Wednesday, September 13, 2006

Enfant, je détestais l'école. En réalité, j'ai détesté l'école de la maternelle à la fin de la fac. Ca a empiré à l'entrée au collège puis à l'entrée au lycée, avec le stress des contrôles, des leçons pas apprises (bin oui....), des devoirs baclés (bin oui....), avec donc la crainte d'être interrogée, les matières que je ne maîtrisais pas et les mauvaises notes au bout.

L'enfer.... comme sans doute beaucoup d'entre vous.... Que celui qui adorait l'école et y allait en courant lève le doigt, j'aimerais faire une enquête sociologique à son sujet.

C'est sans doute la raison pour laquelle j'ai tant hésité à devenir prof moi-même.... Quoi? Moi, bourreau d'enfants à mon tour? Vous plaisantez j'espère!

Bon voilà, je le suis, j'y reste, pour un bout de temps au moins.

L'année dernière, ça allait, les petits aiment bien l'école maternelle, on joue, on fait de la peinture tout ça, ça passe encore.

Cette année, CE1-CE2, premier jour, des parents viennent me voir: vous savez, mon enfant est mort de trouille....
Mort de trouille à 8 ans!!! Mais qu'avons-nous fait de l'école? Ce lieu où on est simplement censé enseigner aux élèves ce qu'ils ne savent pas encore? Et leur donner le goût d'apprendre? de chercher? de créer?
Une usine à notes et à punitions.....

Dès les premiers jours, j'ai senti que l'école et moi, ça ne collait pas. Pas comme ça. Je le savais avant déjà, mais là j'étais dedans et forcée de réagir.
Je ne veux pas faire apprendre des règles de grammaire absconses et abstraites que beaucoup d'élèves ne sauront pas réinvestir. Je ne veux pas les faire trimer des heures sur du français et des maths. Je ne veux pas, et je ne peux pas. Je serais la première à m'ennuyer. En plus, on sait que ça ne donne guère de résultats: ceux qui s'en sortent sont souvent ceux qui s'en seraient sortis sans nous, on arrive à en attraper certains par ci par là, beaucoup sombrent, s'en fiche et n'ont plus envie de rien.

Je n'ai pas la prétention de révolutionner quoi ce que soit, d'autres l'ont fait avant moi, et tout mon cheminement me conduit à ce qu'ils ont mis en place. Je pense à Freinet en particulier.... Je vais tenter de mettre en place cette méthode cette année, petit à petit.... En attendant, j'essaie avec mes propres moyens de donner aux élèves l'envie de décrouvrir et d'apprendre.... Et de rêver....
Hier, ils ont récité Le cancre, de Prévert.... Beaucoup étaient pétrifiés, regardaient le sol, trituraient leurs vêtements, tordaient leurs mains, se liquéfiaient sur place en cas d'erreur...
Comme c'est triste de ne plus envisager la poésie que comme une épreuve à surmonter.... J'espère qu'à la fin de l'année, ils réciteront leurs poésies avec plaisir, et qu'ils en écriront....

12 comments:

Anonymous said...

Tiens tiens, comme je me retrouve dans ce genre de questionnements ! (et je ne te dis pas, faire du Freinet dans le secondaire, faut s'accrocher pour trouver des pistes !) Je te souhaite d'y arriver !

Anonymous said...

Tu peux leur faire écrire des textes libres pour dédramatiser le truc.
Voici l adresse du blog de l école où nous publions leurs textes:
http://brunschvicg-rousseau-lille.over-blog.com/
Ils travaillent sur plan de travail, 45 minutes par jour. Ce n est pas miraculeux, mais ils avancent à leur niveau, sans la pression d aller aussi vite que les autres.
En tout cas, bonne réaction de ta part. Ne connaissant pas , ni ton école, ni la personnalité des enseignants, ni le public, je ne peux que te dire "bon courage!"

Anonymous said...

Blogspot a débloqué pendant les vacances et depuis par défaut le fil rss ne reprend plus l'intégralité des billets: tu pourrais y remédier?

dans "flux d'actualisation" il faut revalider le "completes"

tirui said...

je suis flatté qie tu veuilles faire une étude sociologique sur moi :-))

sinon je ne saurais trop t'encourager à faire une école humaine et douce dans notre monde de brutes. Tout n'est pas si noir actuellement, heureusement, par exemple mes enfants n'ont jamais été morts de trouille, même en primaire. (à la rigueur ce qu'ils craignaient c'était la cantine, pas l'école). Et les deux grands ont toujours adoré apprendre, illustrer et réciter leurs poésies.

Anonymous said...

J'ai toujours bien aime l'ecole (sauf la classe prepa..., les deux pires annees de ma vie!) mes enfants aussi...Mais bon la verite c'est qu'eux n'ont jamais ete a l'ecole en France et je ne sais pas si l'enseignement francais leur plairait. Ici, comme aux US meme si au Mexique c'est plus strict et moins creatif, l'enseignement se fait beaucoup par travaux de groupes, par activites, par presentations orales devant les autres (et parfois devant les parents). Bon comme partout il ya le stress des controles mais honnetement les matins ou mes enfants ne partent pas joyeux et contents a l'ecole sont tres rares!

Bon courage en tous cas!

Anonymous said...

Je dirais aussi que le stress et la peur des enfants a *peut être aussi* sa source dans la volonté de réussite par procuration des parents ? Il y a des parents qui veulent que leurs enfants aient les "meilleurs" profs et enseignements déjà en maternelle !
Je pense que c'est un tout : l'école, les profs, les parents et les enfants.
Bon courage en tout cas, tu essaie d'épanouir les enfants au lieu de les gaver de connaissances, bravo :-)

leymia said...

Je lis souvent mais je ne poste jamais mais comme je veux participer à ton étude sociologique, faut bien que je me manifeste ;-)
J'aimais l'école (au moins jusqu'au lycée) mais je dis pas que j'étais pas morte de trouille quand il fallait réciter un truc devant toute la classe par contre !

Anonymous said...

Ma fille a pleuré, jeudi, parce que "Madame, elle interroge les autres et pas moi, pourtant, je sais, moi au moins"

En tout cas, elle n'a pas peur...et elle aime l'école, comme l'a toujours aimée sa mère :-)

Anonymous said...

c'est bizarre de retourner à un endroit qu'on n'a pas aimé... ou est-ce une volonté de le changer ?
j'ai toujours aimé l'école mais je n'ai jamais eu envie de "la faire", je me suis même promis au collège de ne jamais être prof...
mes 2 filles scolarisées aiment aussi y aller, elles ne semblent pas avoir peur et nous leur disons souvent qu'elles ont le droit de se tromper...
je trouve que certains parents mettent trop la pression :
"est-ce que tu as bien travaillé aujourd'hui ?" est souvent la 1ère question que j'entends à 16h30 à la grille... je préfère demander si elles ont passé une bonne journée.

Anonymous said...

si ça peut te rassuré j'ai aimé l'école au moins jusqu'au lycée mes enfants aiment l'école y compris l'ainé de 8 ans qui regrette de ne pas pouvoir y aller pendant les vacances. il y a des enfants qui aiment apprendre car ils conçoivent les leçon comme une ouverture sur le monde et ils acceptent les corvées sans enthousiasme mais en comprenant le but. je fut de ceux là j'ignore par quel miracle. cela m'a rendu ma scolarité agréable car le but était la connaissance et non les notes. mes parents se moquaient des notes (sauf si elles trahissaient un mal-être de ma part, une fatigue) mais les connaissances les emerveillais j'avais un père amoureux d'histoire et d'art une mère qui aimait lire les deux m'ont apris a aimer l'école non parce que j'y était une bonne éléve mais parce qu'on y apprenais des choses.

je te souhaite d'apprendre ça a tes élèves les notes ont moins d'importance que ce qu'ils vont apprendre. tu ne les juge pas à l'aune de leur notes et tu sais que même les cancres valent le coup d'être aimer, soutenus.... chacun porte en lui un talent à déveloper qu'il ne vas pas forcément déveloper à l'école. peut être pourait tu leur donner ce sujet de reflexion : quel est mon talent? à quoi suis-je bon?

Anonymous said...

je me trompe ou tu ne t'epamouis pas dans ce taf???
et je ne comprends pas toi tu n'aimais pas l'ecole... d'ailleurs c'est vtres francais de ne pas aimer lever le doigts...
Si tu trouves ce que tu n'aimais pas dans le fait d'etre eleve mais que tu apprecies quand meme ton taf, pourquoi pas innover une methode perso pour faire aprecier la grammaire...
Ne nous dis pas que tu fais ce travail pour son avantage d'etre fixe...
Ou n'etait ce qu'un passage de blues...

Anonymous said...

je commence une licence en sciences de l'éducation et tes interrogations sont celles des chercheurs. Que j'aimerais que tous les maitres et maitresses soient comme toi.