J'ai un tout petit souci relationnel, c'est que je suis nulle en relation humaine.
En fait, je suis ce qu'on peut appeler "faible", je me serais faite bouffer par tout le monde dans la jungle, mais comme je ne vis pas dans une jungle, je me fais bouffer juste par ceux qui ont besoin de dominer.
Forcément, j'ai souvent eu le chic pour rencontrer ces personnes, tisser une amitié avec elles, encaisser, déprimer, bouillir puis exploser.
Avec le temps, j'ai appris à éviter ce genre de personne, et heureusement, la plupart des êtres humains ne cherchent pas tout le temps à dominer, hein?
Enfin du moins en amitié, ce qui fait que j'ai quand même des amis.
Mais je vous laisse deviner les affres de la vie professionnelle pour un être comme moi. Je pourrais écrire un livre sur l'art de se faire exploiter sans oser rien dire, humilier par une sous-chef, harceler sexuellement.
En devenant professeur des écoles, j'ai bêtement pensé "chouette, plus d'adulte compliqué, plus de hiérarchie qui me panique, juste une bande de mignons petits nenfants"
C'était compter sans
- la directrice qui se prend pour ma mère et m'interdit d'avoir d'autres enfants et me dit que je dois être ferme (sans blague) et tout ça
- mes collègues qui détestent la directrice et se méfient un peu de moi vu que je ne dis rien de mal de la directrice
- la directrice encore, qui, pour régler un différend entre une atsem et "l'équipe enseignante" m'a un jour jetée dans l'arène, moi et moi seule, et je me suis retrouvée comme une petite fille prise en faute par deux adultes
- l'atsem en question avec qui ça a tellement dégénéré qu'elle en a pleuré dans les jupes de toute "l'équipe enseignante", le jour où je lui ai fais remarquer que dans la mesure où elle ne fichait rien dans ma classe, elle pouvait en sortir, merci
- la collègue sympa qui m'exploite sans en avoir l'air
- la collègue qui sait tout peut tout gère tout voudrait être calife à la place du calife et me prend pour un bébé qu'il faut prendre par la main sinon je n'y arriverai pas (merci, sympa la confiance)
Bref, les deux derniers jours d'école, j'ai un peu craqué. Un peu. Parce qu'on me sommait une nouvelle fois de m'expliquer, et que l'arène, ça m'a suffit une fois, merci. Parce que la collègue qui voudrait être calife a décidé que j'allais mal et voulait absolument me prendre dans ses bras. Un peu seulement, parce qu'heureusement, entre 2 prises de tronches avec les adultes, y'a les enfants, et comme je suis faite pour ce métier, ça me faisait souffler, de m'occuper de mes 28 petits gnômes en délire.
J'ai réalisé un truc dont je n'avais pas encore pris toute la mesure, mais les vacances, c'est fait pour se reposer des collègues, en fait.
Heureusement qu'on en a plein, dans l'éducation nationale.
Friday, December 30, 2005
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4 comments:
Je découvre votre blog,
et je suis fan de la manière dont vous racontez les choses.
Je reviendrai
merci et bienvenue ;-)
et bon anniversaire en retard :-)
ah oué
je reconnais des trucs là en fait
je te donnerais bien un conseil, qui vaut ce qu'il vaut et je ne suis pas ta mère, c'est de postuler pour des écoles où il y a au moins un mec dans l'équipe éducative. Ca rétablit l'équilibre des choses, et ça fait moins communauté des louves hystériques (ce qui me gonfle grave aussi, tiens)
Angel, je suis bien d'accord, en même temps on n'est jamais sûr que les membres d'une équipe restent d'une année sur l'autre...
et ma priorité est ailleurs.
J'ai déjà un poste à titre définitif sur la circonscription, donc la prochaine étape, c'est d'obtenir un poste à titre définitif dans la ville où mes enfants vont à l'école (et moi aussi pour cette année): c'est la seule ville du coin où on a cours le mercredi et non le samedi... maintenant que les enfants ont commencé là, je ne veux plus les changer
je sais c'est un peu compliqué!!
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