pourquoi je ne consulterai plus de psy

Lors de mon récent coup de blues au sujet de mes relations avec ma fille, E. m'a demandée si celle-ci voyait un psy.

Voici ma réponse.

Ma Princesse souffrait d'encoprésie, c'est-à-dire d'un refus de faire ses selles, et de les faire pour finir exclusivement dans une couche, ce qui était aussi inquiétant que difficile à gérer au quotidien (retrouvez-vous contraints d'allonger rapidement une fillette afin de la langer dans un resto ou un zoo, vous comprendrez) et qui s'est aggravé lorsque je suis tombée enceinte de Viking.
Je me suis donc tournée vers une pédopsychiatre pour trouver de l'aide. Verdict: princesse avait été traumatisée par mes fausses-couches, et supportait mal ma grossesse, ce que j'avais intuitivement compris, comme quoi on peut comprendre ses enfants sans faire de hautes études en psychologie, ouf.

Et je dois dire que la psy a bien aidé ma Princesse, qui allait globalement mieux au bout de quelques séances, même si l'encoprésie était toujours là.

Puis y'a eu, à quelques jours d'intervalle, la séparation d'avec son papa et la naissance du 'tit frère, et ça, c'est quand même trop, quand on a 3 ans1/2.
Et j'avoue que durant des mois et des mois, engloutie par les problèmes matériels et financiers, décidée à être davantage maternelle avec ce bébétoutneuf que je l'avais été avec son aînée, j'ai été nulle avec elle. Et c'est la faute de personne, hein, juste de la vie qui soudain était trop moche et trop sombre, et de moi qui n'était pas assez forte. Ma faute, donc.

Durant tout ce temps, Princesse a continué à être suivie par la psy.
Et c'est là que l'histoire commence véritablement- celle que j'annonçais en titre.

J'allaitais Viking. Bon, au début ça allait, il avait 1 mois, puis 2, mais quand on a abordé le troisième mois, la psy a commencé à parler sevrage. Parce que j'allais pas l'allaiter jusqu'à ses 18 ans quand même, hein? Bin non, mais là en même temps il a 3 mois, on a le temps non? Bin non!! Et ça a duré toute l'année!!! Toute l'année, il fut question de sevrage. Et le pire, c'est que la psy était vraiment agressive vis-à-vis de l'allaitement, et devant Princesse en plus, ce qui n'était pas très malin, faut l'avouer.

Mais moi, je n'avais aucune intention de le sevrer avant son premier anniversaire. J'ai vraiment quelques soucis avec la maternité, qui reste en partie quelque chose d'instinctif, et cet allaitement était très important pour moi; j'avais décidé d'allaiter ce bébé longtemps, sans avoir de durée précise dans la tête, mais en tout cas au moins un an, pis d'abord, je lisais partout que les bébés se sèvrent d'eux-même entre 18 mois et 2 ans, et ça me convenait bien.

Avec le recul, je pense que la psy estimait entre autres (en plus de fait qu'allaiter trop longtemps est malsain par exemple) que cet allaitement m'empêchait de m'occuper de ma princesse. Là dessus, elle n'avait pas totalement tort, mais elle n'a jamais dit cela clairement, et d'autre part, ce n'était pas qu'à cause de l'allaitement.... j'ai eu besoin de me greffer mon viking dans les bras, et je l'aurais fait - au détriment de princesse, malheureusement- allaitement ou pas.

Dans le courant de l'été suivant -près d'1an1/2 après avoir commencé à consulter - ma fille a cessé de souffrir d'encoprésie, et s'est globalement épanouie, sans doute grâce aux effets conjugués de la psy et de mes lectures toutes neuves (Solter, Fillozat pour ne citer que celles-là)

Et puis un jour, il y a 10 mois pour tout dire, pour tout dire, même, c'était le 24 décembre dernier, le père de mes enfants s'est brusquement souvenu qu'il était le père de mes enfants et a fait un retour dans notre vie.

Là c'est Viking qui a été destabilisé. Même à la crèche, on m'a fait remarqué son changement d'humeur. Il était triste, mon Viking. Alors rebelotte chez une psy- une autre.
Comme il ne parlait pas bien - ce qui n'a pas vraiment changé- c'est moi qui discute, j'énonce les faits, rien que les faits, et soudain, mon viking me réclame une tétée (alors qu'il n'en avait plus en journée).

Argh le traitre!!!!! S'il y a bien un mot qu'il ne fait pas prononcer dans le cabinet d'un psy à 2 ans 1/2 passés, c'est bien celui-là!!!!!

L'opinion de la psy était faite: le problème, ce n'était pas ce père fantôme qui réapparaissait de manière intermittente, c'était MOI et je devais absolument sevrer.

Alors là soyons clair: quoi que vous pensiez de l'allaitement long, c'est une question de point de vue.

Je m'explique: il y a quelques temps, j'ai été presque choquée d'entendre mes collègues déclarer qu'elles ou leurs conjoints prenaient le bain avec leurs enfants!!! Pour ma part, j'ai pris le bain avec ma fille jusque vers ses 4 ans peut-être, et pas au-delà des 2 ans du viking, mais pour l'un comme pour l'autre, je ne l'ai pas fait systématiquement, loin de là.
Eh bien mes collègues, elles sont tout ce qu'il y a de plus saines et sensées.
Par contre, elles sont très étonnées (choquées peut-être?) à l'idée que j'aie pu allaiter mon Viking si longtemps. Et je n'ose leur dire que durant 2 années les enfants et moi avons dormi dans le même lit, que ma Princesse ne me rejoint presque plus la nuit, mais mon viking, encore pas mal, mais je sais que ça passera.

Donc voilà, tout le monde a ses tolérances, et le monde irait mieux si on avait les mêmes pour celles du voisin.

Et le problème, c'est que les psy, ils savent mieux que nous. Ce ne sont pas de simples êtres humains qui cherchent à nous aider avec leurs connaissances, non, ILS SAVENT!!!!! Ils savent que c'est mal d'allaiter longtemps, de laisser nos enfants dormir avec nous parfois, de prendre un bain avec eux.
Pourtant, ils devraient admettre que tout dépend de la manière -saine ou non- dont on fait ça. Et il se trouve que la psy elle-même avait admis que mon fils se développait normalement. Mais non, il fallait que je sèvre, elle n'en démordait pas, séance après séance. J'ai tenté de dévier le truc, "on réduit, j'attends qu'il se sèvre de lui-même", bin non, il fallait que ce soit moi qui décide, et que je sèvre du jour au lendemain.

Ce que j'ai fait, au final.
Pour une déchirure, ça en fut une belle, pour mon Viking comme pour moi.
Surtout pour mon viking en fait, parce que contrairement aux apparences, moi, j'étais prête. Lui non. Ce que n'a pas compris la psy, c'est que lorsque l'allaitement se prolonge, il faut laisser l'enfant décider du moment où il souhaite arrêter (dans la limite du supportable pour la maman, bien sûr, et pour moi, la limite, c'étaient ses 3 ans, et on y serait arrivés tranquillement sans la psy), parce que c'est une étape importante de son développement personnel: je décide que je suis grand. En tout cas c'est mon sentiment, confirmé par l'attitude de mon fils, qui a beaucoup stagné depuis, au niveau langage et au niveau comportemental (et en particulier, il n'est réellement propre que depuis une dizaine de jours.... j'ai eu le sentiment qu'il voulait se "venger" de ce sevrage brutalement imposé). Et qu'on ne me dise pas que mon fils n'est pas bébé: je sais ce qu'est un enfant de 3 ans, j'en ai 11 dans ma classe, je compare aisément.

J'ai donc sevré pour avoir la paix et pour qu'enfin on s'occupe de ce qui était pour moi le fond du problème: les relations de mes enfants (ma princesse est venue aux séances, par la suite) avec leur père, éternel présent-absent.
Eh bien rien n'est venu. La psy avait trouvé une cause, et lorsque cette cause n'était plus en cause, elle n'avait plus rien à dire.

Pas grave, je me suis remise à Fillozat, Gordon et Solter, et sur les conseils de la directrice de mon école, les enfants ont eu des séances d'étiopathie, seule thérapie non intrusive, que ça fait trop du bien. La seule chose que l'étiopathe s'est permise à mon encontre, c'est "mais arrêtez de culpabiliser!!!!!"

C'est vrai? je peux?

ps: je ne veux pas cracher dans la soupe, je pense que les psy peuvent vraiment apporter une aide..... Mais moi, là, j'ai été trop déçue, je ne vais pas courir le pays à la recherche DU psy qui ne mettra pas mon allaitement en cause dans le mal-être de mes enfants!! je peux les aider autrement.......