Sunday, December 03, 2006

Journée ordinaire

Tom-Tom a ressenti le besoin urgent de taper dans le ballon hier après-midi, alors que nous l’avions déjà fait 1/2h le matin même après avoir pas mal marché.
Il faut mieux se geler un peu dehors qu’avoir un viking monté sur ressort à la maison, je vous assure.

Nous n’avons que 500 mètres à faire pour arriver à une grande place entièrement piétonne à la périphérie de laquelle sont érigés quelques jeux. Nous tapons un peu dans le ballon, et au bout de quelques minutes je remarque la curieuse attitude de quelques jeunes habillés en noir… Ils étaient déjà là à notre arrivée, un type s’est mis à leur crier dessus de loin, de manière assez agressive… Zut j’ai loupé le ballon… Je le récupère, le renvoie. Le type s’est approché, en continuant d’hurler, ils ont posé des trucs par terre, pas bien compris, et se sont éloignés… Oué Tom-Tom, super! Rester naturelle... J’attrape la balle du pied, la renvoie. Des policiers arrivent, je vois les jeunes courir au loin, entre temps ils se sont encagoulés. Vas-y Tom-Tom, lance le ballon. Les policiers cherchent quelque chose, je n’ose pas les déranger, j’ai peur de paraître bête si je leur montre l’endroit où j’ai vu les autres poser je ne sais quoi. J’attrape la balle, je la renvoie. Les policiers rebroussent chemin. Moins d’une minute après surgissent les gamins. « Ils les ont pris? - Non, regarde, c’est là. » Du coin de l’œil, tout en tapant dans le ballon, j’observe ce qu’ils récupèrent. Et zut!!!! Des pierres! Quelques-unes me paraissent vraiment dangereuses. Ils prennent le chemin des policiers. Des policiers qui n’ont pour tout bouclier que leurs uniformes. Les prévenir. Et éloigner les enfants. Le tout calmement. Je sors mon portable. 17. Ca sonne dans le vide… Venez par là les enfants…Au bout de 20 sonneries, je raccroche. Que se passe-t-il maman? Je rappelle, ça met du temps à répondre mais ça raccroche aussi sec. Venez, il y a des méchants qui attaquent les policiers, il faut mieux qu’on s’éloigne un peu. Je rappelle, rebelotte. Quelques personnes arrivent en courant, s’éloignant du lieu de la bataille. Pourquoi ils attaquent les policiers maman? Larmes. Au bout du 4è essai, enfin quelqu’un, j’explique la situation, tout en continuant d‘éloigner mes enfants qui pleurent, « oui, vous êtes de quelle ville? Ne quittez pas, je vous mets en relation avec le commissariat. » Les jeunes reviennent en courant. Trop tard de toute façon. Je raccroche. Nous continuons notre chemin vers le centre-ville, c’est pas bien d’attaquer les policiers, hein, maman?, nous croisons des voitures de police, et encore au retour.

Deux feux de voitures sous nos yeux en l’espace de quelques jours, dont un dans la cour du collège, une attaque de policiers par une bande de voyous (il paraît qu’on doit parler d’esclandre entre forces de l’ordre et jeunes de la cité mais je préfère appeler les choses par leur nom), c’est plus possible. Je ne veux plus voir mes enfants pleurer de peur.

« Promis, nous allons partir. »

Partir, oui, vite, re oui… Encore faut-il avoir les moyens…

5 comments:

FD-Labaroline said...

Nous t'accueillons bras grands ouverts dans une jolie région montagneuse chaude en été, fraiche en hiver mais somme toute assez calme ! rien de tout cela ici, rien de rien, et je t'assure que regarder tout ça de loin dans les médias, on se sent de mieux en mieux ici. Bon, un jour çanous atteidnra, ça débordera mais d'ici là nos enfants seront tout poussés.
Sans rire, je plaisante pas...

Anonymous said...

J'avoue que pour ça j'aime ma campagne. Courage ! Cela doit être usant toute cette violence "ordinaire" et quotidienne. Depuis que je te lis, tu nous racontes souvent des épisodes de ta vie qui font froid dans le dos. Et malheureusement cela fait le jeu des politiciens...

Martyne l'intellex said...

De mon Québec, d'où la plus grosse menace reste l'hiver, pour nos enfants, je sympathise.

Anonymous said...

C'est affreux, vraiment...
Tu fais des demandes de mutation ? Tu as des régions -cibles ?
Et bien, dans notre Nord, sauf certains endroits (Lille), ça n'a peut-être pas une réputation de choc niveau climat, mais les gens y sont très accueillants, t'intègrent très vite, et ma foi, c'est très calme...enfin, à pas mal d'endroits...

LiliLajeunebergere said...

fd, j'obtiendrai sans doute ma mutation chez toi...dans 45 ans.

Sarah, c'est vrai, je crains le pire avec les prochaines élections :-(

josée-martyne, bienvenue chez moi, et merci

soeur-anne, dur d'obtenir sa mutation désormais... sauf dans le nord! mais nous n'y avons aucune attache les enfants et moi...