Saturday, February 04, 2006

Adaptation

On m'avait dit: "t'inquiète, ton petit bout de 2 mois 1/2 va hyper bien s'adapter et accepter de se faire garder par une parfaite étrangère"
Résultat: il a hurlé pendant 2 mois, la nourrice répétait qu'elle n'avait jamais vu un enfant aussi difficile, et le laissait hurler davantage encore. J'ai quitté mon boulot pour m'occuper de mon bébé.

Puis on m'a dit: "t'inquiète, ton petit bout de un an allaité à 95% et qui ne s'endort qu'au sein va super bien s'adapter à la crèche, il va comprendre qu'il doit manger et dormir comme les autres, ne cherche pas à préparer le terrain, ça sert à rien"
Résultat: il a hurlé pendant 3 mois, affolant les puéricultrices, qui ont fait le maximum et ça a fini par payer. Mais bien sûr, aux yeux de mon entourage, c'était de ma faute, parce que c'était moi qui n'arrivais pas à me détacher - alors que j'étais ravie d'avoir ce boulot qui m'a permis de retrouver un appartement - parce que, bien sûr, les tous petits n'ont pas de sentiments et émotions autonomes (ça se dit ça?).

Après il y a eu "t'inquiète il va bien se faire à l'école et même qu'il va être propre par miracle".
Résulat: il a hurlé et sali ses culottes plusieurs fois par jour pendant plusieurs semaines, et là, c'est l'intervention de l'étiopathe qui nous a sauvés.

J'ai certainement été très maladroite avec lui, j'aurais dû agir autrement, préparer le terrain contrairement à ce qu'on m'avait recommandé - sauf avec la nourrice avec qui ça n'aurait jamais pu marcher.

Ceci dit, l'attitude de mon fils m'a ramenée à cet état de fait: la vie actuelle, dans notre pays, n'est pas des plus adaptée aux enfants...... pour la plupart qui s'y feront, effectivement, combien vivent de véritables drames intérieurs qu'ils sont sommés de taire - et leurs mères avec, forcément mauvaises, forcément à l'origine de tout ce qui ne va pas?

Une pensée de circonstance à Vic, qui vient d'ouvrir son blog et sait de quoi je parle

10 comments:

*isadora* said...

C'est tellement dur d'atteindre un équilibre où l'enfant est bien et nous sommes bien (en particulier quand on est maman solo).
J'espère que la vigilance peut déjà nous faire avancer...

Neurone perdu said...

Merci de ton article jeunebergère, tes petits moutons ont bien de la chance d'avoir une maman comme toi...

Anonymous said...

c'est sur notre mode de vie actuel n'est pas vraiment fait pour les enfants. 9 mois dans le ventre (plus ou moins) et hop à deux mois et demi, il faut que tu sois autonome et que tu quiites tes parents pour la journée !!!! Et de plus, si il pleure, c'est parce qu'il s'adapte. Et puis les réflexions des autres : "si vous le prenez trop dans les bras, il sera capricieux", "encore allaité, il faut le sevrer", "il pleure trop quand vous partez c'est parce que vous êtes trop avec lui" et j'en passe et des meilleures. Je crois que chacun, chacune, doit faire comme il le ressent, ne pas écouter les autres et le faire selon ses moyens (trailler ou non sans culpabiliser), ses besoins (avec tout le temps et un peu d"espace" de liberté) et ses désirs. Et que ceux qui se permettent de faire des réflexions, se taisent (ou alors bouchez-vous les oreilles, une bonne foi pour toutes. Il n'y a pas une façon unique et meilleure d'élèver un enfant !!!!!!!!!

Anonymous said...

Oh que c'est vrai !!! ta note devrait être remboursée par la sécu... façon d'parler !

Anonymous said...

Oh que c'est bien dit ! ta note devrait être remboursée par la sécu... façon d'parler.

Anonymous said...

Pour l'annecdote... Malo a été opéré à deux mois. Il est resté une (interminable) semaine à l'hôpital. Comme je ne le laissais pas dans son lit (à barreaux... il n'y en avait pas chez nous... je suis allergique aux barreaux), une jeune infirmière m'a servi la soupe habituelle ("si vous le prenez trop dans les bras, il sera capricieux" sic pasdesanges). Pour une fois, je ne me suis pas démontée et je lui ai demandé tout de go si elle avait des enfants.
Non !
Ah !
Fin de la discussion.
Et pourtant, je suis du style à vaciller au moindre souffle...

Gabriel said...

Si tu savais (mais bien sûr tu sais…) l'arrachement que j'ai ressenti quand je me suis imaginée que j'étais obligée de mettre mon N°2 en crèche, à trois mois… Je dis souvent que j'ai mis deux ans à m'en remettre, mais je crois qu'en fait ce n'est toujours pas fait.
Et pour lui j'en suis certaine…

LiliLajeunebergere said...

Doublemum, heureuse de te lire, et j'imagine la teneur de ce que tu as lu ailleurs.

Isa, pour moi, à une époque, il s'agissait plus de survie.... aujourd'hui, je pense plutôt en terme d'équilibre effectivement ;-)

amandine, je ne sais pas, mais pour le moment ils n'ont pas l'air traumatisés ;-)

pasdesanges, C'est difficile de résister à la pression, difficile de fermer ses oreilles en se persuadant qu'on fait le mieux pour nos enfants.....

mamansursaplanète, bravo pour ton sesn de la répartie ;-)
A force, on y arrive de mieux en mieux je trouve.

Oulala, il nous a bien fallu une année pour nous remettre de l'épisode nourrice.....

Anonymous said...

Moi tant qu'on laisse de côté la culpabilité des pères, cela me va!

LiliLajeunebergere said...

huhu Jid, c'est malin!! ;-)

Bienvenue ici Vic ;-)