Ma sœur m'a téléphoné dimanche matin, pour m'annoncer que notre père avait été hospitalisé.
Mon père à l'hôpital, ce n'est pas nouveau pour moi. J'ai dit à Mister k que je ne savais quoi en penser... "cette fois, ça l'air sérieux", m'a-t-il répondu. Il avait vu ma mère la veille, celle-ci lui avait fait part de son inquiétude concernant mon père.
Il a de graves soucis de santé depuis longtemps. Il a été opéré il y a peu, opération légère, mais quand même.
Pendant 3 jours, ce fut un flottement désagréable, grave, pas grave? Suites d'opération? Autre chose? Le premier hôpital l'a renvoyé à la maison, le médecin de famille l'a fait hospitalisé le lendemain dans l'hôpital parisien qui le suit depuis longtemps.
Les médecins du premier hôpital, celui de la préfecture de Seine-et-Marne, sachez-le au-cas-où, a renvoyé chez lui un patient de 73 ans, agité à l'extrême, tenant des propos incohérents, sans avoir découvert ce qu'il avait.
C'est un AVC.
On ne sait pas ce qui va se passer exactement. On attend. On ne peut faire que ça. Voir comment ça va évoluer.
Et je cogite.
Mon père... On ne s'est jamais compris lui et moi, trop différents, à l'opposé l'un de l'autre. Tellement, qu'on n'a jamais pu se rejoindre. Il m'énerve autant que je l'énerve. Il est très pénible à supporter au quotidien, ses défauts ont trop débordé sur ses qualités. Il n'a pas su construire de bons rapports avec ses enfants.
Mais voilà... C'est mon père. C'est le géant de mon enfance. C'est l'un des piliers de mon existence.
Mon père.
Je l'aime, mal, mais je l'aime, et je sais que c'est réciproque.
Je ne regrette rien, on n'aurait pas pu s'aimer autrement lui et moi. On s'aime, c'est le principal.
Et je ne suis pas prête à accepter de vivre dans un monde où il serait fortement diminué, dépendant, en dehors de lui-même. Loin de nous, loin de lui... C'est peut-être, certainement, sans doute, ce à quoi il faut s'attendre pourtant, et non, je ne peux pas, je refuse.
Je ne suis pas prête non plus à vivre dans un monde où il ne serait plus. On s'est dangereusement approchés de ce monde-là, inévitable de toute façon, puisque la roue tourne, mais non, je ne suis pas prête. Un monde sans mon père, sans ma mère, c'est la première fois que je le touche du bout du doigt, et non, je ne veux pas, je ne peux pas l'accepter.
Face à la mort de ses parents, on a toujours 5 ans, même quand on en a 30 de plus.
Thursday, September 09, 2010
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17 comments:
Je pense très fort à vous
grosses bises
J'en ai cinquante trois, mon père quatre vingt un, ma mère quatre vingt, c'est une perspective qui me fait tout simplement horreur.
Je t'embrasse fort.
Dans la vie j'ai supporté pas mal de trucs mais chaque fois que je pense à ce ce sujet là (et le cancer de ma mère m'a bien laissé le temps d'y penser l'an passé) je me décompose et ressors convaincue que je ne m'en relèverai pas. Dire que cela me terrorise est un doux euphémisme.
Alors à part t'envoyer mes douces pensées et tous mes souhaits de rétablissement à ton papa, les mots me manquent :-(
Je frémis à l'idée de ce que sera la vie quand ma mère ne sera plus là. Pourtant nous n'avons pas toujours des relations faciles.
Quant à l'hôpital de la préfecture de Seine-et-Marne, j'ai manqué y rester après avoir été renversée par une voiture il y a maintenant plus de vingt-cinq ans. À croire que les choses ne s'y sont pas améliorées…
C'est un anesthésiste qui avait pris sur lui de me faire transférer à Paris. Il m'a sauvé la vie.
Bon courage pour la suite.
Des évènements récents ont fait que mon homme et moi avons du y penser, et y pensons encore et devons l'envisager ... comme toi, non ce n'est pas imaginable et peu importe les relations !
c'est inimaginable..et portant un jour..et ce jour là..le ciel m'est tombé sur la tête et l'orage gronde toujours presque 2 ans plus tard!
bisous
des bisous, je pense à toi, à vous.
Courage,
Un AVC actuellement c'est souvent bien récupéré, n'hésites pas à me demander des conseils si tu en as besoin.
Bises
Des pensées pour vous et pour lui.
Tu sais, les AVC, il y en a de toutes sortes, je vous souhaite que le sien ne soit pas grave et qu'il remonte vite la pente.
Plein de bisous, copine.
Bisous, courage...
Même quand on a 50 ans ; papa ne va pas bien en ce moment, et malgré ma foi catholique que je croyais pourtant bien profonde, je m'aperçois que je n'arrive pas à accepter ce moment où on le mettra sous terre ; votre texte est vraiment d'actualité pour moi.
Je pense très fort à toi, à vous... Bises
C'est si vrai, qu'on reste toujours un tout petit enfant; c'est exactement ce que j'ai ressenti à l'annonce du cancer de ma mère...
Quant à l'AVC, j'espère que ton papa s'en remettra aussi bien que notre ancien président!
Je pense bien à toi, la mort de nos proches est toujours difficile à envisager même si on sait que c'est inéluctable...
Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir alors j'espère que ton papa va s'en remettre.
Plein de pensées pour toi,pour vous
bises !
Merci pour vos mots si chaleureux.
Je vois que nous ressentons tous la même chose...
Mon père se remet doucement, il n'a pas encore vraiment pris la mesure de ce qui s'est passé, il gardera des séquelles mais a commencé une rééducation à l'hôpital.
Plus qu'à attendre...
Je comprends, mon père a fait un avc il y a 4 ans, il s'est bien remis mais on a le sentiment qu'il est en sursis car il paraît que le second avc est toujours fatal.
Alors on profite le mieux possible des moments qu'on peut passer avec lui et on évite de se fâcher pour des broutilles.
Bon courage
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