Thursday, February 21, 2008

Dans le mur

Ils m'ont eue. Les élèves, leurs parents, la directrice.
Cette classe a failli avoir l'instit de l'an dernier, qui avait plus de 20 ans de métier et qui a failli en changer, de métier.

Moi, ils m'ont eu. A l'usure. En un mois 1/2. Ils sont perdants, tous. A la rentrée, il n'y aura pas d'instit pour cette classe. Etant donnée la pénurie d'enseignants dans notre coin, c'est une situation qui pourrait durer.

Tant pis, ce n'est plus mon problème. (Enfin, c'est ce dont j'essaie de me convaincre... J'ai l'impression de trahir mes collègues- qui sont au courant de ma décision et la comprennent - et de baisser les bras lâchement)

Mon problème, ce soir, c'est de me demander si je vais aller travailler, demain, dans cette classe, pour le dernier jour.
C'est de me demander si je vais simplement demander à l'inspection de me remettre sur des remplacements courts, et soyons clair, il n'y a que l'argent que ces remplacements me procurent en plus de ma paye habituelle qui me motive, ou si je vais encore plus simplement me mettre en arrêt.

Je n'arrive pas à savoir si ce sont ces enfants-là avec ces parents-là dans cette école-là qui m'ont dégoûtée du métier, ou s'ils m'ont permis d'ouvrir les yeux et d'admettre que ce métier, je ne peux plus l'exercer.

J'ai le sentiment d'avoir franchi un seuil et que je ne parviendrai plus à revenir en arrière.

Du flou, beaucoup, devant moi, pour les jours, les mois qui viennent.
Grosse remise en question, à un moment déjà si difficile...

J'ai vu mon avocate, hier. Ca va être encore long, si long... Plusieurs années.

Heureusement, la campagne municipale me fait penser à autre chose, et entre réunions et porte-à-porte, je m'occupe exclusivement des enfants. Et aussi, j'ai été accaparée par plusieurs bons livres coup sur coup. Alors je ne suis certes pas très présente dans la blogosphère, mais ça ne signifie pas que je sois tombée. Je suis juste au bord du gouffre, et j'essaie encore de me retenir aux branches.

11 comments:

Anonymous said...

Qu'est-ce que je lis???? Vite je t'envoie des fagots de branches!!! et va voir ton médecin, il faut que tu te retrouves... tu accumules tellement de difficultés sans avoir le droit de craquer! tu as le droit de t'arrêter, de souffler pour ton bien et celui de tes petits.
Mais à quoi elle joue la justice? Pourquoi devant des problèmes aussi graves, elle ne prend pas de décision en urgence? A quoi peut-on croire aujourd'hui dans notre "beau" pays? Je suis de tout coeur avec toi. Biz.

Anonymous said...

je te tends aussi la main...attrape..plus solide que les branches...

Anonymous said...

Bonne chance, bonne suite, bon courage.

Anonymous said...

Bonjour
je ne te connais pas, mais je lis ce blog de temps à autre et tu m'as émue, et j'admire ton courage et ta ténacité..
Là, je pense que tu ne dois surtout pas prendre actuellement de décision définitive sur le plan professionnel, que tu pourrais regretter plus tard.
Tu as un urgent besoin de t'occuper de TOI, et de te faire aider. Vois un médecin au plus vite. Du repos, du recul et de l'aide, c'est ce dont tu as besoin tout de suite. Tu ne peux plus prendre de décisions sereines dans cet état.
Je te souhaite tout le courage du monde, et vraiment, le plus urgent, pour toi et tes enfants, c'est de prendre soin de TOI, de ne pas aller au-delà de tes forces. Une fois qu'on a vraiment craqué, il est beaucoup plus dur de remonter la pente.
je te tends aussi une main virtuelle, mais chaleureuse :-)

Anonymous said...

Des pensees positives et un rayon de soleil mexicain parfume a la goyave. C'est a peu pres tout ce que je peux faire et te souhaiter bonne chance.

tanette said...

D'accord avec Shiva et je joins mes deux mains aux autres pour te retenir. Bon courage, bises; tiens bon..!

Bismarck said...

Au début de ma carrière, j'ai eu des moments de doute sur ce choix d'enseigner. Des élèves difficiles.
Et puis, au fil des remplacements, j'ai rencontré des élèves qui me trouvaient mieux que leur prof habituelle, et qui m'ont redonné confiance.
N'abandonne pas maintenant ton métier, il y a trop de choses qui faussent ta vision, en ce moment.
Mais je comprends que ce soit difficile, et que le soutien moral de quelqu'un que tu ne connais pas ne te sert pas à grand chose...

FD-Labaroline said...

Oui, ça serait dommage que tu n'exerces plus ce boulot, dommage pour tous les élèves qui ne t'auraient pas eu. Mais prendre du recul ça oui. je l'ai fait. 5 ans à faire autre chose ailleurs. ça fait un bien fou. On se sent plus léger et plus libre, puisqu'on sait que l'on peut aller dériver ailleurs. On revient en se sentant à nouveau belle et efficace.
Le "détachement" dans un autre ministère (ou pas) dans une toute autre fonction, ça s'appelle. Zyeute le BO. Et reste zen. Je t'embrasse fort fort. Tes zouzous aussi.

LeZ@z@blog said...

je n'ai rien d'autre à ajouter de ce qui a été déjà dit sauf de t'accrocher , te reposer pour faire le point , mais surtout ne pas abandonner.
Courage

Unknown said...

Non, je ne crois pas que tu vas abandonner ce métier pour lequel tu as du talent...
Mais là, tu as besoin de repos et de temps. N'importe qui en aurait besoin à ta place, inutile de te culpabiliser!
Acceptes l'aide qu'on te propose, y compris un arrêt-maladie et prend le temps de souffler, de reprendre des forces... et de profiter des beaux moments de la vie ;)
Tu sais où me trouver si je peux faire quelque chose de concret pour toi... En attendant, je t'embrasse et je t'envoie plein d'ondes positives!

LiliLajeunebergere said...

Merci :-)

Je ne suis pas allée voir le médecin... J'ai voulu tenir jusqu'aux vacances, et j'ai trouvé ça bizarre d'aller consulter le vendredi soir des vacances.

Je vais peut-être attendre la rentrée... Voir comment les choses se profilent, et faire fi de ma conscience professionnelle cette fois, si ça s'avère nécessaire.

L'autre chose qui m'incite à ne pas demander d'arrêt dès le lundi de la rentrée, c'est mon implication dans les élections.