout tient à un seul être imprévisible… Peut-être dangereux…
Non, ne pas penser… Pourtant il ne me reste plus que ça à faire… Une collègue me jette à la gare, et me voilà loin de l’agitation de l’école, seule avec moi-même… J’ai du mal à lire parfois, à cause de l’angoisse et des idées noires.
J’arrive à l’école des enfants. Tom-Tom joue au foot. Ca s’est mal passé à l’école aujourd’hui, ça fait plusieurs jours d’ailleurs, il est intenable, fait des bêtises… Régresse sur plusieurs points… Le mot est dit et ne m’étonne pas… Oui, il a beaucoup changé, beaucoup trop, nous nous retrouvons plusieurs moi en arrière, en pire… Nana a voulu revoir la psychologue scolaire qui l’avait aidée lors du meurtre de sa tante. « Je trouve qu’elle est triste », a noté son enseignante dans son cahier de liaison.
Triste, on le serait à moins. Un meurtre à encaisser, un père qui flanche, des dénonciations qu’on regrette ensuite… Vivre avec ça, j’ai dénoncé papa… Une mère au bout du rouleau qui se contente de mettre un pied devant l’autre chaque jour, parce que plus, c’est pas possible… Un petit frère épuisant, qui laisse couler sa détresse autrement.
Nous rentrons. Les crises commencent. D’ailleurs elles ont commencé dès qu’il m’a vue à la garderie. Me faire payer ? Vérifier jusqu’où il peut aller, jusqu’à quel point je l’aime ? Il prend systématiquement le contre-pied de ce que je lui demande, puis le contre-pied de ce qu’il vient de faire ou de proclamer, s’excuse sans raison, exige de même le pardon… Monte d’un cran, réclame tout puis son contraire, un câlin mais pas de moi et de personne d’autre mais un câlin quand même, tape, jette, cogne, crie, se roule par terre, veut un câlin mais pas de moi…
Ce soir, ça sera pâtes comme d’habitude, comment cuisiner dans ces conditions ?
Tout est prétexte à crise, il veut du gruyère dans ses pâtes, puis non, puis si, si, si heu ! n’a plus faim, mais veut un bonbon. Est fatigué. Saute partout, joue au foot – comprendre, tape du pied dans n’importe quoi sans interruption. Ne veut pas se mettre en pyjama, puis si, mais saute partout. Lasse de tenter de le contenir, je baisse les bras. Il pleure, veut son pyjama. Rebelotte au sujet du brossage des dents.
Nana fait ce qu’elle peut, nous essayons d’avoir des bouts de conversation malgré les conditions imposées par Tom-Tom. Mais le livre du soir, on a oublié depuis un bout de temps.
Soir
Je dois corriger, préparer mes cours… Essayer de ne pas penser… De repousser le gouffre à demain, il sera toujours temps.
Parfois – souvent - j’aimerais tout arrêter. A quoi bon lutter, lutter toujours, lutter chaque jour ? Lutter pour quoi, au final ? Au risque de tout perdre, voire d’empirer la situation ?
Chaque fois, je me souviens pour qui je lutte. Pour une petite fille triste et un petit garçon qui tombe. Et pourquoi, aussi. Pour celle qui aurait tout fait, s’il avait fallu, si une tombe n’était pas désormais sa maison, dans le petit village breton de son enfance. Pour celle qui ne peut plus prendre sa petite fille dans ses bras pour la consoler. Par respect pour elle, donc. Par devoir, presque. Celui de mémoire. Celui de la vie contre la mort.
Hier soir, les amoureux même pas vingtenaires ont fêté leurs deux ans d’amour au restaurant. Ils se sont pomponnés, habillés, parfumés. Je lui ai fait des boucles avec le fer à friser. Je les ai conduits au restaurant. Je les ai enviés, j’ai envié leur bonheur, celui d’aimer, d’être aimé, d’être ensemble. Lorsqu’ils sont revenus, j’ai eu du mal à m’extasier sur leurs cadeaux mutuellement offerts. Je n’avais qu’une envie, qu’ils aillent étaler leurs sentiments et émotions ailleurs.
Ce n’est pas de la jalousie. C’est juste que le bonheur des autres, il est insupportable, lorsqu’on n’est pas heureux.
J’ai toujours autant de mal avec le réveil. Le fait d’être tirée du sommeil alors qu’il ne fait pas encore jour et que la nuit fut trop courte.
Tom-Tom est de mauvais poil. Il est toujours de mauvais poil le matin. Il n’aime pas le réveil non plus. Il ne veut pas sortir du lit. Il ne veut pas prendre de petit-déjeuner. Et puis si finalement. Mais le pain n’est pas assez grillé, il n’y a pas assez de beurre, pas assez de chocolat en poudre. Et puis il ne veut pas le tee-shirt préparé la veille, il veut celui avec dingo, ou celui de foot. Il ne veut pas ce pull-là, « demain ». Il veut mettre ses basquets, et puis non, ses bottes. Lorsque je m’énerve parce qu’il ne veut pas se préparer, il s’énerve encore plus, c’est pas de sa faute, il veut un câlin.
Je n’aime pas le matin.
Je cours prendre le train, parfois j’ai du bol, j’attrape un bus. Sinon je vais à la gare à pattes, et je suis souvent en retard, parce qu’en plus de perdre de précieuses minutes à arrondir les angles avec Tom-Tom, je dois aider Nana à s’habiller, en ce moment.
J’arrive à l’école, juste le temps de lancer mon sac dans la classe, faire le tour des collègues, donner les dernières nouvelles, les élèves s’engouffrent dans la classe.
Ils sont tout mon horizon tant que nous sommes ensemble, en classe. Je n’ai pas l’impression d’être très efficace en ce moment, pourtant la classe tourne, j’ai pointé les difficultés particulières de certains élèves, j’ai renouvelé les affichages, j’ai des photocopies en avance, notre projet d’arts visuels d’après la Fabuloserie est presque bouclé…Mais entre les gastro de Tom-Tom puis de Nana, l’opération trois- soirées- aux- urgences, cette période a été trop en pointillée… Pas vraiment là…
Midi
Je lâche les élèves, et les larmes me montent aux yeux. Peut-être parce qu’ils sont mon refuge et que sans eux, la vie me retombe dessus, fatalement. Je me reprends, je ne dois pas me laisser aller, même si la tentation en est grande. Les collègues sont là, heureusement… Discussions profondes ou futiles, qui cachent la réalité le temps du repas… La solitude de ma classe, où je ne parviens pas vraiment à rester… Toujours un truc urgent à dire à une collègue, une photocopie à faire…Ne pas se laisser aller à penser…
Fin d’après-midi
Non, ne pas pleurer lorsque les élèves franchissent la porte… Ne pas se laisser envahir pas le néant… Par cet inconnu effrayant qui se trouve devant moi… Inconnu… Effrayant… Lorsque tout tient à un seul être imprévisible… Peut-être dangereux…
Non, ne pas penser… Pourtant il ne me reste plus que ça à faire… Une collègue me jette à la gare, et me voilà loin de l’agitation de l’école, seule avec moi-même… J’ai du mal à lire parfois, à cause de l’angoisse et des idées noires.
J’arrive à l’école des enfants. Tom-Tom joue au foot. Ca s’est mal passé à l’école aujourd’hui, ça fait plusieurs jours d’ailleurs, il est intenable, fait des bêtises… Régresse sur plusieurs points… Le mot est dit et ne m’étonne pas… Oui, il a beaucoup changé, beaucoup trop, nous nous retrouvons plusieurs moi en arrière, en pire… Nana a voulu revoir la psychologue scolaire qui l’avait aidée lors du meurtre de sa tante. « Je trouve qu’elle est triste », a noté son enseignante dans son cahier de liaison.
Triste, on le serait à moins. Un meurtre à encaisser, un père qui flanche, des dénonciations qu’on regrette ensuite… Vivre avec ça, j’ai dénoncé papa… Une mère au bout du rouleau qui se contente de mettre un pied devant l’autre chaque jour, parce que plus, c’est pas possible… Un petit frère épuisant, qui laisse couler sa détresse autrement.
Nous rentrons. Les crises commencent. D’ailleurs elles ont commencé dès qu’il m’a vue à la garderie. Me faire payer ? Vérifier jusqu’où il peut aller, jusqu’à quel point je l’aime ? Il prend systématiquement le contre-pied de ce que je lui demande, puis le contre-pied de ce qu’il vient de faire ou de proclamer, s’excuse sans raison, exige de même le pardon… Monte d’un cran, réclame tout puis son contraire, un câlin mais pas de moi et de personne d’autre mais un câlin quand même, tape, jette, cogne, crie, se roule par terre, veut un câlin mais pas de moi…
Ce soir, ça sera pâtes comme d’habitude, comment cuisiner dans ces conditions ?
Tout est prétexte à crise, il veut du gruyère dans ses pâtes, puis non, puis si, si, si heu ! n’a plus faim, mais veut un bonbon. Est fatigué. Saute partout, joue au foot – comprendre, tape du pied dans n’importe quoi sans interruption. Ne veut pas se mettre en pyjama, puis si, mais saute partout. Lasse de tenter de le contenir, je baisse les bras. Il pleure, veut son pyjama. Rebelotte au sujet du brossage des dents.
Nana fait ce qu’elle peut, nous essayons d’avoir des bouts de conversation malgré les conditions imposées par Tom-Tom. Mais le livre du soir, on a oublié depuis un bout de temps.
Soir
Je dois corriger, préparer mes cours… Essayer de ne pas penser… De repousser le gouffre à demain, il sera toujours temps.
Parfois – souvent - j’aimerais tout arrêter. A quoi bon lutter, lutter toujours, lutter chaque jour ? Lutter pour quoi, au final ? Au risque de tout perdre, voire d’empirer la situation ?
Chaque fois, je me souviens pour qui je lutte. Pour une petite fille triste et un petit garçon qui tombe. Et pourquoi, aussi. Pour celle qui aurait tout fait, s’il avait fallu, si une tombe n’était pas désormais sa maison, dans le petit village breton de son enfance. Pour celle qui ne peut plus prendre sa petite fille dans ses bras pour la consoler. Par respect pour elle, donc. Par devoir, presque. Celui de mémoire. Celui de la vie contre la mort.
Hier soir, les amoureux même pas vingtenaires ont fêté leurs deux ans d’amour au restaurant. Ils se sont pomponnés, habillés, parfumés. Je lui ai fait des boucles avec le fer à friser. Je les ai conduits au restaurant. Je les ai enviés, j’ai envié leur bonheur, celui d’aimer, d’être aimé, d’être ensemble. Lorsqu’ils sont revenus, j’ai eu du mal à m’extasier sur leurs cadeaux mutuellement offerts. Je n’avais qu’une envie, qu’ils aillent étaler leurs sentiments et émotions ailleurs.
Ce n’est pas de la jalousie. C’est juste que le bonheur des autres, il est insupportable, lorsqu’on n’est pas heureux.
Sunday, February 04, 2007
Un peu de légèreté
Depuis le meurtre de ma belle-soeur, je manque de mots. J'écris, mais c'est si vide de sens. J'écris pour oublier que je ne dis pas l'essentiel.
[hem... finalement je coupe, j'en dis trop, il faut mieux que je me taise pour le moment]
Mais j'avais promis en titre un peu de légèreté, alors voici un texte écrit courant janvier.
Je ne sais pas chez vous, mais ici, j’ai des enfants avec option « croissance ». Ca grandit sans arrêt ces bêtes-là, il y a toujours des vêtements à racheter, comme si je n’avais que ça à faire, et mon argent à dépenser exclusivement là-dedans.
Bon, je suis comme vous tous et toutes, je fais porter au maximum, mais là franchement, je dois faire quelque chose pour ma fille, qui n’a plus un pull chaud potable à se mettre- juste les trop légers, le tricoté par la mamie avec plein de petite perles et qui ne tiendra donc pas une heure à l’école, et ceux qui sont tout abîmés à force d’avoir été portés – certains ont quand même tenu trois ans, on applaudit.
Bref, aujourd’hui, j’ai mis le nez dans le tas de vêtements à donner, et j’en ai exhibé un pull parme que j’avais acheté une misère dans un vide-grenier et que je n’ai finalement jamais porté.
Il allait formidablement bien à ma fille.
Elle n’a que 8 ans.
Au secours.
(Ceux qui me disent « dans 2 ans elle t’a rattrapé », je les boude)
[hem... finalement je coupe, j'en dis trop, il faut mieux que je me taise pour le moment]
Mais j'avais promis en titre un peu de légèreté, alors voici un texte écrit courant janvier.
Je ne sais pas chez vous, mais ici, j’ai des enfants avec option « croissance ». Ca grandit sans arrêt ces bêtes-là, il y a toujours des vêtements à racheter, comme si je n’avais que ça à faire, et mon argent à dépenser exclusivement là-dedans.
Bon, je suis comme vous tous et toutes, je fais porter au maximum, mais là franchement, je dois faire quelque chose pour ma fille, qui n’a plus un pull chaud potable à se mettre- juste les trop légers, le tricoté par la mamie avec plein de petite perles et qui ne tiendra donc pas une heure à l’école, et ceux qui sont tout abîmés à force d’avoir été portés – certains ont quand même tenu trois ans, on applaudit.
Bref, aujourd’hui, j’ai mis le nez dans le tas de vêtements à donner, et j’en ai exhibé un pull parme que j’avais acheté une misère dans un vide-grenier et que je n’ai finalement jamais porté.
Il allait formidablement bien à ma fille.
Elle n’a que 8 ans.
Au secours.
(Ceux qui me disent « dans 2 ans elle t’a rattrapé », je les boude)
Thursday, February 01, 2007
Et pour finir... splatch, au fond du gouffre...
Des jours, des semaines, que j’essaie d’écrire des textes que je ne poste pas, de mettre des mots sur… sur… Je crois que j’ai toujours essayé, en fait, depuis la création de ce blog, et même déjà avant, ailleurs sur le net… Mais à l’époque c’était si… incroyable… inconcevable… Ca en devenait inavouable.
Les mots du quotidien, les mots des bonheurs petits et grands me paraissent souvent si dérisoires face aux maux qui régulièrement nous tombent dessus en écrasant tout.
Aujourd’hui, c’est devenu sordide.
Comment commencer…. Que dire… Depuis le mot innocent lancé par Tom-Tom il y a 2 jours, largement explicité par une Nana en larmes depuis…
Rien…
Je ne suis pas tombée de si haut que ça, c’était si prévisible, même si j’essayais de ne pas voir, de ne pas croire… Mais l’atterrissage, ça fait toujours mal. Et puis on ne sait jamais sur quoi on va tomber, ni comment…
Je sais, vous n’êtes pas sûrs de comprendre, vous imaginez, vous tremblez… Je préfère ne pas m’avancer davantage, comme toujours, on ne sait jamais.
Soyez là, juste là…
Les mots du quotidien, les mots des bonheurs petits et grands me paraissent souvent si dérisoires face aux maux qui régulièrement nous tombent dessus en écrasant tout.
Aujourd’hui, c’est devenu sordide.
Comment commencer…. Que dire… Depuis le mot innocent lancé par Tom-Tom il y a 2 jours, largement explicité par une Nana en larmes depuis…
Rien…
Je ne suis pas tombée de si haut que ça, c’était si prévisible, même si j’essayais de ne pas voir, de ne pas croire… Mais l’atterrissage, ça fait toujours mal. Et puis on ne sait jamais sur quoi on va tomber, ni comment…
Je sais, vous n’êtes pas sûrs de comprendre, vous imaginez, vous tremblez… Je préfère ne pas m’avancer davantage, comme toujours, on ne sait jamais.
Soyez là, juste là…
Monday, January 29, 2007
Dommage, hein
Des fois, j'ai le temps de bloguer, mais rien à écrire.
D'autres fois, j'ai plein de choses à dire, mais pas le temps de bloguer.
Comme en ce moment.
Mais je ponds ce post, je sais, c'est très cohérent.
Le pire c'est que j'ai songé à ce post dans mon sommeil.
C'est grave docteur?
(D'autant plus que la vérité, c'est que je n'ai plus grand chose d'extraordinaire à raconter après les exploits de ma fille et l'arrivée de notre terrible félin qui s'avère être un adorable et trop mignon petit minou!)
D'autres fois, j'ai plein de choses à dire, mais pas le temps de bloguer.
Comme en ce moment.
Mais je ponds ce post, je sais, c'est très cohérent.
Le pire c'est que j'ai songé à ce post dans mon sommeil.
C'est grave docteur?
(D'autant plus que la vérité, c'est que je n'ai plus grand chose d'extraordinaire à raconter après les exploits de ma fille et l'arrivée de notre terrible félin qui s'avère être un adorable et trop mignon petit minou!)
Saturday, January 27, 2007
Dans la jungle, terrible jungle...
Mon ex a bien des défauts – il me semble que je vous en ai déjà parlé, huhu. Mais quand même, un truc bien chez lui, pour le moment, et je ne sais pas jusqu’à quel point, c’est qu’en règle général, ce qui n’a rien d’absolu (je m’entoure de multiples précautions oratoires, on ne sait jamais) donc en principe et en gros, il sait qu’il doit s’arrêter avant de dépasser les bornes des limites.
Je préfère ne pas parler de ce qui s’est passé il y a quinze jours, ni de mes interrogations quant à la suite, de mes inquiétudes, et tout ce qui s’ensuit.
Parlons de Dito, 2kg tout mouillé, de race féline, environ 1 an, que mon ex a adopté parce qu’il s’ennuyait. Mais mon ex éduquant un animal, c’est… Hem… Je préfère ne pas m’étaler, même les non-amis des animaux seraient très fâchés, ho oui.
Donc mon ex, dans la foulée de ce qui s’est passé dernièrement, me dit que ce serait mieux pour le chat que je le prenne. Le chat. Parce que sinon, sinon quoi. Et c’est le chat des enfants, donc impossible de le fourguer à quelqu’un d’autre. Et Nana insiste « il sera mieux chez nous, parce que papa le tape à coups de ceinture », mais j’avais dit que je n’en parlerai pas, c’est vrai.
Cet après-midi, j’ai donc laissé mes enfants aux bons soins de leur papa - … - et ramené le chat.
Et je vous rappelle que j’en ai déjà deux.
Les premiers contacts sont, sans être franchement amicaux, du moins dénués d’animosité. On se renifle des parties plus ou moins intimes, on s’observe… Le petit nouveau se promène dans la maison, surveillé par Bagheera, ce qui permet à Gratouille de venir me faire un gros câlin.
Et puis soudain, ça se bat. Je tente d’attraper Dito, mais il grogne. Heu, bon, c’est pas que je sois froussarde, hein, mais quand même, j’attrape plutôt Bagheera ; j’enferme l’autre dans la chambre où il était, j’y retourne 1/4h plus tard, le prends dans mes bras, grogne alors qu’il est séparé des autres par deux portes fermées, soudain m’explose le bras de ses griffes, bondit sur un lit. Je remarque une griffe plantée dans son museau – c’était vraiment sérieux cette bagarre ! Il grogne dès que j’approche la main… Je reviendrai un peu plus tard.
J’y suis donc retournée, bravement, il y a 1/4h. J’ai franchi les deux portes. Le petit chat s’est levé, est allé à ma rencontre - il s'est débarassé de sa griffe, s’est laissé porté, caressé, mais quelques secondes seulement. Un peu trouillée par son attitude, je l’ai lâché. Il miaulait bizarrement ; gonflait sa queue… Une fois à terre, il a miaulé encore plus curieusement, sans me lâcher du regard. A commencé à se diriger vers la porte, en miaulant toujours, en me regardant toujours…J’ai reculé… Il me fait peur, dites… C’est vraiment la première fois qu’un chat me fait peur… J’ai le sentiment très net qu’il rêve de me sauter dessus pour me planter ses canines dans la gorge. J’ai réussi à atteindre la seconde porte et j’ai pu la passer et la refermer derrière moi sans laisser passer le fauve.
Le problème, c’est qu’il me faudra retourner là-bas pour me coucher.
Si vous n’avez pas de nouvelle d’ici demain soir, lancez le plan ORSEC, merci.
Je préfère ne pas parler de ce qui s’est passé il y a quinze jours, ni de mes interrogations quant à la suite, de mes inquiétudes, et tout ce qui s’ensuit.
Parlons de Dito, 2kg tout mouillé, de race féline, environ 1 an, que mon ex a adopté parce qu’il s’ennuyait. Mais mon ex éduquant un animal, c’est… Hem… Je préfère ne pas m’étaler, même les non-amis des animaux seraient très fâchés, ho oui.
Donc mon ex, dans la foulée de ce qui s’est passé dernièrement, me dit que ce serait mieux pour le chat que je le prenne. Le chat. Parce que sinon, sinon quoi. Et c’est le chat des enfants, donc impossible de le fourguer à quelqu’un d’autre. Et Nana insiste « il sera mieux chez nous, parce que papa le tape à coups de ceinture », mais j’avais dit que je n’en parlerai pas, c’est vrai.
Cet après-midi, j’ai donc laissé mes enfants aux bons soins de leur papa - … - et ramené le chat.
Et je vous rappelle que j’en ai déjà deux.
Les premiers contacts sont, sans être franchement amicaux, du moins dénués d’animosité. On se renifle des parties plus ou moins intimes, on s’observe… Le petit nouveau se promène dans la maison, surveillé par Bagheera, ce qui permet à Gratouille de venir me faire un gros câlin.
Et puis soudain, ça se bat. Je tente d’attraper Dito, mais il grogne. Heu, bon, c’est pas que je sois froussarde, hein, mais quand même, j’attrape plutôt Bagheera ; j’enferme l’autre dans la chambre où il était, j’y retourne 1/4h plus tard, le prends dans mes bras, grogne alors qu’il est séparé des autres par deux portes fermées, soudain m’explose le bras de ses griffes, bondit sur un lit. Je remarque une griffe plantée dans son museau – c’était vraiment sérieux cette bagarre ! Il grogne dès que j’approche la main… Je reviendrai un peu plus tard.
J’y suis donc retournée, bravement, il y a 1/4h. J’ai franchi les deux portes. Le petit chat s’est levé, est allé à ma rencontre - il s'est débarassé de sa griffe, s’est laissé porté, caressé, mais quelques secondes seulement. Un peu trouillée par son attitude, je l’ai lâché. Il miaulait bizarrement ; gonflait sa queue… Une fois à terre, il a miaulé encore plus curieusement, sans me lâcher du regard. A commencé à se diriger vers la porte, en miaulant toujours, en me regardant toujours…J’ai reculé… Il me fait peur, dites… C’est vraiment la première fois qu’un chat me fait peur… J’ai le sentiment très net qu’il rêve de me sauter dessus pour me planter ses canines dans la gorge. J’ai réussi à atteindre la seconde porte et j’ai pu la passer et la refermer derrière moi sans laisser passer le fauve.
Le problème, c’est qu’il me faudra retourner là-bas pour me coucher.
Si vous n’avez pas de nouvelle d’ici demain soir, lancez le plan ORSEC, merci.
Thursday, January 25, 2007
Rêve féerique
"J'étais sur une licorne noire et on volait"
"Et puis je me suis réveillée lorsque j'ai senti que je n'étais plus sur le poney" - ça c'est le réveil, avant d'atteindre le sol.
"Et puis j'ai vu Kiwi galoper et j'ai eu peur"
"Et j'ai tenu mon bras, je ne voulais pas qu'il soit cassé"
Bin ma chérie, si on pouvait obtenir tout ce qu'on voulait...
Fracture de l'humérus au niveau de coude gauche, suite à une chute de poney consécutive au malaise... Le matin même, j'avais fait un mot pour qu'elle n'aille pas au cours de piscine, elle avait une légère foulure au poignet droit, depuis le cours d'EPS du lundi - nous avions même fait une petite visite aux urgences pour nous entraîner pour le lendemain... Expliquer qu'elle soit allée au club d'équitation le soir à la maitresse, maintenant!
Et puis franchement, quitte à se péter un truc et se faire plâtrer de l'aisselle au poignet, autant attendre les beaux jours... Difficile de se mettre une tonne de couches par dessus le bras blessé...
On s'en souviendra de ses 8 ans! N'empêche, c'était un beau rêve...
"Et puis je me suis réveillée lorsque j'ai senti que je n'étais plus sur le poney" - ça c'est le réveil, avant d'atteindre le sol.
"Et puis j'ai vu Kiwi galoper et j'ai eu peur"
"Et j'ai tenu mon bras, je ne voulais pas qu'il soit cassé"
Bin ma chérie, si on pouvait obtenir tout ce qu'on voulait...
Fracture de l'humérus au niveau de coude gauche, suite à une chute de poney consécutive au malaise... Le matin même, j'avais fait un mot pour qu'elle n'aille pas au cours de piscine, elle avait une légère foulure au poignet droit, depuis le cours d'EPS du lundi - nous avions même fait une petite visite aux urgences pour nous entraîner pour le lendemain... Expliquer qu'elle soit allée au club d'équitation le soir à la maitresse, maintenant!
Et puis franchement, quitte à se péter un truc et se faire plâtrer de l'aisselle au poignet, autant attendre les beaux jours... Difficile de se mettre une tonne de couches par dessus le bras blessé...
On s'en souviendra de ses 8 ans! N'empêche, c'était un beau rêve...
Friday, January 19, 2007
C'est aujourd'hui
Elle est drôle et rit d’un rien. A force de changer d’école, elle a appris à se faire des amis, vite et (presque) bien. Elle écoute tout sans en avoir l’air, comme une souris. Elle est bavarde, mais bavarde ! Elle a une sensibilité à fleur de peau, pleure devant les multiples misères humaines, ne supporte pas qu’on massacre à petit feu notre planète bleue et ses habitants à poils, à plumes, à écailles. Elle a commencé la flûte traversière et a déjà un niveau étonnant. Elle passe son temps avec un livre ou un crayon à la main. Adore les sciences et les échecs. Râle contre les poneys qu’elle monte mais continue de monter quand même. D’ailleurs elle râle, souvent, pour pas grand-chose, sans doute pour quelque chose de plus profond, en fait. Elle a des souvenirs tristes concernant son père. Elle en a bavé, la pauvre, d’être l’aînée de deux post-ados pas terminés. Elle a manqué de câlins et d’attentions, mais tout est rattrapable, toujours. C’est une chouette grande sœur entre deux disputes. Et puis d’abord, ce n’est pas toujours drôle d’avoir un petit frère.
Elle est merveilleuse, c’est ma fille, elle a 8 ans aujourd’hui, une belle vie devant elle, malgré les blessures.
Cet été, sous le regard d'Isadora
Elle est merveilleuse, c’est ma fille, elle a 8 ans aujourd’hui, une belle vie devant elle, malgré les blessures.
Cet été, sous le regard d'Isadora
Thursday, January 18, 2007
Parce que c'est lui
Je m’apprête à être hautement immodeste, à m’envoyer des brassées de fleurs, voilà, c’est dit.
Je travaille dans une école qui abrite des maîtres formateurs et reçoit donc nombre de stagiaires. (Et le principal avantage que j’y vois, c’est qu’on les reçoit si bien, qu’on papote tant le midi avec eux, qu’ils laissent toujours une boîte de chocolats en partant)
Durant quelques jours, ce fut le tour d’un jeune couple tout mimi – hé oui, certains n’arrivent pas du tout à se quitter ! On discute profs de l’IUFM, fatalement, et ils évoquent leur prof de musique, un homme extraordinaire, extrêmement charismatique, qui anime une chorale dont j’ai fait partie un temps – mais les enfants, la vie…Il fut mon prof d’informatique le temps de 4 séances aussi – ne cherchez pas, c’est un touche à tout. C’est lui qui m’a dirigée vers la méthode Freinet.
Un soir, j’étais arrivée en avance à la chorale, comme souvent, mais ce jour-là, désespérée, dépassée par le stage qui arrivait. En quelques minutes, il m’a regonflée à bloc. J’étais prête à affronter des montagnes.
Et donc là, je vais être immodeste, mais il m’aimait bien et me l’a prouvé à plusieurs reprises. Par de simples gestes, de simples mots. La fois où il a tenté de me joindre au téléphone pour savoir comment j’allais. Cette façon si particulière qu’il a de prononcer mon prénom les rares fois où nous nous croisons.
La dernière fois, c’était lors d’un concert de sa chorale donc je ne fais plus partie, en juin dernier. Si je peux, je reviens, je lui ai dit… Je peux toujours rêver…
Sans trop y croire malgré tout, parce qu’il voit beaucoup de monde, j’avais demandé aux stagiaires de le saluer pour moi.
Et ce matin, ils m’ont abordée au moment où mes élèves se mettaient en rang pour rentrer en classe.
« Tu es son rayon de soleil ! »
Je n’ai pas compris de quoi ils parlaient… Ils ont répété : « c’est L., il a dit que tu étais un rayon de soleil. »
Il a fallu que je m’accroche pour ne pas pleurer… Il a peut-être exagéré, mais s’il n’y avait un fond de vérité, il ne se serait pas donné la peine de dire ça. Et un tel compliment, venant d’un homme tel que lui… Un arc-en-ciel pour des jours…
Je travaille dans une école qui abrite des maîtres formateurs et reçoit donc nombre de stagiaires. (Et le principal avantage que j’y vois, c’est qu’on les reçoit si bien, qu’on papote tant le midi avec eux, qu’ils laissent toujours une boîte de chocolats en partant)
Durant quelques jours, ce fut le tour d’un jeune couple tout mimi – hé oui, certains n’arrivent pas du tout à se quitter ! On discute profs de l’IUFM, fatalement, et ils évoquent leur prof de musique, un homme extraordinaire, extrêmement charismatique, qui anime une chorale dont j’ai fait partie un temps – mais les enfants, la vie…Il fut mon prof d’informatique le temps de 4 séances aussi – ne cherchez pas, c’est un touche à tout. C’est lui qui m’a dirigée vers la méthode Freinet.
Un soir, j’étais arrivée en avance à la chorale, comme souvent, mais ce jour-là, désespérée, dépassée par le stage qui arrivait. En quelques minutes, il m’a regonflée à bloc. J’étais prête à affronter des montagnes.
Et donc là, je vais être immodeste, mais il m’aimait bien et me l’a prouvé à plusieurs reprises. Par de simples gestes, de simples mots. La fois où il a tenté de me joindre au téléphone pour savoir comment j’allais. Cette façon si particulière qu’il a de prononcer mon prénom les rares fois où nous nous croisons.
La dernière fois, c’était lors d’un concert de sa chorale donc je ne fais plus partie, en juin dernier. Si je peux, je reviens, je lui ai dit… Je peux toujours rêver…
Sans trop y croire malgré tout, parce qu’il voit beaucoup de monde, j’avais demandé aux stagiaires de le saluer pour moi.
Et ce matin, ils m’ont abordée au moment où mes élèves se mettaient en rang pour rentrer en classe.
« Tu es son rayon de soleil ! »
Je n’ai pas compris de quoi ils parlaient… Ils ont répété : « c’est L., il a dit que tu étais un rayon de soleil. »
Il a fallu que je m’accroche pour ne pas pleurer… Il a peut-être exagéré, mais s’il n’y avait un fond de vérité, il ne se serait pas donné la peine de dire ça. Et un tel compliment, venant d’un homme tel que lui… Un arc-en-ciel pour des jours…
Wednesday, January 17, 2007
Je remets ça quand vous voulez.
Nous étions quatre – les enfants, mon jeune frère et moi – mais par un prompt renfort, nous nous retrouvâmes quinze à 14h30.
Nana n’a pu fêter son anniversaire amical qu’une fois, pour ses 5 ans, et ils étaient 4, j’ai géré facile. Je lui avais promis de fêter son anniversaire cette année – pour une fois qu’elle va à l’école du quartier et que tous les copains habitent donc à 5 minutes à pieds…
J’avoue, j’appréhendais. Comment fait-on pour occuper tant d’enfants sans avoir recours à un manuel de français ou de maths, hein ? Sans retrouver des bouts de légo et playmobil, des pièces de puzzles éparpillés partout ?
Heureusement, mon jeune frère s’est proposé pour m’aider. A 14h30, nous étions prêts à recevoir la horde. A 14h40, ça courait partout, s’interpellait, riait… A 14h45, ça s’est assis autour de la table pour coller des bouts de papier crépon sur une assiette en carton. 5 minutes après, la débandade commençait, les rires, les cris, les déguisements, et comme y’avait pas assez j’ai sacrifié mes robes pour la plus grandes joies des fillettes, la découverte du piano et de la caisse à instruments de musique - les voisins me maudissent pour 46 générations, c'est certain, le panier de bonbons qui s’appauvrissait à vue d’œil, les assiettes décorées qui sont devenues masques sous nos doigts, notre tentative de Jacques a dit, nos danses rigolotes, les kappla, petites voitures et vêtements dans tous les sens, les bouts de gâteaux écrasés, les papiers de bonbons, le tourbillon dans toute la maison, et le « déjà ? » lorsque les premiers parents sont venus chercher leurs rejetons.
Et mon étonnement : on a survécu, et c’était même pas si terrible que ça…
Mais non non non, n’insistez pas, je ne viendrai pas animer les goûters d’anniversaire des vôtres !
Nana n’a pu fêter son anniversaire amical qu’une fois, pour ses 5 ans, et ils étaient 4, j’ai géré facile. Je lui avais promis de fêter son anniversaire cette année – pour une fois qu’elle va à l’école du quartier et que tous les copains habitent donc à 5 minutes à pieds…
J’avoue, j’appréhendais. Comment fait-on pour occuper tant d’enfants sans avoir recours à un manuel de français ou de maths, hein ? Sans retrouver des bouts de légo et playmobil, des pièces de puzzles éparpillés partout ?
Heureusement, mon jeune frère s’est proposé pour m’aider. A 14h30, nous étions prêts à recevoir la horde. A 14h40, ça courait partout, s’interpellait, riait… A 14h45, ça s’est assis autour de la table pour coller des bouts de papier crépon sur une assiette en carton. 5 minutes après, la débandade commençait, les rires, les cris, les déguisements, et comme y’avait pas assez j’ai sacrifié mes robes pour la plus grandes joies des fillettes, la découverte du piano et de la caisse à instruments de musique - les voisins me maudissent pour 46 générations, c'est certain, le panier de bonbons qui s’appauvrissait à vue d’œil, les assiettes décorées qui sont devenues masques sous nos doigts, notre tentative de Jacques a dit, nos danses rigolotes, les kappla, petites voitures et vêtements dans tous les sens, les bouts de gâteaux écrasés, les papiers de bonbons, le tourbillon dans toute la maison, et le « déjà ? » lorsque les premiers parents sont venus chercher leurs rejetons.
Et mon étonnement : on a survécu, et c’était même pas si terrible que ça…
Mais non non non, n’insistez pas, je ne viendrai pas animer les goûters d’anniversaire des vôtres !
Sunday, January 14, 2007
Côté pile
Mon ex sombre... Et, je ne sais pas encore à quel point, une partie de notre vie aux enfants et moi bascule avec lui... Je ne sais pas non plus quand ni comment ça va finir, mais je suis pessimiste...
Et elle me manque. Et surtout, je ne me fais pas à son absence. Je n'arrive pas à l'assimiler.
Et Nana m'avoue sa crainte: que son papa me tue...
Et se réveille en pleurant "j'ai rêvé que tu étais morte".
Côté face, c'est mieux.
Et elle me manque. Et surtout, je ne me fais pas à son absence. Je n'arrive pas à l'assimiler.
Et Nana m'avoue sa crainte: que son papa me tue...
Et se réveille en pleurant "j'ai rêvé que tu étais morte".
Côté face, c'est mieux.
Côté face
Nana aura 8 ans dans quelques jours. Avec un peu d’avance, je lui ai offert le gros cadeau que ma famille et moi avions prévu depuis plusieurs mois.
« Un très gros cadeau, vraiment, tu verras
- Je sais ce que c’est, répond-elle, les yeux brillants.
- Ah ? tu as deviné ?
- Oui, c’est… (visage extasié)… Un poney… »
Oups, j’ai été obligée de la redescendre sur terre là. Mais quand, même, le cadeau qu’elle a pu choisir elle-même dans le magasin était extra-chouette : un vélo ! Elle l’a choisi avec plein de petites fleurs dessus, un peu hippie, très chou, mais pas en solde bien sûr, ne rêvons pas.
Grand beau ce matin. Il devait faire 20°… Pas normal ni souhaitable pour la saison, mais autant en profiter quand même. Ah ? Tu veux faire du vélo ? Oui normal, il faut bien l’étrenner… Bien sûr Tom-Tom émet le même souhait… Sauf que je n’ai toujours pas réussi à fixer ses roulettes sur le vélo que je lui ai acheté d’occasion il y a 6 mois – honte à moi.
Bon, on va essayer sans, lorsqu’il en aura assez de tomber, on tapera dans le ballon, comme d’habitude.
Tom-Tom monte sur le vélo, pédale. Je tiens où et comme je peux, la selle, le guidon, le bras… Puis je lâche, il fera bien 10 cm sans tomber… Wouahou, 20 cm ! Non 50 ! Tiens ? 1 mètre… 2 mètres… 10… 20…
Bon… Tom-Tom sait faire du vélo sans petites roues… Grande étape dans une vie de petit homme ça… Ca méritait bien un post !
« Un très gros cadeau, vraiment, tu verras
- Je sais ce que c’est, répond-elle, les yeux brillants.
- Ah ? tu as deviné ?
- Oui, c’est… (visage extasié)… Un poney… »
Oups, j’ai été obligée de la redescendre sur terre là. Mais quand, même, le cadeau qu’elle a pu choisir elle-même dans le magasin était extra-chouette : un vélo ! Elle l’a choisi avec plein de petites fleurs dessus, un peu hippie, très chou, mais pas en solde bien sûr, ne rêvons pas.
Grand beau ce matin. Il devait faire 20°… Pas normal ni souhaitable pour la saison, mais autant en profiter quand même. Ah ? Tu veux faire du vélo ? Oui normal, il faut bien l’étrenner… Bien sûr Tom-Tom émet le même souhait… Sauf que je n’ai toujours pas réussi à fixer ses roulettes sur le vélo que je lui ai acheté d’occasion il y a 6 mois – honte à moi.
Bon, on va essayer sans, lorsqu’il en aura assez de tomber, on tapera dans le ballon, comme d’habitude.
Tom-Tom monte sur le vélo, pédale. Je tiens où et comme je peux, la selle, le guidon, le bras… Puis je lâche, il fera bien 10 cm sans tomber… Wouahou, 20 cm ! Non 50 ! Tiens ? 1 mètre… 2 mètres… 10… 20…
Bon… Tom-Tom sait faire du vélo sans petites roues… Grande étape dans une vie de petit homme ça… Ca méritait bien un post !
Tuesday, January 09, 2007
Poésie des villes
J’ai mes entrées privées à l’école. MON entrée privée à moi toute seule, même. Vu que je suis la seule piétonne. Dommage pour les autres : ils n’ont jamais eu l’occasion de jeter un œil sur la maison d’en face. Elle est située à l’angle de deux rues. La première fois que mon regard s’est posé dessus, j’ai songé que je devais absolument faire une photo. J’ai toujours remis au lendemain. Dommage.
Une cour minuscule. En fait, je ne sais pas si c’était bien une cour, à l’origine. Un petit réduit à ciel ouvert, d’environ deux mètres sur deux mètres. Et sur environ trois mètres de haut, une montagne de tout.
Ce qui sautait aux yeux, c’était les vélos, surtout les roues. Mais il y avait bien d’autres choses : des morceaux de meubles, des planches, je ne sais quoi d’autre, je n’ai jamais pris la peine de détailler. La première fois toujours, surprise, pensant avoir mal vu, je me suis retournée, tout en continuant de pédaler. Mais non, c’était bien ça. Et dominant l’ensemble, sur leur terrasse, les propriétaires, qui me regardaient en souriant.
Un petit coin de paradis sans autre intérêt que de rendre heureux ceux qui l’ont constitué, durant des années, pièce par pièce. Un petit bout de curieuse poésie, qui aurait ravi Prévert et Doisneau.
Hier matin, j’ai d’abord vu les lumières orange, celles de la pelleteuse. Puis les policiers, une dizaine pour encercler la maison de ces dangereux Robin des Villes. Et puis ses éclats de voix, à lui, celui dont on s’apprêtait à briser un bout de vie. « C’est dégoûtant, y’en a marre maintenant », argumentait un policier. Il n’y avait rien de malodorant pourtant, et la maison étant très isolée, ça ne polluait la vision de personne.
Lorsque je suis partie, un peu plus tôt que prévu donc, la pelleteuse n’avait plus qu’un mètre de haut de choses diverses et variées à jeter. J’ai eu le cœur serré pour cet homme dont la lubie ne dérangeait personne, et à qui on sommait brutalement de rentrer dans le rang…
Une cour minuscule. En fait, je ne sais pas si c’était bien une cour, à l’origine. Un petit réduit à ciel ouvert, d’environ deux mètres sur deux mètres. Et sur environ trois mètres de haut, une montagne de tout.
Ce qui sautait aux yeux, c’était les vélos, surtout les roues. Mais il y avait bien d’autres choses : des morceaux de meubles, des planches, je ne sais quoi d’autre, je n’ai jamais pris la peine de détailler. La première fois toujours, surprise, pensant avoir mal vu, je me suis retournée, tout en continuant de pédaler. Mais non, c’était bien ça. Et dominant l’ensemble, sur leur terrasse, les propriétaires, qui me regardaient en souriant.
Un petit coin de paradis sans autre intérêt que de rendre heureux ceux qui l’ont constitué, durant des années, pièce par pièce. Un petit bout de curieuse poésie, qui aurait ravi Prévert et Doisneau.
Hier matin, j’ai d’abord vu les lumières orange, celles de la pelleteuse. Puis les policiers, une dizaine pour encercler la maison de ces dangereux Robin des Villes. Et puis ses éclats de voix, à lui, celui dont on s’apprêtait à briser un bout de vie. « C’est dégoûtant, y’en a marre maintenant », argumentait un policier. Il n’y avait rien de malodorant pourtant, et la maison étant très isolée, ça ne polluait la vision de personne.
Lorsque je suis partie, un peu plus tôt que prévu donc, la pelleteuse n’avait plus qu’un mètre de haut de choses diverses et variées à jeter. J’ai eu le cœur serré pour cet homme dont la lubie ne dérangeait personne, et à qui on sommait brutalement de rentrer dans le rang…
Monday, January 08, 2007
Demi-reprise
Depuis quelques jours, quand même, j’avais préparé quelques trucs, mine de rien. Pour être un peu tranquille le dimanche soir. Mais je voyais arriver la rentrée avec tristesse. Absolument pas motivée du tout. Pas envie de reprendre du tout, cette fois. Pas envie de revoir mes élèves. L’envie de tout plaquer pour rester au chaud avec mes enfants.
En plus, je n’arrivais pas à remettre la main sur mon stylo plume à encre violette, celui avec lequel je corrige et écris tous mes mots, ma carte de visite d’enseignante et au-delà.
Alors vraiment, tout faux.
Très mauvaise nuit… Le sommeil tarde, les enfants sont agités (et je vous rappelle qu’ils dorment collés à moi)… Réveil calme, préparation rapide, câlins, bisous, au revoir… J’attrape le train de 7h37, chose qui ne m’était pas arrivé depuis des semaines, mais je n’y vois aucun bon présage.
Sur le chemin de l’école, j’ai eu envie de pleurer. C’est complètement stupide, mais c’est comme ça. Je n’étais pas angoissée, juste triste, aussi bizarre que cela puisse paraître. Triste que les deux semaines très fortes que nous venons de vivre les enfants et moi soient derrière nous.
Arrivée à l’école… Les collègues et moi pouffons de rire en nous voyant, la mine défaite, la motivation au ras des chaussettes… Il faut y aller… Finalement ça se passe bien, je retrouve mon stylo fétiche qui a passé ses vacances sur mon bureau, mes 3 CE1 rescapés – ils ne seront bientôt plus que 2 – bénéficient presque de cours particuliers, peuvent manipuler tant qu’ils veulent le matériel au tableau pour s’aider, mes CE2 sont ravis de découvrir la nouvelle lecture suivie… Finalement, la reprise n’était pas si insurmontable.
Pause déjeuner, discussions interminables… 13H30, ma collègue de CLIS embarque un groupe pour le cours d’anglais, l’autre me suit, c’est l’heure du théâtre avec l’intervenant super chouette. La séance commence, les élèves proposent des idées, testent… Et le directeur débarque : l’instit de ton fils au téléphone. Et une gastro pour commencer l’année !! Problème : comment quitter l’école en milieu de journée lorsqu’on est piéton et qu’on risque de se faire reconnaître à tous les coins de rue ? Finalement, la secrétaire me dépose à la gare… J’attrape mon fils, abattu, nous en serons quitte pour une journée cocooning demain – nécessaire pour laver tout ce qui a été atteint pas les jets, je vous passe les détails.
Finalement, je ne suis pas tout à fait rentrée, mais de cette rentrée, j’ai eu un avant-goût agréable… Et puis vendredi c’est galette des rois avec les collègue - j’ai loupé le pot de Noël pour rester avec mes enfants parce que vous savez quoi, je ne vais pas rater la galette et le cidre ! Et puis les vacances, c’est dans six semaines…
Comment ça, pas de doute, je suis devenue une vraie prof ? ;-)
En plus, je n’arrivais pas à remettre la main sur mon stylo plume à encre violette, celui avec lequel je corrige et écris tous mes mots, ma carte de visite d’enseignante et au-delà.
Alors vraiment, tout faux.
Très mauvaise nuit… Le sommeil tarde, les enfants sont agités (et je vous rappelle qu’ils dorment collés à moi)… Réveil calme, préparation rapide, câlins, bisous, au revoir… J’attrape le train de 7h37, chose qui ne m’était pas arrivé depuis des semaines, mais je n’y vois aucun bon présage.
Sur le chemin de l’école, j’ai eu envie de pleurer. C’est complètement stupide, mais c’est comme ça. Je n’étais pas angoissée, juste triste, aussi bizarre que cela puisse paraître. Triste que les deux semaines très fortes que nous venons de vivre les enfants et moi soient derrière nous.
Arrivée à l’école… Les collègues et moi pouffons de rire en nous voyant, la mine défaite, la motivation au ras des chaussettes… Il faut y aller… Finalement ça se passe bien, je retrouve mon stylo fétiche qui a passé ses vacances sur mon bureau, mes 3 CE1 rescapés – ils ne seront bientôt plus que 2 – bénéficient presque de cours particuliers, peuvent manipuler tant qu’ils veulent le matériel au tableau pour s’aider, mes CE2 sont ravis de découvrir la nouvelle lecture suivie… Finalement, la reprise n’était pas si insurmontable.
Pause déjeuner, discussions interminables… 13H30, ma collègue de CLIS embarque un groupe pour le cours d’anglais, l’autre me suit, c’est l’heure du théâtre avec l’intervenant super chouette. La séance commence, les élèves proposent des idées, testent… Et le directeur débarque : l’instit de ton fils au téléphone. Et une gastro pour commencer l’année !! Problème : comment quitter l’école en milieu de journée lorsqu’on est piéton et qu’on risque de se faire reconnaître à tous les coins de rue ? Finalement, la secrétaire me dépose à la gare… J’attrape mon fils, abattu, nous en serons quitte pour une journée cocooning demain – nécessaire pour laver tout ce qui a été atteint pas les jets, je vous passe les détails.
Finalement, je ne suis pas tout à fait rentrée, mais de cette rentrée, j’ai eu un avant-goût agréable… Et puis vendredi c’est galette des rois avec les collègue - j’ai loupé le pot de Noël pour rester avec mes enfants parce que vous savez quoi, je ne vais pas rater la galette et le cidre ! Et puis les vacances, c’est dans six semaines…
Comment ça, pas de doute, je suis devenue une vraie prof ? ;-)
Friday, January 05, 2007
(Ne pas) Fuir le bonheur
Encore des tours de manège, des promenades, des séances de cinéma… Des mots tendres, de la musique, des rires… Bref, de la vie.
Avril 2002, une soirée endiablée dans un restaurant mexicain, toi, moi, nos maris, notre belle-mère, des amis, Tom-Tom dans mon ventre… Vous avez bu et dansé, nous avons ri et parlé, je me souviens qu’au retour, tu as perdu ta chaussure, sans doute dans le caniveau, on ne l’a jamais retrouvée.
Nous avons été heureux. Enfin, toi et moi, nous avons été heureuses, nous avons toujours voulu l’être, et je me souviens de nos soupirs devant nos maris qui nous sapaient notre moral, notre vitalité, nos envies, nos folies.
Ils ne veulent pas être heureux. N’ont jamais voulu l’être, et tu n’as su t’enfuir à temps.
Toi, morte, eux, enfermés, l’un en prison, l’autre dans celle qu’il érige jour après jour entre lui et les autres, jusqu’à la folie.
Vous n’emmènerez plus vos enfants en pique-nique ou au cinéma, vous ne les verrez plus essayer tout excités de nouveaux vêtements, tenter d’attraper le pompon dans les manèges, vous ne leur offrirez plus de la barbe à papa ou des pommes d’amour, vous ne les maquillerez plus en clown ou en princesse, vous ne leur ferez plus de gâteau pour leur anniversaire, vous ne les verrez plus sur scène lors de la fête de l’école, vous ne taperez plus dans le ballon avec eux, vous ne vous attendrirez plus devant leur sommeil apaisé, vous ne vous ferez plus de séances crêpes-DVD les jours de pluie, vous ne sauterez plus avec eux dans les flaques, vous ne respirerez plus avec eux le parfum des fleurs ou des feux de bois.
Ils feront tout ça sans vous. Sans leurs parents qu’ils aiment.
Je suis là pour Tom-Tom et Nana, mais personne ne palliera à l’immense perte qu’a subi Zaza… Parce que nos hommes n’ont jamais aimé le bonheur.
J’y ai songé subitement cet après-midi… Mon année 2006 tient de bout en bout dans une chanson… Celle que mes frères, mes belles-sœurs et moi avons chanté à ma sœur le jour de son mariage… Mistral Gagnant…
Te raconter enfin qu’il faut aimer la vie
Et l’aimer même si
Le temps est assassin et emporte avec lui
Le rire des enfants
Avril 2002, une soirée endiablée dans un restaurant mexicain, toi, moi, nos maris, notre belle-mère, des amis, Tom-Tom dans mon ventre… Vous avez bu et dansé, nous avons ri et parlé, je me souviens qu’au retour, tu as perdu ta chaussure, sans doute dans le caniveau, on ne l’a jamais retrouvée.
Nous avons été heureux. Enfin, toi et moi, nous avons été heureuses, nous avons toujours voulu l’être, et je me souviens de nos soupirs devant nos maris qui nous sapaient notre moral, notre vitalité, nos envies, nos folies.
Ils ne veulent pas être heureux. N’ont jamais voulu l’être, et tu n’as su t’enfuir à temps.
Toi, morte, eux, enfermés, l’un en prison, l’autre dans celle qu’il érige jour après jour entre lui et les autres, jusqu’à la folie.
Vous n’emmènerez plus vos enfants en pique-nique ou au cinéma, vous ne les verrez plus essayer tout excités de nouveaux vêtements, tenter d’attraper le pompon dans les manèges, vous ne leur offrirez plus de la barbe à papa ou des pommes d’amour, vous ne les maquillerez plus en clown ou en princesse, vous ne leur ferez plus de gâteau pour leur anniversaire, vous ne les verrez plus sur scène lors de la fête de l’école, vous ne taperez plus dans le ballon avec eux, vous ne vous attendrirez plus devant leur sommeil apaisé, vous ne vous ferez plus de séances crêpes-DVD les jours de pluie, vous ne sauterez plus avec eux dans les flaques, vous ne respirerez plus avec eux le parfum des fleurs ou des feux de bois.
Ils feront tout ça sans vous. Sans leurs parents qu’ils aiment.
Je suis là pour Tom-Tom et Nana, mais personne ne palliera à l’immense perte qu’a subi Zaza… Parce que nos hommes n’ont jamais aimé le bonheur.
J’y ai songé subitement cet après-midi… Mon année 2006 tient de bout en bout dans une chanson… Celle que mes frères, mes belles-sœurs et moi avons chanté à ma sœur le jour de son mariage… Mistral Gagnant…
Te raconter enfin qu’il faut aimer la vie
Et l’aimer même si
Le temps est assassin et emporte avec lui
Le rire des enfants
Thursday, January 04, 2007
Se coucher
Il y a des personnes (vous, peut-être, sans doute) pour qui se coucher est un acte simple.
Après avoir effectué diverses choses durant leur soirée, elles se dévêtent, enfilent leur pyjama, n’oublient pas de se brosser les dents ni de mettre leur bonnet de nuit sur la tête, un p’tit pipi, et au lit, avec un bon bouquin. Jusqu’à ce que sommeil s’ensuive.
Il y en a d’autres qui cumulent les handicaps pour faire de leur coucher des avant-goûts d’une nuit bien méritée.
Moi, par exemple.
J’ai deux enfants, deux chats, une souris.
Vous ne voyez pas le rapport ? C’est que vous menez une vie normale : savourez ! A votre place, je ne lirais pas ce qui va suivre, vous en perdriez le sommeil – au moins pendant une minute ou deux.
Je vous explique donc : chat mange souris (vérité naturelle)
Donc la souris encagée est cloîtrée dans ma chambre. Lorsque je vais me coucher, je dois donc ouvrir la porte de ma chambre, soulever délicatement la cage, la transporter dans la salle de bain en prenant garde de ne pas me prendre les pieds dans un chat affamé – non mais qu’est- ce qu’il imagine lui, enfin l’espoir fait vivre, hein. Ensuite je ferme la salle de bain – parce que la souris est insomniaque et fait tourner la roue toute la nuit, je vire les chats dans le salon, je ferme la porte de communication chambres/reste de la maison, je place un gros bac de livres devant, sinon mon chat qui sait ouvrir les portes va ouvrir la porte et nos chats vont nous sauter sur les pieds et en plus tenter de trucider la bêbête dans sa cage.
Oh bien sûr, vu comme ça, ça ne paraît rien, mais attendez la suite.
Je ne vous ai pas encore parlé des enfants.
Tom-Tom parvient parfois à s’endormir dans son lit, enfin plus exactement, parfois il y est parvenu, et j’avoue que pour tenter de préserver l’endormissement de sa sœur et le calme de mes soirées – j’ai besoin de calme pour bosser-, je ne lutte plus.
Donc la plupart du temps, Tom-Tom s’endort sur le canapé, à côté de moi- il s’endort même avec la lampe dans la figure, donc je peux faire ma vie pendant ce temps.
Lorsque je vais me coucher, je dois donc soulever le bambin d’environ 15kg, le porter jusqu’à sa chambre, sauf si dans son demi-sommeil il réalise ce qui se passe et montre ma chambre du doigt – vous ai-je déjà dit que je ne lutte plus ? Enfin je n’ai jamais trop lutté d’ailleurs, mais c’est un autre sujet. Lorsque je parviens à le larguer dans son lit, je dois encore aller chercher oreiller et couette, restés sur le canapé.
Et il se trouve que les chats sont moins idiots qu’on ne le prétend trop souvent. Lorsque Gratouille (ne riez pas) réalise que je change l’enfant de lieu, il se planque parmi les peluches, prêt à bondir dans ma chambre dès que j’aurai le dos tourné. Bien sûr, entre temps la souris est en lieu sûr, mais cet idiot (si, finalement) de chat espère tous les soirs un oubli de ma part, et donc attend que j’aie le dos tourné pour pénétrer le lieu interdit. Et je dois le récupérer, l’évacuer dans le salon, chercher l’autre chat, et vous connaissez la suite.
Mais ce n’est pas tout, sinon ça ne vaudrait pas un billet.
Depuis le drame, Nana a besoin de s’endormir aussi avec moi. Le premier soir, j’ai donc transporté un matelas dans le salon. Forcément, Tom-Tom ne voulait pas rester en reste (j’aime bien les redondances). J’ai donc dû amener un autre matelas. Et depuis, tous les soirs, mes enfants tentent de s’endormir dans le salon – ils y arrivent au bout d’un certain nombre de minutes, plus parfois. Bien sûr, pour qu’ils puissent s’endormir – surtout Nana, qui a plus de difficultés que Tom-Tom, je mets une toute petite lumière, donc pas possible de lire, écrire, broder… On oublie la télé, la musique, forcément. Le cliquetis du clavier ou de la souris –celle du PC – est anti-soporifique… Le purgatoire dure de 10 minutes à plus d’une heure, formidable non ?
(Lorsqu’ils dorment enfin je récupère un semblant de vie, quand même)
Parfois ils se réveillent et ne se rendorment plus, youpla boum. Bien entendu, il est déjà un peu avancé dans la nuit, l’heure à laquelle je songe à m’étaler dans mon lit avec un bon bouquin. Je propose donc à l’enfant éveillé de rejoindre son lit et de là le pays des rêves… mais un enfant éveillé n’est pas fou, le lit de maman est tellement meilleur, donc déménagement des couettes oreillers et du 2ème enfant… Je ne vous avais pas encore parlé de l’étroit couloir rendu encore plus étroit pas les étagères couvertes de livres et de jeux ? C’est fait… Lorsque rien ne tombe, je m’octrois un point de bonus – ça ne sert à rien mais ça fait plaisir. D’autres fois les deux dorment encore, je dois donc les porter – quand on sait qu’ils font presque mon poids et ma taille, c’est du bonheur… Dans le couloir étroit, et ensuite les couettes et oreillers… Déménager la cage, chercher les chats… Bloquer la porte avec le bac qui pèse une tonne – j’avais oublié ce détail aussi non ? C'est réparé. Et puis quand même, me brosser les dents, me dévêtir, et pour le livre tranquille dans le lit on oublie, les enfants ayant besoin d’obscurité.
Si vous trouvez que ce n’est rien, on échange, allez quoi, juste un soir…
J’espère qu’à défaut de plaindre mes soirées, vous plaindrez mes nuits. Coincée entre deux enfants… « Et comment tu feras lorsque tu auras un copain ? » ai-je souvent entendu… Bon alors là, je rassure le peuple :
1- ça ne risque pas
2- au pire il lui reste toujours le canapé !
Edit: et si vous racontiez vos soirées aussi? Ici ou sur vos blogs...
Après avoir effectué diverses choses durant leur soirée, elles se dévêtent, enfilent leur pyjama, n’oublient pas de se brosser les dents ni de mettre leur bonnet de nuit sur la tête, un p’tit pipi, et au lit, avec un bon bouquin. Jusqu’à ce que sommeil s’ensuive.
Il y en a d’autres qui cumulent les handicaps pour faire de leur coucher des avant-goûts d’une nuit bien méritée.
Moi, par exemple.
J’ai deux enfants, deux chats, une souris.
Vous ne voyez pas le rapport ? C’est que vous menez une vie normale : savourez ! A votre place, je ne lirais pas ce qui va suivre, vous en perdriez le sommeil – au moins pendant une minute ou deux.
Je vous explique donc : chat mange souris (vérité naturelle)
Donc la souris encagée est cloîtrée dans ma chambre. Lorsque je vais me coucher, je dois donc ouvrir la porte de ma chambre, soulever délicatement la cage, la transporter dans la salle de bain en prenant garde de ne pas me prendre les pieds dans un chat affamé – non mais qu’est- ce qu’il imagine lui, enfin l’espoir fait vivre, hein. Ensuite je ferme la salle de bain – parce que la souris est insomniaque et fait tourner la roue toute la nuit, je vire les chats dans le salon, je ferme la porte de communication chambres/reste de la maison, je place un gros bac de livres devant, sinon mon chat qui sait ouvrir les portes va ouvrir la porte et nos chats vont nous sauter sur les pieds et en plus tenter de trucider la bêbête dans sa cage.
Oh bien sûr, vu comme ça, ça ne paraît rien, mais attendez la suite.
Je ne vous ai pas encore parlé des enfants.
Tom-Tom parvient parfois à s’endormir dans son lit, enfin plus exactement, parfois il y est parvenu, et j’avoue que pour tenter de préserver l’endormissement de sa sœur et le calme de mes soirées – j’ai besoin de calme pour bosser-, je ne lutte plus.
Donc la plupart du temps, Tom-Tom s’endort sur le canapé, à côté de moi- il s’endort même avec la lampe dans la figure, donc je peux faire ma vie pendant ce temps.
Lorsque je vais me coucher, je dois donc soulever le bambin d’environ 15kg, le porter jusqu’à sa chambre, sauf si dans son demi-sommeil il réalise ce qui se passe et montre ma chambre du doigt – vous ai-je déjà dit que je ne lutte plus ? Enfin je n’ai jamais trop lutté d’ailleurs, mais c’est un autre sujet. Lorsque je parviens à le larguer dans son lit, je dois encore aller chercher oreiller et couette, restés sur le canapé.
Et il se trouve que les chats sont moins idiots qu’on ne le prétend trop souvent. Lorsque Gratouille (ne riez pas) réalise que je change l’enfant de lieu, il se planque parmi les peluches, prêt à bondir dans ma chambre dès que j’aurai le dos tourné. Bien sûr, entre temps la souris est en lieu sûr, mais cet idiot (si, finalement) de chat espère tous les soirs un oubli de ma part, et donc attend que j’aie le dos tourné pour pénétrer le lieu interdit. Et je dois le récupérer, l’évacuer dans le salon, chercher l’autre chat, et vous connaissez la suite.
Mais ce n’est pas tout, sinon ça ne vaudrait pas un billet.
Depuis le drame, Nana a besoin de s’endormir aussi avec moi. Le premier soir, j’ai donc transporté un matelas dans le salon. Forcément, Tom-Tom ne voulait pas rester en reste (j’aime bien les redondances). J’ai donc dû amener un autre matelas. Et depuis, tous les soirs, mes enfants tentent de s’endormir dans le salon – ils y arrivent au bout d’un certain nombre de minutes, plus parfois. Bien sûr, pour qu’ils puissent s’endormir – surtout Nana, qui a plus de difficultés que Tom-Tom, je mets une toute petite lumière, donc pas possible de lire, écrire, broder… On oublie la télé, la musique, forcément. Le cliquetis du clavier ou de la souris –celle du PC – est anti-soporifique… Le purgatoire dure de 10 minutes à plus d’une heure, formidable non ?
(Lorsqu’ils dorment enfin je récupère un semblant de vie, quand même)
Parfois ils se réveillent et ne se rendorment plus, youpla boum. Bien entendu, il est déjà un peu avancé dans la nuit, l’heure à laquelle je songe à m’étaler dans mon lit avec un bon bouquin. Je propose donc à l’enfant éveillé de rejoindre son lit et de là le pays des rêves… mais un enfant éveillé n’est pas fou, le lit de maman est tellement meilleur, donc déménagement des couettes oreillers et du 2ème enfant… Je ne vous avais pas encore parlé de l’étroit couloir rendu encore plus étroit pas les étagères couvertes de livres et de jeux ? C’est fait… Lorsque rien ne tombe, je m’octrois un point de bonus – ça ne sert à rien mais ça fait plaisir. D’autres fois les deux dorment encore, je dois donc les porter – quand on sait qu’ils font presque mon poids et ma taille, c’est du bonheur… Dans le couloir étroit, et ensuite les couettes et oreillers… Déménager la cage, chercher les chats… Bloquer la porte avec le bac qui pèse une tonne – j’avais oublié ce détail aussi non ? C'est réparé. Et puis quand même, me brosser les dents, me dévêtir, et pour le livre tranquille dans le lit on oublie, les enfants ayant besoin d’obscurité.
Si vous trouvez que ce n’est rien, on échange, allez quoi, juste un soir…
J’espère qu’à défaut de plaindre mes soirées, vous plaindrez mes nuits. Coincée entre deux enfants… « Et comment tu feras lorsque tu auras un copain ? » ai-je souvent entendu… Bon alors là, je rassure le peuple :
1- ça ne risque pas
2- au pire il lui reste toujours le canapé !
Edit: et si vous racontiez vos soirées aussi? Ici ou sur vos blogs...
Wednesday, January 03, 2007
Puisqu'il faut bien un début...
C'est bien beau de déclarer que la vie continue, il faut donner suite...
Alors la suite, c'est un spectacle de cirque, des séances de cinéma, une viste au musée d'Orsay en compagnie d'une jeune divorcée et de ses filles, un moment très fort durant lequel j'ai pu retenir Tom-Tom devant des paysages impressionnistes, une séparation pour le jour de l'an, un réveillon avec la joyeuse bande d'amis de ma soeur, dont j'avais déjà testé la résistance le soir du mariage, le soleil au matin du 1er janvier, et ma longue ballade parisienne avant de récupérer mes enfants à la gare, quelques tours de manège, les retrouvailles avec mon amie de 19 ans que j'avais stupidement négligée ces dernières années, et une drôle de séance photomaton hier:
Ca donne envie de continuer...
Alors la suite, c'est un spectacle de cirque, des séances de cinéma, une viste au musée d'Orsay en compagnie d'une jeune divorcée et de ses filles, un moment très fort durant lequel j'ai pu retenir Tom-Tom devant des paysages impressionnistes, une séparation pour le jour de l'an, un réveillon avec la joyeuse bande d'amis de ma soeur, dont j'avais déjà testé la résistance le soir du mariage, le soleil au matin du 1er janvier, et ma longue ballade parisienne avant de récupérer mes enfants à la gare, quelques tours de manège, les retrouvailles avec mon amie de 19 ans que j'avais stupidement négligée ces dernières années, et une drôle de séance photomaton hier:
Ca donne envie de continuer...
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