Wednesday, October 18, 2006

Et pourtant....

Il faut bien continuer.... Se lever, quand même, affronter la classe d'enfants choqués, qui pensent que leur ami va mourir et que je vais aller en prison (je me demande quel parent a pu lancer ça...). Affronter l'enfant responsable, coupable, et son terrible regard indifférent. Travailler, le son [k] et s'il faut écrire et ou est, un peu de symétrie, l'après-midi l'alimentation (les pâtes poussent sur les arbres et les céréales c'est de la farine de blé) et enfin la fameuse lettre à l'ami hospitalisé. Je demande aux élèves d'écrire un petit texte sur le cahier de brouillon, que je corrigerai avant qu'ils ne le réécrivent sur une feuille blanche, avec un dessin.

Les
"je t'aime"
"t'es mon pote"
"j'espère que tu vas bien"
"j'espère que tu vas t'en sortir"
"je pense fort à toi"
"je te fais plein de bisous"
défilent, et soudain
"pardon de t'avoir poussé"

???
Surprise, je le regarde droit dans les yeux.

Il est aussi intelligent que malin, mais peut-être, peut-être, y a-t-il de l'espoir, malgré tout....

10 comments:

Anonymous said...

Pour ne pas etre l'exclu.
Le groupe a cette force de ressouder, quand ca part dans un elan positif car mene par une jeune bergere.
Ainsi le "on pardonne tant qu'on aime" peut revenir en force. Autant y croire pour l'instant.

tirui said...

il y a toujours de l'espoir (même si je comprends que des fois tu puisses en douter terriblement)

Anonymous said...

met toi 5 minute dans la tête de l'agresseur.

imagine être né d'une famille ou le geste remplace la parole pour éduquer (une tape sur les mains ça ne leur fait pas de mal) ou même seulement où la fatigue des parents qui bossent dur toute la semaine les empêche de se battre contre l'enfant qui a envi de regarder la télé tard le soir (l'envi de le garder un peu avec soi peut être aussi) l'enfant est fatigué de sa vie au rhytme bien trop lourd il devient agressif (comme nous le somme souvent aussi nous quand nous somme trop crevé) pas seulement en parole en geste aussi. et puis c'est un enfant il ne réflechi pas plus loin que le bout de son nez on l'embete il pousse et bouscule sans réflechir au conséquences sans mesure son geste.

et voilà que l'autre reste à terre une ambulance vient et l'agresseur sans le regard horrifié des adultes, accusateur des enfants. il crane : "il l'a bien cherché celui là" mais à l'intérieur il est terrifié (que va t'on me faire?).

il regrette son geste sans doute plus parce qu'il a peur des punition que par compassion peut être un peu des deux c'est difficile de déméler.

c'est peut être l'agresseur qui a le plus besoin de ton aide dans cette histoire pour comprendre que ses gestes ont une conséquence peut être pour apprendre à réparer.

il a sans doute besoin d'une punition qui le délivrera de sa culpabilité mais aussi d'une réparation : il ne doit pas rester pour toute l'année celui qui a poussé cela l'enfermerais dans son rôle de brute, de caid.

Anonymous said...

Formation autour de la philosophie Loczy hier : un enfant est agressif pour 3 raisons :
-c'est pulsionnel
-il ne supporte pas une frustration
-il est en insécurité affective.
Alors, il faudrait s'occuper avant tout de l'enfant agresseur... Ce n'est probablement pas dénué de sens, mais c'est difficile à avaler. Et à mettre en oeuvre.

LiliLajeunebergere said...

ce que vous dites est très vrai, seulement moi je suis prof, pas éducatrice, ce qui signifie
-que je ne suis pas formée pour aider correctement et durablement cet enfant
-que j'ai 21 autres élèves qui méritent également mon attention
-que je n'ai que 6h par jour avec eux et que ça passe très vite
-que j'ai un programme scolaire à tenter de respecter

donc je vais faire comme tous les profs: du rafistolage pour tenter de mener ma barque malgré tout.... ou comment cacher la plus grosse partie de l'iceberg...

profe_pm said...

¿Vous avez donc 22 élèves en classe? J'ai des collègues qui en ont 45 dans une salle!! et c'est vrai qu'il faut faire tout ce que vous dites. Courage chère collège!

LiliLajeunebergere said...

j'ai eu des départs depuis le début d'année, d'habitude on plafonne plutôt à 26-27 (45 je n'imagine même pas!)
22 élèves, c'est très agréable :-)

Anonymous said...

J'ai le sentiment qu'il y a de l'espoir jusqu'à ce que ces enfants lisent dans nos yeux qu'il n'y a plus d'espoir.
Je partage l'avis de Celak sur le rôle "purificateur" de la punition. L'école ne peut pas faire comme si ...
Et beaucoup va dépendre de l'attitude du petit garçon blessé à son retour, s'il revient dans la même classe.

Anonymous said...

Ce que je voulais dire, Celak l'a dit beaucoup mieux que moi...

Il ne peut dire à personne ce qu'il ressent cet enfant "agresseur"...

Mais sans doute lui faut-il beaucoup de courage pour avoir écrit "Pardon"

Anonymous said...

Comment va l'enfant ? courage