Wednesday, December 06, 2006

Batteries à plat

J'évite de me plaindre de ma vie d’habitude.
On n’a pas à se plaindre lorsqu’on a un boulot, un toit sur la tête, de quoi nourrir ses enfants, et la santé.

Mais il y a des moments où j’aimerais m’asseoir et pleurer, un peu.

Pourtant je suis heureuse, presque, du moins je devrais l’être, non? C’est peut-être dans ce presque que tout réside…

Lorsque je ne m’occupe pas de mes enfants, je suis avec ceux des autres. Oh, pas de panique, j’aime mon métier, je ne m’en plains pas. Mais le mener de front avec une vie de maman-solo de deux enfants, sans voiture de surcroît, c’est cumuler les difficultés.
Lorsque je colmate d’un côté (ouééééééé la vaisselle de deux jours faite!) ça déborde de l’autre (argh le linge!)
Lorsque mes enfants sont couchés, je file préparer les cours et faire les corrections.
Lorsque mes enfants sont éveillés, je m’occupe d’eux, entre la préparation des repas et les tâches ménagères qui ne peuvent attendre.
Le mercredi, nous filons prendre le bus pour emmener Nana au solfège. Deux bus aller, deux bus retour, et rebelotte l’après-midi pour le cours de flûte, après avoir déposé Tom-Tom au sport.
Comme promis à ma grande fille, au retour, nous regardons un film-interdit-aux-petits… Malheureusement, nous rentrons trop tard du cours de flûte pour avoir le temps de le regarder en entier avant que je retourne chercher Tom-Tom. Elle finit donc de le regarder seule, pendant que je joue avec Tom-Tom, tout en regardant l’heure tourner, en songeant à tout ce qu’il me reste à faire…

Je sature un peu, pas souvent parce que je trouve de la satisfaction dans bien des domaines, dans le rire de mes enfants, dans les yeux de mes élèves, dans mes relations avec mes collègues… Mais je sature parfois simplement parce que dans cet emploi du temps chargé, je n’ai pas de temps pour moi.

Et ce soir, le découragement me prend, parce que ma fille a encore pleuré hier à cause de ses camarades de classe, parce qu’elle a donné à deux reprises des coups de pied très violents à son petit frère aujourd’hui, puis une fois, de rage, dans le mur, chose à laquelle elle ne m’avait pas habituée, parce que je n’ai personne qui me prendra dans ses bras ce soir, ni aucun autre soir, parce que je n’arrive pas à faire les courses de Noël puisque je suis toujours avec mes enfants, parce que je vis dans un endroit exécrable et que je n’ai pas de solution à court ni moyen terme pour changer la donne, parce que sans voiture, j’ai finalement perdu une part de mon indépendance, parce que demain, le conseiller pédagogique vient me voir, et que ça me semble une épreuve insurmontable, d‘autant plus qu‘à force de courir après le temps je n‘arrive pas à aller au bout des choses et qu‘il le constatera, forcément.

Heureusement, j’ai un refuge. Tout petit, minuscule, qui ne suffit pas à longue échéance mais qui me permet d’être ailleurs le temps d’un voyage. Ce sont ces deux moments de transport en commun de la journée, l’un le matin, l’autre le soir au retour, où j’ouvre mon livre du moment pour me plonger dans ses mots. Ca ne rechargera pas mes batteries, mais je continuerai de m’en contenter, faute de mieux.

Pensez à moi, demain matin!

16 comments:

Anonymous said...

Oui, je penserai à toi ;-)

Bellzouzou said...

je n'y manquerai pas! courage!

tanette said...

Comme je te comprends même si mes raisons de me sentir débordée sont différents des tiennes. Tu as tout à fait le droit d'avoir envie de pleurer quelques fois vu tout ce que tu dois assurer, MAIS, je te trouve très courageuse et j'ai beaucoup d'admiration pour toi qui a l'air de te sortir bien honorablement de toutes ces occupations. Je t'envoie plein d'ondes positives pour demain matin.

Anonymous said...

Allez, courage!
Ce n est pas un conseiller pédagogique qui va te pourrir la vie! Il ne sera là qu une demi journée!
J aurai une pensée pour toi demain, promis...

a n g e l said...

ma jolie le conseiller pédagogique est avant tout un conseiller, il est là pour t'aider :) Prends sa visite de cette façon, comme une béquille bien utile, et si ce n'est pas un abruti, tu verras, ce sera chouette :)
(dit la fille qui trouille à chaque fois, lalalalalalalala)

pour le reste
des bisous (plein)

tirui said...

bon courage et pense aux vacances qui approchent et où tu pourras te reposer du long trimestre.
bisous pour demain

Anonymous said...

Je pense donc à toi ce matin...et puis, le ciel finira bien par s'éclaircir...

Anonymous said...

Bien sûr je pense à toi !
Mais comment ça ,on n'a pas le droit de se plaindre , parce que on a un toit , un travail , une bonne santé, deux enfants qu'on aime ???
Si, parfaitement que si .
Parce que tu es isolée .Parce que adulte saule sans homme et que ce n'était pas ton projet de départ.Parce que , le père des deux loulous n'est pas top , loin s'en faut , et que tu portes seule les soucis que cela te cause pour eux .Parce que tu as un métier de dingue, ou n'as jamais terminé , et ou ,tu le sais, ce n'est pas l'idéal pour grandir paisiblement.Parce que tu es tout le temps avec des enfants et seulement avec des enfants .Parce que dans ton métier , les compliments ne pleuvent pas .Etc...
Je connais .Tu le sais .J'ai vécu ces pages là.Et j'étais moins jeune que toi .C'était trop dur !
Alors plains-toi , autant que tu veux .Tu es très courageuse , oh oui , crois-moi !
Tu as parfaitement le droit de trouver ça trop .Trop tout ce que tu veux.Parce que c'est vrai .Tout simplement .C'est "inhumain" .Désolée si ça te fait pleurer ,mais en même temps, mieux vaut lâcher la soupape ...
Plein de tendres baisers ;
Et toute ma solidarité,
Et zut pour ce monde de merde ,
et je te souhaite un grand virage de vie , avec plein de chance, tu le mérites bien ;
Je t'embrasse,

FD-Labaroline said...

Bonne journée avec ton conseiller péda ? Et puis relativise, pour le reste. Mets des trucs à la trappe, moins de ménage, des assiettes en carton certains soirs, des menus pizzas qui font plaisir à tout le monde, des repas "ce soir c'est céréales-lait". Et trouver une cop' ou voisine pour les garder 1 soir et aller au ciné (oui, même seule c'est sympa aussi !) ou à un cours de salsa. Bref, t'obliger à faire des trucs pour toi. Tu as mis en place ce qu'il fallait pour tes enfants, là ça devrait rouler, maintenant fais relâche un peu de temps en temps.
Et puis si, à moyen terme tu peux déménager, fais une demande de mut' (et t'inquiète pas pour un certain lointain droit de visite, hein... tu sais bien que...) et pars dans une région plus douce à vivre !
Allez, bientôt les vacances, du repos, des agapes de Noel et des cadeaux plein les bras ! Plein de plein de bises, ma grande, si t'étais pas si loin, tu vois, tu passerais à la maison prendre un thé un aprèm, nos nains joueraient ensemble et on regarderait la pluie tomber dehors.

Anonymous said...

Je te trouve très courageuse dans ta vie quotidienne que ce soit en terme de vie privé, d'environnement social... Je t'encourage aussi à demander une mutation pour un ailleurs plus paisible, dans une petite ville où les activités seront à 3 coups de pédales de ton chez toi. Encore 15 jours... Bon courage !

Anonymous said...

Je penserai à toi demain, et les autres jours aussi, et je continuerai d'espérer à ta place que l'horizon s'éclaire à nouveau pour toi comme il l'a fait pour moi il y a 5 belles années...

Julie Kertesz - me - moi - jk said...

merci de ta visite, courage, je ne suis pas aussi occupé que toi, mais ces dernière jours je me sens aussi les "batteries plat" : je me resource avec les images sur ma groupe de flickr, et les gens que je rencontre à travers le web

Anonymous said...

c'est marrant je me faisait la même réflexion que toi cette semaine : finallement j'adore le RER c'est le seul endroit ou je peut bouquinner en paix : vive le RER!!


chez nous on est à deux mais je te rassure on est à deux a courrir mais c'est vrai j'avoue on est ensemble et même si quelquefois je râle un peu après mon grands ado de 3X ans... c'est bon les bras d'un homme les soirs de déprime. je suis pas un homme mais si tu veux passer déprimer chez moi tu y veras du bordel bien déculpabilisant et une maman aussi sur les genoux que toi : on déprimeras en coeur en buvant du champagne.

pour les courses de noel j'ai tout fait sur internet c'est pas beaucoup plus cher et ça facilite la vie fait toi livrer chez tes parents ça t'éviteras la queue le samedi matin à la poste.

allez au les coeurs on est les meilleures on va y arriver...

Marianne said...

J'espère que ça s'est bien passé. Je t'envoie un peu d'énergie par le net !

Anonymous said...

Bon courage! C'est vrai que tout ca ne doit pas etre facile...mais je pense que tu t'en sors plutot bien.

LiliLajeunebergere said...

Merci à tous pour vos petits mots, conseils et remarques...
j'attends que les enfants soient grands pour retrouver une vie pour moi! (je plaisante, enfin à moitié, mais quand même)