Voilà que je me fais poète... On dirait du Verlaine un peu non?
Mon ombre ténébreuse... Celle qui m'empêche d'écrire ici depuis des mois... Avant j'avais toujours une anecdote à narrer, mais depuis des mois, c'est la page blanche - ou la page que je ferais mieux de ne pas écrire.
L'ombre ténébreuse qui me donne l'impression de me noyer dans ma vie...
C'est une vieille amie, elle est restée tapie des années dans un coin de mon existence, et a attendu le meilleur moment pour surgir.
Je ne voulais pas la voir. Mettant le blues qui m'accable presque en permanence et que je tente de repousser au mieux sur le compte des mille et une choses qui compliquent mon existence en ce moment - la justice qui n'avance pas, mes problèmes d'argent, ma candidature aux municipales, mon boulot que je supporte de moins en moins, un amoureux transi "qui m'attend". Mettant mes trous noirs sur le compte de ma fatigue.
Ce matin, en classe, j'ai eu la tentation de ne pas me lever de ma chaise. De ne pas me mettre face aux élèves pour leur faire cours. Je ne pouvais pas. Je n'en pouvais plus.
Je l'ai fait, pourtant. Me lever, me mettre face à eux, parler. Au prix d'un effort surhumain. Je n'en reviens pas d'avoir réussi l'exploit de me lever et de faire cours aux élèves assis derrière leurs pupitres. Avec la nausée.
J'ai expliqué ça à un collègue, après. Qui m'a dit, avec des mots simples, avec des mots qu'on a pour les amis, ce que je sais depuis longtemps, ce que je ne peux plus ne pas voir.
J'ai toujours dit que je saurai ne pas tirer sur la corde. M'arrêter avant de m'effondrer.
Mais sait-on bien à quel moment on atteint le point d'extrême limite?
J'ai peur de ne plus pouvoir me lever, un matin.
J'ai peur d'attendre qu'il soit trop tard pour réagir et qu'alors, je pourrisse l'enfance de mes enfants avec ça en plus.
Je vais tenter de tenir encore 3 jours. Ces 3 jours qui nous mèneront jusqu'aux vacances. Ensuite... Ensuite... Il faudra bien que je la regarde en face, mon ombre ténébreuse, et que je l'empêche de m'envahir davantage.
Monday, February 18, 2008
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10 comments:
Courage Lili, que l'ombre une fois affrontée laisse filtrer un peu de lumière!
Il vaut souvent mieux affronter carrément ses dragons pour mieux les terrasser. Courage... plus que 3 jours... ça n'est peut être aussi qu'une question de fatigue, plus que de lassitude. Biz !
3 jours..puis peut être..oser regarder l'ombre en face...dans les yeux...et lui dire..va-t-en!!!!
courage!
J'ai retrouvé dans les mots "l'impression de me noyer dans ma vie..." ce qui m'a accompagné l'année de mes 16 ans. Les petites pilules ont aidé mais j'ai bien cru que jamais je ne referais surface, que j'avais trop coulé pour pouvoir remonter. Et puis un jour, la lumière est revenue et m'a tirée hors de l'eau. Que la route ne soit pas trop longue ni trop douloureuse. Et puis, "c'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière" (E. Rostand). Je vous souhaite du courage encore et toujours.
Courage ma belle. Les p'tites pillules je les ai goutées à p'tite dose, elles m'ont aidées à reprendre la route avec le suivi d'un gentil écouteur. Elles ne m'ont pas donné du rose dans ma vie, mais ont évité que je me couche dans le fossé. J'ai été longue à me laisser convaincre et je regrette ce temps perdu. Biz.
Courage Lili, que les vacances t'apportent la force de surmonter ce "creux de la vague" et te permettent de repartir d'un bon pied.
Oùla!
Tu sais que je te lis... et que je n'interviens pas... mais là, cela ressemble un peu trop à une bouteille à le mer!
Tu n'es pas indestructible... et ce que tu décris pourrait bien être un burn-out :<<
Je t'en prie, parles-en à un médecin de confiance. Ne restes pas toute seule avec cela!
Moi, je n'y connais rien, à ce problème (chanceuse je suis). Néanmoins, je me permets de t'envoyer voir un médecin, un qui te connaisse de préférence.
Et puis, une collègue m'a dit que les pilules l'avaient aidée.
Tiens bon!
Hello, j'ai été taguée pour la premièr fois sur mon blog et j'ai pensé que tu serais contente d'être taguée à ton tour, histoire de te changer les idées, car je sais que rien n'est facile en ce moment. Bon courage
ça arrive à tout le monde, d'être au bord de la dépression, et un médecin gentil et compréhensif c'est encore mieux pour en parler que les curés autrefois. Au passage, on n'est pas obligé de tenir 3 jours de plus, quand on n'en peux plus, on a le droit d'être en arrêt maladie, même 3 jours avant les vacances (et on emmerde les cons que ça fait rouspéter contre les profs)
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