- J'ai trouvé un moyen d'avoir la paix avec les imbéciles. Quand y'en a qui me dit un truc méchant, je croise les bras, je le regarde, et j'attends. Lui ça le met mal à l'aise et il finit par laisser tomber, et ses copains se moquent de lui.
Et paf, dans les dents!
- Dernier après-midi de primaire pour toi, Princesse!
- Oui, tout à l'heure on était sur le banc des émotions, on a tout vécu ici et on s'en est souvenu, la joie, la colère, la tristesse, toutes les histoires se sont déroulées là... Et en revenant de récréation, la maîtresse a halluciné, elle nous a découvert en train de faire des bisous aux murs, aux tables, pour leur dire au revoir.
On pourrait dire qu'une page se tourne, mais pour elle (et elle l'attendait avec impatience!), pas pour moi. Moi, je la vois simplement grandir, le collège, c'est une simple continuité.
Beaucoup de discussions plus ou moins vives en ce moment. L'affaire judiciaire s'est compliquée, et surtout, revoir son père qui nie (dans un lieu de médiation, en présence d'un tiers) est pour elle d'une grande violence. Pour commencer l'adolescence, il y a mieux.
Elle a des exigences au dessus de son âge, réclame à se balader seule, à regarder des séries pour lesquelles je l'estime encore trop jeune, prétend que ses copains et copines font ci et ça... J'explique ma position, mon point de vue, je lui explique qu'elle est encore une petite fille de 11 ans, que j'ai confiance en elle mais pas forcément en certaines personnes qu'elle pourrait croiser, que je dois encore la protéger, que rien n'est figé, qu'on avance ensemble elle et moi. Qu'on fera le bilan dans un an et que bien des choses auront évolué alors.
Le soir à table, elle évoque ses copines qui en quittant pour la dernière fois leur école primaire se sont mises à pleurer.
Ce sont les larmes des parents, j'en entends tellement parler de "leur bébé qui quitte la primaire et rentre au collège, bouhouhou".
Je n'ai aucune nostalgie, je vois ma fille grandir et suis heureuse pour elle; certes, je ne la laisse pas regarder "les experts" ni "Docteur House" à son grand désespoir et paraît-il contrairement aux parents de ses copines, mais je ne cherche pas à l'obliger à rester dans un monde qui n'est plus le sien.
Friday, July 02, 2010
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5 comments:
tout à fait, une continuité pour les enfants, et j'adhère à 100%, être grand ce n'est pas regarder Dr House avant l'âge, mais bien savoir grandir !
Bon collège Princesse !
Mon grand aussi rentre au collège et est désespéré que je ne le laisse pas regarder les experts ni docteur house :-)
Courage pour les suites judiciaires, c'est tellement dur quand on a l'impression que la machine judiciaire ne bouge pas !
grosses bises à toi et à tes loulous :-)))
(et si vous passez dans le sud ouest, faites coucou !)
J'aime bien son moyen d'avoir la paix :-)
Pour le reste j'avoue que je fais partie de ces mères qui ont eu du mal à digérer l'entrée au collège. Et pourtant je ne crois pas empêcher ma fille de grandir ;-)
Mais effectivement il faut faire en permanence le grand écart entre laisser faire de nouvelles choses, pour les laisser grandir justement, et les empêcher de vouloir griller des étapes! Pas si simple je trouve!
(et sinon je ne t'ai pas oubliée et te réponds dès que j'ai un peu de temps tranquille)
Je te fais partager une phrase que j'aime beaucoup : "les parents ne peuvent donner que deux choses à leurs enfants : des racines et des ailes."
Il faut un temps pour tout, et ton billet est plein de sagesse.
PS : Je me souviens de ton histoire et suis de tout cœur avec vous ...
Sophie, merci:-)
Eddye, je l'ai dit à Princesse pour qu'elle se sente moins seule (et je note :-) )
Sosso, je pense qu'il y a un gouffre entre avoir du mal à digérer et empêcher de grandir ;-)
Petite poule noire, merci pour le rappel de cette jolie phrase
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