Saturday, July 15, 2006

Voyage

Il y a eu Lyon, ses quenelles, son écrasante chaleur et la fraîcheur d’une jolie maison aux murs épais, les discussions sans fin de deux amies heureuses de se retrouver, mon habituelle remise en question de ma vie lorsque je me trouve dans celle des autres, mon envie de plus en plus précise de quitter Paris pour Lyon.

Il y eu Vienne que je ne connaissais pas, Vienne son champagne et ses crevettes grillées à 2h du matin, Vienne son théâtre antique et son fabuleux festival de jazz, la nuit qui tombe lentement, et Eddie Bo magnifique.

Et soudain à nouveau le blues de la trentaine, je pensais en avoir fini, avoir accepté le bilan pas très positif que j’avais tiré de mes trente premières années, avoir accepté d’être celle que je suis aujourd’hui, je n’avais pas réalisé qu’accepter d’avoir 30 ans c’est aussi accepter de continuer de vieillir et là je suis moins sûre de supporter, de supporter le vide de ma vie, cette vie étriquée, cette vie sans avenir. Une vie qui n’arrive pas à se poser, sans doute parce qu’un jour je me suis trompée de chemin, et je ne retrouve pas le bon. Imaginer toutes ces années à venir où je vais encore me cogner, quel abîme…..

Je ferme les yeux, et je ne pense plus qu’au mariage de ma sœur…. Les livrets à relier, le coussin à broder, les sachets de dragées à préparer….. 3 jours de fête tourbillonnante... Et puis après, j’espère, quelques jours au bord de la mer avec une amie. Et après, je verrai, si du moins il y a quelque chose à voir…..

J’aimerais être toujours sur les marches du théâtre antique de Vienne, à écouter Eddie Bo, si rayonnant, si beau si jeune malgré son âge avancé, peut-être trouverai-je là une réponse à la vie.

8 comments:

Anonymous said...

Voilà eu de temps que je lis ton blog, mais quelqus mots de réconfort : Le vide sidéral de la trentaine est assez vertiginuex: Inutilité de la vie, manque de but et de repères : Pour certaines, vue de l'esprit, prise dans leur quotidien et sûre de leur avenir. Pour moi, très présente, vide de ma vie, rupture, pas d'enfants, pas de but, plus de rêves...Et puis, on s'aperçoit que la VRAIE vie commence à 30 ans : la vie d'adulte (Même si on l'était déjà), une vie où l'on est pleinement responsable de soi-même, le moment où l'on peut prendre de vraies décisions bonnes pour nous, et pas forcément pour les autres. peut-être que ton avenir est à Lyon, peut-être ailleurs...
Mais quelque chose que je me répétait : Quad on ne souffre plus, c'est qu'on a renoncé : Ne renonçe pas...

Anne.

Anonymous said...

Quelques temps que je te lis, que je souris ou suis touchée.

Je ne crois pas que quelqu'un qui sache vivre les choses avec tant de justesse soit dans une vie étriquée. Tout au contraire.
Et il me semble qu'il n'y a pas d'âge pour se sentir égarée, ou culpabiliser de se sentir égarée. Au fond, il n'y a rien de plus triste que le manque de remise en question.

Quitter Paris pour Lyon ne changerait peut-être pas tout. Mais réaliser ses rêves, c'est une jolie manière de vivre.

Anonymous said...

pas de panique;
il ya encore une vie après la trentaine ,
une autre aprés la quarantaine. je ne regarde pas trop derrière moi je ne sais pas si c'est pour ça mais j'ai encore des projets plein la tête et parfois il y en a qui se réalisent (pas vraiment comme révé mais quand même.....) ceci dit après de bons moments passés avec des amis c'est normal d'avoir un petit coup de blues.

Anonymous said...

Je te lis depuis plusieurs semaines, guidée de blogsen blogs ... tes questions sont ou ont été les miennes et je me reconnais dans tes incertitudes.

Ma première vie s'est arretée le jour de mes 30 ans, par un jugement de séparation en urgence pour cause de violences conjugales ... un petit de 6 mois dans les bras, il a fallu se battre d'abord pour tout assurer : boulot, bébé, nounou, maison, dettes, harcèlement ... ne pas lever la tête car on en porte tellement que tout s'écroulerait ...
j'avais l'impression que je n'en verrai jamais la fin, que chaque petit geste de ma vie me relierait pour toujours à ce passé si lourd à porter et à assumer.

Et la lumière a réapparu progressivement sous les traits d'un nouvel amoureux qui a su me redonner confiance en moi, m'aider à refaire des projets, à trouver que la vie a du goût ...

Je te souhaite de voir bientôt une petite lueur qui te guiderait vers le goût de la vie.

Anonymous said...

jeune bergere, la priorite pour l'heure c'est de mener le troupeau dans le bon paturage. Le reste ce n'est que du bonus. Apres pour voir que c'est du bonus faut savoir quel prisme tu utilises. Parce que des fois on oublie facilement, des que les yeux ont un probleme ont va voir l'ophtalmo, donc aussi le coeur peut avoir une grosse bosse qui nous fait voir la vie floue... (j'avais promis mais j'ai pas pu m'en empecher;-)

Anonymous said...

Et moi , longtemps que je ne t'avais plus lue... ;-)
Et tu es venue à Lyon...!
On s'est peut-être croisée dans les rues !
Mais bon , c'est vrai que j'aime te lire et te mettre des p'tits mots , mais bon , c'est toujours resté un peu à sens unique , c'est la vie , hein ?
Ma puce est partie , longtemps comme jamais ...
Je suis contente que tu aies bien profité du temps qui t'était "imparti" , (pas joliment dit , hein ?) , à bientôt , jeune et jolie bergère , je vais avoir 41 ans et ne me sens pas vieille , alors je ne sais pas si je peux t'aider , de ce côté là ... Tu as toute la vie devant toi ...Plus ce que tu en sais déjà ;-)

Anonymous said...

C'est beau... c'est beau tous ces chemins que l'on prend à l'instinct, c'est beau de se tromper, de faire demi-tour après le cul-de-sac, c'est beau d'essayer, d'essayer encore, c'est beau l'imprévu, se relever et repartir, trouver des ressources alors qu'on se croyait asséché ad vitam. 30 ans n'est pas l'âge des bilans, à cet âge-là j'étais engluée mais je me croyais heureuse parceque ma vie était "conforme" et toute tracée ... et 12 ans et un grand volte-face plus tard, des claques et des déceptions plus tard, je n'ai jamais été aussi forte et heureuse. Et je ne regrette rien, ni ces années "perdues", ni d'avoir choisi pour mes enfants leur ***** de père, ni que cet homme-là m'ait accablée de dettes l'équivallent d'un beau studio, rien à regretter. Parceque devant est plus beau que derrière, parceque chaque jour est plus enrichissant que la veille, parceque les enfants grandissent et que j'aime ce qu'ils deviennent...
Ton bon chemin tu l'as en toi bergerette et tu te cogneras encore, et tu y croiras encore, et tu fonceras encore bille en tête dans des culs-de-sac... heureusement, sinon la vie serait triste, fade et monotone. Trop.

LiliLajeunebergere said...

Anne, merci pour ce réconfort bien réel ;-) je crois effectivement que je n'ai jamais été aussi libre qu'aujourd'hui! j'aime beaucoup ta dernière phrase, si vraie.

Mellenine, je crois que le fait de se sentir égarée fait aussi partie de ma personnalité... parfois c'est moteur, heureusement! Et je sais que même à Lyon, un jour, je me demanderai ce que je fais là...

michel, c'est peut-être ça aussi, je veux tout et tout de suite! il faut prendre le temps de construire...

chris de paris, triste passage de trentaine effectivement :-( c'est vrai que rien n'est jamais figé, heureusement, il faut savoir s'en souvenir lors des coups de blues!

jemetone, tu touches juste je crois ;-) pour ce que tu dis avant, c'est exctement comme ça que j'ai mené mon troupeau pendant un temps (j'appelais ça "le mode survie", ce que décrit très bien Chris) et c'est clair que depuis le bonus est bel et bien là ;-)

avanaé, je passe te voir sur ton blog, c'est vrai que je ne te laisse pas de mot, je vais remédier à ça ;-) Et la prochaine fois que je vais à Lyon, je te le dis! J'espère que tu ne trouves pas le temps trop long sans ta puce :-(

fd, merci pour ce texte plein de vie et de volonté.... qui donne envie de continuer.... Je t'admire d'avoir su dire stop, à un moment... Il en fait du courage!