Wednesday, January 09, 2008

10 mois, et toujours rien à l'horizon...

Cela fait 10 mois et 4 jours que les enfants ont parlé.

Lorsque la policière est venue me chercher dans la salle d'attente de la brigade des mineurs, elle ne m'a pas dit "vos enfants ont dit que", "il est possible que" ou toute autre périphrase permettant la distance...Non, elle m'a dit "voilà ce qui s'est passé".

Personne n'a jamais mis en doute ce que mes enfants ont dit, ni ce qu'ils ont vécu. Tous les professionnels (psychiatres, policiers) s'accordent là dessus.

Aussi, bien logiquement, mon ex a-t-il été mis en prison après avoir été jugé pour les faits.

Huhu, c'est une blaaaaaaaaaaaague!

Parce que non, pas du tout....

D'abord, on a dû fuir."On" m'a dit/permis de le faire, mais aucun acte écrit ne m'en a jamais donné la permission. Comme ça, au cas où, tout le monde est couvert - sauf moi. D'ailleurs, au jour d'aujourd'hui, je suis passible de prison pour non présentation d'enfant. S'il y a non lieu (ça reste un risque), vous pourrez m'apporter des oranges en prison.

Les enfants ont parlé le 5 mars, mon ex a été mis en examen le 19 juillet. Pourquoi un tel délai?
- Il fallait que le dossier soit complet
- Il fallait qu'il se promène du commissariat où la plainte a été déposée au tribunal dont ce commissariat dépend
- Puis de ce tribunal au tribunal dont dépend mon ex
- Puis de ce tribunal au commissariat dont dépend mon ex
- Et qu'enfin, les flics prennent connaissance du dossier (normal)

De plus, c'était un dossier non urgent - bin oui, les enfants sont avec moi donc ne craignent plus rien - par contre on me tombera dessus au cas où comme je l'ai dit... Je précise qu'il était apparemment impensable de réduire ce temps qui m'a semblé interminable en traitant le dossier là où l'affaire a débuté.... Rendez-vous compte, ça aurait obligé mon ex à faire 1/2h de trajet pour se rendre à la convocation! Que j'aie à faire cette 1/2h de trajet pour me rendre, moi, aux convocations des policiers et des juges qui traitent désormais le dossier là où habite mon ex ne pose aucun problème par contre.

Mais, me demanderez-vous, où ça en est, tout ça? Bin toujours en cours de traitement - j'attends d'ailleurs une nouvelle convocation, par le juge cette fois (en novembre c'était au commissariat), pour me justifier sur certains points, rentrer dans des détails très intimes... Pourquoi? Pour dresser le profil psy de mon ex - c'est d'ailleurs aussi pour ça que les flics ont fait le déplacement en bretagne pour parler à sa famille... Perte de temps, de fric, d'énergie non? Encore une fois, personne n'a de doute sur ce qui s'est passé, alors pourquoi on ne juge pas les faits, simplement les faits?

A propos des faits... L'expertise médicale n'a rien donné... bin oui, faite juste en surface près de 2 mois après les derniers faits, il n'y avait plus de traces visibles à l'extérieur. Mon médecin m'a confirmé que cette expertise ne prouvait rien, mais malheureusement on doit s'en contenter.
Donc mon ex est mis en examen non pour viol mais pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans et d'ascendant du descendant (c'est plus grave de violer ses propres enfants que ceux des autres )

Et là je m'insurge, quel message véhicule-t-on là? Allez-y, messieurs les violeurs en tout genre, tant que vous ne pénétrez pas, ça ira... Désolée, mais quoi qu'il se soit passé au juste (et qu'on ne saura peut-être jamais, au final), ça fait quelle différence pour mes enfants?

Dans les faits, la différence, c'est que le viol est jugé aux assises sur 2 ou 3 jours, et 3 ou 4 ans après les faits, l'agression sexuelle en correctionnelle, en quelques heures à peine, entre une affaire de vol de voiture et une autre de deal de crack, dans les 2 ans qui suivent (à peu près). Franchement, ne me demandez pas ce que je "préfère", au final. J'en sais rien. Du moment qu'un procès a lieu et que mes enfants sont déclaré victimes... Mais cette distinction entre viol et agression sexuelle me dérange (et même plus).

Et enfin, figurez vous que mon ex exerce toujours l'autorité parentale!! Rien d'automatique n'est fait en parallèle à l'instruction, je dois réclamer moi même la révision des modalités de garde et d'hébergement (oui n'allons pas trop vite, c'est trop énorme de demander directement le retrait de l'autorité parentale )

La demande a été déposée le 16 octobre. Aucune nouvelle depuis.

Ah mais oui, suis-je bête, ce n'est pas un dossier urgent, les enfants sont avec moi et ne craignent rien...

6 comments:

Benedicte said...

Ah comme tout cela doit etre frustrant... :( Déjà les lenteurs administratives, c'est à hurler, mais quand s'ajoute l'inquiétude pour la sécurité des enfants... Je pense fort à toi et t'envoie tout le courage et la zénitude que je peux.

Anonymous said...

C'est une honte!!!! si tes enfants n'avait pas une mère solide comme toi, je n'ose imaginer leur situation!
Courage et biz....

Anonymous said...

Juste un petit mot pour te dire que j'ai retrouvé mon mot-de-passe, donc je continuerai à te lire ici si tu veux bien de moi.
Bises et merci pour tout ce que tu as fait pour moi à un moment ou à un autre.

griffoninne_la_couche_tard said...

Et , je ne suis même pas étonnée...:-(
C'est écoeurant , ce pays a tout pour exaspérer et nous donner envie d'en partir ...
Je t'embrasse fort, tiens le coup, hein...
A bientôt.

LiliLajeunebergere said...

Merci, oui oui je tiens le coup (ai-je le choix de toute façon?)

Emilia, tu es la bienvenue ici

zora said...

c'est atterrant... quoi dire d'autre ? j'espère que ça va passer vite à la vitesse supérieure !